- Lucien Delpon de Vissec
-
Lucien de Vissec
Pour les articles homonymes, voir Delpon.Lucien Delpon de Vissec était un journaliste et écrivain catholique, né à Paris (6e), le 30 mai 1872, décédé à Paris (8e), le 14 juillet 1953.
Il est l’auteur de diverses pièces de théâtre et quelques romans tels que Camille Frison, ouvrière de la couture (1908), qui fut couronné par le prix Montyon de l’Académie française, Les Filets bleus (1923) et enfin La Route lumineuse (1946), qui montre une excellente connaissance de la montagne. Il a publié sous son nom mais aussi sous le pseudonyme d’André Vernières, sans que l’on sache pourquoi car l’utilisation de ce nom d’emprunt semble aléatoire. On peut simplement observer qu’André était le dernier de ses prénoms : Lucien-François-Joseph-André. Il a été fait chevalier de Légion d'honneur. En 1911, il entreprend un voyage aux États-Unis qui lui permet de découvrir Washington, Tuskegee et New York. À son retour, il épouse Madeleine Ragoulleau qui lui donne deux fils, tous deux morts pour la France au cours de la guerre 39-45.
En 1912, il est admis à la Société des gens de lettres. En août 1914, bien qu’âgé de quarante-deux ans, il est mobilisé et affecté comme interprète auprès de l’armée britannique. Il est décoré de la Croix de Guerre 14-18.
C’est à Kerlenn en Morgat où il séjourne en 1922 qu’il écrit Les Filets bleus, qui lui valent le prix Trubert de l'Académie française. Ce roman, qui rappelle les romans de pêcheurs de Pierre Loti, présente une excellente description de Douarnenez où il se déroule. Il est dédicacé à Étienne de Nalèche, directeur du Journal des débats, qui lui avait permis de publier à ses débuts dans la littérature, le Portrait de Ghirlandojo.
En 1939 commencent les années noires, qui durent toute la guerre. Au cours de ces cinq années de guerre il voit mourir autour de lui la quasi-totalité de sa famille : sa femme Madeleine Ragoulleau, le 22 mai 1939 à Paris 16e, sa belle-fille Jacqueline Camis le 19 août 1939, son fils aîné Gérard tué dans les combats le 11 juin 1940 et son fils cadet François en 1944.
Le 3 juillet 1947, il se remarie à la mairie du 8e, mais il divorce en mai 1949 par le tribunal civil de la Seine.
Il repose dans la chapelle familiale au cimetière Montmartre à Paris.
Critique
Écrit en 1939, La Route lumineuse est un roman patriotique et catholique, qui raconte l’histoire d’un homme qui, revenant de la guerre, pauvre exilé du monde, unique survivant d’une famille anéantie, apprend le décès de sa jeune épouse et de son fils de quatre ans. Il tente de répondre à cette question angoissante : Comment peut-on survivre après avoir perdu tous ceux qui nous sont chers ?
- « Voici deux mois aujourd’hui que l’ange de ma vie m’a quitté, s’écrie le héros, deux mois qui ont passé comme un éclair, et n’ont semblé correspondre à aucune durée, deux mois qui ont coulé comme un grand fleuve noir, et me séparent pour toujours du pays de mon bonheur, radieux pays qui s’évanouit à mes yeux dans les brumes de l’autre rive, pays de mes amours sur qui je jette un dernier regard, avant de le voir disparaître au détour du chemin. »
Il trace sa route à la recherche de l’église mythique de Notre-Dame-des-Neiges, située dans les hauteurs d’une montagne enneigée. Il rencontre une nuit au bord d’un lac les âmes de l’autre monde et arrive enfin au havre qu’il recherchait.
Œuvres
Œuvres de Lucien de Vissec publiées sous son nom ou sous le pseudonyme d'André Vernières
- 1902. Lucien de Vissec. Portrait de Ghirlandojo. Conte. Le Journal des débats.
- 1903-1904. Lucien de Vissec. Le Socialisme en Amérique. Essai de critique sociale. La Revue bleue.
- 1908. André Vernières. Camille Frison, ouvrière de la couture. Préface de Lucien Descaves. Roman couronné par le prix Montyon de l'Académie française. Plon-Nourrit. Paris.
- 1909. Lucien de Vissec. La Main coupée. Conte. La Revue hebdomadaire. 11 novembre 1909. p. 467-498 puis le 12 décembre 1909, p. 78-107.
- 1912. Lucien de Vissec. La Formation du peuple américain par l'école (notes et impressions) - A Roussseau. Paris.
- 1914. André Vernières. Le Thanathographe. Drame en un acte joué pour la première fois au théâtre du Grand Guignol le 4 juin 1914 (ou le 30 mai 1914 d'après une autre source).
- 1919. André Vernières. Le Charnier. Drame en deux actes présenté au concours dramatique de L'Europe Nouvelle.
- 1923. Lucien de Vissec. Les Filets Bleus. Roman. Prix Trubert de l'Académie française. Librairie Bloud et Gay.
- 1928. Lucien de Vissec. Le Dictateur de Puebla. Roman d'aventures. Le Petit Journal.
- 1930. Lucien de Vissec. Les gorges du Verdon, illustré de photos dans le texte. Voyage à travers l’actualité mondiale. no 19. 1er octobre 1930.
- 1931. Lucien de Vissec. La Turquie et les minorités, La Revue de Paris Mars-avril 1931. 25 pages.
- 1933. Lucien de Vissec. L’Île qui meurt. Essai sur la Corse. Le Rempart.
- 1935. André Vernières. Heathcliff - Drame en 7 tableaux (Adaptation du roman d’Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights).
- 1946. André Vernières. Qui perd gagne. Comédie en un acte reçue au Théâtre du Grand Guignol.
- 1946. André Vernières. La Route lumineuse. Roman (daté Paris, 1940) suivi d'une nouvelle : La Dame élue (datée San Martino di Castozza, 1939). Editions Crépin-Leblond Moulins.
- André Vernières. La Flamme sacrée. Pièce en trois actes et cinq tableaux. [En préparation en 1946, lors de la parution de La Route lumineuse]. Nous ignorons si cette pièce a été achevée et si elle a été jouée.
- 1949. Lucien de Vissec. Pont-Aven. Pièce en trois actes, jouée au théâtre de l’Ambigu en octobre 1949.
Catégories : Naissance en 1872 | Décès en 1953 | Journaliste français du XXe siècle | Écrivain français du XXe siècle | Dramaturge français du XXe siècle
Wikimedia Foundation. 2010.