- Laurent Cars
-
Laurent Cars Portrait au pastel de Laurent Cars par Jean-Baptiste Perronneau - Paris, Musée du Louvre Naissance 28 mai 1699
LyonDécès 14 avril 1771
ParisNationalité France Activité(s) graveur ; peintre Maître Jean-François Cars ; Joseph Christophe Élèves Jean-Baptiste Perronneau ; Jacques Firmin Beauvarlet ; Jean-Jacques Flipart ; Charles-Germain de Saint-Aubin Mouvement artistique Classique Œuvres réputées Andromède délivrée par Persée ; Hercule et Omphale ; Suzanne et les vieillards, etc... modifier Laurent Cars est un peintre et graveur français né à Lyon le 28 mai 1699 et mort à Paris, le 14 avril 1771.
Sommaire
Biographie
Laurent Cars était l'arrière-petit-fils de Jean Cars, peintre « de peu de notoriété » selon Portalis & Béraldi[1], et de Marie Firens, fille d'un graveur réputé[2] ; et le petit-fils de François Cars, dit François I Cars, graveur, imprimeur, éditeur et marchand d'estampes (Paris 20 février 1631-Lyon 1701) et premier graveur de la dynastie Cars, qui s'installera à Lyon au début des années 1660.
Son père, Jean-François (1661-1738), est graveur également, à Lyon. Mais au commencement du XVIIIe siècle, tout en gardant son activité lyonnaise, il s'installe, aussi, à Paris, rue de la Savonnerie, près de la manufacture des Gobelins. C'est à cette adresse qu'il vend l'une de ses premières œuvres, un portrait gravé de Louis XIV[3]. Ce n'est que dans les années 1720 qu'il semble s'être définitivement installé à Paris. Il aura comme élèves, entre autres, François Boucher et Jean-Baptiste Perronneau[4]
Travaillant dans l'atelier de son père qui se consacrait aux estampes de thèses pour le fonds Odieuvre, Laurent Cars fut cependant placé auprès du peintre Joseph Christophe, membre de l'académie de Saint-Luc, afin d'exercer cet art, comme le rapporte l'abbé de Fontenai[5] :
« Étant tout jeune encore, il dessina d'après nature à l'Académie de Saint-Luc, se mit sur le rang, chaque fois qu'il y eut concours pour les médailles et remporta la première ; mais plusieurs années s'étant écoulées sans qu'on en distribuât aucune et cette académie ayant un trop grand nombre de couronnes à décerner, décida que tous ceux qui avaient gagné le premier prix concourroient ensemble et qu'un seul vainqueur le remporteroit. Cars rentra dans la lice et triompha de ses rivaux. »
Mais, très vite, il revient à la gravure. En 1724, il peint et grave en même temps le portrait de Michel-Celse-Roger de Bussy-Rabutin, évêque de Luçon. Cars débute surtout sa carrière par l'interprétation d'une œuvre d'un ami de sa famille, François Lemoyne qui vient de livrer l'un de ses chefs-d'œuvre en 1724 : Hercule et Omphale[6] ; toile exposée au Salon de 1725. Le jeune interprète grava également plusieurs autres toiles du maître de Boucher : l'Iris au bain, Andromède délivrée par Persée et Céphale enlevée par l'Aurore. « Ses planches ne sentent point la sujétion d'un graveur copiste, mais elles semblent l'ouvrage d'un même artiste qui aurait conçu et exécuté le même sujet » nous avoues Jean-Baptiste D. Lempereur[7].
Très vite, Cars livre une belle estampe d'après les Fêtes Vénitiennes de Watteau avant de se consacrer, en 32 planches restées célèbres, à l'interprétation des figures des Comédies de Molière d'après des dessins de Boucher (1734).
Agréé dès le 26 février 1729, Laurent Cars est reçu à l'Académie Royale le 31 décembre 1733, sur présentation des planches gravées des portraits du sculpteur Michel Anguier d'après Gabriel Revel, et du peintre Sébastien Bourdon d'après Hyacinthe Rigaud. En 1757, il y est nommé conseiller.
Les affinités du graveur de 32 ans avec le dernier, peintre d'origine catalane âgé de 74 ans, n'étaient d'ailleurs pas nouvelles. En effet, le père de Laurent Cars, Jean-François, avait également choisi une œuvre de Rigaud pour l'une de ses planches : le portrait du cardinal de Polignac et de l'évêque d'Angers, Michel Poncet de La Rivière (1722).
Laurent Cars fut également un témoin des artistes de son temps en gravant les portraits de Boucher et de Chardin et de son épouse, Marguerite Pouget. Auteur d'une vaste planche figurant la reine de France, Marie Leszczyńska, Cars produisit également le portrait d'une danseuse renommée, « La Camargo » d'après Nicolas Lancret et celui de Mademoiselle Clairon d'après Carle Van Loo, non moins célèbre actrice que le roi souhaitait flatter en lui offrant son portrait. Malgré son talent, Cars n'arriva pas à achever la tête de l'actrice et on sollicita dans un premier temps le graveur Wille, en 1763, pour ce travail. Ayant « la vue trop courte », c'est finalement à Beauvarlet que revint le privilège d'achever la planche[8].
Le graveur collabora ensuite avec Charles-Nicolas Cochin sur une série d'illustration des Fables de La Fontaine d'après des dessins d'Oudry (1755).
Il traduisit également au burin plusieurs œuvres majeures et emblématiques de Jean-François De Troy : Suzanne et les vieillards ; Bethsabée au bain ; L'évanouissement d'Esther.
Vers la fin de sa vie, Laurent Cars se consacra de plus en plus au commerce des estampes au détriment de la création ; expliquant le nombre restreint de ses œuvres. Homme d'esprit de réputation, il avait une intéressante conversation[9] et fut très regretté de ses amis, « dont il faisait les délices. »
Notes
- Voir Bibliographie, p. 301.
- XVIIe siècle. Pierre Firens (vers 1580-1638), un des graveurs et éditeurs flamands majeurs au début du
- Signé « J.F. Cars del. et sculp. Lugd. - 1701. »
- Dictionnaire des graveurs-éditeurs et marchands d'estampes à Lyon aux XVIIème et XVIIIème siècles. Catalogue des pièces retrouvées. Par Sylvie Martin de Vesvrotte et Henriette Pommier. PUL 2002
- Louis-Abel de Bonafons, abbé de Fontenay, « Dictionnaire des Artistes, ou Notice historique et raisonnée des Architectes, Peintres, Graveurs, Sculpteurs, Musiciens, Acteurs & Danseurs ; Imprimeurs, Horlogers & Méchaniciens » - A Paris chez Vincent, 1776
- Paris, musée du Louvre. Inv. MI1086
- « Dictionnaire général des artistes anciens et modernes » (1795), cité par Portalis et Béraldi, op. cit. p. 305.
- Portralis & Béraldi, op. cit., p. 310.
- Selon l'abbé de Fontenai, op. cit.
Œuvres
- D'après Jean Siméon Chardin :
- « La Serinette »
- D'après Jean-Baptiste Greuze :
- Le Silence
- L'aveugle trompé
- D'après François Lemoyne :
- Adam et Ève
- Andromède délivrée par Persée
- L'annonciation
- Céphale enlevée par l'Aurore
- L'enlèvement d'Europe
- Hercule et Cacus
- Hercule et Omphale
- Iris au bain
- Le sacrifice d'Iphigénie
- Le temps enlevant la Vérité
- D'après Jean-François De Troy
- Bethsabée au bain
- Suzanne et les vieillards
- D'après Carle Van Loo
- L'Adoration des bergers
- La Fuite en Égypte
- D'après Antoine Watteau
- La Diseuse d'aventures
- Les Fêtes vénitiennes
- Escorte d'équipages
- Portraits
- Michel Anguier d'après Gabriel Revel (1733)
- François Baglion de La Salle, évêque d'Arras d'après Laumosnier (1729)
- Marc de Beauvau-Craon
- Benoît XIII
- Benoît XIV
- François Boucher d'après Charles-Nicolas Cochin
- Sébastien Bourdon d'après Hyacinthe Rigaud (1733)
- Michel-Celse-Roger de Bussy-Rabutin d'après lui-même (1724)
- Marie-Anne de Camargo d'après Nicolas Lancret
- Jean Siméon Chardin d'après Charles-Nicolas Cochin
- Francine Marguerite Pouget, épouse Chardin d'après Charles-Nicolas Cochin
- Mademoiselle Clairon
- Louis François de Bourbon-Conti d'après Lemaire
- Pierre d'Hozier
- François-Hyacinthe de la Fruglaye de Kerver, évêque de Tréguier - 1728.
- René Aubert d'Aubeuf, abbé de Vertot, historien de l'ordre de Malte d'après Jacques-François Delyen
- Louis, duc d'Orléans, d'après Alexis Simon Belle
- Charles-Louis de Lorraine, prince de Lambesc, Grand Ecuyer de France
- Monsieur de Kraut d'après Charles Parrocel
- Allégorie de Louis XV d'après François Lemoyne
- Marie Leszczyńska d'après Carle Van Loo
- Stanislas Leszczyński d'après Carle Van Loo
- Philibert Orry peint et gravé par Cars
- Michel-Ange Slotz d'après Charles Nicolas Cochin
- Sébastien Antoine Slotz d'après Charles Nicolas Cochin
- Paul-Ambroise Slotz d'après Charles Nicolas Cochin
Bibliographie
- Roger Portalis et Henri Béraldi, Les Graveurs du dix-huitième siècle, t. I, Paris, 1880, p. 301 et suiv.
- Karl-Heinrich von Heinecken, « Dictionnaires des artistes dont nous avons des estampes avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés », t. III, Breitkopf, Leipzig, 1789, p. 679 et suiv.
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1699
- Décès en 1771
- Graveur français du XVIIIe siècle
- Naissance à Lyon
Wikimedia Foundation. 2010.