- Le Juge et l'Assassin
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Le Juge et l'Assassin est un drame historique français de Bertrand Tavernier, sorti en 1976.
Sommaire
Synopsis
Joseph Bouvier, un ancien sergent d'infanterie réformé en raison de ses crises de violence, abat sa fiancée qui veut le quitter et tente de se suicider. Elle survit et lui aussi, malgré les deux balles qu'il s'est logées dans la tête. Esprit simple et exalté, nourri de slogans anarchistes, il devient vagabond lorsqu'il est libéré de l'asile où son geste l'a mené. Il va alors parcourir les villages en égorgeant et violant bergers ou bergères, entre deux airs d'accordéon. Ces scènes se passent dans la campagne ardèchoise, en 1893.
Un juge de province le suit patiemment à la trace et finit par obtenir son arrestation sur base d'un signalement composé à partir de témoignages. En obtenant la confiance de Bouvier, le juge obtient aussi de lui des aveux complets. Bouvier pense qu'on va le soigner, l'aider à ne plus souffrir, mais le juge ne croit pas à sa folie et fait tout pour obtenir sa condamnation à mort.
Fiche technique
- Titre : Le Juge et l'Assassin
- Réalisation : Bertrand Tavernier
- Scénario : Jean Aurenche, Pierre Bost, Bertrand Tavernier
- Photo : Pierre William Glenn
- Décors : Antoine Roman
- Costumes : Jacqueline Moreau
- Musique : Philippe Sarde
- Montage : Armand Psenny
- Format : Couleur (Eastmancolor) - 1.85:1 - Son monophonique - 35 mm
- Genre : Drame
- Durée : 110 minutes
- Date de sortie : 10 mars 1976
Distribution
- Philippe Noiret : Le juge Rousseau
- Michel Galabru : Joseph Bouvier
- Isabelle Huppert : Rose
- Jean-Claude Brialy : Le procureur Villedieu
- Renée Faure : Madame Rousseau
- Cécile Vassort : Louise Lesueur
- Yves Robert : Le professeur Degueldre
- Jean-Roger Caussimon : Le chanteur des rues
- Jean Bretonnière : Le député
- Monique Chaumette : La mère de Louise
- Jean-Pierre Leroux : Radeuf
- Aude Landry : Suzanne, la sœur de Rose
- Gérard Jugnot : Le photographe (non crédité)
- Michel Fortin : Surgeon
- Daniel Russo : le gardien
- Jean-Pierre Sentier
- François Dyrek
- Christine Pascal : une gréviste (non créditée)
- Marcel Azzola : un gréviste joueur d'accordéon (non crédité)
Autour du film
Le film est inspiré de faits réels : la cavale sanguinaire de Joseph Vacher qui a tué au moins une vingtaine de personnes à la fin du XIXe siècle. Vacher est un personnage historique bien connu des criminologues, qui peut être considéré pour la France comme le pendant de Jack l'éventreur pour l'Angleterre. Ces deux tueurs font apparaître un type de criminels nouveau, dont les meurtres sont à mobiles non-évidents, souvent sexuels, et répétés ; ils seraient appelés de nos jours meurtriers en série. Eux-mêmes ont des prédécesseurs, mais ils sont très rares : Gilles de Rais, comtesse Báthory.
Le rôle du ténor patriote Âne rouge qui interprète la chanson Sigismond le Strasbourgeois est tenu par Robert Morel dit Bob, un ancien membre des services secrets français qui lutta contre les militants de l'OAS en Algérie et qui fut garde du corps de Charles de Gaulle[1].
Plusieurs scènes ont été tournées sur le Chemin de fer du Vivarais entre Tournon et Lamastre, au château de Boulogne ainsi qu'à Thines en Ardèche.
Galabru fut récompensé pour ce rôle par le César du meilleur acteur en 1977.
Bande originale
La bande originale du film a été composée et écrite par Philippe Sarde et Jean-Roger Caussimon. Au delà des illustrations sonores très riches (extraits d'opéras et airs populaires de la fin du XIXe siècle), le réalisateur a commandé trois chansons spécialement écrites pour le film. La première chanson, intitulée Sigismond le Strasbourgeois, est une chanson aux airs patriotiques qui retrace la vie d'un jeune alsacien ayant opté pour la France en 1871 et qui choisit de s'engager dans l'armée pour partir dans les colonies. La seconde chanson, a été composée sur le mode de la complainte, un genre populaire que chantaient des chansonniers qui parcouraient les routes, inventaient des chansons s'inspirant de l'actualité, les interprétaient et les vendaient par feuillets. Elle s'appelle la Complainte de Bouvier l'éventreur et est interprétée dans le film par Jean-Roger Caussimon lui même. La dernière chanson, qui conclut le film, est quant à elle, inspirée des chants révolutionnaires de la Commune de Paris. Elle s'intitule La Commune est en lutte et sert à deux reprises d'illustration sonore au film. La première fois — interprétée par Michel Galabru — lorsque Joseph Bouvier attend les gendarmes encerclé par les bergers qui l'ont pris en flagrant délit et la seconde fois lors de la scène finale qui retrace une grève ouvrière réprimée par la gendarmerie.
Cette dernière chanson a fait l'objet de plusieurs interprétations :
- La commune est en lutte Jean-Roger Caussimon
- La commune est en lutte Concert de Jean-Roger Caussimon
- La Commune est en lutte Serge Utgé-Royo
- et Dominique Grange
Notes et références
- Entretien avec Bertrand Tavernier et Philippe Noiret réalisé par Michel Boujut, Studio Canal, 2001
Lien externe
Catégories :- Film français
- Film sorti en 1976
- Film réalisé par Bertrand Tavernier
- Film se déroulant au XIXe siècle
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