- Amenophis II
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Aménophis II
Articles de la série Pharaon Classements alphabétique - chronologique Dynasties 0 - Ire - IIe - IIIe - IVe - Ve - VIe - VIIe - VIIIe - IXe - Xe - XIe - XIIe - XIIIe - XIVe - XVe - XVIe - XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - XXIe - XXIIe - XXIIIe - XXIVe - XXVe - XXVIe - XXVIIe - XXVIIIe - XXIXe - XXXe - XXXIe - Les Ptolémées Amenhotep II (grec : Aménophis II) est le septième roi de la XVIIIe dynastie. Fils de la grande épouse royale Mérytrê-Hatchepsout et de Thoutmôsis III, il succéda à son père après une probable corégence de deux ou de trois ans. Manéthon l’appelle Misphragmuthôsis.
On situe son règne aux alentours de -1428 / -1427 à -1401 / -1400[1].
Sommaire
Généalogie
Voir l’article annexe : Arbre généalogique de la XVIIIe dynastie égyptienne.Amenhotep II Naissance date inconnue Décès date inconnue Père Thoutmôsis III Grands-parents paternels Thoutmôsis II Iset Mère Mérytrê-Hatchepsout Grands-parents maternels Grand-père maternel inconnu Hatchepsout ou Houy Fratrie Mérytamon 1re épouse Tiâa Enfant(s) Thoutmôsis IV 2e épouse inconnue Enfant(s) Oubensénou
IaretTitulature
Nom d'Horus Hiéroglyphe
Codage [ E1:D40-G36:D21-F9:F9 ] Translittération (Unicode) kȝ nḫt wr pḥty Translittération (ASCII) kA nxt wr pHty Transcription Kanakht Ourpéthi Traduction « Taureau puissant, grand par sa vaillance » Nom de Nebty Hiéroglyphe
Codage F12-S29-I9:F40-G43-S29-N28:D36-G17-R19-X1:O49 Translittération (Unicode) wsr fȝw sḫˁ m wȝst Translittération (ASCII) wsr fAw sxa m wAst Transcription Ouserfaousekhâemouaset Traduction « Celui dont l'énergie (lit. le poids) est efficace, intronisé (lit. celui qu'on a fait apparaître radieux) à Thèbes » Nom d'Horus d'or Hiéroglyphe
Codage V15-X1:D44-G17-S42-Z1:I9-G17-N17:N17:N17-V30:Z2 Translittération (Unicode) jṯj sḫm.f m tȝw nbw Translittération (ASCII) iTi sxm.f m tAw nbw Transcription Itjisekhemefemtaounébou Traduction « Qui s'empare de toutes les terres grâce à sa puissance » Nom de Nesout-bity Hiéroglyphe
Codage ( N5:O29-L1:Z2 ) Translittération (Unicode) ˁȝ ḫprw rˁ Translittération (ASCII) aA xprw ra Transcription Âakhéperourê Traduction « Les Manifestations de Rê sont grandioses » Nom de Sa-Rê Hiéroglyphe
Codage ( M17-Y5:N35-R4:X1*Q3-R8-S38-O28 ) Translittération (Unicode) jmn ḥtp(w) nṯr ḥḳˁ jwnw Translittération (ASCII) jmn Htp(w) nTr HqA iwnw Transcription Amenhotep Heka Iounou Traduction « Amon est satisfiait, le divin régent d'Héliopolis » Nom grec Transcription Misphragmuthôsis (d'après Manéthon) Règne
Amenhotep II Période Nouvel Empire Dynastie XVIIIe dynastie Fonction Septième pharaon de la dynastie Prédécesseur Thoutmôsis III Prise du pouvoir Mort naturelle de son père Dates de règne -1454 à -1419 (selon D. B. Redford)
-1453 à -1419 (selon E. F. Wente)
-1439 à -1413 (selon R. A. Parker)
-1438 à -1412 (selon E. Hornung)
-1436 à -1413 (selon A. H. Gardiner)
-1428 à -1397 (selon J. von Beckerath)
-1427 à -1396 (selon K. A. Kitchen)
-1427 à -1393 (selon C. Aldred)
-1426 à -1400 (selon R. Krauss & W. J. Murnane)
-1425 à -1401 (selon N. Grimal)
-1424 à -1398 (selon A. D. Dodson)
-1413 à -1388 (selon H. W. Helck)Successeur Thoutmôsis IV Monté sur « le trône d’Horus des vivants » à l’âge de dix-huit ans, il sut maintenir l'intégrité de l'empire par une politique d'une extrême brutalité.
Si l’on en croit la stèle du Sphinx à Gizeh[2], il était doué d’une force physique extraordinaire. Ainsi, sur son attelage, « pareil à Montou dans sa puissance », il aurait transpercé de ses flèches quatre cibles en cuivre d’un palme d'épaisseur[3],
« ce qui fut certes une prouesse qu’on n’avait jamais faite depuis que le monde existe, ni qu’on n’avait jamais entendu raconter, que de tirer une flèche contre une cible en cuivre, qu’elle en sortît et tombât par terre. »En l'an 3 (ou 7) de son règne, Amenhotep II entreprit sa « première campagne de victoires » dans la région de Takhsy[4]. Il arriva sur les bords de l'Oronte, qu’il franchit à gué. Puis il redescendit vers le sud et atteignit Niy et Qadesh, dont les princes firent acte d’allégeance. Après un raid contre Khashabou[5], où le roi en personne fit prisonniers vingt-six Maryannou[6], l’armée victorieuse retourna à Memphis, « Sa Majesté étant pareille à un taureau puissant ». Les corps de six princes ennemis que le roi avait abattus à coups de massue furent exhibés à Thèbes ; un septième cadavre fut attaché au mur d'enceinte de Napata « afin de rendre manifestes les victoires de Sa Majesté, pour le temps éternel et le temps infini, dans toutes les plaines et toutes les montagnes de Nubie »[7].
En l'an 9, le 25e jour du 3e mois de la saison akhet, le roi retourna en Palestine, sans doute d’urgence, car la campagne se déroula « à un moment où la présence des hommes était nécessaire pour les travaux des champs »[7]. Il attaqua la ville de Yehem[8], prit Anaharta[9] qu’il pilla et arriva à Megiddo dont il remplaça le prince par un de ses fidèles. À l’issue de la campagne, il put ramener en Égypte « 89 600 personnes, avec leurs biens innombrables, tout le bétail leur appartenant, et des troupeaux sans fin »[10]. Les rois du Mitanni, du Hatti et de Babylone, quand ils eurent connaissance de son triomphe, lui firent présent de « tous les produits de [leur] pays (…) afin que leur fût donné le souffle de la vie »[11].
Bien que les conditions de vie des classes populaires nous échappent pour l’essentiel, l’Égypte d’Amenhotep II donne une impression de prospérité, due en grande partie aux livraisons des pays tributaires, placés « sous les sandales de Sa Majesté », et à une main-d’œuvre que fournissaient les nombreux prisonniers de guerre. L’appareil administratif, bien rodé, était dirigé par des fonctionnaires dévoués, amis d’enfance du roi ou compagnons d’armes : Ousersatet, le « fils royal de Koush», qui avait pris part aux « campagnes de victoires », Menkhéperrêseneb, qui avait déjà servi Thoutmosis III, Sennefer, le maire de Thèbes, dont la tombe dit « des vignes » est l’une des plus richement décorées de la nécropole thébaine, ou encore Qénamon, directeur du Trésor et « responsable de tous les pays septentrionaux ».
À la différence de Thoutmôsis III, Amenhotep II n’était guère un « roi bâtisseur ». En effet, une part considérable de son œuvre architecturale consistait à achever les sanctuaires de son prédécesseur, notamment à Amada, à Éléphantine et à El Kab. À Karnak, il se fit représenter sur la face sud du 8e pylône dans l’attitude rituelle de pharaon tuant des captifs étrangers. Ailleurs sur le site, il ne subsiste plus de son œuvre que le pavillon de fête-Sed entre le 9e et le 10e pylônes. Divers fragments remployés dans des édifices de ses successeurs attestent cependant un programme de construction plus ambitieux, dont il nous est toutefois difficile de mesurer l’importance.
À sa mort, la couronne échut à son fils Thoutmôsis IV, né de la dame Tiâa[12].
Sépulture
Amenhotep II Type Hypogée Emplacement Vallée des rois, tombe KV 35 Date de découverte 1898 Découvreur Victor Loret Objets découverts Sarcophage et momie du roi
Vestiges du viatique funéraire royal
Cachette de momies royales du Nouvel EmpireIl avait fait aménager sa « demeure d’éternité », l’une des plus belles de la nécropole thébaine, dans la vallée des rois (KV 35). Victor Loret, qui la fouilla en 1898, y découvrit sa momie intacte, d’une taille hors du commun.
Outre sa momie, qui est restée en place[13], une partie de son mobilier funéraire, dépouillé toutefois de tout ornement précieux, y a été retrouvé : modèle de barques, coffres, vases en pierre, statues funéraires en bois recouvertes d'une couche de bitume, statues en bois d'animaux sacrés, oushebti, poteries et autres objets.
Dans des pièces annexes à la chambre funéraire royale, Victor Loret a découvert près d'une douzaine de momies royales qui y avaient été déménagées par les prêtres de la XXIe dynastie afin de les préserver une ultime fois du pillage.
C'est la seconde des deux cachettes royales qui permettront de redécouvrir la plus grande partie des dépouilles royales du Nouvel Empire[14].
Notes
- ↑ Selon Malek, Arnold, Shaw.
Autres avis de spécialistes : -1454 à -1419 (Redford), -1453 à -1419 (Wente), -1439 à -1413 (Parker), -1438 à -1412 (Hornung), -1436 à -1413 (Gardiner), -1428 à -1397 (von Beckerath), -1427 à -1396 (Kitchen), -1427 à -1393 (Aldred), -1426 à -1400 (Krauss, Murnane), -1425 à -1401 (Grimal), -1424 à -1398 (Dodson), -1413 à -1388 (Helck). - ↑ cf. A. Varille, page 45
- ↑ environ sept cm
- ↑ La localisation de cette région est incertaine. D’après A. H. Gardiner, Takhsy serait situé à faible distance de Qadesh : cf. A. H. Gardiner, page 200
- ↑ situé près de la côte entre le Carmel et Jaffa : cf. A. H. Gardiner, page 220
- ↑ des soldats d’élite, conducteurs de char : ibid, page 203
- ↑ a et b cf. C. Lalouette, page 389
- ↑ Yemma, au sud du Carmel
- ↑ l’Anaharath de la Bible, situé entre Nazareth et le lac Génésareth
- ↑ cf. C. Lalouette, page 391
- ↑ cf. C. Lalouette, page 392. Dans l’historiographie égyptienne, Pharaon, dont les victoires rétablissent la Maât, est aussi le dispensateur de toute vie, donnant notamment « le souffle dont vivent les humains ».
- ↑ Outre le prince héritier, on lui connaît d’autres descendants, nés toutefois de mère inconnue, notamment Oubensénou, et au moins une fille, la princesse Iaret.
- ↑ Avec celle de Toutânkhamon, ce sont les seules momies royales du Nouvel Empire à avoir été retrouvée dans leur tombe d'origine. Pour cette raison elles y sont restées et n'ont pas été transférées au musée du Caire
- ↑ La première découverte d'une telle cache a eu lieu en 1881 et se trouve à Deir el-Bahari. Elle porte le nom de DB 320
Bibliographie
- A. Varille, La grande stèle d’Aménophis II à Giza, Institut français d'archéologie orientale, coll. « BIFAO 41 », 1942 ;
- A. H. Gardiner, Egypt of the Pharaohs, Oxford University Press, 1974 ;
- Claire Lalouette, Thèbes ou La naissance d’un Empire
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