- Langue afrikaans
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Afrikaans
Afrikaans
AfrikaansParlée en Afrique du Sud, Namibie Région Afrique australe Nombre de locuteurs 6,45 millions (octobre 2007)[réf. nécessaire] Typologie SVO [1]
Flexionnelle - AccentuelleClassification par famille (Dérivée de la classification SIL) Statut officiel Langue officielle de Afrique du Sud Codes de langue IETF (en) af ISO 639-1 af ISO 639-2 afr ISO/DIS 639-3 (en) afr
type : L (langue vivante) étendue : I (langue individuelle) SIL AFK Échantillon Article premier de la Déclaration des droits de l'Homme (voir le texte en français)
Artikel 1
Alle menslike wesens word vry, met gelyke waardigheid en regte, gebore. Hulle het rede en gewete en behoort in die gees van broederskap teenoor mekaar op te tree.
modifier L'afrikaans est une langue parlée en Afrique du Sud et en Namibie, issue du néerlandais. Le mot afrikaans signifie « africain » en néerlandais.
Sommaire
Histoire
L'afrikaans est originellement une langue parlée par les colons néerlandais débarqués en Afrique du Sud, également appelés « Boers », mot signifiant « paysans » dans leur langue.
La langue afrikaans est aussi parlée par les métis blanc-asiatique-noir, surtout dans la région du Cap. Voir : Peuples de langue afrikaans.
Le premier texte en afrikaans est un catéchisme musulman du XIXe siècle, destiné à la communauté malaise du Cap.
En 1875, Stephanus Jacobus Du Toit fait partie d'un groupe d'enseignants et de pasteurs de l'église réformée hollandaise qui forment à Paarl dans la colonie du Cap un mouvement de revendication culturel, Die Genootskap van Regte Afrikaners (l'« Association des vrais Afrikaners ») dont l'objectif est de défendre et d'imposer l'afrikaans au côté de l'anglais comme langue officielle de la colonie. Il s'agit pour eux de donner à la langue parlée par les paysans afrikaners ses lettres de noblesse et d'en faire un véritable outil de communication écrite[1].
En 1876, c'est à cette fin que le mouvement dirigé par Du Toit lance une revue en afrikaans, Die Afrikaanse Patriot, dont S. J. du Toit devient le rédacteur en chef et dont la devise est : « Écrivez comme vous parlez ». En publiant la prose des lecteurs du journal, Du Toit veut éveiller la conscience nationale des Afrikaners et les libérer de leur complexe d'infériorité culturelle face aux Anglais. Dès lors, la défense de la langue se confond avec celle de l'identité afrikaans[2].
En 1877, S. J. Du Toit publie le premier livre d'histoire des Afrikaners, écrit qui plus est en afrikaans, Die Geskiedenis van ons Land in die Taal van ons Volk (« L'histoire de notre pays dans la langue de son peuple ») qui s'apparente à un manifeste politique des Afrikaners emprunt de mysticisme. Il relate la lutte d'un petit peuple élu pour rester fidèle au dessein de Dieu, de la révolte de 1795 aux exécutions de Slagter's Neck en 1815, du Grand Trek de 1836, identifié à l'exode d'Égypte, au meurtre de Piet Retief et au triomphe de Blood River[3].
Après avoir obtenu d'abord que le néerlandais soit considéré comme une des deux langues nationales, le combat du mouvement identitaire afrikaner se focalise sur la promotion de l'afrikaans, le droit d'enseignement en cette langue et le droit de le parler dans les administrations publiques. C'est au bout d'un long combat culturel et linguistique qu'en 1925, le gouvernement de James Barry Hertzog confère à l'afrikaans le statut de langue nationale au côté de l'anglais (à la place du néerlandais). Jusqu'en 1990, l'afrikaans sera une des trois langues officielles du Sud-Ouest Africain (au côté de l'anglais et de l'allemand).
La littérature afrikaans développa une tradition poétique, tendant à romantiser l'histoire des Blancs sud-africains. C'est sans doute à cause de cette association de l'afrikaans à l'idéologie de l'« afrikanerdom » que la population noire a tant résisté à l'enseignement de l'afrikaans (cf. les émeutes de Soweto en 1976).
Mais une innovation importante dans les lettres afrikaans, celle des Sestigers (les « gens des années soixante »), a introduit de nouveaux courants. Ordinairement opposés à l'apartheid et influencés par exemple par Michel Foucault, l'ANC, et d'autres courants de gauche, les Sestigers ont un peu rompu les liens entre l'afrikaans et l'apartheid. On doit donc noter, parmi les écrivains afrikaans modernes les plus importants, André Brink, Breyten Breytenbach (un citoyen sud-africain et français) et Adam Small (un poète dit « de couleur »).
Karel Schoeman, né en 1939 à Trompsburg (État libre d'Orange), est un romancier d'Afrique du Sud qui écrit en langue afrikaans dont les œuvres commencent à être connues internationalement. Romans : En étrange pays (édition originale en afrikaans n’ Ander Land, 1984 /traduction anglaise Another Country, 1991, traduit de l'anglais en français en 1991, rééd. 2007), La Saison des adieux (publié en afrikaans en 1990 en Afrique du sud, en 2004 en France), Retour au pays bien-aimé (publié en afrikaans en 1972, traduit en 2006 en France).
En 1994, l'afrikaans est devenue l'une des onze langues officielles du pays mais en pratique, l'anglais est devenue la seule langue publique, ce qui a poussé les Afrikaners à entamer une troisième taalbeweging (mouvement linguistique) pour rétablir l'égalité de leur langue avec l'anglais pour la troisième fois dans l'histoire.
Dans l'Afrique du Sud contemporaine, on a essayé d'employer le terme afrikaanses comme appellation ethnique pour désigner les peuples de langue afrikaans pour remplacer le mot afrikaner, mais cette tentative politiquement correcte a échoué.
Classification
L'afrikaans est la plus jeune des langues germaniques, issue du néerlandais du XVIIe siècle.
Répartition géographique
L'afrikaans est parlé en Afrique du Sud et en Namibie, par environ 6,45 millions de personnes (13,2 millions total avec les locuteurs de seconde langue).
Statut officiel
Il est l'une des onze langues officielles de l'Afrique du Sud, et a le statut de langue « reconnue » en Namibie.
Écriture
L'afrikaans utilise l'alphabet latin. La langue étant cependant utilisée dès le XVIIe siècle par des communautés asiatiques musulmanes établies sur les côtes, il fut régulièrement écrit en alphabet arabe. Le premier livre écrit en afrikaans le fut d'ailleurs en cet alphabet au début du XIXe siècle.
Prononciation
La prononciation et le vocabulaire présentent de telles différences que des locuteurs d'afrikaans et de néerlandais ne peuvent se comprendre qu'en parlant lentement. Il est significatif de constater que ces locuteurs préfèrent souvent utiliser l'anglais pour s'assurer d'une bonne compréhension mutuelle. Pour un auditeur externe, la différence entre les phonèmes est telle qu'on entend deux langues bien distinctes.
Grammaire
Article détaillé : Grammaire de l'afrikaans.- Dans les exemples ci-dessous, les formes citées en premier sont en néerlandais, les suivantes en afrikaans.
Par rapport à la grammaire et au vocabulaire néerlandais, l'afrikaans a été fortement simplifié. Cependant, en raison de son évolution linguistique bien particulière, la traduction au mot à mot du néerlandais vers l'afrikaans en appliquant cette simplification, donne un résultat parfois incompréhensible, parfois comique. De plus, par archaïsme, certains termes néerlandais ont une signification très différente en afrikaans.
Les différences entre le néerlandais et l'afrikaans sont surtout visibles dans la conjugaison des verbes. L'afrikaans utilise un seul genre et l'article défini est invariablement die.
Il n'y a plus qu'un seul auxiliaire (het, avoir) en lieu et place de hebben et zijn (avoir et être).
Le verbe être se traduit par wees et se conjugue à l'indicatif présent d'une manière invariable :
- ek is, jy is, hy/sy is, ons is, julle is, hulle is
L'afrikaans possède une négation redoublée, un peu comme le français :
- ik heb niet gegeven → ek het nie gegee nie.
Il y a aussi des élisions systématiques, entre autres le g ou le v/w
- (les yeux) de ogen → die oë
- (question(s)) vraag, vragen → vraag, vrae
- (inviter) uitnodigen → uitnooi
- (chariot) wagen → wa
- (dire) zeggen → sê
- (ombre) schaduw → skadu
- (hirondelle) zwaluw → swael
- (soufre) zwavel → swael
- (face à) tegenover → teenoor
Exemple de verbe fort : le verbe geven → gee (donner)
- Infinitif
- Geven → Gee
- Présent
- ik geef → ek gee
- jij geeft → jy gee
- hij geeft → hy gee
- wij geven → ons gee
- jullie geven → julle gee
- zij geven → hulle gee
- Prétérit
- sg ik, jij, hij gaf → gee
- pl wij, jullie, zij gaven → gee
- Parfait
- ik heb gegeven → ek het gegee
- Futur
- ik zal geven → ek sal gee
- Conditionnel
- ik zou geven → ek sou gee
- Impératif
- sg geef → gee
- pl laten we geven → kom ons gee
Vocabulaire
Article détaillé : Liste Swadesh de l'afrikaans.Mot Traduction Prononciation terre aarde [ˈɑːrdə] ciel hemel [hiə̯məl] eau water [ˈvɑːtər] feu vuur [fɨːr] homme man [mɑn] femme vrou [frəʊ] manger eet [iə̯t] boire drink [driŋk] grand groot [χruə̯t] petit klein [ˈkləɪ̯n] nuit nag [nɑχ] jour dag [dɑχ] Notes
Voir aussi
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