- Le Sphinx (maison close)
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Le Sphinx Présentation Période ou style Immeuble Type Habitation Destination initiale Maison close Destination actuelle Habitation Géographie Pays France Région Île-de-France Commune de France Paris Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Paris
modifier Le Sphinx était une maison close parisienne de luxe ouverte en 1931 et fermée en 1946, située au 31, boulevard Edgar-Quinet à Paris.
Le Sphinx se distinguait par une architecture et des décors d'inspiration néo-égyptienne. Il faisait partie des établissements les plus chers et les plus connus de Paris, avec Le Chabanais et le One-two-two[1].
Sommaire
Les origines du Sphinx
L’établissement est un superbe lupanar de luxe, qui ouvrit ses portes boulevard Edgar-Quinet comme American Bar, le 24 avril 1931. Il reprit l’emplacement d’un ancien marbrier funéraire, dont le sous-sol était en communication directe avec les catacombes. Lors de la construction de l’immeuble, une porte permettait un repli discret vers les souterrains en cas de besoin.
L’établissement appartient à quatre associés, dont Charles Martel, lié aux gangsters Paul Carbone et François Spirito à Marseille, qui exploitent de nombreux bordels sur la Côte d’Azur. Martel confie la gérance du Sphinx à Georges Le Mestre et à sa femme Marthe Marguerite, dite « Martoune » la tenancière[2]. Ceux-ci s’assurent de très bonnes relations avec le préfet de police Jean Chiappe, Albert Sarraut, président du Conseil en 1933, et plusieurs fois ministre, ainsi que de Paul Reynaud, homme politique influent et également plusieurs fois ministre[3].
La Brigade Mondaine à l’écoute du Sphinx
La brigade mondaine surveille évidemment de près le Sphinx, qui est l’un des plus luxueux bordels parisiens dans les années 30. Des fiches de police, des écoutes et des photographies sont prises pour surveiller la clientèle. Des instantanés comme une fiche d'hygiène établie lors d'un contrôle sanitaire du 10 novembre 1936, nous montre que la maison emploie 5 sous-maîtresses, et 65 pensionnaires en tenue fantaisie. La maison de tolérance étant ouverte de 15 heures à 5 heures du matin, avec 3 passes par femme et par jour en semaine, 2 le dimanche, pour un tarif unique de 30 francs plus pourboire[4].
Les visiteurs illustres
Parmi les célébrités ayant fréquenté les salons ou les chambres du Sphinx, l'on retrouve:
- Les écrivains Joseph Kessel, Georges Simenon, Albert Legrand, Francis Carco, Blaise Cendrars, Alexandre Breffort, Henri Béraud, Georges de La Fouchardière.
- Les peintres Moïse Kisling, Foujita et Pascin avec leurs modèles Kiki de Montparnasse, Youki Desnos, Madeleine Sologne et son amie Marlene Dietrich.
- La chanteuse Fréhel, déjà bien fatiguée y venait chanter avec sa voix rauque.
- Le président du conseil et plusieurs fois ministre et ambassadeur Albert Sarraut était un soutien puissant, ainsi qu'une cohorte de politiciens, d'industriels et de hauts fonctionnaires.
- L'escroc financier Alexandre Stavisky avec le modèle Arlette Simon de chez Chanel.
- Les gangsters François Spirito et Paul Carbone associés aux propriétaires avec le baron de Lussat.
- "Martoune" ajoute dans ses mémoires avoir accueilli Eva Braun, avec des amis en 1932, puis avoir vu Hitler au Sphinx, lors de sa visite éclair à Paris, le 23 juin 1940[5].
La fin du Sphinx
Le bâtiment fut réquisitionné après guerre pour loger des couples d'étudiants convalescents de la Fondation de France.
Le Sphinx, rendez-vous des artistes, politiciens et gangsters des années 30 fut détruit par les promoteurs en 1962, emportant ses fresques de Van Dongen et ses décors égyptiens.
Liens externes
Références
- Virtue on Trial (en)
- Marc Lemonier et Alexandre Dupouy, Histoire(s) du Paris libertin, La musardine, 2003, p.279
- Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Mœurs, hoëbeke, 2009, p.77
- Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Moeurs, hoëbeke, 2009, p.80
- Marthe Lemestre (Martoune), Madame Sphinx vous parle, Eurédif, 1974
Bibliographie
- Marthe Lemestre (Martoune), Madame Sphinx vous parle, Eurédif, 1974 (ISBN 978-2716702713).
- Marc Lemonier et Alexandre Dupouy, Histoire(s) du Paris libertin, La Musardine, 2003 (ISBN 978-2842711771).
- Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Mœurs, Hoëbeke, 2009 (ISBN 978-2842303594).
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