- Jemappe
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Jemappes
Pour le département, voir Jemmapes (département).Jemappes Armoiries Drapeau Administration Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Hainaut Arrondissement Mons Commune Mons Géographie Coordonnées Superficie 6,72 km² Population
Densité10 120 hab. (31/12/2004)
1505,95 hab./km²Autres informations Gentilé Jemappien(ne) Code postal 7012 Zone téléphonique 065 Site officiel www.jemappes.be Jemappes est une section de la ville belge de Mons située en Région wallonne dans la province de Hainaut.
Sommaire
Étymologie
Ce village a trouvé son nom dans la situation spéciale qu’il occupe sur les rives de la Haine et de la Trouille. C’est en effet, au centre de son territoire, que les deux rivières se rencontrent. Dès le VIIe siècle, le village est mentionné sous des graphies diverses, mais ayant toutes une origine identique. On transcrit : Gamapium, Gamapia, Gemapna, Jemappes, etc., termes dans lesquels on retrouve les deux radicaux bien connus par ailleurs: l'élément indo-européen gam qui a été rapproché du latin gemelli (gémeaux, jumeaux ) et du grec gamein (marier ) et apia, apa qui signifient « eau » ou mieux « les eaux » et qui est un équivalent celtique (voire germanique ) du latin aqua (Cf. les celtes « en P »: gaulois pimp-, breton pemp, latin quinque « cinq »). L’union des deux radicaux peut donc marquer la double eau, les deux eaux.
Dialectalement cette forme est wallonne (avec Jemeppe), les équivalents picards et normands sont Gamaches, Gamaches-en-Vexin et Guémappe, néerlandais Gempe[1].
L'histoire a connu plusieurs orthographes avant de déterminer l'actuelle qui est Jemappes: Jemmape, Jemappe, Jemmappes, Jemmappe, Jemapes... Les Français l'écrivent toujours avec deux "m" ce qui fait qu'ils le prononcent "jémap".
Histoire
Jemappes formait jadis une seigneurie qui fut attribuée au Comte de Hainaut à titre d'abbé séculier et haut avoué du chapitre de Sainte-Waudru. Jemappes formait une mairie héréditaire qui appartint aux familles de la Motte de Jemappes, de Beaurieu, de Vertaing, de Griffon, de Masnuy, etc. La charte de franchises et libertés de Jemappes date du 16 avril 1328.
La bataille de Jemappes
Le 6 novembre 1792, la commune a été le théâtre la bataille de Jemappes, célèbre en France par la victoire de Dumouriez.
Article détaillé : Bataille de Jemappes.Au bord de la Haine, des soldats Français couverts de haillons, fanatisés par la ferveur de leurs convictions révolutionnaires courent à l’assaut des retranchements autrichiens hurlant à pleins poumons l’hymne des Marseillais. Les baïonnettes étincellent aux fusils brûlants ; les étendards en lambeaux claquent au vent frisquet du matin ; les tambours rageusement battent la charge ; les canons inlassablement crachent leurs boîtes à mitrailles, des colonnes de fumées âcres doucement flottent dans le ciel serein. Irrésistiblement, les Français culbutent les rangs ennemis, les déciment effroyablement, finalement les rejettent de l’autre côté de la colline dans un beau désordre précurseur d’une retraite aussi lamentable que pitoyable. Le duc autrichien de Saxe-Teshen, les généraux belges Clerfayt et Baulieu subissent, à Jemappes, une écrasante défaite ; les portes des provinces belgiques sont ouvertes à la révolution.
Dans la Belgique indépendante
En 1857, Jemappes fut le théâtre d'émeutes particulièrement violentes suite au vote de la « loi des couvents » par une chambre majoritairement catholique. Les opposants à la loi manifestaient alors violemment dans tout le pays (Bruxelles, Anvers, Gand, Liège), mais c'est à Jemappes que l'incident le plus grave eut lieu : les manifestants saccagèrent puis mirent le feu au couvent de frères de la doctrine chrétienne et les religieux durent s'enfuir pour échapper à la colère populaire.
Fin du XIXe siècle, les Jemappiens sont montés vers Mons avec des fourches pour protester contre le statut de l'ouvrier. Ils ont été reçus par la garde civique montoise à la hauteur du Pont-Canal, à proximité de l'actuel rond-point des Grands-Près. Fourches contre fusils, l'on comprend aisément qui a gagné...
Cette émeute fratricide a donné son origine à la haine ancestrale des Jemappiens envers les Montois, estompée de nos jours avec les jeunes générations. Elle a souvent été matérialisée par des inscriptions brancardées dans le village telles que "Nuts à Mons!" (surtout lorsqu'on a parlé de la fusion des communes) ou le célèbre "Vive d'Jumap', à-bas les Montois!" dont une chanson a été écrite et qui est encore chantée dans les milieux ou familles de Jemappiens purs et durs, encore une fois, rarement âgés de moins de 50 ans...
En 1977, l'entièreté de la commune de Jemappes a fusionné avec 18 autres communes pour former le "Grand Mons". Actuellement, Jemappes fait partie intégrante de la ville de Mons.
Curiosités
Un monument dressé sur la butte du Campiau, le "Coq de Jemappes", commémore la bataille. Il s'agit d'un obélisque en pierre bleue d'Ecaussines, surmonté de la statue métallique d'un coq de plus de 2 mètres créé par le sculpteur Jean Gaspar. Une inscription sur le socle mentionne "Jemappes 1792" l'ensemble d'une hauteur de plusieurs mètres a été conçu par L'architecte Eugène Bodson, de Saint-Ghislain et sa construction fût réalisée par l'entreprise F.A.C (Fernand Abel Carmon) à Fameries. Le monument fut inauguré une première fois le 24 septembre 1911, lors du congrès montois de l'association Les Amitiés françaises. Le coq, tourné vers l'Est, nargue les peuplades germaniques qui ont perdu la bataille et qui s'en empareront en août 1914 lors de la Première Guerre mondiale. Il sera reconstruit en 1922, sculpté par Charles Samuel il sera remis en état pour la seconde inauguration du 21 mai par les mêmes bâtisseurs. Après la Seconde Guerre Mondiale, une cité: "La Cité du Coq" a été construite à l'entour du site dont les dernières constructions remontent à 1977. N.B.: Le coq est un coq français car il a les deux pieds au sol. Le coq wallon a toujours une patte levée.
Un canon de la bataille De Jemappes se trouve au pied de l'édifice, vestige de l'affrontement entre l'Autriche et la France. Il fut découvert par Arsène Bruniau en 1934 à Wasmes et enterré à proximité, En 1955, il fut à nouveau exhumé et vendu à l'administration communale de jemappes[2] et placé sur la façade de l’hôtel de Ville, c'est sur l'initiative de la ville de Mons qu'il est désormais installé sur le site du coq.
Un des monuments aux morts est le Roi Albert 1er Casqué, situé le long de l'Avenue qui porte son nom. Parce qu'il est en bronze, il a été volé dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mai 2007. Probablement fondu pour rapporter quelques euros en cette période de crise metallurgique, il a fait le bonheur d'un ferrailleur mais l'indignation de toute la population. Le 11 novembre 2008, une reproduction identique en résine a été placée sur l'ancien socle.
La Cavalcade de Jemappes
Définition
Manifestation folklorique plus que centenaire, il s'agit d'un défilé actuellement composé de deux cortèges: l'un carnavalesque, la cavalcade, l'autre de gilles. La date a beaucoup changé à travers les siècles et ce n'est qu'en 1906 que la date a été fixée au week-end pascal. Elle a donc fêté son centenaire en 2006 lors d'une manifestation enrichie par des dizaines de groupes en tous genres, coordonnée par Yves Coumans, le réalisateur de la Zinneke Parade de Bruxelles. On l'appelle "cavalcade" car il y avait à l'origine énormément de chevaux, ce qui est à nouveau respecté depuis la centième.
Sociétés participantes
Les sociétés de gilles, qui contiennent en tout et pour tout plus de 500 gilles, sont, par ordre d'ancienneté: la société royale des gilles de Jemappes (appelés les "Cagniots"), la société royale des gilles commerçants (à l'origine, les commerçants de Jemappes exclusivement), les cadets gilles de Jemappes (à l'origine, les enfants des Commerçants), les Copains et les Bons-Vivants. A noter qu'une société de Paysans, fraîchement créée dans les années 2000 a été dissoute en 2007, que les Marins (comme à Binche) ont fait une apparition dans les années 90, que les Chipies (société de femmes en tenue légère lançant des bonbons dans la foule gardées par des commissaires de groupe en canotier) sont apparues pour la dernière fois en 2006 et qu'un groupe d'arlequins existe également.
Les festivités
Le lundi gras, jour du carnaval, les sociétés sortent: c'est la première soumonce. La deuxième et dernière a lieu le dimanche des Rameaux. Les Commerçants sortent une troisième fois, entre les deux soumonces officielles, les autres sociétés de gilles et de fantaisies ont des soumonces complémentaires également. Le Dimanche de Pâques, les sociétés sortent en travesti, le lundi de Pâques, c'est le jour du gille et de la cavalcade et le mardi, c'est le "raclot" ou la dernière sortie. Ce jour est choisi par les Cagniots pour brûler leurs bosses, les Cadets brûlent un gille figuré par un mannequin et les Commerçants finissent le carnaval vers 2h du matin en dansant les "pierrots"(sur le premier thème du "passage de basse", les gilles et le public sautillent sur place dans une ambiance excellente).
- Jemappes est le troisième carnaval de gilles après Binche, forcément, et La Louvière.
- Toutes les photos de la cavalcade (plus de mille) sont disponibles sur le site de Jemappes, espace galeries, ce qui constitue un travail énorme supporté par une seule personne, le webmaster.
- Sîte de la Société Royale des Gilles de Jemappes (toutes les photos de la cavalcade): http://home.euphonynet.be/srgj
- Après une période sombre, la cavalcade a connu une bienfaitrice renaissance grâce à son 100e anniversaire, facilitant l'impulsion de la Ville de Mons et d'une équipe dynamique.
- C'est le Comité Carnavalcade qui a repris l'organisation des manifestations.
- Sous l'impulsion de l'UCI, union des commerçants et indépendants de Jemappes, la confrérie des Capitaines et Dames de Place (nouveauté qui reprend en fait une vieille tradition), anime l'après-midi du samedi de Pâques en se déplaçant dans toute la ville en musique et tirant des coups de canon. Il s'agit d'ailleurs du nom de la boisson qu'ils offrent à goûter. Ils sont habillés en tricorne et jaquette ou en cantinières, fidèles aux costumes de la "Bataille de Jemmapes".
Anecdote
Dans les Lettres de mon Moulin, Alphonse Daudet, évoquant le moulin de Valmy, le nomme par erreur moulin de Jemmapes. Est ce vraiment une erreur? A Paris, les Quais de Jemmapes et Quai de Valmy se font face de part et d'autre du canal Saint Martin.
Quelques scènes du film "Le clan des Siciliens" d'Henri Verneuil ont été tournées dans et devant l'immeuble du 64 quai de Jemmappes.
Jumelage
Jemappes est jumelée avec la commune française de Briare, au bord de la Loire (région Centre). Point commun: les deux communes possèdent un "Pont-Canal".
Personnalités jemappiennes
- Georges-Émile Lebacq, peintre
- Salvatore Adamo, chanteur
- Jean-Marie Buchet, cinéaste né en 1938
- Raoul Delgrange, premier président de la fédération nationale des patros, le patro jemappien étant aussi le premier patro belge.
- José Fontaine, journaliste et militant autonomiste wallon né en 1946
- René Sterne, auteur de bande dessinée né en 1952
- François Pirette (de son vrai nom Thierry Van Cauberg), humoriste né en 1963 (voir aussi Flénu).
Galerie
Notes et références
Lien externe
- société royale des gilles de Jemappes, historique, photos, histoire de Jemappes, sa cavalcade
- Jemappes et son histoire, le site des Jemappiens et des Jemappiennes, par Bernard Simon
- Carte des anciens départements français du Nord et de l'Est
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