- Jean-Baptiste Marchand
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Jean-Baptiste Marchand Naissance 22 novembre 1863
ThoisseyDécès 13 janvier 1934 (à 70 ans)
ParisOrigine France Années de service 7 septembre 1883 - 4 avril 1919 Conflits Première Guerre mondiale Commandement 2e brigade coloniale
10e Division d'Infanterie ColonialeFaits d'armes Chef de la Mission Marchand
Révolte des Boxers
2e bataille de Champagne
Bataille de la Somme
bataille du Chemin des Dames
2e Bataille de la MarneDistinctions Chevalier : 12 septembre 1889
Officier : 13 juillet 1895
Commandeur : 29 mars 1899modifier Jean-Baptiste Marchand (1863-1934) est un militaire et un explorateur français.
Sommaire
Biographie
Jean-Baptiste Marchand est né le 22 novembre 1863 à Thoissey, dans le département de l’Ain de Georges Marchand (menuisier né en 1834) et de Marie Duplessy (née en 1843).
Son père étant trop modeste pour lui offrir de longues études, il entre dès l'âge de 13 ans aux écritures chez un notaire. Engagé volontaire à 19 ans le 17 septembre 1883, à Toulon, comme simple soldat au 4e Régiment d’Infanterie de Marine. Il rejoint l’École militaire d’infanterie de Saint-Maixent le 23 avril 1886. Il en sort sous-lieutenant le 18 décembre 1887 à seulement 24 ans et, après six mois au 1er Régiment d’Infanterie de Marine et devient officier de tirailleurs sénégalais. Il devait effectuer dès lors l’essentiel de sa carrière outre-mer, principalement en Afrique (Sénégal, Soudan français, Haut-Oubangui, etc.)
Lieutenant en janvier 1890, il participe aux opérations de la conquête du Soudan français sous les ordres du colonel Louis Archinard (prise de Segou et de Konakri) contre le sultan Ahmadou. Il est promu capitaine en décembre 1892 à 29 ans.
Le 22 juin 1896, il reçoit le commandement d’une mission d’exploration baptisée "Mission Congo-Nil". Dans le contexte de la rivalité coloniale franco-britannique en Afrique, le rôle de cette "mission Marchand" est primordial. Il s’agit, en se portant les premiers sur le Nil depuis les territoires d’Afrique occidentale sous contrôle français, de contester l’hégémonie britannique sur le grand fleuve et d’implanter au sud de l’Égypte un nouveau protectorat français. Pour cette expédition aussi hasardeuse des points de vue sanitaire que militaire, logistique ou politique, Jean-Baptiste Marchand ne néglige aucun détail. Faisant preuve de grande autorité et de la plus grande minutie dans la préparation, il s’entoure d’officiers expérimentés, dont un certain lieutenant (puis capitaine) Charles Mangin, le futur Général Mangin de la Grande Guerre.
Le 10 juillet 1898 la colonne arrive à Fachoda et renforce aussitôt les défenses de la place. Les choses se compliquent avec l’arrivée le 19 septembre 1898 des forces de Lord Kitchener. Celui-ci vient de remporter la victoire d’Omdurman et ne compte pas se voir contester le contrôle du Nil, de son delta jusqu’à ses sources. Après quelques négociations les Britanniques établissent un blocus autour de la place de Fachoda et la crise, de locale, devient très vite internationale. Les relations entre la France et le Royaume-Uni se tendent à un point qui fait craindre, l’espace d’un instant, qu’une guerre soit possible. Jean-Baptiste Marchand (nommé chef de bataillon entre-temps, le 1er octobre 1898) a toutes les peines du monde à communiquer avec Paris. En janvier 1899, un accord est finalement trouvé entre les deux puissances coloniales. La Mission Congo-Nil évacue Fachoda sur ordre. Elle a rempli sa mission mais ne pouvait tenir tête indéfiniment à une armée britannique beaucoup plus puissante. Pour éviter l'humiliation nationale, le gouvernement prétexte un mauvais état sanitaire de la troupe de Marchand, aussi ce dernier est ulcéré[1],[2].
Le 6 juillet 1899, le commandant Marchand est affecté au 4e Régiment d’Infanterie de Marine. Il est désormais nanti d’une popularité nationale, qui semblait bien le promettre au plus bel avenir militaire. Le 5 janvier 1900, il devient lieutenant-colonel, après seulement quinze mois passés au grade inférieur. En septembre suivant, il partait pour la Chine avec le corps expéditionnaire français chargé, au sein d’une force internationale, de s’opposer à la révolte des Boxers. Il y sert jusqu’en avril 1902. De retour en France, il est nommé colonel le 1er octobre 1902 et prend la tête du 8e Régiment d’Infanterie Coloniale. Le 17 mai 1904, il donne sa démission de l’armée française suite notamment à l'affaire des fiches. Il est alors chef de corps du 4e R.I.C.
Départ de l’armée
Sa carrière civile a nettement moins d’éclat que sa carrière coloniale. Il entre en journalisme et s’essaye à la politique, mais sans grand succès. C’est pendant cet intermède qu’il épouse Raymonde de Serre de Saint-Roman et s’installe à Saint-Roman-de-Codières dans le Gard, où il est élu en 1913 conseiller général du canton de Sumène. Il le reste jusqu’en 1925.
Première Guerre mondiale
Il reprend l’uniforme avec le déclenchement de la Grande Guerre. En août 1914, comme colonel de réserve il est nommé adjoint au général gouverneur de Belfort. Le 8 septembre 1914 il prend le commandement de la 2e brigade coloniale. Il est blessé une première fois le 1er octobre 1914 par un éclat d’obus qui lui fracasse le tibia. Il revient au front un mois plus tard, incomplètement guéri. Le 20 février 1915 il est promu général de brigade, puis devient commandant par intérim de la 10e Division d’Infanterie Coloniale le 14 mai 1915. Malgré quelques parenthèses, il conserve ce poste jusqu’à la fin de la guerre. Le 25 septembre 1915, alors que ses troupes participent à la deuxième bataille de Champagne, il est très grièvement blessé au ventre par une balle de mitrailleuse. Mais il se rétablit et après une période de convalescence il retrouve sa division.
Il est une nouvelle fois blessé le 17 octobre 1916 dans la Somme par un éclat d’obus, mais refuse de se faire évacuer et conserve son commandement. Le 4 avril 1917, il est nommé général de division du cadre des officiers de réserve. On le trouve ensuite avec sa division sur le chemin des Dames, devant Verdun (secteur de Douaumont), sur le saillant de Saint-Mihiel (hiver et printemps 1918) puis devant Château-Thierry fin mai, où il interdit aux Allemands le passage de la Marne. Il combat sur cette position jusqu’au 27 juin 1918, puis il y revient après guerre le 21 juin 1925 pour participer à l’inauguration du nouveau pont sur la Marne (il avait lui-même donné l’ordre de détruire le précédent).
Jean-Baptiste Marchand quitte l’armée définitivement le 4 avril 1919. Il meurt à Paris le 13 janvier 1934 et est inhumé à Thoissey le 13 avril 1935[3].
Honneurs
Il eut dès 1901 sa rue (la rue du Commandant-Marchand) à Paris (16e arrondissement).
En 1921, il fut élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur[4].
Un monument au commandant Marchand a été érigé dans le bois de Vincennes, près de la porte Dorée (12e arrondissement de Paris), face au Palais de la Porte Dorée (sis 293, avenue Daumesnil) :
Notes et références
- ISBN 9782262032678) Pierre Pellissier, Fachoda et la mission Marchand : 1896-1899, éd. Perrin, 2011 (
- Le gouvernement en remerciement le nommera chef de bataillon et commandeur de la Légion d'Honneur
- Photos des archives numérisées de l’Ain des funérailles de Jean-Baptiste Marchand
- Michel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Archives et Culture, 2009, 701 p. (ISBN 9782350771359), page 278 : « J. O. du 3 mars 1921. ».
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