L3S

La fusée Ariane (du nom de l’héroïne mythologique grecque Ariane) est un lanceur civil européen de satellites exploité par la société Arianespace.

La base de lancement des fusées Ariane se trouve à Kourou en Guyane française (Centre spatial guyanais).

Sommaire 1 Histoire 1.1 Plusieurs générations du lanceur 1.2 Un échec salutaire 2 Les industriels du programme Ariane 3 Concurrence 4 Ariane's Cup 5 Ariane Air Meeting 6 Notes et références 7 Bibliographie 8 Voir aussi 9 Lien externe

Histoire

Le projet de lanceur européen fut proposé par la France en 1972 après l’échec du programme Europa 2, dont les sept lancements furent tous des échecs, et consécutivement à la réussite du programme scientifique français des fusées Diamant ayant lancé plusieurs satellites avec succès.

L’échec du programme européen Europa 2 avait découragé les partenaires européens et initialement seule la France souhaitait poursuivre un programme spatial pour s’affranchir de la tutelle américaine. En effet, pour lancer le satellite franco-allemand "Symphonie" en 1972, les Européens, ne pouvant compter sur le lanceur Europa, « frappèrent à la porte de la Nasa », qui après un premier refus, accepta finalement à la condition que le satellite soit expérimental et non utilisé à des fins commerciales^[1]. Cette erreur tactique américaine fut bénéfique à la relance du projet de fusée européenne^[2].

Après de délicates négociations entre les gouvernements de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, un accord fut trouvé fin 1973 pour relancer un projet de lanceur de satellites.

Ce lanceur est baptisé "L-IIIS" (Lanceur de 3^e génération de substitution), entre 1972 et 1973. Comme il n’est pas possible de conserver une telle appellation pour un programme chargé de symboles, le CNES lance un appel à idées. Parmi les propositions retenues : Phénix, Véga, la Lyre, le Cygne. Le directeur général du CNES Michel Bignier propose sa liste au ministre Jean Charbonnel, qui décide finalement de nommer le lanceur Ariane.

Le programme Ariane, auquel sont associés dix pays européens, a été lancé en 1973^[3].

Plusieurs générations du lanceur

Plusieurs générations de fusées Ariane vont voir le jour :

• Ariane 1 : premier lancement réussi le 24 décembre 1979 ^[4]
• Ariane 2 : premier lancement réussi le 20 novembre 1987 ^[5], après l’échec du premier vol, le 30 mai 1986.
• Ariane 3 : premier lancement réussi le 4 août 1984 ^[6]
• Ariane 4 : premier lancement réussi le 15 juin 1988 ^[7]. Ariane 4 reste encore de nos jours le lanceur le plus fiable au monde avec un taux de réussite dépassant les 97% pour 116 vols.
• Ariane 5 : premier lancement réussi le 30 octobre 1997, après un échec lors du premier vol le 4 juin 1996 :
  • Ariane 5 G : première réussite totale le 21 octobre 1998
  • Ariane 5 G+ : premier lancement réussi le 2 mars 2004
  • Ariane 5 ECA : premier lancement réussi le 12 février 2005 avec une capacité de mise en orbite géostationnaire de 10 tonnes.
  • Ariane 5 GS : premier lancement réussi le 11 août 2005
  • Ariane 5 ES ATV : premier lancement réussi le 9 mars 2008
• Ariane 6: Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé le 20 juin 2009 au salon du Bourget, le lancement d'études préparatoires pour une éventuelle sixième génération du lanceur Ariane, susceptible d'arriver à l'horizon 2020-2025^[8].

Un échec salutaire

L’échec rencontré avec ce premier lancement d’Ariane 5 a permis de clarifier les rôles :

• entre l’ESA (Agence spatiale européenne) et le CNES (Centre national d'études spatiales) français, d’abord
• avec la société EADS ASTRIUM, ensuite
• et, enfin, avec la société ARIANESPACE, en 2003.

Réorganisation salutaire, comme en témoignent les nombreux vols d’Ariane 5-ECA réussis^[9] :

• 19 succès d'affilée d'Ariane 5 ECA au 22 août 2009
• le succès de la version Ariane 5 ES dès son premier vol (pour le lancement de l'ATV)

et une fiabilité d'Ariane 5 (toutes versions confondues) à 93,2%.

Les industriels du programme Ariane

La maîtrise d'œuvre du programme Ariane est confiée, dès l'origine, au Centre national d'études spatiales (CNES). Maîtrise d'œuvre de programme confirmée par la suite par l'Agence spatiale européenne (ESA), après sa création en 1975.

La maîtrise d'œuvre industrielle est quant à elle confiée à Aerospatiale, qui sera intégrée en l'an 2000 à EADS, puis fusionnée en 2006 avec Astrium, toujours au sein d'EADS.

La conception des différents composants d'Ariane est assurée par plusieurs entreprises, parmi lesquelles :

• Snecma, groupe Safran, en charge de la motorisation. La motorisation des premières versions d'Ariane était conçue par la Société européenne de propulsion (SEP) qui fut par la suite intégrée à la Snecma^[10].
• Matra (intégrée dans EADS au sein d'Astrium) pour la case à équipements
• Thales Alenia Space ETCA, en charge d'une bonne partie des équipements électroniques.

Concurrence

• Union soviétique /  Russie : lanceur Proton (ILS (en))
•  États-Unis : lanceur Atlas (Lockheed Corporation)
•  États-Unis : lanceur Delta (Boeing)
•  Chine : lanceur Longue marche
•  Brésil : lanceur VSV-30 (depuis le 24 octobre 2004) (Agência Espacial Brasileira)
•  Japon : lanceur H-IIA
• Union soviétique /  Ukraine : Sea Launch lanceur Zenit-3SL et Land Launch Zenit-3SLB

Ariane's Cup

À l'initiative du CNES, diverses manifestations sportives sont organisées annuellement au profit des membres du personnel des entreprises du programme Ariane, parmi lesquelles l'Ariane's Cup qui est une compétition de voile.

Ariane Air Meeting

À l'initiative d'un groupe de passionnés d'aviation légère travaillant sur les programmes spatiaux européens, il est organisé chaque premier week-end de Septembre, une rencontre internationale des pilotes travaillant ou ayant travaillé dans une des entreprises participant au programme Ariane. L'Ariane Air Meeting fût initialement créé sous le nom de "Rallye Ariane Hermès" puis rebaptisé après la disparition du programme Hermès.

Notes et références

Bibliographie

• William Huon, « Ariane, une épopée européenne », Editions ETAI, 208 pages
• Œuvre historique collective, dont Jean-Claude Pecker, préface de Jacques Blamont, avant-propos de Yannick d'Escatha, etc., Les débuts de la recherche spatiale française : au temps des fusées-sondes, Editions Edite pour l'Institut français d'histoire de l'Espace, Paris, 2007 (ISBN 978-2-846-08215-0) 
• André Mortelette (Sénior AAAF), « Les lanceurs européens futurs - le programme FLPP de l'ESA », résumé d'une conférence prononcée par Jérôme Breteau (ESA Paris), à Cannes, Auditorium du Spacecamp du Centre spatial de Cannes Mandelieu, le 17 avril 2007, publiée dans la Lettre AAAF du groupe Côte d'Azur, N° 158, juin 2007 [archive-host.com lire en ligne] [pdf].

Voir aussi

• Conquête de l'espace
• Fusée Diamant
• Fusée Titan
• Yves Sillard
• Industrie spatiale européenne

Lien externe

• (en) (fr) Le site d'Arianespace
• (fr) le journal télévisé relatant le 1er lancement d'ariane 5(Archive INA)

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