Ambassade de France en Russie

Ambassade de France en Russie
Pix.gif Ambassade de France en Russie
France
France
Russie
Russie
Moscow, Bolshaya Yakimanka 43 Igumnov House.jpg Résidence de l'Ambassadeur de France en Russie

Lieu 45, Bolchaïa Iakimanka
Moscou 119049
Coordonnées 55° 43′ 55″ N 37° 36′ 46″ E / 55.732052, 37.61283755° 43′ 55″ Nord
       37° 36′ 46″ Est
/ 55.732052, 37.612837
  
Ambassadeur Jean de Gliniasty
Nomination 13 janvier 2009
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Ambassadeurs français

L'ambassade de France en Russie est la représentation diplomatique de la République française en Fédération de Russie. Elle est située à Moscou, la capitale du pays, et son ambassadeur est, depuis 2011, Jean de Gliniasty.

Sommaire

L'ambassade

L'ambassade est située à Moscou, dans un bâtiment moderne en brique rouge et en verre au no 43 de la rue Bolchaïa Iakimanka, construit en 1979 à proximité de l'ancienne ambassade, au no 45, laquelle est devenue la Résidence de France[1]. Elle accueille aussi un consulat général.

Histoire

Avant la révolution de 1917, l'ambassade de France en Russie se trouvait quai du Palais à Saint-Pétersbourg, dans l'hôtel Pachkov, construit en 1828 et que la France avait acquis en 1890[2]. Immeuble d'allure modeste, il était cependant vaste et répondait aux exigences d'organisation. Cette portion du quai, appartenant à un quartier prestigieux de la ville, avait été renommée quai des Français, ou quai français, en 1902. L'ambassade fut abandonnée en 1918, peu après le renversement du gouvernement de Saint-Pétersbourg.

Lors de l'établissement des relations diplomatiques entre la nouvelle URSS et la République française en 1924, l'installation de l'ambassade à Moscou ne fut pas chose facile. La France avait implanté en 1759 un vice-consulat à Moscou, dirigé par Pierre Martin et son successeur Coudert de Bosse, grâce à qui les Français avaient pu obtenir en 1789 la paroisse Saint-Louis-des-Français[3]. Depuis 1904, il se trouvait dans un immeuble de la rue de la Petite Loubianka offert à la France[2], peu adapté à l'évolution de la représentation. Un concours avait été lancé en 1907 qui visait à édifier un consulat et des services à l'attention des nombreux Français de la ville. Mais avec la révolution, ces plans durent être abandonnés.

On logea l'ambassade en 1924 dans un hôtel, bâti en 1907, portant le nom de Medynstec, puis, en 1933 dans l'hôtel Léman, construit en 1896 dans le style Tudor, mais dont l'aménagement était totalement inadapté à la présence d'une représentation diplomatique. Après de longues négociations avec le Burobin, bureau de services aux étrangers, la France obtint du gouvernement soviétique la mise à sa disposition de la maison Igoumnov, située au sud du cœur historique de Moscou et du Kremlin, dans le quartier Zamoskvoretchié[4], à l'emplacement des anciens jardins potagers du tsar. Ce quartier devint d'ailleurs le lieu de résidence des riches marchands moscovites au cours des XVIIIe et XIXe siècles[1].

À l'origine se trouvait dans la rue Bolchaïa Iakimanka une maison carrée appartenant à Nikolaï Ivanovitch Loukianov[2], construite après l'incendie de 1812, dans le style empire et embellie peu après de corniches et de colonnes[1]. Elle fut achetée en 1851 par Vera Igoumnova. Mais en 1895, Nikolaï Vassilievitch Igoumnov, riche industriel moscovite, fit construire un nouvel édifice par Nikolaï Ivanovitch Pozdeev, un architecte de sa ville natale Iaroslavl, en remplacement de la maison familiale qu'il jugeait indigne de sa position sociale[1]. Il fut bâti dans le style « pseudo-russe » à la mode à cette époque (que l'on retrouve avec le grand magasin Goum ou le musée historique[1]) avec des emprunts à différents styles architecturaux russes, comme celui d'anciens térems en bois ou d'églises orthodoxes, dont celles de la ville de Iaroslavl. La construction, mêlant pierre, briques et faïences, est composée de nombreux éléments décoratifs lui donnant un aspect assez massif, mais reflétant la « magnificence » de son propriétaire. L'intérieur est lui aussi luxueux et regorge d'ornements polychromes, mais dans un style plus néoclassique, d'inspiration française[5], byzantine ou baroque.

La maison Igoumnov, dont les propriétaires disparurent, fut réquisitionnée en 1917 et donnée à un club de travailleurs, et elle servit aussi de centre médical[1]. En 1938, elle fut donnée à bail à la France par les autorités soviétiques pour un loyer annuel de 100 000 roubles, avec une ferme obligation d'informer le burobin de toute modification faite à l'édifice. Les relations plutôt conflictuelles furent néanmoins sans gravité[2].

En juillet 1941, avec la rupture des relations diplomatiques entre la France et l'URSS et l'évacuation des diplomates, le bâtiment fut confié à la surveillance de l'ambassade de Turquie. La représentation diplomatique fut rouverte par le général de Gaulle en novembre 1944 et le général Catroux, nouvel ambassadeur, en prit possession en janvier 1945. Mais en raison de l'exiguïté des lieux, on envisagea de construire une nouvelle ambassade. Les autorités se montrèrent frileuses à cette idée et l'on se contenta de louer quelques appartements en ville. Il fallut attendre 1979 pour que l'on édifiât, sous la direction de l'architecte Joseph Belmont, un nouveau bâtiment à côté de la maison Igoumnov. Celle-ci devint la Résidence de l'ambassadeur et la chancellerie emménagea dans les nouveaux locaux, qui, à la différence de la Résidence, sont la propriété de l'État français. En 2007, une vaste restauration a été entreprise pour un montant de dix millions de dollars[6].

Ambassadeurs de France en URSS et en Russie depuis 1942

Claude Blanchemaison présente ses lettres de créance à Vladimir Poutine le 27 juillet 2000.
Jean Cadet présente ses lettres de créance à Vladimir Poutine le 20 novembre 2003.
Stanislas Lefebvre de Laboulaye lors de la cérémonie de remise des lettres de créance à Vladimir Poutine, le 18 janvier 2007.
Jean de Gliniasty présente ses lettres de créance à Dmitri Medvedev le 29 mai 2009.
De A Ambassadeur
Union des républiques socialistes soviétiques
1942 1945 Roger Garreau[7]
1945 1948 Georges Catroux
1948 1952 Yves Chataigneau
1952 1955 Louis Joxe
1955 1964 Maurice Dejean
1964 1966 Philippe Baudet
1966 1968 Olivier Wormser
1968 1973 Roger Seydoux de Clausonne
1973 1976 Jacques Vimont
1976 1979 Bruno de Leusse de Syon
1979 1981 Henri Froment-Meurice
1981 1984 Claude Arnaud
1985 1986 Jean-Bernard Raimond
1986 1989 Yves Pagniez
1989 1991 Jean-Marie Mérillon
1991 1992 Bertrand Dufourcq
Fédération de Russie
1992 1996 Pierre Morel
1996 2000 Hubert Colin de Verdière
2000 2003 Claude Blanchemaison
2003 2006 Jean Cadet
2006 2008 Stanislas Lefebvre de Laboulaye
2009 auj. Jean de Gliniasty

Relations diplomatiques

Même si la France et la Russie ont quelques contacts depuis le Moyen Âge, elles n'entretiennent pas de relations diplomatiques au début du XVIIIe siècle et la « Grande Ambassade » de Pierre Ier exclut la France. Les ambassades envoyées par les tsars n'ont pas été sérieusement accueillies ou leurs envoyés difficilement compris. Cependant, Louis XIV envoie en 1702 et à nouveau en 1711 Jean-Casimir Baluze, secrétaire de l'ambassadeur de France en Pologne, en mission exceptionnelle auprès du tsar de Russie à Moscou. La mission est un échec et la visite du Tsar au Régent à Paris en 1717 n'apporte non plus aucune entente, rendue impossible par la signature de la Triple Alliance le 4 janvier. Le soutien à la Suède dès 1718 bloque la situation avec un pays de toute façon éloigné, tant géographiquement que psychologiquement. La France reste à l'écart du conflit entre la Russie et la Suède pendant plusieurs décennies, malgré l'envoi de quelques plénipotentiaires chargés de gérer la petite communauté de quelques centaines de Français. Mais les relations sont rompues en 1748, à la suite du traité d'Aix-la-Chapelle.

Le 1er juin 1755, le chevalier Alexandre-Pierre de Mackensie-Douglas, de noblesse écossaise, baron de Kildin, est envoyé en mission secrète pour étudier la situation de la Russie et prendre des contacts discrets avec les autorités. Le renversement des alliances en Europe en 1756 provoque un rapprochement entre les deux pays, faisant de la Russie, de la Saxe et de la Suède les alliés de la coalition franco-autrichienne. Dès 1757, un ambassadeur est nommé à Saint-Pétersbourg, premier des sept diplomates qui se succèdent jusqu'à la Révolution[8],[9].

En 1793, Catherine II, en réponse à l'exécution de Louis XVI signe l'oukase qui interdit toute relation avec la France. La communauté française en Russie est alors d'environ 2 500[3]. Barthélemy de Lesseps, fils du consul, est nommé consul général en 1792, mais, bien que toujours titulaire du poste, il ne regagne Saint-Pétersbourg qu'en 1801. C'est surtout l'ambassade de Caulaincourt qui montre à l'Europe l'importance donnée aux relations entre Napoléon et Alexandre, malgré une réaction initiale du tsar assez francophobe[10]. Après la campagne de Russie, les relations sont rompues et restent tendues même après le traité de Paris de 1814, l'ambassadeur Noailles demeurant longtemps persona non grata auprès du tsar. Nicolas Ier, tout au long de son règne, reste soucieux de l'ordre européen et considère la constitutionnalité de la France avec prudence[11]. Il est assisté par le comte Pozzo di Borgo, homme politique corse devenu ambassadeur au service du tsar.

En 1854, la France de Napoléon III et l'Angleterre de Victoria rompent les relations diplomatiques avec la Russie, prémices de la guerre de Crimée qui s'achève par le traité de Paris de 1856.

En 1891 est signée l'alliance franco-russe, qui garantit une protection militaire réciproque en cas d'agression de la Triple Alliance. Cet accord est renouvelé par l'acte de Triple-Entente de 1904.

Après la Révolution d'Octobre, les relations diplomatiques sont rompues, elles ne sont nouées à nouveau que le 28 octobre 1924, avec la création d'ambassades réciproques entre la France et la nouvelle URSS, remplaçant ainsi les anciennes légations.

À nouveau rompues le 30 juin 1941, les relations entre les deux pays ne sont rétablies que le 23 octobre 1944, quelques mois après la création d'une représentation officielle du Comité français de la Libération nationale auprès de l'URSS. Dans le contexte de la Guerre froide, le général de Gaulle souhaite une détente entre les deux pays. La visite à Paris de Khrouchtchev en 1960 montre une timide ouverture[12], élargie en 1966 par le retrait de la France de l'OTAN. La politique de détente se poursuit dans les années 1970. Avec la chute du régime soviétique en 1991, la France et la nouvelle Fédération de Russie signent un accord le 7 février 1992, base des nouvelles relations diplomatiques entre les deux États.

Consulats

Outre celui de Moscou, il existe deux consulats généraux de France en Russie, basés à Ekaterinbourg et Saint-Pétersbourg.

Communauté française

Au 31 décembre 2010[13],[14], 5 417 Français étaient inscrits sur les registres consulaires, répartis entre les trois circonscriptions : Moscou : 5 017 • Saint-Pétersbourg : 368 et Ekaterinbourg : 32. La grande majorité d'entre eux résident à Moscou même.

Circonscriptions électorales

Pour l'élection à l'Assemblée des Français de l'étranger, la Russie appartient à la circonscription électorale de Moscou[15] comprenant aussi l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ukraine (1 siège).

Pour l'élection des députés des Français de l’étranger, la Russie dépend de la 11e circonscription.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Références

  1. a, b, c, d, e et f « La Maison Igoumnov » sur le site de l'ambassade de France.
  2. a, b, c et d Basile Baudez, « L'ambassade de France à Moscou », dans Livraisons d'histoire de l'architecture, vol. 4, no 4, 2002, p. 69–85 (ISSN 1960-5994) [texte intégral] 
  3. a et b « La communauté francophone de Moscou sous le règne de Catherine II », Vladislav Rjéoutski, Revue des Études Slaves, Paris, 1996.
  4. littéralement : au-delà de la Moskova
  5. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Moscou, Patrimoine Architectural, Éditions Flammarion, 1998, (ISBN 9782080122384).
  6. 10 M USD pour restaurer la résidence de l'ambassadeur de France à Moscou, 16 août 2007.
  7. Délégué du gouvernement provisoire.
  8. Jean-Pierre Poussou, Anne Mézin, Yves Perret-Gentil, L'influence française en Russie au XVIIIe siècle, Presse de l'Université Paris-Sorbonne, 2004, lire en ligne.
  9. Daniel Tollet, Guerres et paix en Europe centrale aux époques moderne et contemporaine, Presse de l'Université Paris-Sorbonne, 2003.
  10. Olivier Varlan, « La mission diplomatique de Caulaincourt à Saint-Pétersbourg en 1801-1802 », Napoleonica, la revue, 2009, no 6, Édition La Fondation Napoléon, lire en ligne.
  11. Vera Milčina, « Nicolas Ier et la politique intérieure de la France à l'époque de la Restauration : deux épisodes », Cahiers du Monde russe, 43/2-3, avril-septembre 2002, pp. 355–374.
  12. « De Gaulle et l'URSS », Charles de Gaulle, paroles publiques, sur le site de l'INA, voir en ligne.
  13. Source : Maison des Français de l'étranger.
  14. [PDF] Population française inscrite au registre (auprès des postes consulaires) au 31/12/2010.
  15. Décret no 2005-552 du 24 mai 2005.

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