- La Maladrerie (Caen)
-
La Maladrerie est un quartier du nord-ouest de Caen à proximité de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe.
Sommaire
Histoire
En 1066-1070, Lanfranc fonde à l'intérieur d'un enclos de 12 acres une maladrerie dépendante de l'abbaye aux Hommes. Elle était chargée de soigner, ou du moins d'accueillir, les malades du Bourg-l'Abbé, de Venoix et de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Elle prend le nom de « maison des lépreux dans le Bourg-l'Abbé » ou d'« hôpital Saint-Étienne », mais elle est plus couramment appelé Petite maladrerie pour la distinguer de la Grande maladrerie fondée à proximité par Henri II d'Angleterre en 1161.
La Grande maladrerie était une « merveilleuse maison de lépreux » dédiée à la Vierge, d'où ses différentes dénominations (« Notre-Dame de Beaulieu » ou « Sainte-Marie de Beaulieu »). Elle était réservée aux habitants de Bourg-le-Roi (actuel centre-ville ancien de Caen). Elle était constituée d'un clos de 4 hectares et 86 acres dans lequel on entrait soit par la porte des champs, soit par la porte de la ville. À l'intérieur, un ensemble de bâtiments, séparés par des jardins plantés d'arbres, formaient un rectangle. Au nord, une chapelle romane, dite « du Nombril-Dieu », a été construite à la fin du XIIe siècle. La cour à l'intérieur de l'espace central correspond peut-être à l'ancien cimetière, des squelettes humains ayant été mis au jour lors de travaux pendant la Reconstruction. Le logis du curé se trouvait au-dessus de la porte de la ville. Au milieu de la cour, un puits a subsisté jusqu'à aujourd'hui. Cet agglomérat était cerné par un ensemble de douze cellules. À l'extérieur de l'enclos, on pouvait trouver au nord-est une mare, transformée plus tard en lavoir, et au sud-est un cimetière.
La charte de fondation de l'établissement ayant été perdue, Charles V de France reconnait en 1364 les échevins de Caen comme fondateurs et patrons de la Grande Maladrerie. En 1540, on ne dénombre que quatre malades dans la maladrerie[1]. En décembre 1672, les deux maladreries sont confiées par Louis XIV à l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem. Quinze ans plus tard, elles sont rendues à la ville de Caen, mais les deux hôpitaux sont rattachés à l'Hôtel-Dieu de Caen.
Au XVIIIe siècle, la Grande maladrerie est en ruine. En 1765-1768, on construit à son emplacement un dépôt de mendicité afin d'y enfermer les pauvres, les malades et les délinquants. Ce dépôt baptisé de Bicêtre est transformée en 1812 en maison centrale de force et de correction. L'établissement perd tout usage hospitalier puisque les malades mentaux sont désormais envoyés au Bon-Sauveur. De 1812 à 1851, l'administration pénitentiaire transforme radicalement les locaux. La chapelle du Nombril-Dieu, vendue en 1791 comme bien national et transformée en école, en magasin à bois, puis en boulangerie, est finalement démolie vers 1874-1875 pour agrandir l'établissement.
Tous les 28 octobre, se tenait une foire dite « de Saint-Simon et Saint-Jude », « de Beaulieu », « des Malades » ou « de Bicêtre » à partir de la fin du XVIIIe siècle. Elle se tenait à l'origine dans l'enclos même, puis à l'extérieur dans le « champs sur Venoix ». La dernière foire commerciale se tint en 1913.
Équipements et espaces verts
Infrastructures
Notes et références
- T. Raulin, Les Derniers malades de la léproserie de Notre-Dame de Beaulieu, ou grande maladrerie de Caen, aux XVIe et XVIIe siècles, d'après des documents inédits, Caen, H. Delesques, 1891, p. 12
Articles connexes
- Maladrerie omnisports Caen
- Halte de la Maladrerie sur la ligne de Caen à la mer
- Portail de Caen
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
Catégorie :- Quartier de Caen
Wikimedia Foundation. 2010.