- Jean de Brébeuf
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Saint Jean de Brébeuf Premier martyr du Canada Naissance 25 mars 1593
Condé-sur-VireDécès 16 mars 1649 (à 56 ans)
près de la baie Géorgienne, CanadaVénéré à Canada Béatification 1925 Canonisation 29 juin 1930
par Pie XIVénéré par l'Église catholique, Communion anglicane Fête 19 Octobre Saint patron Saint patron du Canada Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint modifier Saint Jean de Brébeuf, né à Condé-sur-Vire (France) le 25 mars 1593 et mort martyrisé par les Iroquois près de la baie Géorgienne le 16 mars 1649, est un prêtre jésuite français, missionnaire en Nouvelle-France (aujourd'hui Canada).
Sommaire
Enfance
Le lieu de naissance de Jean de Brébeuf est controversé. Ce serait à Bayeux, ou à à La Boissée (Condé-sur-Vire) où se trouvait le manoir seigneurial de ses parents, Gilles II de Brébeuf et Marie Le Dragon.
M. Béziers, d’abord curé de l’une des paroisses de Bayeux (où il est né), ensuite chanoine de la collégiale du Saint-Sépulcre de Caen, écrit en 1773 : « le P. Jean de Brébeuf, jésuite missionnaire, naquit à Bayeux au faubourg Saint-Jean vers les dernières années du XVIe siècle, d’une ancienne famille noble ».
En 1848, F. Boisard, biographe du Calvados, dit de M. Béziers : « il savait puiser à plus d’une source », ce que reprend l’abbé Faucon en 1869 dans La semaine religieuse de Bayeux, en ajoutant que M. Béziers écrivait : « son histoire à une époque plus rapprochée de l’événement » pour lui donner plus de poids. L’abbé Faucon poursuit en disant que la naissance de Jean de Brébeuf eut lieu « paroisse de Saint-Exupère » qui faisait partie du faubourg Saint-Jean, que selon une tradition orale venant corroborer ce qui précède, « la mère de cet enfant était venue passer quelque temps à Bayeux, au sein de sa famille, accoucha dans cette ville pendant le séjour qu’elle y fit », et que « notre futur martyr serait né à quelques pas de l’église dans un vieux manoir féodal ». Les anciens registres de Saint-Exupère attestent la présence de Brébeuf, mais les lacunes empêchent d’en savoir plus.
Quant au jour de naissance, sont avancés le 24 mars 1593 (Lebreton), 14 mars 1593 (Faucon) et même 1592 (Boisard).
Les Archives générales de la Compagnie de Jésus, à Rome, portent la mention : Joannes de Brebeuf, natus in oppide Condaei, 25 martii an. 1593. Natus signifie né, mais pourrait simplement vouloir dire aussi originaire ; c’est une confusion que l’on rencontre souvent dans les régistres paroissiaux, du moins en français. Ceux-ci ne commençant qu’en 1596 à Condé-sur-Vire, toute recherche s’avère impossible. Avec ceux des nombreuses paroisses de Bayeux, consultables mais incomplets, le doute existe.
Un contrat passé devant notaires le 21 juin 1679, mis au jour 415 ans après la naissance de Jean de Brébeuf, donne un éclairage que l'on peut considérer comme déterminant. Cet acte indique qu'une chapelle a été construite par Joachim de Brébeuf, écuyer sieur de Balençon (un neveu du martyr) et qu'il verse en sa faveur une rente hypothèque à perpétuité. La chapelle y est située à Condé-sur-Vire dans le village de La Boissaye. Il est précisé qu'elle a été bâtie «au lieu de naissance du très heureux serviteur de Dieu, le digne père Jean de Brébeuf, oncle paternel du sieur donateur ». (Fonds Bosquet - arch. privées)
Missionnaire en Nouvelle-France
Jean de Brébeuf est entré chez les Jésuites en 1617. Ses ennuis de santé à l’âge de vingt-huit ans l’ont empêché d’acquérir une connaissance théologique étendue. Il est arrivé le 19 juin 1625 en Nouvelle-France où il est resté malgré la menace du capitaine de vaisseau huguenot de le ramener en France.
Surmontant l’aversion qu'ont les colons pour les jésuites, Brébeuf choisit un emplacement pour une résidence sur la rivière Saint-Charles, à l’endroit même d'un ancien campement de Jacques Cartier. Il adopte le mode de vie amérindien, s'installant dans un tipi où il passe l’hiver. Au printemps, il s’embarque avec les Amérindiens pour un voyage en canoë sur le Lac Huron.
Le 19 juillet 1629, il retourne en France après la reddition de la colonie aux Anglais par Champlain. Quatre ans plus tard, il repart le 23 mars 1633 pour le Canada à sa restitution à la France. Dès son arrivée, il tente de retourner au Lac Huron mais les Amérindiens refusent de l’emmener. L’année suivante, il réussit à atteindre son ancienne mission. En 1640, il tente sans succès d’évangéliser les Neutres, une tribu au nord du Lac Érié. En 1642, il est envoyé au Québec où il a la charge des Amérindiens de la réserve de Sillery. Au plus fort du conflit entre Hurons et Iroquois, après deux tentatives infructueuses, il parvient à pénétrer en territoire huron. Bien que les Iroquois aient fait la paix avec les Français, leur guerre avec les Hurons se poursuivait.
Le 16 mars 1649, il est capturé au cours d’une attaque. Il préfère demeurer avec ses fidèles au lieu de prendre la fuite. Il est traîné au village de Saint-Ignace où il est accueilli par une pluie de pierres, bâtonné et lié au poteau de torture. On lui a versé de l’eau bouillante sur la tête dans une parodie de baptême, un collier de cognées de tomahawks chauffées à blanc passé autour du cou et un fer rouge enfoncé dans la gorge sans qu’il pousse un seul gémissement. Le feu a été allumé sous lui et son corps lacéré de coups de couteaux. À sa mort, son cœur a été arraché et mangé.
Il a été canonisé le 29 juin 1930 par le Pape Pie XI.
M. Béziers écrit : « ce pieux religieux rendit son âme à Dieu au milieu de ses souffrances le 16 mars 1649 ». « Il était oncle de Georges de Brébeuf si connu par sa traduction de la Pharsale de Lucain ».
Souvenir
À Québec, le Lieu historique national Cartier-Brébeuf commémore les actions de Jean de Brébeuf et des Jésuites en Amérique du Nord, ainsi que celles de Jacques Cartier.
Lien connexe
- Noël huron
Sources bibliographiques
- Histoire sommaire de la ville de Bayeux, M. Béziers, Académie Royale des belles Lettres de Caen, MDCCLXXIII, p. 199.
- Notices biographiques, littéraires et critiques sur les hommes du Calvados, F. Boisard, 1848, p. 24, 42.
- Biographie normande, Th. Lebreton, Rouen, 1857, p. 219.
- La Semaine religieuse de Bayeux, abbé Faucon, 1869, p. 468.
- Notice sur les trois Brébeuf, Charles Marie, Société des Antiquaires de Normandie, 1875, p. 124.
- L'Apôtre au cœur mangé, J. Robinne, 1949, p. 3.
- Jean de Brébeuf, René Latourelle, Ed. Bellarmin, 1993.
Lien externe
- Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
- Jean de Brébeuf sur Gallica Relation de ce qui s'est passé dans le pays des Hurons en l'année 1636, envoyée à Québec au R. P. Paul le Jeune et signé : Jean de Brébeuf .
- Jean de Brébeuf sur GallicaHistoire du Canada, de son église et de ses missions, depuis la découverte de l'Amérique jusqu'à nos jours : écrite sur des documents inédits compulsés dans les archives de l'archevêché et de la ville du Québec, par M. l'abbé Brasseur de Bourbourg, 1852.
- Jean de Brébeuf sur Gallica Histoire populaire du Canada, d'après les documents français et américains, par Jacques de Baudoncourt, 1888.
- Jean de Brébeuf sur Gallica Les voyages de la Nouvelle-France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain,.. avec ... un catéchisme ou instruction. et suivi de l'Oraison dominicale traduite en langage des Montagnars du Canada. T. 1 / [par le P. J. Ledesma] ; traduicte du françois au langage des peuples sauvages de quelque contrée par le P. J. de Brébeuf
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