- Ménilles
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Ménilles
Église de la communeAdministration Pays France Région Haute-Normandie Département Eure Arrondissement Arrondissement d'Évreux Canton Canton de Pacy-sur-Eure Code commune 27397 Code postal 27120 Maire
Mandat en coursYves Rochette Intercommunalité Communauté d'agglomération des Portes de l'Eure Démographie Population 1 486 hab. (2006) Densité 256 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 35 m — maxi. 138 m Superficie 5,81 km2 Ménilles est une commune française, située dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.
Sommaire
Géographie
Le bourg de Ménilles est bâti au bas du coteau où coule la rivière d'Eure. Il était connu au XIIe siècle pour sa production de vin : les religieux de l'abbaye de la Noë avaient en 1223 le droit de pressurage sur toutes les vignes de ce territoire. En 1194, le roi Philippe-Auguste installe des bornes à la sortie de Menilles, à l'extrémité du Hameau de la Grande Cour, Menilles étant sur le domaine français et non sur le domaine anglais de Richard-Coeur de Lion, Duc de Normandie et Roi d'Angleterre.
La culture du safran y était répandue au XVIIe siècle : on déposait les produits de cette plante dans les caves souterraines au pied du coteau.
Histoire
L'origine du nom de Ménilles est imprécise. Au XIIIe siècle, Ménilles constituait un quart de fief relevant de la châtellenie de Pacy.
Héraldique
Ces armes peuvent se blasonner ainsi aujourd’hui :
de gueules aux six billettes d'or ordonnées 3, 2, 1
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 Yves Rochette Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[1])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 862 909 1183 1248 1449 1382 1486 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Il existe deux châteaux à Menilles: le Grand Château situé sur la colline dominant la vallée et le Petit Château de La Grande Cour situé en contre-bas en direction du petit village de Cocherel.
Le Grand château : à l'origine le fief de Ménilles (avec son manoir à tourelle, son colombier, son pressoir, ses souterrains...) appartenait à la famille du même nom. Le dernière héritière des de Menilles se maria avec Messire Le Sesne. Commencé sous le règne de François Ier, le Grand Château, dit "Château de Menilles", ne put être terminé par le seigneur du lieu (Messire Le Sesne) mort prématurément. Menilles devint "une terre vague" sans seigneur pour rendre aveu, les enfants du dit seigneur étant trop jeunes, et sa veuve fut expropriée par le roi Henri II.
Il ne restait que des fondations imposantes sur lesquelles, quelque temps plus tard, l'architecte Philbert de L'Orme construisit en 1551 (achèvement des travaux) et 1552 (décoration intérieure) le château actuel en pierre de taille et brique orangée sur l'ordre de Henri II qui l'offrit à sa favorite Diane de Poitiers selon les archives de l'ancienne propriétaire la comtesse Monique de Montalembert d'Essé, archives données en 1993 à Monsieur Yvan Brunet du Buc, écrivain et éditeur, qui lui même les a léguées aux Archives Départementale de l'Eure en 2008. Diane habitait le château d'Anet et venait chasser jusqu'à Menilles en passant par la forêt de Pacy-sur-Eure. Ses chevaux étaient tellement sacrés qu'elle avait ordonné l'installation de mangeoires en marbre dans les écuries de Menilles !
Le château de Menilles retourne, après Diane de Poitiers, à la famille Le Sesne dont le dernier héritier mâle a été titré marquis de Ménilles par Louis XV. La fille du vieux marquis épousa le comte Joseph de Puisaye, général royaliste qui voulut libérer Louis XVII du Temple. Ils auront une fille unique prénommée Joséphine Louise, qui décède à l'âge de l'adolescence.
C'est l'abbé d'Auxais, parent de la jeune fille, qui hérite du domaine dit "Les Ménilles". Le château devient la Résidence d'été des évêques d'Evreux. Après la mort de l'abbé d'Auxais, son neveu se débarrasse du château très vite en le vendant au baron Antoine-Marie Roederer. Son épouse la baronne Roederer conserve le château jusqu'à sa mort en 1874, date à laquelle la marquise Artus de Montalembert d'Essé née Marie Marthe de Choiseul-Praslin (fille de la duchesse assassinée par son mari qui se suicida quelques jours plus tard à l'arsenic en prison au Palais du Luxembourg à Paris) s'en rend acquéreur. Elle donne, en guise de cadeau de mariage, le château à son fils le comte Raoul de Montalembert d'Essé. Celui-ci meurt en 1944 d'une crise cardiaque. Les militaires allemands s'emparent du château et reçoivent par la suite les SS à tête de mort. Les enfants et héritiers du comte de Montalembert d'Essé subissent alors la terreur et l'humiliation... Ils résistèrent comme ils purent pour garder leur château.
Mademoiselle Alix de Montalembert d'Essé, fille aînée, fut une très grande résistante[2] française qui fut enfermée en prison. Elle était une des secrétaires du réseau secret de la résistance française du général de Gaulle. Racheté par Mademoiselle Alix en 1945, le château est acquis en 1950 par une société immobilière appartenant au maire de Ménilles (Mr Morel) qui va revendre le domaine en morceaux pendant 10 ans. En 1960, le domaine de Ménilles est racheté par la ville de Gennevilliers, grâce à son maire Waldeck Lhuillier, qui le transforme en centre de vacances, de loisirs pour les jeunes et de repos pour les anciens de Gennevilliers. Le château, très abîmé, fut donc sauvé.
Le Petit Château: il s'agit du château de La Grande Cour, dit "Château de La Rochefoucauld". Ancien domaine religieux appartenant au prieuré de Sausseuse, le fief de la Grande Cour (comprenant ferme, logis seigneurial, chapelle, communs...) est vendu par morceaux à la Révolution. Le logis seigneurial des religieux est racheté par les chevaliers Cauvin de Lemperière qui le transforme en véritable château Directoire. Le comte Antoine de La Rochefoucauld, collectionneur-musicien-mécène-rosicrucien rachète la propriété en 1894 et en fait son pavillon de chasse. De nombreuses personnalités du monde politique et littéraire viennent donc à Ménilles. On raconte que des séances de spiritisme et d'ésotérisme y avaient lieu et auraient provoqué la mort de la comtesse Eugénie de La Rochefoucaul, surnommée la comtesse antisémite Mélusine... Depuis 2000, le château est dans les mains de la famille Lehman.
- L'église, placée sous le vocable de Saint Pierre et Saint Paul, est inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques de France. C'est une des plus anciennes de la Vallée d'Eure. Elle date du XVIe siècle et fut consacrée le 14 octobre 1514 par Toussaint Varin, évêque de Thessalonique, comme indiqué sur une plaque située à gauche de l'entrée du chœur.
L'église fut construite vraisemblablement à la place d'une plus ancienne, datée du XIe siècle, puisque Raoul, Comte d'Ivry et de Bayeux, donna l'église de Ménilles à l'abbaye de Fécamp en 1026. Le clocher est daté su XVe siècle et quelques aménagements datent du XVIIe siècle.
Le monument est construit en pierres de taille du XVIe siècle et est composé d'une nef flanquée de deux bas-côtés latéraux dont l'un est terminé par la chapelle de la Vierge, et d'un chœur en retrait. La loge seigneuriale qui ouvre dans le chœur est du XIXe siècle.
Le portail en plein cintre, classé Monument Historique, est un bel exemple de l'art de la Renaissance. Il est daté de 1562. Les socles des niches ornent son trumeau et les contreforts qui flanquent le portail sont décorés de feuillages découpés encadrant des écus. Les dais gothiques de l'archivolte (moulure ornementée des voussures d'une arcade) offrent à la vue des anges tenant les instruments de la Passion. Le remplage de la fenêtre des tympans est flamboyant. Les vantaux des deux portes présentent des personnages sculptés dont Saint Sébastien (patron des archers et des prisonniers) et Saint Martin (patron des militaires et des soldats) de style Renaissance. Le marquis de Menilles et sa première épouse sont enterrés dans le chœur de l'église sous les marches de l'autel.
Personnalités liées à la commune
- Joseph de Puisaye, qui s'installa au château de Ménilles après en avoir épousé l'héritière en 1788. Député aux États-Généraux, à la Constituante, fédéraliste, chouan, il passa en Angleterre.
- Antoine-Marie Roederer, baron d'Empire, propriétaire du château de Ménilles.
- Albert Miserey 1862-1938, sculpteur, ayant réalisé entre autres la statue de Boieldieu sur la façade du théâtre d'Évreux et le monument d'Adolphe Barette à Vernon.
- Gérard Delpon de Vissec, (1912-1940), chef de char, mortellement blessé le 11 juin 1940. Fils de l'écrivain Lucien Delpon de Vissec (Plaque commémorative apposée dans l'église et une autre sur le monument aux morts).
Voir aussi
Sources
- Nouvelles de l'Eure - numéro 1 - 1959 - Texte de M.Baudot
Notes et références
- Ménilles sur le site de l'Insee
- Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire, croix de la Résistance, Médaille militaire, croix de guerre 39-45, née en 1888, morte en 1973
Liens externes
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