- Ligne Esbly - Crécy-la-Chapelle
-
Ligne Esbly - Crécy-la-Chapelle
La ligne Esbly - Crécy-la-Chapelle est une ligne ferroviaire de la Seine-et-Marne, en Île-de-France, d'une longueur de dix kilomètres. Ouverte en 1902 à voie unique, elle est depuis essentiellement parcourue par un trafic de banlieue en provenance ou à destination de la gare d'Esbly, en correspondance avec les trains de la banlieue parisienne sur la ligne Paris - Strasbourg, actuel Transilien Paris-Est (ligne P nord).
Sommaire
La ligne
Tracé
La ligne est tracée dans la vallée du Grand Morin. Au départ d’Esbly, le tracé décrit une vaste courbe jusqu’à Couilly-Pont-aux-Dames, puis se poursuit en alignement droit jusqu'à Crécy-la-Chapelle. Le profil de la ligne est relativement difficile et comporte en particulier des rampes de 9 mm/m.
Elle est dotée d'une voie unique, sans aucun garage de croisement sur le parcours. Elle comporte trois gares et deux halte, en plus de la gare d'Esbly sur la grande ligne de Strasbourg.
- PK 0.0 - Esbly
- PK 1.1 - Les Champs Forts (fermée)
- PK 2.7 - Montry-Condé
- PK 5.0 - Couilly - St-Germain - Quincy
- PK 8.2 - Villiers - Montbarbin
- PK 9.9 - Crécy-en-Brie - La Chapelle
Histoire
La ligne Paris - Strasbourg est ouverte le 5 juillet 1849 de Paris à Meaux via Esbly. Les habitants et élus de la vallée du Grand Morin, d'Esbly à Coulommiers, réclament alors la création d'une ligne secondaire afin de les desservir et d'apporter un développement économique à la vallée.
La ligne d'Esbly à Crécy voit le jour après vingt-trois années d'études, d'expropriations et de contestations. Après la défaite de 1870, le Ministère de la Guerre souhaite rendre prioritaire la réalisation de lignes stratégiques pour doubler la ligne Paris - Strasbourg vers les frontières de l'Est. Une loi du 17 juillet 1879 arrête une liste de cinq nouvelles voies ferrées d’intérêt général, dont la ligne Esbly - Coulommiers fait partie. Les militaires veulent que la nouvelle ligne soit directe de Couilly à Meaux, mais les habitants de la vallée réclament par pétition une correspondance à Esbly, faisant valoir que les Briards seraient plus nombreux à se rendre à Paris qu'à Meaux.
En 1882, est enfin présenté et accepté le projet de construction d'une ligne d'Esbly à Coulommiers. En 1893, la déclaration d'utilité publique est prononcée par décret, et les travaux commencent en 1895. La ligne est ouverte le 11 juillet 1902, le lendemain pour les voyageurs. Elle est inaugurée officiellement le 20 juillet, par le député Gaston Menier ainsi que de nombreux élus de la région et des responsables de la Compagnie des chemins de fer de l'Est. La nouvelle ligne compte seize passages à niveau dont sept sont dotés de maisonnettes pour gardes. La gare terminale de Crécy est la première construite en 1902 suivant les nouvelles dispositions architecturales adoptées par la Compagnie de l'Est.
Vers 1942, les Allemands envisagent de faire prolonger la ligne jusqu’à Coulommiers, afin de joindre plus facilement leurs importantes installations de l’aérodrome de Mouroux. Mais le projet est abandonné.
Elle est électrifiée en 25 kV alternatif par fil trolley simple en mai 1980. Du 20 au 23 juin 2002, les communes desservies par la ligne Esbly - Crécy organisent des manifestations pour la célébration de son centenaire.
Pour des raisons de sécurité, la halte des Champs Forts est définitivement condamnée depuis le lundi 29 septembre 2008.
Exploitation
Article détaillé : Transilien Paris-Est.Jusqu’en 1914 la ligne est desservie à raison de neuf circulations aller-retour entre 5 h 30 et 20 h 30, avec un temps de trajet compris entre 25 et 35 minutes. En 1935, on relève treize circulations, assurant toutes la correspondance, à Esbly, avec les trains de la grande ligne Paris - Strasbourg.
Au début du XXe siècle, la traction est assurée par des locomotives à vapeur 120 type 200 de l'Est tractant des voitures en bois ainsi que des voitures Bidel à impériale. Durant les années 1930, des locomotives 131 T Est V 613 à V 666 Série 8 ( futures : 1-131 TA 613 à 637 et 647 à 666 ) remplacent les 120. Après la Seconde Guerre mondiale, elles sont remplacées par des 1-131 TB 1 à 50 tractant des voitures prussiennes à trois essieux.
En 1949, les trains à vapeur laissent place à des autorails légers Renault AEK. À la fin des années 1950, des autorails Picasso X 3800 remplacent les AEK vieillissant. Ils assurent la desserte de la ligne jusqu'en 1974 où leur capacité est jugée insuffisante.
Entre 1974 et 1980, une rame réversible Est de quatre voitures, toutes de deuxième classe, est tractée par une locomotive diesel BB 66000 du dépôt de Chalindrey.
À partir du service d'été 1980, le nouveau service électrique est assuré par une rame réversible inox tractée ou poussée par une BB 16500. Des autocars viennent par ailleurs remplacer les trains aux heures creuses. Ainsi les trains ne circulent plus les dimanches et jours fériés, un service d'autocar de remplacement étant assuré.
Le trafic de marchandises est pour l'essentiel constitué de bois et de fruits. La scierie à vapeur de Liary à Montry expédie de 600 à 700 wagons par an ; la halte de Montry reçoit les récoltes de fruits (pommes, poires, cassis, prunes ...) des producteurs de la région, ainsi que de la viande des abattoirs de Couilly. Durant les années 1970, le faible trafic de marchandises résiduel est assuré par un locotracteur Y 7400. La gare de Couilly - Saint-Germain - Quincy, par exemple, réceptionne des eaux et des boissons. La coopérative agricole de Crécy assure toutefois l'essentiel des échanges. Le trafic marchandise se réduit et la voie de débords de la gare de Couilly est finalement déposée. La halle est depuis transformée en garage.
Annexes
Articles connexes
- Ligne Paris - Strasbourg
- Transport ferroviaire en France
- Liste des lignes de chemin de fer de France
Liens externes
- Site consacré à la ligne Esbly - Crécy (vidéo en cabine de conduite)
- INA - Actualités régionales FR3 Île-de-France du 28 mai 1980 : Électrification ligne SNCF Esbly
Bibliographie
- Bruno Carrière, Les trains de banlieue, tome I, 1997, 303 pages. (ISBN 2902808666)
- Bernard Collardey, Les trains de banlieue, tome II, 1999, 335 pages. (ISBN 2902808763)
Notes et références
- Portail des transports en Île-de-France
- Portail du chemin de fer
- Portail de Seine-et-Marne
Catégorie : Ligne ferroviaire de Seine-et-Marne
Wikimedia Foundation. 2010.