- Le père Coulon
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Barbe
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Définition
La barbe (de l'indo-européen : bharda) est l’ensemble des poils recouvrant le menton, les joues et la mâchoire de l'homme. De tout temps, les hommes barbus se sont vu attribuer des vertus diverses comme la sagesse, la virilité, un statut social élevé, bien qu'à l'heure actuelle, aucune étude statistique ou scientifique n'ait permis de prouver ces croyances. Cependant, la barbe peut être aussi perçue comme un manque de propreté et est synonyme de contact piquant lorsqu'elle est taillée, mais peut être appréciée lorsqu'elle est longue et douce.
Généralement, la barbe apparait progressivement à partir de la puberté, comme la plupart des autres poils du corps humain. Toutefois, s'agissant d'un caractère sexuel secondaire, beaucoup de jeunes garçons possèdent déjà une moustache très sommaire plusieurs années avant leur puberté. La vitesse d'apparition des poils, en particulier ceux des joues, est très variable d'un individu à l'autre. Certaines personnes mettent plusieurs années avant d'obtenir une barbe drue. Dans quelques rares cas, il arrive que des bébés naissent avec une fine barbe qui s'estompe au fil des premiers mois.
Chez un individu de sexe masculin adulte, on trouve jusqu'à 500 poils au cm², contre 120 chez une femme, pour laquelle la plupart sont invisibles. Les femmes à barbe sont des femmes atteintes d'hirsutisme au niveau du visage.
La pilosité est variable dans les divers groupes humains. Les Amérindiens n'ont pas de barbe et les populations asiatiques en ont très peu. L'aspect des conquistadors espagnols barbus surprit autant que leurs chevaux à leur arrivée.
La barbe à la mode
La barbe fut à la mode à certaines époques :
La Grèce
Dans la mythologie grecque, de nombreux dieux et héros portent la barbe. Les personnages historiques ne sont pas en reste.
L'Empire romain
Chez les Romains, la barbe était discréditée au premier siècle de l'Empire puis réapparait progressivement comme canon esthétique à partir d'Hadrien, d'abord pour les hommes de plus de 40 ans, associée à la vieillesse et à l'expérience[1]. À partir de Constantin, au début du IIIe siècle, elle souffre à nouveau d'un certain discrédit à tel point que l'empereur Julien II, moqué par le peuple d'Antioche au sujet de sa barbe[2] compose en 363 un texte spirituel justifiant son choix, le Misopogon ce qui peut se traduire par L’ennemi de la barbe[3].
Moderne
Chez la société présente, la barbe peut être un atout esthétique tout comme elle peut résulter d'un signe de lâcheté face à la complexité de la tâche à exécuter (ci-nommé le rasage). Également, une barbe peut être un signe de virilité, mais surtout présente pour la génération un peu plus âgé. La barbe peut être taillée de façon ridicule de façon a signifier la marginalité du mâle porteur. Elle peut aussi être laissée a l'abandon et pousser exagérément jusqu'à devenir une protubérance proéminente du menton inférieur.
Barbe et religions
Judaïsme et christianisme originel
Le port de la barbe dans le judaïsme est un sujet discuté. Pour une raison qui n'est pas claire, le Lévitique[4], interdit de tailler sa barbe : « Vous ne couperez point en rond les coins de votre chevelure, et tu ne raseras point les coins de ta barbe » . Néanmoins, pour différents épisodes de la Torah, se raser était signe de deuil comme dans le Livre d'Ezéchiel : « Et toi, fils de l’homme, prends un instrument tranchant, un rasoir de barbier ; prends-le, et passe-le sur ta tête et sur ta barbe »[5]. Pour le Talmud, « La barbe est l’ornement de l’homme ». Dans les faits, le port ou non de la barbe à cependant fortement varié dans les communautés juives selon les lieux, les époques, les modes et les interprétations[6].
Églises d'Orient
Dans l'Église orthodoxe et les Églises catholiques orientales, il est de coutume que les religieux portent une barbe.
Records
Le père Coulon (Vandenesse 1826 - Montluçon 1916), ou Louis Coulon de son vrai nom, était un ouvrier aux Usines Saint-Jacques à Montluçon. En 1889, selon la revue La Nature, il arborait déjà une barbe de 2,32 m[7]. Le 24 février 1899, il figura sur la page de couverture du Journal Illustré : il portait alors une barbe de 3,35 mètres qu'il allait laver dans les eaux du Cher, rivière traversant Montluçon.
Citations
- Molière, L'Ecole des femmes (III, 2, Arnolphe à Agnès) :
« À d'austères devoirs le rang de femme engage,
Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends,
Du côté de la barbe est la toute-puissance. »
Pour être libertine et prendre du bon temps.
Votre sexe n'est là que pour la dépendance :Notes
- ↑ cf. H. Leclerq, articles Barbe in Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, éd. F. Cabrol, 1910. Voir La barbe et les cheveux des empereurs romains d'après leurs portraits monétaires, sur le site sacra-moneta.com
- ↑ « [prince] tendant son menton orné d'une barbe de bouc » in Ammien Marcellin, Res Gesyae, XXII, 14
- ↑ Traduction française sur le site remacle.org
- ↑ Lv 19. 27
- ↑ Ez 5. 1
- ↑ Yeshaya Dalsace, La question de la barbe dans le Judaïsme, sur le site massorti.com
- ↑ Une barbe extraordinaire, La Nature, 1889.
Voir aussi
Articles connexes
- Barbier
- Épilation
- Pilosité humaine
- Moustache
- Rasage
- Rasoir
- Imberbe
- pogonophobie (phobie des barbes)
- Sainte Wilgeforte — une sainte catholique devenue barbue par intervention divine.
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