- Jacques Vaillant de Guélis
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Jacques Vaillant de Guélis (1907-1945) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive (SOE), section F.
Identités
- État civil : Jacques Théodore Paul Marie Vaillant de Guélis
- Comme agent du SOE, section F : « Théodore ».
Parcours militaire : grade captain, puis major ; matricule 184312.
Famille
- Famille originaire de Cardiff, et impliquée dans l'exportation de charbon gallois en Bretagne.
- Son père : Raoul Vaillant de Guélis.
- Sa mère : Marie Barbier.
- Sa femme : Rose Béryl Richardson ; mariage à Londres le 26 février 1938 ; ils n'eurent pas d'enfant.
Éléments biographiques
Premières années
Jacques Vaillant de Guélis naît le 6 avril 1907 à Cardiff, comté de Glamorgan.
Pendant la guerre
Interprète
Jacques Vaillant De Guélis étant bilingue devient l'interprète personnel de Lord Gort, commandant du corps expéditionnaire britannique en France. Fait prisonnier, il réussit à s'évader avec son cadet André Simon. Le général Brooke, qui les a connus tous deux en France, les propose d'emblée à Colin Gubbins.
État-major de la section F
La section F du SOE recrute de Guélis à l'origine comme briefing officer, c'est-à-dire chargé des séances d'information. Ayant été l'un des premiers Anglais éduqués à observer les conditions de l'occupation allemande et la réaction des populations, on lui fait rencontrer Churchill. En tant qu'officier d'état-major, il lui est en principe interdit d'aller sur le terrain, mais le SOE fait une exception[1].
Mission en France (août 1941)
Trois mois après l'arrivée du premier agent SOE en France, Jacques Vaillant de Guélis est envoyé en France pendant un mois pour y effectuer une mission comprenant les volets suivants :
- repérer les possibilités de débarquement sur la côte des Bouches-du-Rhône ;
- recruter des agents sur place et les ramener en Angleterre.
- préparer la voie au premier agent envoyé comme « permanent » du SOE en France.
- collecter des spécimens de papiers (cartes d'alimentation, certificats de démobilisation, ...).
Il est parachuté blind, en même temps que Gilbert Turck, dans la nuit du 6 au 7 août 1941. Les débuts sont difficiles : il se casse une jambe à l'atterrissage, ce qui le fera souffrir en permanence pendant sa mission ; et il perd de vue Gilbert Turck qui a été largué trop loin.
Le bilan de sa mission, qui dure tout le mois d'août, est le suivant :
- La première action de répérage n'a rien donné, mais il a pu confier à Gilbert Turck les relations qu'il s'était faites chez les pêcheurs de Camargue.
- Par l'intermédiaire de Max Hymans, il a recruté plusieurs agents, mais sans pouvoir les ramener : le docteur Élie Lévy, d'Antibes ; Philippe Liewer (futur major Staunton), Jean Bouguennec (alias Garel), Robert Lyon et Jean Pierre-Bloch[2].
- Il a établi les premiers contacts à Lyon pour Virginia Hall, premier « permanent » du SOE en France.
- Il a recueilli les spécimens de papiers.
Retour à Londres
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- Récit de son retour de mission (4 septembre 1941)[3]
- C'est Georges Bégué qui organisa avec Londres le rapatriement par Lysander, le premier de ce type effectué par le SOE. Jacques de Guélis devait se charger lui-même de la réception de l'avion, et il faillit bien manquer au rendez-vous : au moment même où il s'apprêtait à quitter son hôtel après le dîner, pour rejoindre tranquillement à vélo le point d'atterrissage choisi, les gendarmes vinrent faire un contrôle de routine des papiers de tous les présents, et ils prirent leur temps. Lorsque ce fut enfin terminé, de Guélis, qui avait dissimulé à grand peine son impatience, dut pédaler comme un fou. Il entendait déjà le moteur de l'avion. Il sauta à bas de sa machine, ouvrit une clôture, disposa les torches en toute hâte... Seulement, ce n'était pas le bon pré. Le pilote Nesbitt-Dufort, commandant de la flotte de Lysander qui venait d'être créée au sein du Squadron RAF No. 138, posa son avion sans encombres, déposa Gerry Morel et embarqua de Guélis. Mais en redécollant, son train d'atterrissage se prit dans un câble électrique, qui resta attaché jusqu'à l'arrivée à Tangmere.
Section AMF à Alger
Après le débarquement en Algérie de novembre 1942, le SOE crée une base à Guyotville, à l'ouest d'Alger. Cette base dont le nom de code était MASSINGHAM, comprend des sections nationales. De Guélis dirige l'AMF, unique section nationale française, jusqu'en octobre 1943.
Retour à Londres
Il retourne à Londres, dans l'équipe dirigeante de la section F.
Mission interalliée TILLEUL
Le 7 juillet 1944, il est envoyé en France (en Corrèze), comme chef de la mission interalliée TILLEUL, qui comprend sept membres[4].
Après la guerre
Après la libération de la France, il est affecté à la Special Allied Airborne Recce Force pour aider à coordonner les Résistants et pour fournir un retour de renseignements, essentiellement dans le domaine des conditions de vie des prisonniers de guerre et des camps de concentration. Il est envoyé à travers l'Europe pour rechercher des renseignements. Au cours de cette activité, il est victime d'un accident d'avion et il en meurt, le 7 août 1945.
Ses cendres reposent à Cathays, Cardiff, Pays de Galles.
Distinctions
- Royaume-Uni : Military Cross, MBE (Membre de l'Ordre de l'Empire britannique),
- France : Croix de Guerre 1939-1945.
Annexes
Notes
- Note de Sporborg, le responsable régional du SOE pour l'Europe de l'Ouest, à son directeur Nelson. [Source : Foot, p. 260]
- Jean Pierre-Bloch et Jacques Vaillant de Guélis ont échangé sur leurs opinions politiques opposées : « Il me serra le bras rapidement. De nouveau, nous déambulâmes, lentement, en fumant une cigarette exquise dans cette très belle nuit. Je regardai son livre :
- - Que portez-vous là ?
- - C'est La France seule...
- - De Maurras ?
- - Oui. Je suis un ancien Camelot du Roi. Vous voyez que nous ne sommes pas précisément du même bord.
- - Le même bord, qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui ?
- - Je suis encore royaliste, mais j'ai rompu avec l'Action française. Je suis très influencé par Bainville.
- - Pas moi !
- - J'avoue que je suis assez étonné de trouver les SFIO à la pointe du combat pour la Libération.... »
Lors de leur premier contact, à Châteauroux, - Source : Foot, p. 261.
- Foot, p. 541.
Sources et liens externes
- Fiche Jacques Vaillant de Guélis : voir le site Special Forces Roll of Honour,
- Site du cimetière Cathays de Cardiff,
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8)/ (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
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