- Jean Worms (résistant)
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Sommaire
Jean Worms (1909-1945) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. Il fut le chef du réseau JUGGLER, sous-réseau du réseau Prosper-PHYSICIAN, qui opéra dans la région de Châlons-sur-Marne au premier semestre 1943. Lors de l’effondrement du réseau Prosper, il fut arrêté par les Allemands. Interrogé, torturé, déporté, il fut finalement exécuté.
Identités
- État civil : Jean Alexandre Worms
- Comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Robin ».
- Nom de code opérationnel SOE : JUGGLER (en français JONGLEUR)
- Identité de couverture : Jean Warrens.
- Enregistrement SOE : J. de Vérieux
Parcours militaire : SOE, section F, General List ; grade : Lieutenant ; matricule : n° 260903
Pour accéder à une photographie de Jean Worms, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.
Famille
- Ses parents : Pierre et Marcelle Worms, Paris, France.
- Sa femme : Simone Worms, Kensington, Londres.
- Son frère : Roger Worms, connu comme écrivain sous le nom de Roger Stéphane.
- Son fils : Jean-Pierre Worms, député français.
Éléments biographiques
1909. Naissance le 1er février, en France.
1940. En septembre, à une époque où la Résistance en est encore à ses balbutiements, il participe à différents réseaux de renseignements à Paris.
1942.
- Il rencontre Virginia Hall. Arrivé à Cannes chez André Gillois, il lui annonce : « Mon père vient de ma flanquer à la porte parce que je faisais de la résistance. Je n'ai plus un franc. J'ai une femme et deux enfants. » Pour le dépanner, André Gillois fait appel à Francis Basin, et c'est ainsi, par nécessité, que Jean Worms adhère au service britannique[1]. Il rencontre aussi Peter Churchill.
- Octobre. Il se rend en Angleterre par felouque via Gibraltar.
- Il suit la formation d'agent SOE.
1943.
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- Mission en France. Sous le nom de guerre de « Robin », il vient établir un réseau nommé JUGGLER, exclusivement composé de Juifs, qui animera des groupes de sabotage dans la région de Châlons-sur-Marne.
- 22 janvier. Il est parachuté « blind »[2] vers Vitry-aux-Loges, à l'est d'Orléans, en même temps qu'Henri Déricourt « Gilbert », qui vient pour une autre mission. Lorsqu'ils se quittent près de la gare d'où ils vont séparément prendre le train pour Paris, Henri Déricourt lui dit[3] : « Si tu as besoin de me retrouver, tu pourras toujours me laisser un message Chez Tutulle, un bistrot, 8, rue Troyon, à Paris[4]. »
- Il complète la direction du réseau par • Jacques Weil, un ami à lui de longue date qui devient son adjoint, • Sonia Olschanesky « Tania », la fiancée de Jacques Weil, comme courrier • Gaston Cohen « Justin » comme opérateur radio.
- 27 juin. De nombreuses arrestations sont en cours : c’est l’effondrement du réseau Prosper-PHYSICIAN. Jean Worms propose à Londres de prendre la tête des restes du réseau. La demande est rejetée.
- 30 juin. Il participe à une réunion avec Gustave Biéler, Michael Trotobas, Marcel Fox, les Guerne et la comtesse de La Rochefoucauld pour discuter de mesures de sécurité à prendre après les arrestations. Aucune décision n’est prise.
- 1er juillet. Il est arrêté au restaurant Chez Tutulle, alors qu’il déjeune avec Armel Guerne. Jacques Weil, qui avait rendez-vous avec lui à 15 h pour discuter du projet de sabotage au jour J de la centrale téléphonique de Revigny (très utilisée par les Allemands pour leurs communications militaires), les voit partir menottés.
- Jacques Weil reparti en Suisse, c'est Sonia Olschanesky qui reprend la direction du réseau.
1945
- Mars. Ayant été déporté au camp de concentration de Flossenbürg, il est exécuté le 29.
Reconnaissance
Distinctions
- Grande-Bretagne : Military Cross.
- France : Croix de guerre avec Palme ; Médaille de la Résistance.
Monuments
- En tant que l’un des 104 agents de la section F du SOE morts pour la France, Jean Worms est honoré au mémorial de Valençay, Indre, France.
- Brookwood Memorial, Surrey, panneau 21, colonne 1.
- Musée du camp de Flossenbürg : une plaque, inaugurée le 22 juillet 2007, rend hommage à Jean Worms parmi quinze agents du SOE exécutés.
Annexes
Sources et liens externes
- Fiche Jean Worms, avec phoographie voir le site Special Forces Roll of Honour.
- Le Mémorial de la section F, Gerry Holdsworth Special Forces Charitable Trust, 1992
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
- John Vader, Nous n’avons pas joué. L’effondrement du réseau Prosper-PHYSICIAN 1943, Le Capucin, 2002. (ISBN 2-913493-41-6)
- Charles Wighton, Le Saboteur, traduit en français et publié chez Fayard (1959). Ce récit, qui présente la biographie de Jacques Weil sous forme romancée, est le plus souvent considéré comme peu fiable sur de nombreux points.
- Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple Jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992. (ISBN 2-221-06836-X)
- André Gillois, Histoire secrète des Français à Londres de 1940 à 1944, Hachette, 1973.
Notes
- Source : André Gillois, ch. 4.
- C'est-à-dire sans comité de réception au sol.
- Source : Jean Lartéguy et Bob Maloubier
- C'est dans ce bistrot situé à deux pas de l’Étoile que Jean Worms sera arrêté cinq mois après.
Catégories :- Naissance en 1909
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