1643 en France

Chronologie de la France

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Cette page concerne l'année 1643 du calendrier grégorien.

Événements

Janvier

• Mardi 13 janvier : Gaston d'Orléans est admis à nouveau à la cour. Il demande sa grâce. Louis XIII : "Cela ne se peut. Je vous ai déjà pardonné six fois. Je veux désormais voir les effets de ce que vous promettez. Je ne croirai plus à vos paroles et, si vous faites votre devoir, je vous témoignerai que je vous aime."

Février

• Dimanche 15 février : Grand souper offert par Louis XIII en l'honneur de Gaston d'Orléans, son frère. Dernière sortie publique du roi.

Mars

• Mercredi 25 mars : À Caen, Jean Eudes fonde la congrégation de Jésus et de Marie (les eudistes).

Avril

• Vendredi 10 avril : Disgrâce de Sublet de Noyers. Il est exilé dans ses terres. Le Tellier lui succède le lendemain.
• 20 avril : Louis XIII signe deux déclarations. L'une donne force de loi au règlement du 22 août 1642 qui étend au profit des intendants les principales compétences des officiers de finances en matière d'assiette et de perception de la taille. L'autre organise la régence qui s'annonce.
• 21 avril : Baptême de Louis XIV. Parrain : le cardinal Mazarin. Marraine : Madame la Princesse, la princesse de Condé.
• 22 avril : Louis XIII reçoit le viatique, son état s'est aggravé.
• 23 avril : Grands troubles à Saint-Germain, La Meilleraie se croit attaqué par Beaufort. Gaston d'Orléans, lui, croit à une attaque de Condé et rassemble ses gentilshommes.

Mai

La vierge Marie donnant la couronne et le sceptre à Louis XIV, de Philippe de Champaigne

Allégorie de la régence d'Anne d'Autriche, Laurent de La Hyre, 1648

• Jeudi 14 mai :
  • Mort de Louis XIII. Il succombe à une tuberculose. Turenne : " Pour l'affliction, à la cour, elle y a été très médiocre". Son fils aîné lui succède. Le Parlement de Paris, « suggestionné » par le parti d’Anne d'Autriche, casse volontiers son testament (18 mai).
  • Début du règne de Louis XIV, roi de France (fin en 1715).
• 18 mai : Régence d’Anne d'Autriche, qui fait appel au cardinal Mazarin, parrain du jeune roi Louis XIV, âgé de cinq ans, pour l'éduquer et administrer la France durant sa minorité (fin en 1661). On a prétendu que Jules Mazarin était l’amant de la reine, voire son mari. Leur connivence a pu en donner l'apparence. Le chancelier Séguier s’occupe des affaires intérieures. Condé et Turenne sont à la tête des armées.
• 16 mai : Arrivée à Joigny du duc d’Enghien qui y apprend la mort de Louis XIII. Le site de Joigny est à l’entrée du défilé qui commande la plaine de Rocroi. Conseil de guerre. La bataille est décidée pour le lendemain par le duc d'Enghien personnellement. Il outrepasse les instructions qu'il avait reçues.
• 23 mai : François de Comminges, comte de Guitaut, dit le « vieux Guitaut » (1581-1663), capitaine des gardes de la reine.
• 25 mai : Le mariage de Gaston d'Orléans et de Marguerite de Lorraine, que Louis XIII avait autorisé à la veille de sa mort, est célébré une seconde fois par l'archevêque de Paris, dans la chapelle du château de Meudon. Monsieur de Paris^[1] (qui est l'oncle du futur cardinal de Retz) : Ego vos in matrimonium conjugo in quantum opus est (« Je vous unis par les liens du mariage, dans la mesure où c'est nécessaire. »)
• 26 mai : Le duc d'Enghien a remporté la bataille de Rocroi. Le prince de Marcillac, futur duc de La Rochefoucauld en est. Il obtient la permission d'aller recevoir Mme de Chevreuse, à son retour d'exil. Les acteurs de la Cabale des Importants entrent progressivement en scène.
• 27 mai : La cabale des Importants, dirigé par Marie de Rohan-Montbazon, duchesse de Chevreuse, tente de remplacer Mazarin par le marquis de Châteauneuf. Mazarin l’emporte, fait enfermer à Vincennes le duc de Beaufort (septembre) et exiler en province les principaux membres de la cabale, dont la duchesse de Chevreuse, l’évêque de Beauvais Potier, selon Retz, dans ses Mémoires: "une bête mitrée", ou Saint-Ibar (novembre). Cette cabale peut être regardée comme une répétition de la Fronde.
• 29 mai : Henri de Sévigné est grièvement blessé dans un duel contre Chastelet. Il en réchappe et a bien failli ne jamais épouser la marquise.

Juin

• 1^er juin : Bulle In eminenti, proscrivant l'Augustinus, le texte fondateur du jansénisme.
• 11 juin : Mariage de Anne Geneviève de Bourbon-Condé, fille de madame la Princesse, et sœur aînée du futur Grand Condé, qui épouse le vieux duc de Longueville. Elle jouera un rôle important dans la Fronde.
• 12 juin : Jean-François Paul de Gondi est nommé, à trente ans, coadjuteur de l'archevêque de Paris, son oncle. Il n'a pas même reçu les ordres mineurs. Le jeune coadjuteur est le futur cardinal de Retz, actif pendant la cabale des Importants, il reprend du service dans les complots de la Fronde. Dans ses Mémoires, il raconte qu'il se retire six jours à Saint-Lazare : "Je pris […] le parti de faire le mal par dessein" pour éviter "de mêler à contre-temps le péché dans la dévotion […] je pris une ferme résolution de remplir exactement tous les devoirs de ma profession, et d'être aussi homme de bien pour le salut des autres, que je pourrais être méchant pour moi-même."^[2]

• Début du soulèvement des Croquants du Rouergue.

Juillet

• Mercredi 8 juillet : Les édits de pacification en faveur des protestants sont confirmés. Le nouveau règne esquisse une politique plus tolérante envers les huguenots.

Août

• Mardi 4 août : Mariage en l'église Saint-Gervais à Paris de Henri de Sévigné et de Marie de Rabutin-Chantal, qui devient baronne de Sévigné. Ils partent pour leurs terres de Bretagne.
• 22 août : Lettre cachet exilant la duchesse de Montbazon, belle-sœur de Mme de Chevreuse. La duchesse de Montbazon (de la maison de Rohan) a beaucoup cabalé, elle a diffamé la duchesse de Longueville. Le futur Grand Condé a menacé de se fâcher. Il a effrayé la duchesse. La duchesse de Montbazon a lu devant toute la cour, à l'hôtel de Condé, une humiliante lettre de rétractation (10 août). La veille elle a bravé l'interdiction de la reine de paraître devant Mme de Longueville, au jardin de Renard, un traiteur qui jouxtait les jardins du Louvre.

Septembre

• Mercredi 2 septembre : Arrestation du duc de Beaufort (le roi des halles), réputé être le chef, s'il n'en est l'inspirateur, de la cabale des Importants ; exil de la plupart des adhérents de la cabale, ducs de Vendôme, de Mercoeur, de Guise, duchesse de Chevreuse, etc. La position de Mazarin à la tête du gouvernement est consolidée.
• 8 septembre : Consécration de la ville de Lyon à la Vierge Marie, suite au voeu des échevins de rendre hommage à la Vierge si la peste épargnait la ville.
• 30 septembre : Anne d'Autriche quitte le Louvre pour s'installer au Palais Cardinal qui devient Palais-Royal.

Octobre

• Lundi 5 octobre : Le pape Urbain VIII adresse ses bulles au futur cardinal de Retz, il devient archevêque in partibus de Corinthe. Sous la Fronde, quand il armera un régiment, on appellera celui-ci le régiment de Corinthe.
• 22 octobre : Le duc d’Enghien passe en revue les 12 000 hommes et les 7 000 chevaux des deux armées, à Dachstein à quatre lieues de Saverne. Enghien est accompagné de Rantzau, Sirot, Montausier, Noirmoutier.

• La résistance du Rouergue s’aggrave et s’étend en Armagnac (Gers).

Novembre

• 16 novembre : Turenne obtient le bâton de maréchal.

Décembre

Quart d'écu d'argent de 1643

• 4 décembre : Turenne, tout récent maréchal de France, reçoit le commandement de l’armée d’Allemagne.
• 12 décembre : Duel pour les beaux yeux de la duchesse de Longueville: le duc de Guise blesse mortellement Maurice de Coligny. D’Estrades accompagne Coligny lors du duel. Comme souvent en effet, les duels opposent plusieurs combattants de front. Coligny tombe deux fois et est désarmé. Le duc de Guise lui dit qu’il ne veut pas le tuer et le frappe du plat de l’épée.
• 15 décembre : Assemblée factieuse des nobles du Poitou.
• 31 décembre : L’Illustre Théâtre est officiellement protégé par Monsieur, protégé contre la sévérité du roi, pas contre la faillite. Selon Dethan^[3], ce serait Monsieur qui aurait découvert Molière. Cosnac, dans ses Mémoires^[4], s'en attribue le mérite. Il aurait fait connaître Molière au prince de Conti, à Pézenas. Il est enfin possible que Molière ait pu se passer de découvreurs.

Notes et références

Liens internes

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