Louis Blanchard

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Louis Blanchard^[1] , aîné de six enfants, est né le 6 décembre 1876 à Nantes. C'est un peintre post-impressionniste français de l'école bretonne, connu seulement de très rares amateurs.

Ses parents le destinaient à entrer dans l'important négoce familial de mercerie en gros, dont une grande part de la clientèle était constituée des milieux écclésiastiques (églises, couvents) alors très riches et influents dans la région.

Sa famille ne se souciait apparemment pas beaucoup de ses qualités intellectuelles et artistiques. Son père accepta cependant qu'il suive des cours de peinture, en soirée pour ne pas entraver le bon fonctionnement de l'entreprise. Louis Blanchard devint ainsi l'élève, à diverses époques, des peintres Abel Hervé, Emmanuel Fougerat et Émile Simon.

La famille possédait North House, une maison de campagne sur les bords de la Loire, près de Rezé. C'est là que l'artiste commença à mettre en pratique son talent en y peignant ses premières toiles. Mais sa vocation s'est surtout affirmée au contact des frères Paul et Maurice Chabas, peintres nantais un peu plus âgés que lui, qu'il rencontrait chez son oncle Charles Chabas, propriétaire du grand magasin de meubles Le Rat Goutteux, dans sa propriété de Ker Noël à Saint-Sébastien, elle aussi sur les bords de Loire (la Divatte). C'est à Ker Noël que Louis Blanchard put rencontrer d'autres membres de la famille, en particulier Germaine CHABAS, artiste-peintre réputée qui décora l'un des salons du paquebot Normandie, et Madame Castelot, mère de l'écrivain et historien André Castelot et de son frère, l'acteur Jacques Castelot.

A Paris, Louis Blanchard fit la connaissance d'une jeune fille elle aussi artiste, dont le tempérament et le sens de l'esthétique s'accordaient parfaitement avec les siens : Marie Mahé, originaire de Quimper, était une excellente pianiste (Premier Prix du Conservatoire de Versailles) et cantatrice. Ils se marièrent en 1911. Comprenant l'importance de la peinture dans la vie de son époux devenu chef de l'entreprise familiale, Marie BLANCHARD le laissait se consacrer pleinement à son art dans ses rares moments de liberté.

En juillet 1914, Louis Blanchard se rendit en vacances à Concarneau où il put rencontrer d'autres artistes peintres attirés par cette même région suscitant de nombreuses recherches et expressions de la peinture de cette époque. La déclaration de guerre l'obligea à interrompre son séjour et à rejoindre son régiment à Nantes. Sa très forte taille, qui était souvent un handicap, allait pour une fois jouer en sa faveur à son insu : aucun uniforme n'étant disponible à ses mensurations, son régiment partit pour le front sans lui, qui fut affecté dans les bureaux de l'Etat-Major à Nantes. Pas un de ses camarades n'allait revenir vivant après le conflit... il fut le seul rescapé de toute son unité.

Après l'Armistice de 1918, Louis Blanchard reprit la direction de son entreprise et, bien sûr, de ses chers pinceaux. Cependant, par discrétion à l'égard de ses proches mais aussi de son milieu professionnel, il refusait toute idée d'exposition pour ne pas encourir le risque d'être considéré comme donnant la préférence à une activité artistique déraisonnable aux dépens de ses activités professionnelles.

Il fallut attendre 1933 pour qu'une de ses toiles sorte enfin, en toute discrétion, de son hôtel particulier pour être exposée au prestigieux Salon des Artistes Français. L'oeuvre choisie pour cette candidature, "Retour de promenade", est d'ailleurs l'une de ses très rares oeuvres mettant en scène un personnage. On n'en retrouve que sur quelques tableaux représentant des pêcheurs bretons à Concarneau. L'année suivante, sa candidature fut à nouveau acceptée : au n° 262 du catalogue du Salon des Artistes Français de 1934 figure l'imposant tableau "La vallée de la Loire, à Oudon".

En 1935, le Salon des Artistes Français présentait pour la dernière fois un tableau de Louis Blanchard : "Rochers de la Côte Sauvage près du Pouliguen"^[2], juste avant son décès prématuré en 1936, à l'âge de soixante ans, alors même qu'il venait de quitter la direction de son entreprise et qu'il s'apprêtait à se livrer exclusivement à ses activités artistiques.

Hormis ces discrètes participations au célèbre Salon parisien, ses oeuvres ne furent que rarement exposées par quelques galeries privées. Sa veuve, puis sa fille adoptive conservèrent avec ferveur, dans le cercle familial restreint, toute l'oeuvre de l'artiste trop tôt disparu. Celle-ci se compose de centaines de tableaux de toutes dimensions. Aimant les bords de la Loire^[3] et de l'Erdre, la Presqu'île guérandaise, les forêts et les sous-bois, que l'on retrouve souvent dans ses scènes calmes et familières, il aimait saisir la poésie d'une promenade^[4] ou d'un vase de fleurs dans un salon. Breton amoureux de la mer, il était excellent marin et pratiquait la navigation de plaisance. Sa pratique des arts ne se limitait pas à la peinture, il était également un bon violoniste et un habile photographe. La beauté d'un paysage au détour d'un chemin ou d'une route l'inspirait souvent, à tel point que sa femme, redoutant ses brusques inspirations subites devant un coucher de soleil ou un ciel aux nuages peu communs, lui interdisait de conduire sa puissante automobile à plus de 5O km/h en pleine campagne !

En mai 1988, la fille de Louis Blanchard, souhaitant faire un peu connaître l'oeuvre de son père adoptif, a fait mettre aux enchères quelques-uns de ses tableaux à l'Hôtel des Ventes de Nantes, où ils firent l'objet de deux reportages sur FR3 Pays de la Loire. Aucune autre vente ou présentation publique de l'oeuvre de Louis Blanchard n'avait eu lieu depuis cette date. Une "vente d'atelier" destinée à nouveau à faire connaître le peintre a eu lieu le 15 mars 2008 à l'Hôtel des Ventes Talma de Nantes avec plusieurs dizaines d'huiles sur toile ou sur bois de toutes dimensions, parmi lesquelles figuraient certains des tableaux exposés au Salon des Artistes Français.

Notes et références

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