Jeunes UDC

Jeunes UDC

Union démocratique du centre

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Union démocratique du centre
Schweizerische Volkspartei
Unione democratica di centro
Partida Populara Svizra
Logo de l'Union démocratique du centre 
Président Toni Brunner
Fondation 22 septembre 1971
Siège 18, Brückfeldstrasse
CH-3001 Berne
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Représentation du parti
Conseillers nationaux
Conseillers aux États
Conseillers fédéraux - Ueli Maurer
(- Eveline Widmer-Schlumpf)[1], élue sous les couleurs de l'UDC, puis radiée et devenue membre du PBD dès juin 2008.
Idéologie conservatisme, nationalisme[2], libéralisme économique, souverainisme, droite politique
Affiliation internationale aucune
Couleurs* vert
Site Web www.udc.ch
voir aussi

Politique de la Suisse
Conseil fédéral
Président de la Confédération
Partis politiques suisses

L'Union démocratique du centre (UDC) est un parti politique suisse de droite, moralement conservateur et économiquement libéral.

Il se positionne comme le plus à droite de tous les partis représentés au gouvernement. Il reste le parti le plus représenté au Conseil national, avec un peu plus du quart des sièges, et dispose également de six conseillers aux États sur 46. Il possède un conseiller fédéral de 1971 à 2003 puis deux élus jusqu'en 2008, lorsque Eveline Widmer-Schlumpf[1] et Samuel Schmid[3] sont exclus dans le premier cas ou fassent sécession dans le second cas. Le 10 décembre 2008, Ueli Maurer est élu pour remplacer Samuel Schmid, donnant ainsi à l'UDC à nouveau un siège au Conseil fédéral.

Le parti est présidé par Toni Brunner qui a succédé à Ueli Maurer le 1er mars 2008. Courant 2008, l'aile modérée de plusieurs sections cantonales de l'UDC ont lancé un processus de scission vis-à-vis du parti suisse, les sections grisonne et bernoise ayant franchi le pas en juin 2008 en vue de fonder le Parti bourgeois démocratique (PBD) ou Bürgerlich-Demokratische Partei Schweiz.

Dans les autres langues nationales suisses, l'UDC s'appelle en allemand Schweizerische Volkspartei (SVP), en italien Unione Democratica di Centro (UDC) et en romanche Partida Populara Svizra (PPS).

Sommaire

Histoire

L'Union démocratique du centre est née le 22 septembre 1971 suite à la fusion du Parti des paysans, artisans et bourgeois (PAB) — fondé à Zurich en 1917 sous le nom de Parti des paysans et renommé en 1937 lors de la constitution d'un parti suisse à partir des sections de Zurich et de Berne — et de deux partis de Suisse alémanique (basés à Glaris et aux Grisons). Du fait de cette filiation, l'UDC est toujours appelée « parti agrarien ». En Suisse romande, le parti s'appelait Parti des paysans, artisans et indépendants (PAI)[4].

Le parti, qui participe au gouvernement depuis 1929, d'abord sous le nom de PAB, s'est renforcée au début des années 1990 sous l'impulsion de Christoph Blocher qui affirme vouloir faire de l'UDC une « force réactive ». Sa victoire en 1992 dans le référendum contre l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen, au taux de participation exceptionnellement élevé, a marqué la politique suisse.

L'UDC se développe depuis au détriment des partis de droite comme le Parti radical-démocratique (PRD), la plus ancienne formation politique de la Suisse moderne, et du Parti démocrate-chrétien (PDC)[5]. Le parti a obtenu 11,1 % des voix en 1991, 15 % en 1995 et 22,5 % en 1999. Selon un sondage institutionnel, pratiqué auprès de 20 000 jeunes gens et rendu public en août 2003 sous le titre d'Isola elvetica, les électeurs de l'UDC se retrouvent surtout chez les personnes sans formation professionnelle et disposant des plus bas revenus[6]. Jusqu'au début des années 2000, l'UDC s'est développée presque uniquement dans les cantons alémaniques alors que l'aile paysanne existante dans les cantons romands restait stable. Mais il a fortement progressé en Suisse romande lors des élections fédérales de 2003. À la suite de celles-ci, le 10 décembre 2003, son leader Christoph Blocher est élu au Conseil fédéral au détriment de Ruth Metzler-Arnold du PDC, un parti de centre-droit. En imposant Blocher contre la candidate officielle du PDC, l'UDC bouleverse la « formule magique » de mise depuis 1959, c'est-à-dire la règle mathématique régissant la composition du Conseil fédéral. Blocher prend la tête du Département fédéral de Justice et Police jusqu'au 31 décembre 2007, à la suite de sa non réélection. Durant cette période, l'UDC dispose de deux conseillers fédéraux avec Blocher et Samuel Schmid élu en 2000.

Les élections fédérales d'octobre 2007 voient le parti faire le choix d'une personnalisation de la campagne autour de son conseiller fédéral controversé. Le parti gagne 7 sièges au Conseil national (où il détient alors 62 sièges sur 200), avec 29 % des voix, un score jamais atteint par un parti depuis celui des radicaux des années 1920. Il en perd cependant un au Conseil des États. À l'issue de ces élections, Ueli Maurer, alors président du parti et l'un des représentants de la tendance zurichoise (lui-même étant Zurichois), manque son entrée au Conseil des États ; il conservera toutefois facilement son siège au Conseil national[7]. Lors de l'élection du Conseil fédéral, survenue le 12 décembre, l'UDC grisonne Eveline Widmer-Schlumpf, qui n'était pas officiellement candidate pour ce poste, est élue en lieu et place de Christoph Blocher grâce à une alliance entre le Parti socialiste, des Verts et du PDC[8]. Le lendemain, Widmer-Schlumpf confirme qu'elle accepte d'intégrer le Conseil fédéral[9]. Le parti annonce le jour même qu'il entre alors dans une stratégie d'opposition au niveau fédéral[10] même si celle-ci ne fait pas l'unanimité dans ses rangs[11]. C'est pourquoi le groupe parlementaire UDC décide d'exclure la section grisonne après que celle-ci a confirmé son soutien à son ancienne conseillère d'État ; Samuel Schmid était déjà exclu pour sa part de toutes les commissions du parti depuis sa propre élection[réf. nécessaire].

Par la suite, deux partis sont créés aux Grisons : le Bürgerliche Partei Schweiz, formé le 16 juin en tant que première section de ce qui devrait devenir le Parti bourgeois démocratique (Bürgerlich-Demokratische Partei Schweiz) et auquel Widmer-Schlumpf se rallie[12], et la nouvelle section de l'UDC grisonne soutenant la ligne du parti national. Le 21 juin, un autre parti dissident de l'UDC est créé dans le canton de Berne : le Bürgerlich-Demokratische Partei Bern auquel Samuel Schmid annonce se rallier[13]. L'UDC se retrouve ainsi privé de facto de ses deux sièges au Conseil fédéral jusqu'à l'élection, le 10 décembre 2008, d'Ueli Maurer en remplacement de Samuel Schmid.

Positionnement

L'UDC possède une aile conservatrice, dont les conseillers fédéraux Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlumpf faisaient partie jusqu'à leur départ[3],[1], et une aile souverainiste. L'aile conservatrice, aussi appelée « aile paysanne », est notamment représentée par la puissante section cantonale de Berne[3] ainsi que par celles des Grisons, de Thurgovie et par certaines sections romandes. L'aile souverainiste, aussi appelée « aile zurichoise » — son leader Christoph Blocher et Ueli Maurer de Zurich en font partie — occupe une grande partie du débat politique et tend à supplanter l'aile modérée. L'UDC est fréquemment qualifiée de xénophobe[14],[2] mais aussi de « droite dure » ou parfois de « nationaliste » en Suisse ainsi que par une partie de la classe politique européenne et des médias étrangers[2],[15].

Parmi les thèmes souvent mis en avant par l'UDC, on trouve l'immigration, l'indépendance nationale, la neutralité suisse et la réduction du poids de l'État.

Dans le domaine de l'immigration, la stratégie de l'UDC passe par le lancement ou le soutien régulier à des objets référendaires ayant pour thèmes l'immigration[16],[17], les naturalisations[18], le droit d'asile[19],[20], la limitation des aides sociales, etc. Ses positions et parfois ses méthodes de campagne lui valent de fréquentes accusations de xénophobie[14],[2]. Ainsi, le ministère public du canton du Valais a demandé le 4 septembre 2007 au juge d'instruction cantonal d'ouvrir une enquête pour incitation à la haine raciale contre l'UDC valaisanne qui a publié une affiche affublée du slogan : « Utilisez vos têtes ! » sur fond de musulmans prosternés devant le Palais fédéral[21]. De manière générale, alors que les cercles libéraux étaient d'emblée opposés à la norme anti-raciste[22], l'UDC comme son leader Christoph Blocher (convaincu en son temps par Sigi Feigel, président de la communauté israélite de Zurich[23]) se sont d'abord prononcé en faveur de la norme anti-raciste[24], l'article 261 bis du Code pénal suisse, qui punit la discrimination raciale comme la négation du crime de génocide. Puis à la lumière de son application, le parti a demandé son abrogation ou sa révision au nom de la la liberté d'expression[25],[26].

Afin de préserver ce qu'il considère l'indépendance nationale, l'UDC lutte contre les rapprochements avec des organisations internationales, notamment l'Union européenne[27]. Elle lutte également pour promouvoir sa vision de la neutralité suisse, refusant notamment l'envoi de soldats suisses à l'étranger. L'UDC a lutté avec succès contre l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen, refusée par référendum le 6 décembre 1992. Depuis, la mise en place de multiples accords bilatéraux ont su largement contourner cet isolationnisme : le parti s'est abord opposé à cette voie avant de se raviser en abandonnant le lancement d'un référendum contre l'extension de ces accords en 2008. Malgré tout, la victoire électorale de 1992 a donné au parti une place importante dans le débat politique national. En 2002, sa lutte contre l'adhésion de la Suisse à l'Organisation des Nations unies a également échoué. Cette position isolationniste est appelée Alleingang, soit la « voie solitaire ».

L'UDC s'oppose radicalement à un État socialement fort. Elle s'oppose aux hausses d'impôts et aux nouvelles taxes.

Lignes politiques

Les lignes directrices de l'UDC sont les suivantes[réf. nécessaire] :

  • conservation de la neutralité
    • contre l'adhésion et la collaboration de la Suisse à l'OTAN
    • contre l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne
    • contre la collaboration avec l'ONU (dont la Suisse est membre)
  • conservation de l'armée suisse sous sa forme traditionnelle (armée de milice)
    • contre les missions à l'étranger (maintien de la paix, au Kosovo par exemple)
  • pour une politique d'asile restrictive
  • contre une naturalisation automatique des étrangers de la 3e génération
    • contre les abus en matière d'asile
  • pour une sécurité intérieure accrue (police)
  • pour une baisse des impôts et des dépenses de l'État
  • pour une amélioration du réseau autoroutier dans le pays
  • contre une restriction des transports individuels au profit des transports publics
    • contre des subventions versées aux familles pour les frais de crèches
  • contre les critiques à l'égard de la politique suisse durant la Seconde Guerre mondiale
  • contre l'égalité de traitement des partenaires enregistrés par rapports aux couples mariés en matière d'impôt sur les successions et donations (votation du 20 mai 2007 dans le canton de Genève)[28]

Personnalités contemporaines

Voir aussi

Références

  1. a , b  et c Le 1er juin 2008, la section grisonne de l'UDC, dont Madame Eveline Widmer-Schlumpf est membre, est exclue de l'UDC suisse. Le 16 juin, les délégués de la section décident de changer de nom pour prendre celui de Bürgerliche Partei Schweiz, formant ainsi la première section de ce qui devrait devenir le Bürgerlich-Demokratische Partei Schweiz. Article Swissinfo consulté le 29 juin 2008.
  2. a , b , c  et d Joëlle Isler, « Une droite dure aux portes du pouvoir suisse », Le Monde diplomatique, décembre 2003, p. 13
  3. a , b  et c Le 21 juin 2008, 225 délégués de la section bernoise de l'UDC, dont Monsieur Schmid est membre, décident de faire scission pour former le Bürgerlich-Demokratische Partei, formant ainsi la seconde section après celle des Grisons de ce qui devrait devenir le Bürgerlich-Demokratische Partei Schweiz. Samuel Schmid confirme dans une déclaration vouloir adhérer au nouveau parti. Article Swissinfo consulté le 29 juin 2008.
  4. Histoire de l'UDC
  5. Communiqué de presse, premiers résultats de l'étude Selects des Universités de Berne, Genève et Zurich, 10 mai 2000
  6. ch-x : home : news
  7. Il s'incline face à la verte libérale Verena Diener.
  8. « La gifle pour Christoph Blocher », 24 heures
  9. L'instantané RSR
  10. L'UDC fixe les contours de son opposition
  11. L'opposition divise au sein de l'UDC
  12. Un nouveau parti bourgeois sur la scène politique sur swissinfo.ch. Consulté le 29 juin 2008
  13. Les dissidents bernois créent le Bürgerlich-Demokratische Partei sur swissinfo.ch. Consulté le 29 juin 2008
  14. a  et b The Independent, cité par L'Hebdo du 13 septembre 2007, p. 20 ; Le Temps ([1]) ; http://www.ainfos.ca/05/oct/ainfos00189.html
  15. Exemples : le site de campagne de la Jeunesse socialiste suisse ([2]) ; un article du quotidien Le Courrier ([3])
  16. Initiative n°432 "Contre l'immigration clandestine" (1996)
  17. Initiative populaire fédérale n°467 "pour une réglementation de l'immigration" (2000)
  18. Initiative n°532 "Pour des naturalisations démocratiques" (2008)
  19. Initiative populaire n°491 "contre les abus dans le droit d'asile" (2002)
  20. "Pour le renvoi des étrangers criminels (initiative sur le renvoi)" (2008, déposée mais non votée)
  21. Le Matin, Le Temps, site de l'UDC Valais
  22. L'asile dans le canton de Vaud au jour le jour. Présence et Solidarité de l'EERV : A cet article 261 bis
  23. SVP-Fraktion gegen Rassismus-Strafnorm
  24. La petite histoire de la Loi Muselière | Altermedia Suisse
  25. 061120AKA, Art. 261bis CPS: un article de loi raté
  26. Norme antiracisme: l'UDC lance le débat - Humanrights.ch
  27. http://www.udc.ch/file/Plattform_franz.pdf
  28. Brochure de votation officielle, pp 7 et suivantes (contenu du projet soumis au vote) et p. 32 pour la position de l'UDC Genève. Les affiches de ce parti, faisant référence aux « pacsés inféconds et aisés » (photo par ex. sur cette page: [4]), ont fait scandale et suscité une large réprobation.

Liens externes

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