- Lycée Pierre-de-Fermat
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Le lycée Pierre-de-Fermat est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur, situé Parvis des Jacobins à Toulouse à proximité immédiate du Capitole ; il occupe un espace considérable dans le centre-ville dont l'hôtel de Bernuy. Il est attenant au cloître et à l'église des Jacobins.
Le lycée compte aujourd'hui plus de 2000 élèves dont 950 préparationnaires étudiants en Classes Préparatoires. Il est réputé pour ses excellents résultats au baccalauréat et aux concours d'entrée aux grandes écoles.
Sommaire
Histoire
Le lycée toulousain fut fondé en 1806, mais il succédait à des établissements d'enseignement déjà anciens.
Les Collèges de Toulouse sous l'Ancien régime
Le premier collège de la ville de Toulouse est fondé en 1560 par les frères doctrinaires sous le nom de collège de l'Esquile. Un deuxième collège fait son apparition quelques années après, en 1566. Confié aux jésuites, l'établissement est installé dans l'hôtel de Bernuy et est l'ancêtre du lycée Fermat. Il compte jusqu'à 1200 élèves, possède un internat et assure la gratuité des études. L'enseignement y est surtout littéraire.
L'expulsion des jésuites transforme l'établissement en « collège royal » en 1763. Sous l'impulsion de l'archevêque Loménie de Brienne, le collège se modernise et s'ouvre aux sciences. Il conserve une bonne partie de son corps enseignant et fonctionne sur un mode provisoire durant la Révolution. Il est ensuite réorganisé en École centrale de Haute-Garonne (1796-1804), époque marquée par une très grande liberté sur les plans de la pédagogie et de la discipline.
La fondation du lycée de garçons
À la suite de la loi de 1802 établissant les lycées, et après de nombreuses difficultés matérielles, le lycée de Toulouse est fondé en 1806. La discipline revient en force, et s'accompagne d'exercices militaires. Avec la Restauration, le lycée devient collège royal et connaît plusieurs proviseurs ecclésiastiques. Les effectifs du lycée, durant ces premières années, restent faibles, avec moins de 600 élèves, parfois seulement 300. L'appellation de lycée réapparaît en 1848. Les effectifs progressent fortement à partir de la décennie 1860, et les bâtiments sont considérablement étendus en 1872 au détriment de l'armée. Dès lors le lycée voit ses effectifs croître et les classes se diversifier.
L’Occupation
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le lycée est une pépinière de résistants. Plusieurs professeurs sont des responsables importants de la résistance toulousaine : Paul Debauges, dit « Ducarre » dans la Résistance, professeur de mathématiques, Raymond Badiou, maire de Toulouse à la libération, Henri Docquiert, secrétaire de Raymond Naves, chef de l’organisation militaire dans la région et Jean-Pierre Vernant, chef départemental des FFI. Les élèves n’étaient pas en reste. Durant l’été 1942, un groupe d’élèves de Troisième et de Seconde organise des distributions de tracts. Repérés par le proviseur du lycée, M. Pinard, ils sont arrêtés, condamnés à quelques jours de prison et renvoyés du lycée.
L’année suivante, pendant l’été 1943, des étudiants toulousains s’engagent dans la résistance parmi lesquels Jean Brugidou, Jacques Sauvegrain élèves en taupe, Edmond Guyaux... Ces deux derniers rejoignent le maquis Bir-Hakeim aux côtés d’ouvriers et combattants républicains espagnols un camp d’entraînement commandé par des officiers français à Douch dans l’Hérault. L’existence du camp est révélée aux Allemands, malgré son implantation isolée, et le 10 septembre 1943, une colonne de 200 Allemands engage le combat. Après de furieux affrontements, rapportés par le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, le maquis réussit à décrocher sous la protection d’un petit groupe resté en couverture. Quatre combattants dont Edmond Guyaux, 21 ans, étudiant en classe préparatoire et Jacques Sauvegrain, récemment admis 27e à l’École polytechnique (voir photo ci-contre), 22 ans, sont blessés et faits prisonniers. Conduits à la prison Saint-Michel, quartier allemand, ils passent le 24 octobre devant le Tribunal militaire qui les condamne à mort. Le 9 novembre, ils sont fusillés à Bordelongue. La cour d’honneur du lycée porte leur nom.
Tract du Front national Après la guerre
Il prend le nom de lycée Pierre-de-Fermat en 1957, sur proposition de Raymond Badiou. Après la crise de 1968, des changements ont lieu sur le plan de la discipline et la mixité est instaurée en 1973.
Chiffres et résultats
Le lycée
Le lycée compte douze classes de seconde générale, deux classes de première ES, une classe de première L, huit classes de première S (puis la même répartition en terminale).
Pourcentage d’admis au baccalauréat[1] 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Fermat 99 97 99 97 98 99 99,5 Attendu académique 93 92 93 94 94 Dont mentions[2] 71 76 87 78 Les classes préparatoires aux grandes écoles
Le lycée Pierre de Fermat abrite des classes préparatoires scientifiques, économiques et littéraires. On compte:
- Quinze classes scientifiques (maths sup' et bio sup'):
- Quatre classes économiques et commerciales dominante scientifique (prépa HEC):
- Deux classes littéraires (hypo-khâgne et khâgne):
- Une de première année,
- Une de deuxième année.
- Deux classes de préparation à l'école des Chartes:
- Une de première année,
- Une de deuxième année.
Les classes préparatoires scientifiques du lycée Pierre de Fermat jouissent d'une très bonne réputation. En effet, plus d'un élève sur dix est admis à l'Ecole polytechnique ou aux écoles normales supérieures.
Admissions aux grandes écoles d'ingénieur (nombre d'intégrés et pourcentages) 2004 2005 2006 2007 2008 École polytechnique 23 (9,6%) 17 (7,8%) 17 (7,4%) 14 (6,0%) 16 (6.0%) Écoles normales supérieures (Cachan, Ulm et Lyon) 8 (3,3%) 13 (6,0%) 11 (4,8%) 9 (3,6%) 15 (5,7%) Écoles centrales (Paris, Lyon, Lille, Nantes, Marseille) 39 (16,3%) 33 (15,2%) 48 (21,0%) 38 (15,5%) 49 (18,6%) Écoles des mines (Paris, Saint-Étienne, Nancy) 12 (5,0%) 12 (5,5%) 5 (2,2%) 5 (2,0%) 11 (4,2%) Supélec, Supaéro, ENSTA ParisTech, École des Ponts ParisTech, ESPCI ParisTech 23 (9,6%) 20 (9,2%) 33 (14,4%) 26 (10,6%) 39 (14,8%) Total 105 (43,8%) 95 (43,8%) 114 (49,8%) 92 (37,5%) 130 (49,4%) Élèves et enseignants célèbres
Élèves
Hommes politiques- Joseph Barthélemy (1874-1945), homme politique
- René Billères (1919-2004), homme politique
- Jean Cruppi (1885-1933), homme politique
- Philippe Douste-Blazy (1953-), homme politique français
- Paul Feuga (1863-1939), homme politique, maire de Toulouse
- Georges Frêche (1938-2010), maire de Montpellier de 1977 à 2002 et président du conseil régional du Languedoc-Roussillon depuis 2004
- Charles de Freycinet (1828-1923), homme politique
- Adrien Hébrard (1833-1914) directeur de journal et homme politique français
- Gaston Monnerville (1897-1991), homme politique
- Georges Pompidou (1911-1974), président de la République française
Écrivains, lecteurs, philosophes- Raymond Abellio (1907-86), pseudonyme de Georges Soulès, écrivain français
- José Cabanis (1929-2000), écrivain
- Jean-Michel Eymeri-Douzans, professeur à l'Institut d'études politiques de Toulouse
- Pierre Frayssinet (1904-1929), écrivain et poète
- Antoine de Lévis-Mirepoix (1884-1981), romancier et historien
- Catulle Mendès (1841-1909), poète et écrivain
- André Lagarde (1912-2001), écrivain, professeur de lettres
- André Maurin (1908), philosophe, résistant
- Pierre Reverdy (1889-1960), poète
- André Soubiran (1910-1999), médecin et écrivain
- Alexandre Vialatte (1901-1971), écrivain
Personnalités, militaires, artistes- Marc Saint-Saëns (1903-1979), peintre
- Maurice Sarrail (1856-1929), officier
- Jacques Sauvegrain (1921-1943), X 43, résistant, fusillé par les allemands à Bordelongue
- Georges Vedel (1910-2002) Juriste
- Léon Bouzerand (1907-1972), Photographe
- Émile Cartailhac (1845-1921), préhistorien
- André Cayatte (1909-89), cinéaste
- Jean Dieuzaide (1921-2003), photographe
- Anita Guerreau-Jalabert, ancienne directrice de l'École nationale des chartes
- Raymond Guyaux (1922-1943), élève de classe préparatoire, résistant, fusillé par les allemands à Bordelongue
- Raymond Naves (1902-1944), personnalité de la Résistance
- Adolphe Niel (1802-1869), officier
Enseignants
- Raymond Badiou (1905-1996), professeur de mathématiques, personnalité de la Résistance, maire de Toulouse (SFIO)
- Bernard Bonnery, historien médiéviste
- Pierre Bonnassie (1932-2005), historien
- Étienne Borne (1907-1993), professeur de philosophie, homme politique (MRP)
- Georges Canguilhem (1904-1995), philosophe
- Léon Eeckhoutte (1911-2004), professeur de sciences naturelles, homme politique (PS)
- Jean Faury, historien moderniste, ayant dernièrement signé Le Lycée de Pierre-de-Fermat : 1806-2006
- Paul Labal, historien médiéviste, auteur notamment du Siècle de Saint-Louis, PUF, 1972.
- André Lagarde (1912-2001), professeur de lettres, auteurs d'ouvrages scolaires célèbres; Nommé par la suite en Khâgne à Louis Le Grand à Paris, il finira sa carrière comme Inspecteur Général de Lettres.
- Émile Mâle (1862-1954), historien d’art
- Laurent Michard (1915-1984), professeur de lettres, auteur d'ouvrages scolaires célèbres avec André Lagarde; Nommé par la suite en Khâgne au Lycée Henri IV à Paris, il finira sa carrière comme Inspecteur Général de Lettres.
- Jean-Pierre Vernant (1914-2007), professeur de philosophie, spécialiste de la Grèce antique, héros de la Résistance.
- Elise Knobloch
- Jean Jaurès -homme politique français, né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914 par Raoul Villain. Orateur et parlementaire socialiste il s'est notamment illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Notes et références
- base de donnée de l'éducation nationale. Selon la
- Page des résultats sur le site du lycée Pierre de Fermat
- Le lycée Pierre-de-Fermat, 1806-2006, ouvrage collectif sous la direction de O. Rauch, Fournié 2006, ISBN 2-9526123-0-7
Liens externes
Catégories :- Organisme fondé en 1806
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