Jeans bleus

Jeans bleus

Blue-jeans

Page d'aide sur l'homonymie Pour l'article concernant la toile de coton qui sert à fabriquer les blue-jeans, voir denim.

Le Blue-jeans (aussi appelé jeans) est un pantalon à coutures coupé dans une toile appelée denim. Le bleu provenait d'une teinture dite blu di genova (italien : bleu de Gênes) d'où le nom « blue jeans » par déformation du mot à la prononciation. Traditionnellement, il comporte cinq poches, une braguette à boutons timbrés, des surpiqûres orange assorties au cuivre des rivets et une étiquette de faux cuir cousue à la taille.

Initialement vêtement des travailleurs manuels américains à la fin du XIXe siècle, devenu ensuite vêtement emblématique des États-Unis, le port quotidien du jean est aujourd'hui répandu sur tous les continents et dans toutes les catégories sociales.

Passant du statut d'uniforme de la révolte dans les années 1960 à celui de tenue socialement admise de nos jours, il connaît une évolution rapide et significative. En Europe, ce vêtement a toujours été plus cher que dans son pays d'origine (prix trois à quatre fois plus élevé, différence ne s'expliquant pas au départ par des matériaux ou une main d'œuvre plus coûteux, mais par les taxes douanières auxquelles le produit était soumis)[1].

Si l'on excepte l'attrait de son image légitimement associée à l'Amérique et à sa façon de vivre (l'American way of life), le confort et la robustesse sont probablement les atouts majeurs qui permettent au pantalon en jean de résister aux modes et bien souvent de s'y adapter.

Un blue-jeans

Sommaire

Chronologie du Blue-jeans

1853 : En pleine ruée vers l'or, un jeune homme, Oscar Levi Strauss arrive en Californie avec de la toile de tente et des bâches de chariot. Les conquérants de l'Ouest ont besoin de pantalons solides. Levi Strauss a l'idée d'en confectionner un dans la toile de ses tentes. Le jeans est né. Le premier patron connu présente une salopette coupée avec des boutons pour ajuster des bretelles.

C'est une légende urbaine pour enjoliver l'histoire de la compagnie. Levi Strauss est venu dans l'Ouest pour profiter du phénomène qu'était la ruée vers l'or. Il était déjà un spécialiste des tissus.

1853-60 : Levi Strauss continue de fabriquer ses jeans, mais avec du denim, un coton fabriqué à Nîmes (d'où le nom denim = de Nîmes) dans le sud de la France par la famille André, imprégné de bains d'indigo (ce qui rendrait les jeans plus confortables).

1873 : Apparition de surpiqûres sur les poches arrière en arc (figurant un aigle des montagnes rocheuses symbolisant la liberté), avec du fil orange. La même année apparaissent les poches à rivets.

1874 : Les jeans Levi Strauss commencent à être victimes de leur succès. La contrefaçon apparaît. Levi Strauss et Jacob Davis obtiennent le brevet pour les rivets sur les pantalons d'homme afin de fixer les coins des poches et de les empêcher de se déchirer.[2]

1886 : Le patch en faux cuir apparaît.

1889 : The Lee Company voit le jour, au Kansas.

1890 : Le 501 fait son apparition sur le marché.

1920 : À partir de 1920, nombres de fermiers américains commencent à adopter le jeans comme tenue de travail.

1922 : Les passants pour la ceinture remplacent les boutons pour les bretelles à la taille.

1926 : Lee lance le jeans à fermeture glissière.

1929 : L'Amérique subit de plein fouet la grande crise. Le jeans devient l'"uniforme" adopté par les paysans et les travailleurs comme le symbole du combat et du courage.

1933 : Le rivet de l'entrejambe est supprimé. Roosevelt lance le New Deal, pour redynamiser la machine économique américaine . Des dizaines de milliers de salopettes en denim sont distribuées aux déshérités.

1935 : Le jeans devient le produit mode d'une population estudiantine et artistique. Les rivets des poches arrière sont supprimés. Levi's lancent ses premières publicités.

1938 : Le jeans débarque en Europe avec les GI's. La firme Levi Strauss a signé un accord avec le ministère de la Défense et fabrique l'uniforme de permissions des Marines de l'U.S. Navy qui consiste en un Levi's 501 d'une teinte plus foncée.

1948 : Introduction du premier jeans pour femme : la fermeture éclair est sur le côté et non sur le devant. Il a une fermeture éclair latérale, car la fermeture frontale n’est pas encore acceptée pour les femmes à l’époque. La taille est haute et ajustée, les hanches rondes, et les jambes légèrement rétrécies et fuselées.

1950 : Le jeans symbolise la révolte de la jeune génération. On l'associe au blouson noir et à la Harley, c'est le phénomène teenagers et il sera même interdit dans les écoles aux États-Unis. Il est porté par James Dean et Marlon Brando.

1960 : Jusqu'en dans les années 1960, le modèle des jeans n'évolue pas. C'est le mouvement hippies qui lancera les premières évolutions : variation de couleurs, de forme, de coupe, broderie, ornementations, rapiècement, effrangée, etc.

1969 : Un demi-million de personnes, ceux de la love génération se retrouvent au festival de Woodstock, sans doute le plus grand rassemblement au monde de porteurs de jeans.

1970 : Code vestimentaire et symbole de la génération hippie, le jeans patte d'éléphant. Pendant les années 60-70, les années hippies, le jean se transforme de plus en plus. On le customise, on le peint, on le brode, on coud des coquillages et bien d’autres choses dessus. On y met des strass, des bijoux, des fleurs, des motifs « peace and love ». Le bas de la jambe s’allonge : c’est la naissance des « pattes d’eph », de pattes d’éléphant, qui reviendront plusieurs fois à la mode plus tard. Chacun a son propre jean customisé.

1972 : Les jeans C17 sont créés par André Desseilles, à Castelnaudary, dans l'Aude. C17 mettra 15 ans pour devenir le deuxième distributeur de jeans en Europe, derrière Levi's, puisque la marque diffusera jusqu'à 3 millions d'articles par an. A cette époque, le groupe C17 dans son ensemble atteindra 700 millions de francs de chiffre d'affaires.

1973 : La France entre dans la crise, avec le choc pétrolier. Le jeans s'impose comme un bien de très grande consommation. Le marché se développe de façon exponentielle jusqu'au début des années 1980. À New York, le musée d'art contemporain expose pendant deux mois une sélection de jeans décorés et attire 10 000 visiteurs.

1978 : Apparition du stone-washed, un traitement qui consiste à bombarder le tissu de petites pierres ponces.

1981 : Le marché français plafonne, avec 40 millions de pièces vendues par an, denim , toile et velours confondus.

1984/85 : Le jeans recule, au profit des slacks, les pantalons de toile plus légers et plus habillés. L'effondrement du jeans est un tel phénomène que les médias s'en emparent.

1986 : Le jeans revient peu à peu sur le devant de la scène. Il s'impose comme un produit de mode à part entière.

1990 : Apparition du surteint qui renouvelle le jeans et lui donne un coup de jeune.

1994 : L'énorme vague du Lycra submerge le jeans. Le cinq poches élastis connaît un très gros succès, surtout auprès des femmes. Ce sont elles, d'ailleurs qui dynamisent le marché.

1996 : Pour la première fois en France, les femmes achètent sensiblement autant de jeans que les hommes.

1997 : Le grand retour du jeans brut qui devient le nouveau produit de mode par excellence.

2000 : Avec un chiffre d'affaires de plus de 100MF (15 M€) Rica Lewis devient numéro un du jeans sur le marché de la grande distribution.

2002 : Chiffre d'affaires de 28 M€. Rica Lewis conforte sa place de leader sur le marché (10% de parts de marché - source SECODIP).

2006 : Une entreprise de confection italienne sous le label arabe Al-Quds (Jérusalem en arabe) a lancé un modèle de jeans conforme spécifiquement pour les hommes pieux musulmans. Ayant comme caractéristique d’une coupe large pour leur permettre de se prosterner lors de la prière[3], [4]. Dans les sociétés occidentales, la mode du jean slim apparue alors dans les années 1970-1980 avec le punk est de retour et concerne autant les femmes que les hommes. Le jean slim, également appelé skinny, est moulée sur toute sa longueur ; il fait alors office de « seconde peau » (skin en anglais, signifie « peau »).

2008 : Le jean n'est plus seulement un vêtement utilitaire, mais un signe identitaire d'appartenance à une tribu, une communauté. Par la forme (le slim, le boot cut, le relax, le regular, etc.) ou par la marque (Levi's, Diesel, Notify, Acquaverde, Pepe jeans, etc.), chacun affirme sa singularité et son originalité, en même temps son ralliement à un stéréotype social au travers du port du jean.

Le chemin parcouru entre la toile taillée en forme de pantalon portée par le pionnier et les créations des plus grands stylistes portées par les hommes et femmes les plus riches et renommés de la planète est énorme. Cependant, le jean n’a pas changé de clients, il a juste élargi sa clientèle : aujourd’hui encore, les plus démunis portent des jeans, seulement, ce ne sont pas les mêmes. Quelle clientèle pour quels jeans actuellement ? Sachant que l’on peut trouver des jeans à 10 € comme à 250 € pour des sur-mesures chez Bodymetrics ou encore à plus de 900 € pour des jeans de marque tels que Dior ; on imagine qu’il y a une clientèle adaptée à chaque tranche de prix de jean.

Types de jeans

En ce qui concerne les tons :

  • Black, le fil indigo est remplacé par un fil noir ;
  • Bleached, blanchi avec des agents de blanchiment ;
  • Brut, à l'état naturel (blanc écru) ;
  • Stone washed, délavage avec des pierres ponces, mise au point dans les années 1980 ;
  • Stone bleached, délavage avec des pierres ponces et enzymes de blanchiment ;
  • Surteint, originellement jean bleu teint en noir, se pratique désormais avec pratiquement toutes les couleurs en surteinte ;
  • Used, jean vieilli par sablage.
  • Bio, jean en coton biologique.
  • Ethique, jean fabriqué selon les normes du commerce équitable.

Le Maître de la toile de Genova

  • Un artiste du XVIIe siècle non encore identifié, a reçu ce nom de convention, car dans une œuvre de ce peintre : Une mère cousant avec deux enfants, Milan, Fondazione della Cassa di Risparmio delle Province Lombarde, cette femme est vêtue d'une jupe d'un tissu épais: la toile de Gênes, grossièrement tissée. Son nom italien est Maestro della tella de Genova. Source Gerlinde Gruber «Maestro della tella de Genova», Dipinto lombardi del Seicento. Collection Koelliker ed. Francesco Frangi et Alessandro Marandotti, Turin, 2004, p. 156-161.

Sources

  1. L'Eternel Masculin, par Bernard Roetzel, éd. Könneman, 1999
  2. Les inventions qui ont changé le monde, Édition Sélection du reader's digest, 1982. ISBN : 2-7098-0101-9
  3. Une entreprise italienne lance : des jeans pour musulmans
  4. Site officiel de Al Quds

Voir aussi

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Liens externes

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