- Kippur
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Yom Kippour
Yom Kippour Juifs priant dans une synagogue pour Yom Kippour, huile sur toile de Maurycy Gottlieb, Vienne 1878 Nom officiel Hébreu: יום כיפור ou יום הכיפורים Autre nom le Jour du Grand Pardon Observé par le judaïsme Type juif Signification Jour du jugement individuel et collectif. Expiation des péchés et du Veau d'or. Date le 10 Tishri Date 2008 9 octobre Date 2009 28 septembre Date 2010 18 septembre Observances Jeûne, prière Lié à Rosh Hashana qui précède Yom Kippour, les Asseret yemei teshouva entre les deux, les Yamim Noraïm, dont Yom Kippour marque la fin , et Soukkot qui fait suite à Yom Kippour. Yom Kippour (hébreu:יום כיפור, Jour de l'Expiation) est le nom officiel de la célébration juive également connue comme le Jour du Grand Pardon. Ce jour hautement solennel, l'un des plus, sinon le plus, redoutables des Jours Redoutables, a lieu le dixième jour du mois de Tishri dans le calendrier hébreu. La Bible appelle ce jour Yom HaKippourim (יום הכפורים) : "Le dixième jour du septième mois, ce sera pour vous une sainte convocation, et vous mortifierez vos âmes..." (Lévitique 23, 27).
On observe en ce jour un jeûne de 25 heures environ, au cours duquel on prie avec une ferveur toute particulière. Ce jeûne, contrairement aux autres jeûnes, privés ou publics, y compris celui de Tisha Beav, est le seul à avoir préséance sur le Shabbat.
Sommaire
Observances
Observances générales
Yom Kippour est le jour de la repentance, considéré comme étant le jour le plus saint et le plus solennel de l'année juive. Son thème central est le pardon et la réconciliation.
- Lévitique 16:30 : "Car en ce jour on fera l'expiation pour vous, afin de vous purifier: vous serez purifiés de tous vos péchés devant l'Éternel.
- Lévitique 16:31: "Ce sera pour vous un shabbat shabbaton, et vous affligerez vos âmes. C'est une loi perpétuelle".
Du verset 16:31, les Sages ont déduit qu'il fallait respecter les interdictions du Shabbat (par exemple, ne pas travailler, ni allumer de feu). Quant à l'affliction des âmes, elle est réalisée selon la mishna Yoma 8:1, par l'interdiction de nourriture, de baignade, d'utilisation de cosmétiques, du port de la "sandale" (c'est-à-dire de semelles de cuir) et de l'intimité conjugale.
L'abstention totale de nourriture et de boisson commence généralement une demi-heure avant le coucher de soleil (ce qui s'appelle "tossefet (ajout) Yom Kippour," afin de limiter le risque de manger pendant la fête par inadvertance. Elle termine après le coucher du soleil de la nuit suivante.
Bien que le jeûne soit obligatoire pour tout individu sain âgé de plus de 12 ans pour les femmes, 13 pour les hommes, y compris les femmes enceintes, il est interdit, en vertu du pikkouah nefesh, de jeûner pour toute personne qui pourrait s'en porter mal, particulièrement les diabétiques et les personnes devant prendre des médicaments. Les femmes qui viennent d'accoucher dans les trois derniers jours sont également exemptées.L'observance de Yom Kippour varie légèrement selon les communautés. Les Juifs sépharades l'appellent "le jeûne blanc", et se revêtiront de blanc, afin de symboliser leur désir "blanc" (pur) de se libérer des péchés. Leur liturgie comporte des musiques assez joyeuses, surtout par rapport à leurs frères ashkénazes qui, tout en reconnaissant la joie originelle de ce jour, auront une attitude plus solennelle, accentuant la remémoration des disparus et des martyrs.
Observances dans le public laïc
Yom Kippour est un jour si important qu'il est respecté par une vaste majorité de Juifs laïcs, quand bien même ils n'observent pas strictement les autres célébrations. Beaucoup assisteront à au moins un office synagogal, ce qui en double l'affluence, et a entraîné une habitude d'acheter sa place à la synagogue en ce jour de crainte de ne pouvoir en trouver. Plus encore jeûnent.
En Israël, la non-observance publique (comme manger ou conduire un véhicule motorisé) est tabou, au point que Yom Kippour y ait reçu le surnom de "Fête des Bicyclettes," [1] vu le nombre d'enfants qui roulent librement dans les rues sans crainte d'accident. Les programmes télévisés sont suspendus, il n'y a ni transport public, ni commerce (dans les régions juives), ni transport aérien.
La veille de Yom Kippour
Il est de coutume de manger un grand repas festif, la seoudat hamafsèqet après la prière de minha précédant le jour de Kippour. On y consomme traditionnellement du couscous chez les Sépharades, des kreplach et du riz chez les Ashkénazes. Beaucoup ont également coutume de manger un autre repas riche en poisson avant celui-là.
Beaucoup de Juifs orthodoxes s'immergent également dans un mikveh.
Les kapparot (shlogn kapores en yiddish) sont une cérémonie traditionnelle, consistant à faire tourner un poulet vivant au-dessus de sa tête en récitant une formule traditionnelle[2]: "Voici mon double, voici mon remplaçant, voici mon expiation. Puisse cette poule ou ce coq aller jusqu'à la mort pendant que je m'engagerai et continuerai une vie heureuse, longue et paisible.[3]." Autrefois populaire, elle fut abondamment critiquée vers le XVe et XVIe siècle, comme substitut médiocre des offrandes sacrificielles interdit au vu de l'absence de Temple fonctionnel, et n'est aujourd'hui pratiquée que par certaines franges des milieux religieux, principalement Hassidim. D'autres préfèrent remettre la contre-valeur d'un poulet à une œuvre charitable.
Offices de prière
Les hommes (et, chez les Réformés, certaines femmes) se couvrent d'un tallit (châle de prière) pour les prières du soir, Yom Kippour étant le seul office vespéral où cette pratique est réalisée [4] Beaucoup d'hommes mariés portent également un kittel, un vêtement blanc ressemblant quelque peu à un drap.
Les offices de prière commencent par celui de "Kol Nidre," spécifique à Yom Kippour, qui doit être récité avant le coucher du soleil, et se poursuit avec l'office du soir (ma'ariv ou arvith), qui comporte un service de Seli'hot (demandes de pardon) et de viddouï ("confession") particulièrement étendu. Chaque juif demande à Dieu de pardonner ses propres fautes et celles de la communauté, mais seulement celles commises à l'encontre de Dieu Lui-même. Les offenses commises à l'encontre du prochain (considérées comme plus graves que celles envers Dieu) doivent être individuellement réparées, de préférence avant Yom Kippour.
L'office du matin est précédé par des litanies et des seli'hot; à Yom Kippour, de nombreuses seli'hot sont entrelacées avec la liturgie habituelle. L'office de Moussaf [5] est, comme à Rosh Hashana, particulièrement enrichi de prières et piyyoutim.
La Minha de Kippour est suivie d'un office également spécifique à Yom Kippour, la Ne'ila ("fermeture" -- des portes du ciel aux prières). Yom Kippour se termine par la récitation du Shema Israël, ou du Kaddish Titkabal (Kaddish complet), au cours duquel on sonne le shofar, qui marque la conclusion du jeûne. Les portes du Ciel se referment et plus aucune demande de pardon n'arrive à Dieu.Les sections de la Torah spécifiquement lues en ce jour sont le chapitre 16 du Lévitique le matin, et le chapitre 18 (parashat guilouï arayot[6]) l'après-midi. Le Livre de Jonas est lu comme haftarah l'après-midi.
Selon le noussakh (la "version", ashkénaze, sépharade, etc.) des prières, certaines communautés prieront du matin au soir sans interruption, tandis que d'autres intercalent une courte pause.
Expiation
Pardon et viddouï (confession)
D'après le Talmud ( 16b), Dieu ouvre trois livres le 1er Tishri; l'un est pour les totalement justes, le second pour les totalement méchants, le troisième pour les [cas] intermédiaires. Ceux-ci voient leur jugement en suspens jusqu'à Yom Kippour.
Selon Maïmonide (Yad, Hilkhot Teshouva 3:4), "tout dépend si les mérites de l'homme dépassent les démérites portés sur son compte," il est donc désirable de multiplier les bonnes actions avant le comput final au Jour de l'Expiation (que les Juifs de France appellent plus volontiers Jour du Pardon). Ceux qui sont jugés valables par Dieu entrent, selon la tradition, dans le Livre de la Vie, d'où la prière: "Fais-nous entrer dans le Livre de la Vie." D'où également la salutation "Puisse cela terminer [pour vous par une] signature [pour une] bonne [année]" ("Gmar 'Hatima Tova"), à l'origine du "bonne année".
Les lettres de vœux écrites entre Rosh Hashana et Yom Kippour se concluent souvent par ce souhait.La confession du pénitent est un prérequis sine qua non pour l'expiation, qui se réalise sinon par des punitions et des afflictions. À Yom Kippour, chaque prière (qu'elle soit individuelle et silencieuse, ou collective et bruyante) inclut un viddouï.
Il s'agit d'une confession standardisée, courte ou longue (laquelle est omise lors de l'office de la Ne'ila). Toutes deux se déroulent selon l'ordre alphabétique, probablement afin de faciliter la mémorisation.
À noter la confession pour le péché d'un "viddouï pè", une confession "de la bouche", qui ne va guère plus loin que celle-ci, et n'atteint en tout cas pas le cœur -- en clair une confession peu sincère.Réconciliation avec autrui
« Yom HaKippourim absout des péchés envers Dieu, mais pas des péchés envers son prochain à moins que le pardon de l'offensé ne soit obtenu. »— Mishna Yoma 8:9
Pour cette raison, il est de coutume de résoudre les conflits et disputes au plus tard la veille du jeûne. Le processus commence lors de la période de dix jours entre Rosh Hashana et Yom Kippour. Les âmes des disparus sont comprises dans la communauté de ceux auxquels on pardonne à Yom Kippour.
Les enfants des défunts, outre la cérémonie de Yizkor incluse dans la liturgie de Yom Kippour, auront coutume de faire une mention publique dans la synagogue de leurs parents disparus, et de faire des dons charitables en faveur de leur âme.
Origine biblique
Les rites de Yom Kippour, notamment l'envoi du bouc émissaire, sont exposés dans le 16e chapitre du Lévitique. On trouve également des références dans Ex. 30:10; Lev. 23:27-31; Lev. 25:9; Num. 29:7-11;.
Yom Kippour est décrit comme un jeûne solennel, au cours duquel ni nourriture ni boisson ne peuvent être consommés, et toute forme de travail proscrite. Aux temps bibliques, des sacrifices étaient offerts dans le Temple de Jérusalem.
Le service de Yom Kippour dans le Temple de Jérusalem
À l'époque où le Temple se tenait à Jérusalem (depuis les temps bibliques jusque 70 EC.), le Kohen Gadol (Grand-Prêtre) réalisait un ensemble rituel complexe d'offices et de sacrifices pour Yom Kippour. Ceux-ci étaient considérés comme les plus importantes parties de Yom Kippour, car c'est par eux que le Kohen Gadol réalisait l'expiation des Juifs du monde entier.
Au cours de ce service, le Kohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, au centre du Temple. Yom Kippour était d'ailleurs le seul moment de l'année où quiconque y pénétrait. Pénétrer en ce lieu requérait une préparation particulière, comprenant cinq immersions purificatrices dans un mikveh (bain rituel), et quatre changements de vêtements.
Avant Yom Kippour, le Kohen Gadol était reclus dans la salle du Parhédrin du Temple, où il "révisait" le service avec les Sages du Temple, et était aspergé d'eau mêlée aux cendres de la vache rousse pour se purifier. Le Talmud (Traité Yoma) rapporte aussi qu'il pratiquait le rituel d'offrande de l'encens dans la salle d'Avitnas.
Le jour de Kippour même, le Kohen Gadol devait suivre un ordre précis d'offices, sacrifices et purifications:
- Korban Tamid (Offrande perpétuelle) du matin : le Kohen Gadol réalisait d'abord l'offrande perpétuelle, qui se tient le matin, mais était d'ordinaire réalisée par des cohanim ordinaires, vêtu d'une tunique dorée spéciale, après s'être immergé dans un mikveh et avoir lavé ses mains et pieds.
- Premier changement d'habits : le Kohen Gadol s'immergeait dans un mikveh spécial dans la cour du Temple, et revêtait une tunique de lin spéciale. Il lavait ses mains et ses pieds deux fois, la première après avoir retiré sa tunique dorée, la seconde avant de revêtir celle de lin.
- Tirage au sort des boucs : à la porte orientale (Nikanor), le Kohen Gadol tirait au sort parmi deux boucs. L'un était choisi "pour le Seigneur," l'autre "pour Azazel." Le Kohen Gadol nouait un fil rouge au bouc dédié "à Azazel."
- Un taureau comme offrande expiatoire personnelle : le Kohen Gadol se penchait (réalisant une semikha et faisait une confession sur le bouc pour lui-même et sa maisonnée, prononçant le Tétragramme. Le peuple tombait en prosternation en entendant le Nom; selon certaines traditions, l'orchestre du Temple jouait plus fort à ce moment pour que le Nom ne soit pas entendu. Le Kohen Gadol abattait alors un taureau en tant que korban 'hatat (offrande expiatoire) et recueillait son sang dans un bol.
- Préparation de l'encens : le Kohen Gadol gravissait le mizbea'h (autel) et prenait une pleine pelletée de braises avec une pelle spéciale. De l'encens lui était apporté. Il en remplissait ses mains et le plaçait dans un récipient (il s'agissait, selon le Talmud de la partie la plus physiquement difficile du rituel, le Kohen Gadol devant garder la pelletée de charbons ardents en équilibre et empêcher son contenu de tomber en s'aidant de ses aisselles, voire de ses dents, tout en remplissant ses mains d'encens).
- Offrande de l'encens : tenant la pelle et le récipient, le Kohen Gadol pénétrait dans le Saint des Saints. À l'époque du Premier Temple, il plaçait la pelle entre les pieux de l'Arche de l'Alliance. À celle du Second Temple, il plaçait la pelle à l'endroit où l'Arche s'était tenue. Il attendait que la pièce s'emplisse de fumée avant de partir.
- Aspersion de sang dans le Saint des Saints : le Kohen Gadol prenait le bol contenant le sang du taureau, et retournait dans le Saint des Saints. Il procédait à l'aspersion du sang du taureau avec son doigt huit fois, devant l'Arche, ou l'endroit où elle s'était tenue. Le Kohen Gadol quittait alors le Saint des Saints, plaçant le bol sur le support devant la Parokhet (rideau séparant le Saint du Saint des Saints).
- Le bélier pour le Seigneur en tant qu'offrande expiatoire pour les Cohanim : Le Kohen Gadol se rendait à l'extrémité orientale de la cour du Temple, près de la Porte de Nikanor, imposait ses mains (Semikha) sur le bélier "dédié au Seigneur", et prononçait la confession en faveur des Cohanim (prêtres). Le peuple se prosternait en l'entendant prononcer le Tétragramme. Il abattait ensuite le bouc, et recueillait son sang dans un autre bol.
- Aspersion de sang dans le Saint : se tenant sur l’eikhal (le Saint), de l'autre côté de la Parokhet le séparant du Saint des Saints, le Kohen Gadol prenait le sang du taureau de l'endroit où il l'avait posé, et l'aspergeait avec son doigt huit fois, en direction de la Parokhet. Il prenait ensuite le bol contenant le sang du bélier, procédant de la même manière et au même endroit, avant de le remettre sur son support.
- Étalement du sang sur l'autel d'or (pour l'encens) : le Kohen Gadol retirait le sang du bouc du support, et le mélangeait avec le sang du taureau. Il étalait alors, en partant du nord-est, le mélange des sangs aux quatre coins de l'autel d'or dans l'Eikhal.
- Le bouc pour Azazel : le Kohen Gadol quittait l'Eikhal, et se rendait dans la porion orientale de l'Azarya (la cour d'Israël). Arrivé près de la Porte de Nikanor, il imposait ses mains (semikha) sur le bouc "pour Azazel" et confessait les péchés de tout le peuple d'Israël. Le peuple se prosternait lorsqu'il prononçait le Nom. Tandis qu'il faisait une confession générale, les gens dans la foule réalisaient une confession privée. Le Kohen Gadol envoyait alors le bouc "dans le désert." En pratique, afin d'éviter son retour dans une habitation humaine, l'animal était précipité du sommet de l'une des collines aux alentours de Jérusalem.
- Préparation des animaux sacrificiels : tandis que bouc "pour Azazel" était conduit vers la colline, le Kohen Gadol retirait les entrailles du taureau, et entrelaçait les corps du taureau et du bouc. D'autres prenaient les corps au Beit HaDeshen (maison de la cendre), où les animaux étaient brûlés lorsqu'on avait reçu la confirmation que le bouc "pour Azazel" avait été poussé de la colline.
- Lecture de la Torah : une fois reçue la confirmation que le bouc "pour Azazel" avait été poussé de la colline, le Kohen Gadol passait la porte de Nikanor, arrivait dans l’Ezrat Nashim (la Cour des Femmes) et lisait les portions de la Torah afférentes à Yom Kippour et ses sacrifices.
- Second changement de tunique : le Kohen Gadol retirait ses vêtements de lin, s'immergeait dans le mikveh dans la cour du Temple, et revêtait un second ensemble d'habits dorés spéciaux. Il lavait ses mains et ses pieds avant de retirer sa tunique de lin, et après s'être revêtu de ses habits dorés.
- Offrandes des béliers : Le Kohen Gadol offrait deux béliers comme korban olah, les abattant du côté nord du mizbea'h (autel extérieur), recueillant leur sang dans un bol, portant le bol sur l'autel extérieur, et jetant le sang aux extrémités nord-est et sud-ouest du Mizbea'h. Il démembrait les béliers et brûlait ses parties entièrement sur le Mizbea'h. Il procédait ensuite à l'offrande de farine (min'ha) accompagnant l'offrande des béliers, et aux nessakhim (libations de vin).
- Offrande supplémentaire (korban moussaf) : le Kohen Gadol réalisait ensuite l'offrande supplémentaire (moussaf).
- Crémation des Entrailles : le Kohen Gadol plaçait les entrailles du taureau et du bouc sur le Mizbea'h (autel) et les brûlait entièrement.
- Troisième changement d'habits : le Kohen Gadol retirait ses habits dorés, s'immergeait dans un mikveh, et se vêtait d'un nouvel ensemble de vêtements de lin, se lavant encore les mains et les pieds à deux reprises.
- Retrait de l'encens du Saint des Saints : le Kohen Gadol retournait dans le Saint des Saints, et retirait le bol d'encens, ainsi que la pelle.
- Quatrième changement de vêtements : le Kohen Gadol retirait sa tunique de lin, s'immergeait dans un mikveh, et portait le troisième ensemble d'habits dorés, lavant ses mains et ses pieds deux fois de plus.
- Offrande perpétuelle (korban tamid) du soir : Le Kohen Gadol réalisait la partie vespérale de l'offrande perpétuelle dans les habits spéciaux dorés. Il lavait ses mains et ses pieds une dixième fois.
Le Kohen Gadol portait donc cinq ensembles de tuniques, trois en or, deux en lin, s'immergeait dans le mikveh à cinq reprises, lavait en outre ses mains et ses pieds par dix fois.
Les sacrifices incluaient deux agneaux (sacrifice quotidien), un taureau, deux boucs, deux béliers, ainsi que des offrandes accompagnatrices de farine (min'ha), des libations de vin et trois offrandes d'encens (deux étaient habituelles, la troisième était spécifique à Yom Kippour). Le Kohen Gadol entrait trois fois dans le Saint des Saints, et prononçait trois fois le Tétragramme, à l'occasion des trois confessions.Souvenir du service à l'époque du Temple
Une évocation du rituel sacrificiel dans le Temple de Jérusalem est traditionnellement mise en exergue tant dans la liturgie que dans la conception du jour saint. Plus spécifiquement, la Avoda ("service"), qui se trouve dans l'office de moussaf relate les cérémonies sacrificielles avec force détails.
Dans le judaïsme orthodoxe et la plupart des juifs traditionalistes, on récite une description détaillée du rituel dans le Temple. La congrégation se prosterne à chaque fois que l'on évoque dans la récitation le moment où le Kohen Gadol prononçait le Tétragramme. Les trois prosternations ainsi que, dans certaines congrégations, celles de la prière d' Alenou au cours de la 'Amida de Moussaf à Rosh Hashana et à Yom Kippour, sont les seules occasions où les Juifs (rabbanites) se prosternent complètement. On ajoute une variété de piyyoutim, dont un poème évoquant la splendeur et la lumière qui émanaient du Kohen Gadol lorsqu'il ressortait du Saint des Saints, à la manière de Moïse lorsqu'il redescendit avec les Tables de la Loi du Mont Sinaï, selon la Bible. On insère également des prières pour la restauration rapide du Temple et du culte sacrificiel. D'autres coutumes moins répandues existent, comme la réalisation de mouvements de la main mimant l'aspersion de sang (une fois devant, sept fois derrière, par groupe de huit mouvements).
Dans certaines synagogues Massorti, seul le Hazzan se prosterne. D'autres synagogues conservative abrègent la récitation de la Avodah, jusqu'à l'omettre. Les prières pour la restauration des sacrifices sont également le plus souvent omises.
Les courants progressistes du judaïsme, à savoir le judaïsme réformé et le judaïsme reconstructionniste, omettent la Avoda dans leurs offices, car "incompatible" avec les sensibilités modernes.
Références
- ↑ Yom Kippur at AllExperts
- ↑ Michael Wex, Kvetch, Denoël, 2008 p 91
- ↑ Michael Wex, p 92
- ↑ Le tallit n'est normalement porté qu'au cours de la journée. Bien que cette pratique de Kippour ait fait l'objet de nombreuses interprétations plus ou moins récentes, la raison traditionnelle est qu'on porte le tallit afin d'honorer la Présence Divine, particulièrement présente en ce jour.
- ↑ prière additionnelle, supplémentaire récitée le Chabbat et les jours de fête. Elle remplace le sacrifice supplémentaire qui était offert dans le Temple ces jours là. voir Lévitique 23: 27 et Nombres 29,7
- ↑ ou guilouy arayot "dévoilement de la nudité" relatif aux relations sexuelles prohibées
- Talmud de Babylone, sur e-daf.com et mechon-mamre.org
- Ernest Gugenheim, Le judaïsme dans la vie quotidienne Coll. Présences du judaïsme, Ed. Albin Michel, ISBN 2-226-05868-0.
Voir aussi
- Yamim Noraïm
- La guerre du Kippour : en 1973, les États arabes du Moyen-Orient attaquèrent Israël pendant cette fête religieuse, pensant profiter de la cessation des activités et du recueillement des Israéliens pour tenter de remporter une victoire décisive. Cette guerre eut des répercussions importantes sur l'histoire et la politique de l'État Hébreu.
Liens externes
- Rubrique Yom Kippour sur le site www.viejuive.com
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