- Louise de France
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Louise-Marie de France, dite Madame Louise ou Madame Dernière, née le 15 juillet 1737 à Versailles, morte le 23 décembre 1787 à Saint-Denis, était la plus jeune des enfants de Louis XV et de Marie Leszczyńska et appelée Madame Septième, Madame Dernière, puis Madame Louise en 1747.
Sommaire
La Fille du roi
Elle est le dixième enfant que la reine, âgée de 35 ans, met au monde. Les médecins assurent à la souveraine qu'un autre accouchement pourrait lui être fatal. La reine qui a peur de perdre les bonnes grâces de son mari toujours ardent et qui n'a que 27 ans n'en dit rien mais refuse peu à peu sa porte au roi. C'est aussi l'époque où Louis XV affiche ses premiers adultères sous le regard résigné mais indulgent de son "principal ministre" et ancien précepteur le cardinal de Fleury qui ne connaît que trop la timidité maladive et la propension à l'ennui que sont les handicaps du roi.
La princesse fut élevée avec les trois plus jeunes Mesdames de France ses sœurs à la prestigieuse Abbaye de Fontevraud dont l'abbesse était toujours une dame de haute naissance.
Elle s'y fit remarquer par son esprit mais aussi par son orgueil. Ainsi, encore enfant, elle n'hésita pas à réclamer que les personnes à son service se lèvent quand elle entrait dans une pièce par ce qu'elle était disait-elle "la fille de votre roi".
À quoi il lui fut répondu par sa préceptrice : "Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu".
"Madame" Louise
En 1750, à l'âge de 13 ans, elle revint à la cour où le roi la surnomma affectueusement "Chiffe". Légèrement bossue, elle resta toujours une princesse à part, fuyant le monde, cherchant réconfort et courage dans la religion. Louis XV eut plusieurs projets de mariage pour elle notamment en 1766 avec l'empereur Joseph II du Saint-Empire, mais aucun ne vit le jour .
Déjà en 1748, alors que Louise, âgée de 11 ans, était encore à Fontevraud, la rumeur prétendait que son père lui destinait le prince Charles Édouard, prétendant Stuart au trône anglais. Madame Louise, 11 ans, déclara alors :
"N'ai-je pas sujet d'être bien inquiète puisqu'on me destine un époux, moi qui n'en veux d'autre que Jésus-Christ ?".
On dit aussi que ne manquant pas de caractère, la princesse n'hésitait pas à éxagérer sa déformation physique quand elle croisait un ambassadeur afin de faire tourner court tout projet matrimonial.
De plus Madame Louise supportait mal la cour avec ses intrigues, ses jalousies et son cérémonial qui, la mettant sans cessse en représentation, était vécu comme un esclavage.
Les deuils
Les années 1760 furent pour la famille royale un temps de deuil et pour Louise un temps de réflexion et de mûrissement. Quelques mois après le retour de Madame Louise à la cour était morte à l'âge de 25 ans sa sœur aînée, la fille préférée du roi, Madame Henriette et les premiers signes de l'impopularité du roi avaient été perçus.
En 1759, la duchesse de Parme, sœur jumelle d'Henriette, était morte à Versailles bientôt suivi par leur neveu, le duc de Bourgogne, fils aîné du dauphin en 1761 puis leur nièce Isabelle de Parme (épouse du futur Joseph II du Saint-Empire) morte en couches à 22 ans en 1763.
L'unique fils du couple royal et frère de Louise, l'intelligent et pieux dauphin Louis-Ferdinand, s'éteignit à l'âge de 36 ans en décembre 1765 suivi de près par leur grand-père le roi de Pologne au Château de Lunéville en février 1766. Sa belle-sœur,la digne, intelligente et pieuse dauphine Marie-Josèphe en 1767. Enfin la mort de la reine leur mère en juin 1768 mit un terme à cette danse macabre.
Quelque temps plus tard Louis XV fit présenter à la cour sa nouvelle maîtresse la comtesse du Barry.
Le carmel
En 1770, alors que la cour prépare le mariage du nouveau dauphin, futur Louis XVI et de Marie Antoinette, à la stupéfaction générale, Louise sollicita de son père l'autorisation de se faire carmélite.
Sa phrase : "Moi carmélite, et le roi tout à Dieu" témoigne de sa croyance sincère et de sa volonté de racheter par ce sacrifice en accord avec sa vocation l'âme de son père.
Bien qu'affligé par cette décision, le roi donna son accord.
Elle prit l'habit le 10 octobre 1770 et prononça ses vœux le 12 septembre 1771 au carmel de Saint-Denis, le "plus pauvre carmel de France" d'après la rumeur, où la règle passait pour très rude. Comme nom de religieuse, elle choisit Thérèse de Saint-Augustin en hommage à sainte Thérèse d'Avila, mystique et réformatrice de l'ordre des carmélites.
Madame Louise s'épanouit dans ce lieu saint, dont elle est fut élue prieure de 1773 à 1779 et fit restaurer les bâtiments par Richard Mique.
Elle fut de nouveau élue prieure en 1785.
Elle mourut le 23 décembre 1787, quelques mois seulement avant la révolution qui allait chasser sa dynastie.
Ses derniers mots furent : "Au paradis ! Vite ! Au grand galop !"
En 1873, le pape Pie IX l'a déclarée Vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin.Articles connexes
- Mesdames
- Église Sainte-Thérèse (Vilnius) dont elle fut une des donatrices
- Benoît-Joseph Labre, contemporain que la princesse respectait
- Dialogues des carmélites, pièce de Georges Bernanos se déroulant sous la Révolution française.
Sources et liens
Biographies
- [lire en ligne] Madame Louise de France, Léon de la Brière, Victor Retaux, Paris, 1900.
- [lire en ligne] Vie de madame Louise de France: religieuse carmélite, fille de Louis XV. Par abbé Proyart
- [lire en ligne] Mme Louise de France, carmélite Calvimont, Victorine de
- Dossier biographique et bibliographie sur le site du Carmel de France
Documents
- Le voeu de Louise de France (cantique)
- Gallica Une de ses lettres à Mgr De Bonal.
- [lire en ligne] Le Triomphe de la religion, ou le Sacrifice de Madame Louise de France...Morveau, Abbé de, 1774
- [lire en ligne] A Mme Louise-Marie de France, sur sa profession de carmélite, Bourette, Charlotte Reynier, dame Curé, puis (dite la Muse limonadière, Mme)
Portrait
Catégories :- Bourbons de France
- Vénérable catholique
- Religieuse française
- Carmélite
- Naissance en 1737
- Naissance à Versailles
- Décès en 1787
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