- Langue vietnamienne
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Vietnamien
Vietnamien
Tiếng ViệtParlée au Viêt Nam, États-Unis, Cambodge, Chine, France Région Asie du Sud-Est Nombre de locuteurs 80 millions Classement 17 Typologie SVO + OSV [1] Isolante Classification par famille (Dérivée de la classification SIL) Statut officiel Langue officielle de Viêt Nam Codes de langue IETF (en) vi ISO 639-1 vi ISO 639-2 vie ISO/DIS 639-3 (en) vie
SIL VIE Échantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français)
Tất cả mọi người sinh ra đều được tự do và bình đẳng về nhân phẩm và quyền lợi. Mọi con người đều được tạo hóa ban cho lý trí và lương tâm và cần phải đối xử với nhau trong tình anh em.(Version sonore)modifier Le vietnamien (en vietnamien : Tiếng Việt) est la langue officielle du Viêt Nam. Il appartient à la branche môn-khmer des langues austroasiatiques. Il est la langue austroasiatique qui possède le plus de locuteurs (environ dix fois plus que la seconde, le khmer). C'est une langue isolante et monosyllabique, dotée d'un système de 6 tons.
C'est la langue maternelle d'environ 70% de la population du Viêt Nam, ainsi que d'environ deux millions d'émigrés.
Quelque 1 000 ans d'occupation chinoise sont à l'origine de l'adoption d'un grand nombre de mots transcrits du chinois et de l'ancienne écriture en sinogrammes (le Chữ nôm aujourd'hui abandonné).
Dans l'écriture latinisée utilisée actuellement, le Quốc ngữ, les mots figurent comme une succession de monosyllabes. Du fait que tous les mots vietnamiens sont invariables, la grammaire est toute simple (il n'y a pas de conjugaison ni de déclinaison des mots, pas de pluriels irréguliers, etc.), mais les modulations tonales ainsi que les différences de prononciation au nord, au centre et au sud du pays peuvent rendre le vietnamien difficile à appréhender pour un étranger. Néanmoins, pour l'apprentissage de la langue, la norme officielle est la prononciation au nord, la plus proche de l'écrit.
Sommaire
Histoire
La création de l'alphabet vietnamien est officiellement attribuée au jésuite Alexandre de Rhodes en 1651, dans son Dictionarium Annamiticum Lusitanum et Latinum.
Classification
Le vietnamien fait partie du groupe des langues viêt-muong de la branche môn-khmer de la famille des langues austroasiatiques.
Le vietnamien a été identifié comme une langue môn-khmer il y a plus de 150 ans. Aujourd'hui, il existe un grand nombre de travaux démontrant cette parenté.
Le vietnamien a émergé comme langue d'une nation sous domination étrangère, lorsqu'en 208 avant J.-C., la Chine fait d'un royaume situé dans le delta du Fleuve Rouge un vassal. En 111 avant J.-C., la Chine occupe ce royaume et en fait une commanderie. L'occupation chinoise durera jusqu'en 939 après J.-C., résultant en une profonde sinisation de la culture et de la langues vietnamiennes.
Le vietnamien a également été influencé par les populations de langues tai qui migrent du sud de la Chine en péninsule indochinoise. Des minorités appelées tày en vietnamien vivent dans les régions montagneuses du nord du Vietnam.
Sous ces deux influences, le vietnamien à évolué en une langue monosyllabique et tonale, ce qui lui donne une ressemblance superficielle, d'une part avec le chinois, d'autre part avec le thaï.
Toutefois, cette évolution phonologique s'explique essentiellement par des transformations internes. En effet, on constate une évolution similaire dans d'autres langues viêt-muong qui n'ont pourtant pas subi les mêmes influences extérieures.
Du point de vue de la reconstruction comparative, le vietnamien pose problème, étant, sur les plans phonologique et lexical, moins conservateur que les autres langues viêt-muong.
En revanche, les emprunts du vietnamien au chinois sont très importants pour la reconstruction du chinois archaïque et ancien.
Enfin, il est essentiel de distinguer l'importance linguistique du vietnamien de sa fonction politique, voire idéologique.
Politiquement, le vietnamien est la langue nationale d'un pays de plus de 80 millions d'habitants.
Linguistiquement, il est simplement un membre d'une famille très diverses dont la majorité s'est, au cours de l'histoire, retrouvée marginalisée du point de vue du nombre de locuteurs.
Répartition géographique
on trouve des locuteurs du vietnamien en nombre significatif dans les pays suivant : Australie, Cambodge, Canada, Chine, Côte d'Ivoire, Finlande, France métropolitaine et Nouvelle-Calédonie, Allemagne, Laos, Martinique, Pays-Bas, Norvège, Philippines, Sénégal, Thaïlande, Royaume-Uni, É.-U., et Vanuatu.
Statut officiel
Le vietnamien est la langue officielle du Viêt Nam.
Dialectes
Il y a plusieurs dialectes distincts dont les trois principaux sont :
Nom moderne Nom géographique Ancien nom Vietnamien du Nord dialecte de Hanoï tonkinois Vietnamien du centre dialecte de Hué haut annamite Vietnamien du Sud dialecte de Saigon cochinchinois Ces dialectes diffèrent par leur prononciation des consonnes et des tonèmes, la différence étant plus marquée entre le dialecte de Hué et les deux autres, notamment en ce qui concerne le hỏi, l'un des tonèmes de la langue. La prononciation officielle est celle du dialecte de Hanoï.
Voir l'article détaillé Langues du Việt Nam.
Quelques caractéristiques
Il ne s'agit pas de faire un cours de vietnamien mais de montrer quelques spécificités de la langue comparée au français.
Articles classifiants
Il n'y a pas à proprement parler d'articles définis (comme le, la ou les) ou d'articles indéfinis (un, une, des), mais des articles classifiants comparables aux quantificateurs chinois, qui indiquent à quelle classe sémantique appartient l'objet qu'ils accompagnent. Ces articles classifiants sont :
- cái : objets inanimés concrets ;
- con : habituellement pour les animaux, mais ils peuvent être utilisés pour des objets inanimés qui ont une caractéristique animale (par exemple con dao pour « le couteau ») ;
- bài : utilisé pour les œuvres comme les chansons, dessins, poèmes, essais...
- bánh : préfixe désignant principalement les gâteaux sucrés ou salés (gâteaux, crêpes...) mais aussi les roues ou pneus (banh xe);
- bộ : collection ou série
- cây : utilisé pour les objets longilignes (plantes, fusils, cannes...) ;
- chiếc : objet exprimant l'unité d'un objet (chaises, voitures, bateaux, chemises...) ;
- tòa : mot qui n'a de sens que s'il est précédé ou suivi d'un autre mot (quan toà = le juge, toà nhà = immeuble)
- quả ou trái : désigne principalement un fruit/objet mais spécifie la nature du fruit ou de l'objet lorsqu'il est suivi d'un/plusieurs mots. 'Quả' est utilisé par les Vietnamiens du Nord et 'Trái' par les Vietnamiens du Centre et du Sud ('Quả đất' ou 'trái đất' signifie la Terre, 'Quả cam' ou 'trái cam' signifie l'orange) ;
- quyển ou cuốn : objets de type livre relié (livres, revues...) ou roulés ;
- tờ : feuilles et objets fin en papier (quotidien, prospectus, calendrier...) ;
- việc : événement ou processus en cours.
Ainsi, quả đất ou trái đất signifie la planète Terre, mặt đất signifie la surface de la terre (le sol) et đất tout court signifie la terre ( matière ). Dans le langage parlé, on utilise fréquemment cái comme article indéfini à la place des articles classifiants.
Pronoms
Le français fait un grand usage des pronoms, notamment des pronoms personnels : je, tu, il... Le vietnamien, à l'inverse, n'en utilise pas. Lorsque l'on s'adresse à quelqu'un, on utilise un mot reflétant les relations avec cette personne : familiarité, respect, préséance de l'âge, lien de parenté... La distinction entre vouvoiement et tutoiement ne fonctionne donc pas comme en français.
Prenons un dialogue entre un grand-père et son petit-fils
- petit-fils : tu vas bien ?
- grand-père : oui, merci, je vais bien.
Une traduction littérale du vietnamien donnerait :
- petit-fils : grand-père va bien ?
- grand-père : oui, merci, grand-père va bien.
Certains estiment que l'on peut y voir là une marque de la pensée confucéenne. Toutefois, dans la mesure où on observe le même phénomène dans d'autres langues de l'Asie du Sud-Est, qui par ailleurs appartiennent à d'autres familles linguistiques, telles par exemple l'indonésien (langue austronésienne) et le thai (langue tai-kadai), parlées par des populations dont la culture n'a subi aucune influence confucéenne mais a largement adopté des modèles indiens, on peut raisonnablement en déduire que cet aspect n'est pas spécialement dû au confucianisme. La langue chinoise ne présente d'ailleurs pas cette caractéristique.
Lorsque l'on veut utiliser un « tu » ou un « vous » neutre, ni trop formel, ni trop familier (cas par exemple d'un texte général, puisque l'on s'adresse au lecteur sans connaître sa position sociale), on utilise en général le mot bạn qui signifie aussi « ami ». On peut aussi utiliser le terme quý vị, mais celui-ci est très rigide et très formel. Lorsque l'on parle à quelqu'un de très proche (familier), ou à un subordonné, on peut utiliser mày, mais ce terme peut être perçu comme grossier.
Noms de lieux étrangers
Les noms de lieux (ou toponymes) étrangers, tels que les noms de pays ou de villes, sont parfois des transcriptions du chinois, parfois des transcriptions phonétiques, les deux coexistant dans certains cas.
- Exemples de transcription du chinois :
- Exemples de transcriptions phonétiques :
Transcriptions du français
Comme un résultat de la colonisation française, le vietnamien a plusieurs mots qui dérivent du français.
Par exemple:
- sơ-mi - chemise
- cà vạt - cravate
- măng tô - manteau
- bành tô - paletot
- sô cô la - chocolat
- bích quy - biscuit
- bia - bière
- an-ten - antenne
- đầm - dâme
- cà phê - café
- pho mát - fromage
- xi nê - cinéma
- ban công - balcon
- các đăng - cardan
- ô tô - auto
- ghi đông - guidon
- bu lông - boulon
- búp-bê - poupée
- xà bông - savon
- áp phích - affiche
- Tivi - Télévision
Morphologie
Écriture
L'écriture actuelle est le quốc ngữ.
Prononciation
Voici un exemple sonore de prononciation du vietnamien (dialecte de Hanoï).
Lexique
Vocabulaire
Mot Traduction Prononciation standard terre đất ciel trời eau nước feu lửa homme người femme phụ nữ manger ǎn boire uống grand lớn petit nhỏ nuit đêm jour ngày Cardinaux
Le tableau ci-dessous donne les nombres cardinaux en môn, en khmer, en mường khến et en vietnamien, et leur traduction en français :
Môn Khmer Mường Khến Vietnamien Français mòa muiy mộch một un ba pi hal hai, đôi deux poa’ bey pa ba trois pon buan pốn bốn quatre masang / masun pram đăm năm cinq karaw / taraw pram muiy kháu sáu six thapo’ pram pi pảy bảy sept tacam / hacam pram bey thám tám huit tacit / hacit pram buan chín chín neuf cao’ dhap mườl mười, chục dix cao’ mòa dhap muiy mười một onze cao’ ba dhap pi mười hai douze co sang dhap pram mười lăm quinze ba co m(a) pei hai mươi vingt ba co mòa m(a) pei muiy hai mươi một vingt et un ba co sang/ba co sun m(a) pei pram hai mươi lăm vingt-cinq poa co sang/sun sam sep pram ba mươi lăm trente-cinq masang co/masun co ha sep năm mươi cinquante mòa klom muay roy một trăm cent mòa langèm/mòa ngèm muay poan một nghìn mille mòa la’ mười nghìn dix mille mòa kat một trăm nghìn cent mille Bibliographie
- Rhodes, Alexandre de, Dictionarium Annamiticum Lusitanum, et latinum, 1651, réimprimé en 1991.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- dictionnaire libre et en ligne du vietnamien au français, allemand, anglais
- Dictionnaire Freelang Dictionnaire vietnamien-français/français-vietnamien
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