Laure Diebolt

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Laure Diebold, parfois orthographié Laure Diebolt, de son nom de jeune fille Laure Mutschler (née le 10 janvier 1915 à Erstein, Bas-Rhin - morte le 17 octobre 1965 à Lyon) était une grande résistante, qui, sous le nom de « Mado », s'engagea dans les Forces françaises libres et fut la secrétaire de Jean Moulin, avant d'être arrêtée et déportée.

Biographie

Issue d'une famille alsacienne très patriote, Laure Mutschler a passé une grande partie de sa jeunesse à Sainte-Marie-aux-Mines où ses parents s'étaient établis en 1922. A la fin de ses études, la veille de l'occupation nazie, Laure entra comme secrétaire aux Etablissements Baumgartner. Dès 1940, Laure Mutschler s'associe au mouvement de Résistance du Dr Bareiss regroupé sous le sigle de A.V. (= Armée de Volontaires) et avec le pseudonyme de "Mado" elle devint un agent de liaison du réseau "Mithridate", prolongé jusqu'en Alsace par Alfred Rebert. C'est ainsi que très souvent elle eut affaire à des prisonniers de guerre dont elle hébergea une grande partie au domicile paternel, 4 rue Jean Jaurès, ainsi que chez son fiancé , le secrétaire de la mairie, Eugène Diebolt. Lors de la « drôle de guerre », elle travaillait comme secrétaire d'un industriel de Saint-Dié. Après l'armistice, elle reste en Alsace et rejoint une organisation de passeurs pour les prisonniers évadés, mais, repérée par les Allemands, elle doit quitter l'Alsace, et, à la veille de Noël 1941, elle se rend à Lyon, cachée dans une locomotive.

Elle travaille comme secrétaire pour le service des réfugiés d'Alsace-Lorraine et entre à partir de mai 1942 dans le réseau « Mithridate », où, en qualité d'agent de liaison et d'évasion, elle recueille des informations qu'elle code et fait passer sous forme de courrier à Londres.

Le 31 janvier 1942, Laure Mutschler épousa Eugène Diebold, qui s'était réfugié comme elle à Lyon. En juillet 1942, elle est arrêtée une première fois avec son mari, mais les deux résistants sont relâchés faute de preuves. Réfugiée à Aix-les-Bains, Laure Diebold passe dans la clandestinité et devient « Mona ».

Engagée dans les Forces françaises libres, sous le nom de « Mado », elle est affectée à la Délégation Régionale en septembre 1942, en qualité d'agent P.2 avec le grade de lieutenant. Elle est alors la secrétaire de Jean Moulin et déploie une activité extraordinaire, travaillant jour et nuit pour la Délégation. Après l'arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, elle se rend à Paris et continue le même travail aux côtés de Georges Bidault.

A nouveau arrêtée en compagnie de son mari le 24 septembre 1943 et conduite à la prison de Fresnes, elle parvient à échapper à la torture en ayant réussi à convaincre la Gestapo qu'elle n'a fait que servir de boîte aux lettres. D'abord envoyée au camp de Schirmeck en janvier 1944, elle est ensuite déportée à Auschwitz, où, sans qu'elle le sache, se trouve déjà son mari. Envoyée au camp de Ravensbrück, elle est transférée près d'Altenburg, au kommando de Meuselwitz qui dépend de Buchenwald, puis, le 6 octobre 1944, au kommando de Taucha (près de Leipzig) dépendant également de Buchenwald. Gravement malade, elle aurait du y mourir dans le four crématoire, sans l'intervention miraculeuse d'un médecin tchèque du laboratoire du camp qui escamota à deux reprises sa fiche la sauvant ainsi d'une mort certaine.

Libérée en avril 1945 par les Américains, elle rentre à Paris, où elle arrive, très affaiblie, le 16 mai 1945, et y retrouve son mari, également de retour de déportation.

Après son retour des camps, Laure Diebold est faite Compagnon de la Libération, nommée chevalier de la Légion d'honneur, décorée de la Croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance avec rosette.

Elle meurt à Lyon le 17 octobre 1965, et est enterrée selon son désir à Sainte Marie-aux-Mines où elle avait passé son enfance et connu son mari.

Une rue de Lyon et une place de Sainte-Marie-aux-Mines portent le nom de Laure Diebold.

Liens externes

• (fr) Biographie détaillée de Laure Diebold sur le site de l'Ordre de la Libération

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• (fr) Dans l'honneur et par la victoire. Les femmes compagnon de la Libération. Ed. Tallandier 2008. p.42-48.