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Juifs de Boukhara
Juifs de Boukhara Enfants juifs en habits traditionnels, avec leur professeur, à Samarcande entre 1909 et 1915. Populations significatives par régions Ouzbékistan Population totale Langue(s) Religion(s) Judaïsme Les Juifs de Boukhara sont les Juifs d'Asie centrale. Leur nom leur vient de la ville de Boukhara, un centre de peuplement important. Ils ont cependant vécu bien au-delà de cette ville.
De rite séfarade, ils sont physiquement proches des Tadjik (population de langue perse), dont ils partagent nombre de coutumes.
Leur origine est obscure, mais elle remonte probablement à l'époque de l'empire achéménide (empire perse), plus précisément de l'époque postérieure à Cyrus II. Celui-ci, lors de l'expansion de son empire, s'empara en effet de la Babylonie (Irak actuel), ou vivait une communauté juive. Les Juifs se répandirent alors dans l'empire perse, y compris semble-t-il l'Asie centrale, après que celle-ci fut passée sous contrôle perse.
La communauté a développé ses propres traditions au cours de ses 20 à 25 siècles d'existence. Elle a connu un apogée économique à l'époque de la route de la soie, ou elle apparait bien implantée dans le commerce international. A compter de la fin du XVIe siècle, la constitution du Khanat de Boukhara par des tribus de nomades turcophones, les ouzbek, entraine de graves problèmes. La route de la Soie disparait, l'intolérance religieuse à l'égard des Juifs grandit : obligation de porter un signe distinctif, quartiers séparés, impôts spécifiques. Malgré une forte implication dans le commerce, la communauté ne cesse de s'apauvrir. Indice de la pression subie, on voit apparaitre le phénomène du Marranisme, avec des Juifs officiellement convertis à l'islam, appelé ici Chala, mais continuant à pratiquer le judaïsme en secret.
Vers 1800, un Juif marocain du nom de Yosef ben Moshe Mamon fut frappé par la misère de cette lointaine communauté. Il s'installa dans la région, ouvrit des écoles et fit venir de l'étranger des livres de prière. Devenu le leader spirituel des Juifs de Boukhara, il réforma leurs pratiques religieuses, faisant ainsi disparaître certains rites d'origine zoroastrienne. Une croissance naturelle et la venue de Juifs d'autres pays, comme l'Afghanistan, l'Iran ou la Turquie, firent augmenter la population juive de la ville de Boukhara.
En 1868, la région passe sous contrôle de l'empire des Tsars. Bien que celui-ci ait de nombreuses lois anti-juives, l'effet de la conquête fut plutôt positif pour les Juifs de Boukhara, qui bénéficièrent d'une certaine croissance économique, ainsi que de la suppression progressives des loi anti-juives antérieures, plus strictes encore que les lois tsaristes. La communauté fut renforcée par des juifs ashkénazes russes, qui participèrent à une certaine « modernisation » culturelle.
Avec la révolution bolchevique, les lois anti-juives sont supprimées, mais la politique anti-religieuse de l'Union soviétique frappe les Juifs comme les musulmans. Les synagogues sont fermées, ou voient leurs activités restreintes.
A compter de la fin du XIXe siècle, une certaine émigration se met en place, surtout vers la Palestine (puis vers Israël), et vers les États-Unis, ou existe toujours une communauté Boukhariote assez importante, en particulier à New York (on y trouve d'ailleurs le journal Bukharan Jewish World). Après la chute de l'Union soviétique, la grande majorité des Juifs à Boukhara a émigré, en particulier vers Israël. Il reste en 2006 environs un millier de Juifs à Boukhara.
Liens externes
- article du Centre Communautaire Laïc Juif de Belgique.
- article
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