Ligne Saint-Rambert-d'Albon - Grenoble

Ligne Saint-Rambert-d’Albon - Grenoble
Pays	France
Villes desservies	Saint-Rambert-d'Albon, Beaurepaire, Rives, Voiron, Grenoble
Historique
Mise en service	1856 - 1858
Fermeture	Ligne fermée
Concessionnaires	Ch. de fer de St-Rambert à Granoble (1853 - 1857) Ch. de fer du Dauphiné (1857 - 1858) PLM (1858 - 1938) SNCF (à partir de 1938)
Caractéristiques techniques
Longueur	90 km
Écartement	Voie normale (1,435 m)
Électrification	Non électrifiée
Nombre de voies	Anciennement à voie unique
Schéma de ligne
Schéma de la ligne Légende Les éléments marqués (*) n'existaient pas lors de la construction de la ligne (*) vers Peyraud (Ligne Givors - Nîmes) vers Lyon via Vienne Gare de Saint-Rambert-d'Albon vers Valence via Tain Croisement de la RN 7 (ancien tracé) Passage sous la RN 7 (*) Passage sous l'autoroute A7 (*) Halte d'Épinouze Passage sous la LGV Sud-Est (*) Halte de Manthes - Lapeyrouse Croisement de la D 519d (*) Croisement de la D 538 Gare de Beaurepaire Croisement de la N 519 (ancien tracé) Halte de Le Content - Beaufort Gare de Marcilloles Croisement de la D 71 Gare de La Côte-Saint-André - Le Rival Gare de Brézins Croisement de la D 518 Gare de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs Gare d'Izeaux (*) vers Lyon via Bourgoin Gare de Beaucroissant Gare de Rives Viaduc de la Fure (263 m) Passage sous l'autoroute A48 (*) Tunnel du Château (81 m) Gare de Réaumont-Saint-Cassien Tunnel de Criel (581 m) Gare de Voiron Gare de Saint-Jean-de-Moirans Passage sous l'A48 (*) vers Valence via Romans Gare de Moirans Passage sous l'autoroute A48 (*) Tunnel de Voreppe (350 m) Gare de Voreppe Gare de Saint-Égrève-Saint-Robert Pont de la Buisserate sous l'autoroute A48 (*) Viaduc de Pique-Pierre (sur l'Isère) (125 m) Gare de Grenoble
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La ligne Saint-Rambert-d'Albon - Grenoble était une ligne de chemin de fer reliant la vallée du Rhône (ligne classique Paris - Marseille) à la préfecture du département de l'Isère. Ce fut la seconde ligne ferroviaire du département de l'Isère, et la première à atteindre Grenoble, dans les années 1850^[1],[2]. Elle est aujourd'hui abandonnée sauf sur son parcours terminal, intégré à la ligne Lyon - Grenoble.

Histoire

Dès les premiers projets d'établissement d'une ligne de chemin de fer dans la vallée du Rhône, une liaison entre cette ligne et Grenoble, permettant à cette ville d'être en communication avec le nord et le sud du pays, fut jugée nécessaire. La concession d'un « Chemin de Lyon à Avignon avec embranchement sur Grenoble » fut accordée le 10 juin 1846 à la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Avignon de Paulin Talabot, et officialisée par ordonnance le lendemain 11 juin. Faute de réalisation, cette première concession est déclarée déchue par arrêté ministériel du 28 décembre 1847. Deux nouvelles concessions sont ensuite accordées séparément : pour la seule liaison Lyon - Avignon, le 3 janvier 1852 à un collectif dont Paulin Talabot est absent, et pour l'embranchement de Grenoble le 13 janvier 1855 à la Compagnie du chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble spécialement créée à cette fin^[3].

L'itinéraire choisi était le plus court : de Saint-Rambert-d'Albon, à 60 kilomètres au sud de Lyon et 45 au nord de Valence, la ligne filait plein est à travers la plaine de Beaurepaire jusqu'à la pointe nord du Vercors, où elle plongeait par un large détour sur la vallée de l'Isère, avant de remonter celle-ci jusqu'à Grenoble.

Le 5 novembre 1856 la section de Saint-Rambert à Rives était ouverte, et le 10 juillet 1857 la ligne prolongée jusqu'à Piquepierre, sur la commune de Saint-Martin-le-Vinoux^[4], où une gare provisoire fut établie dans l'attente de la construction d'un pont sur l'Isère permettant d'atteindre Grenoble. Le premier train atteignit la gare de Grenoble le 1^er juillet 1858, et la ligne fut officiellement inaugurée en 1860 par Napoléon III, qui effectua le voyage de Saint-Rambert à Grenoble avec l'impératrice Eugénie^[5].

La compagnie, devenue Compagnie des chemins de fer du Dauphiné en 1857, avait été absorbée dès 1858 par la nouvelle compagnie du PLM, laquelle décida bientôt la construction d'une ligne directe de Lyon à Grenoble, à double voie, puis d'une autre de Valence à Grenoble. Ces deux nouvelles lignes empruntèrent d'ailleurs pour leur partie terminale l'itinéraire de la ligne pionnière : à partir de Beaucroissant pour celle de Lyon, et de Moirans pour celle de Valence.^[6]

Ayant perdu sa principale raison d'être, la petite ligne du début périclita rapidement : dès 1862, elle n'accueillait plus que des omnibus ; les services voyageurs furent supprimés en 1939^[7]. Jusque dans les années 1950 la ligne était encore en service de Saint-Rambert à Beaucroissant, dont la célèbre foire aux bestiaux justifiait encore une petite activité de marchandises. Mais elle fut alors coupée physiquement entre Izeaux et sa jonction avec la ligne Lyon - Grenoble. Elle a depuis été entièrement abandonnée^[8].

Un projet avorté

Lors de la construction de la ligne, ses promoteurs envisageaient son prolongement vers Briançon et l'Italie, qui « ferait de Grenoble l'entrepôt du commerce de la Haute-Italie et réaliserait le trajet le plus court entre l'Adriatique, le golfe de Gênes et la mer du Nord » (sic)^[9]. La pénétration dans la vallée de la Romanche ne dépassa jamais le Bourg-d'Oisans, puis se limita aux usines de Livet-et-Gavet, et la liaison vers l'Italie fut tracée via la Maurienne et le tunnel du Fréjus.

Par contre, la ligne eut un prolongement vers l'ouest : traversant le Rhône entre Saint-Rambert et Peyraud, une ligne fut construite jusqu'à Saint-Étienne en contournant le Massif du Pilat par le sud (via Annonay et Bourg-Argental)^[10]. De la grande transversale régionale ainsi réalisée (Saint-Étienne - Grenoble sans passer par Lyon), il ne reste aujourd'hui quasiment rien.

Un avenir ?

Certaines voix se font entendre pour réclamer la remise en service de cette ligne^[11].

Plus modestement, la restauration du raccordement de Beaucroissant permettrait d'établir à peu de frais une liaison ferroviaire entre Grenoble et l'aéroport de Grenoble - Isère, qui borde la ligne entre Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et Brézins.

Sources bibliographiques

• P. Fissont & A. Vitu, Guide pittoresque et historique du voyageur dans Le département de l'Isère et les localités circonvoisines'', éditions du Bastion, 1856 ; rééd. SEPEC, 2000 (ISBN 2-7455-0078-3).
• H. Lartilleux, Géographie des chemins de fer français, éd. Chaix, 1956.
• Les débuts du chemin de fer dans le Dauphiné, article dans l'Almanach Dauphinois 2009, (ISSN 0183-102X), pages 73 à 75.
• Le chaînon manquant vers les Alpes, article dans Mosaïque, revue du CER SNCF Lyon (ISSN 0991-9260), numéro 106 (spécial « Les lignes oubliées »), décembre 2000, pages 14-15.

Notes et références