Jardin noir

Jardin noir

Haut-Karabagh

Լեռնային Ղարաբաղի Հանրապետություն (hy)
Dağlıq Qarabağ Respublikası (az)
République du Haut-Karabagh
Drapeau de la république auto-proclamée du Haut-Karabagh, adopté le 2 juin 1992 Coat of Arms of Nagorno Karabakh.gif
Drapeau Armoiries
Az-qa-location-fr.svg
Administration
Statut politique de facto indépendant
Capitale Stepanakert
Gouvernement
- Président
 - Premier ministre
République
Bako Sahakian
Arayik Harutyunyan
Géographie
Superficie 4 400 km²
Démographie
Population  (2005) ~ 145 000 hab.
Densité ~ 33 hab./km²
Langue(s) Arménien
Économie
Monnaie Dram
Autres
Fuseau horaire UTC +4

Le Haut-Karabagh (ou Haut-Karabakh, transcrit du russe), ou Artsakh par les Arméniens, est une région de Transcaucasie enclavée en Azerbaïdjan.

Le Haut-Karabagh est peuplé majoritairement d'Arméniens et a déclaré son indépendance de l'Azerbaïdjan. La communauté internationale ne reconnaît pas l'indépendance du Haut-Karabagh et considère qu'il fait partie de l'Azerbaïdjan. Sa superficie est d'environ 5 000 km² et sa capitale est Stepanakert.

Le Haut-Karabagh, donné à l'Azerbaïdjan par Staline, était autonome pendant la période soviétique mais rattaché à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. Depuis la fin de l'URSS, il lutte pour son indépendance ou son rattachement à l'Arménie. Il a un gouvernement et revendique le titre de « République du Karabagh ». Les hostilités entre les Arméniens et l'armée azerbaïdjanaise ont cessé depuis une trêve négociée par la Russie le 12 mai 1994.

Sommaire

Dénomination

Le mot Karabagh, d'origines turque et persane, signifie littéralement « jardin noir » (kara = noir en turc et bagh = jardin en persan). Le nom apparaît pour la première fois aux XIIIe et XIVe siècles en Géorgie et en Perse[1]. Une autre théorie donne au nom une origine turco-arménienne signifiant « Grand Baghk », en référence au royaume de Ktish-Baghk, une des composantes de l'Artsakh[2].

Sous le régime soviétique, la république autonome a été appelée Nagorny Karabagh (Нагорный Карабах), nagorny signifiant haut ou montagneux. Ni l'Arménie, ni l'Azerbaïdjan n'utilisent plus cette dénomination aujourd'hui.

Actuellement, en langue locale, le nom de la république est souvent une traduction de « Montagneux (ou haut) Karabagh » ou « Jardin noir montagneux » :

  • en arménien : Լեռնային Ղարաբաղ (Lernaïn Gharabagh)
  • en russe : Нагорный Карабах (Nagorny Karabah)
  • en azéri : Dağlıq (montagneux) ou Yuxarı (haut) Qarabağ

Les Arméniens désignent également la région sous le nom d'Artsakh (Արցախ) en référence à la dixième province du Royaume d'Arménie et à l'une des provinces du royaume d'Aghbanie. Les inscriptions urartéennes (IXe ‑ VIIe siècles av. J.-C.) évoquent le nom Urtekhini[3].

Histoire

Articles détaillés : Artsakh, Karabagh et Mélikats du Karabagh.

Connu depuis l'Antiquité, ce territoire faisait initialement partie du royaume d'Arménie. Par la suite, il a été sous les dominations perse, turque, britannique et soviétique. Malgré cela, les Arméniens ont toujours été majoritaires dans la région[4].

À la suite de la guerre russo-iranienne, le territoire passe de la Perse à la Russie en 1813, en vertu du Traité de Golestan.

Les bolcheviks prennent le pouvoir en Arménie en novembre 1920 et créent la République socialiste soviétique d'Arménie, membre de l'URSS dès 1922[5]. Le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décida le rattachement du Haut-Karabagh à la République soviétique socialiste d'Azerbaïdjan le 5 juin 1921. En 1923, est constitué l'Oblast autonome du Haut-Karabagh. À cette époque, le territoire est peuplé à 94 % d'Arméniens.

Pendant soixante-dix ans, les directives de la Société des Nations, puis celles de l'ONU sont gelées et la situation n'évolue plus jusqu'en 1988 où, profitant de la Perestroïka, la région autonome se déclare en sécession le 12 juin 1988. D'après le recensement de 1989, cent cinquante mille personnes de culture arménienne vivaient ainsi au cœur de l’Azerbaïdjan. Le 15 juin 1988, l'Azerbaïdjan revendique le rattachement du Haut-Karabagh à son territoire. Des violences éclatent la même année en Azerbaïdjan comme en Arménie. Des pogroms anti-arméniens font plusieurs centaines de victimes à Sumqayıt puis en 1990 à Bakou.

L'éclatement de l'URSS en 1991 provoque l'indépendance de fait de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. À cette occasion, le Haut-Karabagh proclame aussi son indépendance le 2 septembre 1991 à la suite d'un référendum, ce qui conduit l'Azerbaïdjan à annuler son statut d'autonomie. Pour rétablir son contrôle sur le Haut-Karabagh, les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh. Durant 1990-1992, une catastrophe humanitaire a lieu au Karabagh suite au blocus imposé par l'Azerbaidjan. Les Arméniens s'organisent pour se défendre et avec l'aide de l'Arménie, les habitants du Haut-Karabagh repoussent les Azerbaïdjanais. Les affrontements entre Arméniens et Azerbaïdjanais font de nombreuses victimes et de nombreux massacres ont lieu, comme le massacre de Khodjaly.

Article détaillé : Guerre du Haut-Karabagh.
Carte topographique de la région.

Cette situation, et l'occupation de onze raions du territoire azerbaïdjanais, a donné lieu à l'adoption de quatre résolutions par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1993[6].

En mai 1994, un cessez-le-feu est obtenu et désormais les négociations pour la résolution finale du conflit sont organisées dans le cadre du Groupe de Minsk, coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis.

En janvier 2005, le Conseil de l'Europe condamne l'occupation du Haut-Karabakh et réaffirme le droit des personnes déplacées de la zone du conflit de retourner à leurs foyers dans la sécurité et la dignité[7].

Subdivisions territoriales

En plus de la capitale, le Haut-Karabagh est composé de sept régions :

Découpage régional de la République du Haut-Karabagh.
  1. Shahumian
  2. Mardakert
  3. Askeran
  4. Martouni
  5. Hadrout
  6. Shushi
  7. Qashatagh

Galerie photos

Notes et références

  1. (hy) Bagrat Ulubabyan, « Karabagh » (« Ղարաբաղ »), dans Encyclopédie de l'Arménie soviétique, vol. VII, Académie arménienne des sciences, Erevan, 1981, p. 26
  2. (en) Robert H. Hewsen, Armenia: a Historical Atlas, University of Chicago Press, 2001, p. 119-120.
  3. PanArmenian Network. Artsakh: From Ancient Time to 1918. PanArmenian.net. 9 juin 2003. En date du 21 novembre 2007.
  4. Patrick Donabédian, Claude Mutafian, Artsakh : histoire du Karabakh, Sevig Press, 1991, 174p., (ISBN 2-909-00200-4)
  5. Anahide Ter Minassian, La République d'Arménie, 1918-1920, Bruxelles, 1989, p. 226-229.
  6. Résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies 822 (1993), 853 (1993), 874 (1993) et 884 (1993). Consultés le 11 octobre 2007
  7. Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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