- Gilbert Turck
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Gilbert Turck fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent du service secret britannique Special Operations Executive.
Situation militaire :
- SOE, section F ; grade : captain.
- British army
Sommaire
Éléments biographiques
Gilbert Charles George Turck naît le 3 septembre 1911 au Frestoy-Vaux, dans l'Oise en France.
Il est incorporé dans l'armée britannique sous le nom de Georges Tunmer, Canadien
- Mission
Définition de la mission : il est opérateur radio de la mission FAÇADE, aux côtés de Jacques Vaillant de Guélis. Il est porteur d’une carte d’identité au nom de Gérard Emile Tambon[1]. Nom de guerre : « Christophe ».
Dans la nuit du 6 au 7 août 1941, les deux hommes sont parachutés près de Saint-Désiré (Allier), à 25 km au NO de Montluçon. Gilbert Turck se reçoit mal et, bien qu’il ne soit pas blessé, reste sans connaissance jusqu’au petit jour où, découvert par des paysans, il est remis à la gendarmerie, laquelle le transfère au Département militaire de l’Allier. Gilbert Turck déclare : avoir été entraîné au camp de Penritt, près de Londres ; le 6 août dans la soirée, avoir pris place à bord d’un avion anglais qui venait jeter des tracts de propagande en France ; avoir été parachuté dans la région de Montluçon ; avoir eu l’intention de se rendre le plus vite possible à Marseille auprès du commandant Brochu pour lui rendre compte de sa mission ; que la carte d’identité au nom de Tambon lui a été remise en Angleterre par le major Longmore. Gilbert Turck est relâché[2].
Il s'échappe à Paris en octobre. Il achète la société de transport Loisel qui lui sert de couverture pour se déplacer en France et développer ses actions pour la Résistance. Sa fiancée Solange Crista en est la gérante.
Il est arrêté le 7 juillet 1942 à Saint-Germain-des-Prés. Il est interné à Fresnes puis au camp de Royallieu, près de Compiègne, d'où il est déporté à Buchenwald par le train du 26 janvier 1944 sous le numéro 44 434, puis à Dora. Il est libéré le 5 avril 1945 à Bergen-Belsen par l'armée britannique.
- Après la guerre
Il rentre au Royaume-Uni.
Jean Pierre-Bloch, Georges Bégué, Jean Le Harivel et Robert Lyon demandent l'ouverture d'une enquête, pour déterminer son rôle dans certaines arrestations qui ont eu lieu à Marseille. En 1946, Roger Wybot, devenu directeur de la Surveillance du Territoire établit un rapport[3] qui le met hors de cause. Gilbert Turck et son principal accusateur, Georges Bégué, sont entendus par un jury d'honneur, constitué à Londres le 18 mars 1947, qui conclut « que ceux qui avaient accusé Turck l'avaient fait honnêtement et de bonne foi », mais qu'il n'y avait lieu de suspecter ni sa loyauté ni son honneur.
Reconnaissance
Distinctions
- Royaume-Uni : Military Cross, The 1939–45 Star.
- France : Croix de guerre 1939-1945 avec palme, commandeur de la Légion d'honneur, Médaille de la Résistance avec rosette, croix du combattant, croix du combattant volontaire, croix du combattant volontaire de la résistance, médaille de déporté résistant, médaille commémorative de la guerre 1939/45, Forces françaises libres, Insigne des blessés militaires.
Monuments
Sans objet.
Annexes
Notes
- Détails : Gérard Emile Tambon, architecte, né le 20 mars 1911 à Paris, domicilié 52, rue de la Convention, Paris XVe.
- Le commandant Brochu, prévenu du retour de Turck en France, se porte absolument garant du loyalisme de celui-ci.
- Le 11 août, le colonel Rivet, de l’état-major de l’armée, se présente au Contrôle Général de la Surveillance du Territoire, à Vichy, pour demander que le lieutenant Turck, alias Tambon, ne soit pas considéré comme un agent étranger, ni par conséquent inquiété comme tel. Son récit confirme celui de Turck et le dédouane. Voici le récit du colonel Rivet, tel que rapporté dans les rapportsLe lieutenant Turck a bien été envoyé, apr le Service, en mission en Angleterre, le 20 juin 1940, avant la signature de l’Armistice, pour y établir une liaison avec l’Intelligence Service, spécifiant que cet officier s’intéressait plus particulièrement aux procédés de destruction (sabotages). En octobre 1940, en raison de la tournure des événements, Turck avait rompu tout contact avec l’Intelligence Service et aurait vécu d’expédients. En juin 1941, fermement décidé à rentrer en France, Turck aurait repris contact avec l’Intelligence Service, probablement en lui faisant de fallacieuses promesses. Uniquement pour arriver à rentrer en France.
- L’enquête effectuée par la suite permet de savoir que la carte d’identité au nom de Tambon a été établie à Marseille, à la demande du Service de Renseignements (Aviation), par un commissaire du service, à Marseille, fin février 1941.
Les motifs sont les suivants :
- SN/STE N° D. 5682 64 500/R du 12 avril 1946.
Sources et liens externes
- Fiche Gilbert Turck : voir les sites
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Maurice Nicault, Résistance et Libération de l'Indre. Les insurgés, coll. passé simple, Royer, 2003, (ISBN 2-908670-85-2).
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 0, FIRST STEPS BY SOE TO START OPERATIONS IN FRANCE.
Catégories :- Naissance en 1911
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