Jacques Begougne de Juniac

Jacques Begougne de Juniac

Jacques Begougne de Juniac, né le 26 novembre 1762 à Limoges (Haute-Vienne), est un militaire français.

Sommaire

Biographie

Il fut admis, le 12 mai 1779, dans la gendarmerie de la Garde du roi.

Rentré dans sa famille le 5 octobre 1783, il s'enrôla, dès le 2 juillet de l'année suivante, comme simple grenadier dans Boulonnais-Infanterie, 79e régiment.

Guerres révolutionnaires

Caporal le 12 avril 1785, sergent le 12 mai suivant, et sous-lieutenant le 22 mai 1792, il fit en cette dernière qualité les campagnes de 1792, 1793 et de l'an II à l'armée des Alpes.

Le 3 juin 1793, étant à Bourg-Saint-Maurice, il reçut l'ordre d'aller-renforcer, avec 50 hommes, deux compagnies de chasseurs, et arrivé à Villa-Roger, où elles étaient en position, il fut placé de grand'garde, par leur commandant, à une lieue de la pour défendre l'accès d'un pont de communication entre Villa-Roger et Sainte-Foix.

Attaqué à la pointe du jour par trois compagnies de grenadiers ennemis, il soutint leur feu pendant cinquante heures, et resta maître du pont.

Cependant, le général Cordon-Latour arrivait avec tout son corps d'armée, et Juniac, bientôt enveloppé, se vit attaqué de tous les côtés à la fois : il fallait mettre bas les armes ou mourir glorieusement ; il préféra le dernier parti et il sut inspirer à ses soldats le même dévouement. Tous vendirent chèrement leur vie, lui-même mit hors de combat 11 grenadiers ennemis, et quand on vint le relever au milieu de ses soldats, tous tués ou blessés auprès de lui, il avait le corps traversé d'une balle et la tête déchirée de coups de sabre.

Le général Latour, pénétré d'admiration pour tant de courage, l'entoura des égards les plus empressés et fit soigner ses blessures. Il fut échangé quatre mois après. Au mois de Germinal an II, étant à l'armée d'Italie, il reçut ordre d'aller, avec sa compagnie, attaquer les avant-postes du mont Valaisan, près le Petit-Saint-Bernard.

Après deux jours et deux nuits de marche, n'ayant pas rencontré l'ennemi, il se dirigea vers trois redoutes occupées par les Piémontais, et qui, par leur position, rendaient l'accès du Petit-Saint-Bernard très difficile.

Il entra le premier dans la plus avancée des trois, et tua de sa main le capitaine commandant l'artillerie ; en un instant, les trois redoutes furent enlevées et 200 Piémontais, huit canons ou obusiers tombèrent au pouvoir du vainqueur. Les représentants Dumas et Albitte félicitèrent Juniac, et pour le récompenser dignement, ils voulurent le faire chef de bataillon adjudant-général ; mais aussi modeste que brave, Juniac demanda pour toute faveur de passer dans la cavalerie, qui était l'arme dans laquelle il avait commencé à servir.

Lieutenant dans les hussards des Alpes (13e régiment) en brumaire an III, et capitaine le 12 pluviôse suivant, il fit toutes les campagnes d'Italie, depuis l'an III jusqu'à l'an VIII, et, plus d'une fois, son nom fut glorieusement cité à l'ordre de l'armée.

Dans les premiers jours de thermidor an III, à la tête de 100 hussards, il attaqua avec impétuosité l'infanterie ennemie qui se formait en bataille, près de l'Arche, dans la vallée de Stura, la mit dans la plus complète déroute, tua le commandant d'un coup de pistolet et fit 500 prisonniers.

Au passage du Pô, le 18 floréal an IV, Juniac mérita encore les éloges des chefs de l'armée, et fut blessé d'un coup de feu à la cuisse droite.

Le 6 ventôse an V, dans une reconnaissance sur la Piave, en avant du village de Lovadina, il reçoit l'ordre de charger la cavalerie ; il n'avait avec lui que 30 hussards ; néanmoins, il s'élance, sans la moindre hésitation sur cette cavalerie très supérieure en nombre et, soutenue par une pièce de canon tirant à mitraille, la culbute et la poursuit avec tant de vigueur jusqu'à la Piave, qu'elle n'a point le temps de passer le pont et s'y jette en désordre avec sa pièce. Juniac marche droit vers la tête, du pont et franchit le retranchement sous un feu croisé ; l'ennemi, s'apercevant du petit nombre des assaillants, revient en force et les oblige à se replier sur deux bataillons de la 27e demi-brigade d'infanterie légère, qui se trouvaient en position un peu en arrière.,

Soutenu par l'infanterie qui s'était avancée , il charge de nouveau l'ennemi, le met en déroute, s'empare de la tête du pont et fait mettre bas les armes à une compagnie de Croates qui le défendait.

Dans ces deux charges, il tua de sa main deux hussards de Wurmser; mais dangereusement blessé au bras droit par un coup de biscaïen, il dut quitter momentanément l'armée.

En l'an VIII, il était à l'armée de réserve et faisait partie de l'avant-garde du général Murat.

A l'attaque du pont de Plaisance, il enleva successivement 17 postes dans la même journée.

A la bataille de Marengo, son escadron, qui formait l'avant-garde de la réserve chargea vigoureusement la cavalerie ennemie et obtint sur elle des avantages importants, le général Desaix lui témoigna plusieurs fois sa satisfaction dans cette journée, et il voulait le signaler à la justice du premier Consul, lorsque la mort l'en empêcha.

En l'an IX, Juniac fut employé à l'armée des Grisons, et fit partie de celle des côtes de Bretagne pendant les ans XI, XII et XIII.

Le premier Consul le comprit dans la promotion des légionnaires du 26 frimaire an XII, et, le 29 fructidor an XIII, il lui conféra le grade de chef d'escadron au 1er régiment de hussards.

Guerres napoléoniennes

Cet officier supérieur fit les campagnes d'Autriche et de Prusse de l'an XIV à 1806, et de à Iéna tua un colonel prussien à la tête de son régiment et contribua puissamment au succès de cette journée.

Colonel le 28 du même mois, il soutint avec son seul régiment le 5 janvier 1807, au combat de Golymin, les attaques réitérées de la cavalerie russe et prit un étendard à l'ennemi, L'Empereur lui remit sur le champ de bataille même la croix d'officier de la Légion d'honneur.

Le colonel Juniac servit avec distinction aux armées d'Espagne et de Portugal pendant les années 1808, 1809 et 1810.

Baron de l'Empire le 19 mars 1808, chevalier de la Couronne de Fer le 8 octobre de la même année, il reçut du roi de Bavière la croix de l'Ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière. Pendant les dix-huit campagnes qu'il avait déjà faites, il avait reçu quatorze blessures, et sa santé était fortement altérée.

L'Empereur le nomma commandant d'armes le 20 août 1810, et l'admit à la retraite le 21 novembre de la même année.

Nommé maréchal de camp honoraire après le retour des Bourbons, il devint chevalier de Saint-Louis en 1814, et mourut le 6 avril 1841.

Armoiries

Figure Blasonnement
Ornements extérieurs Barons de l'Empire français.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Begougne de Juniac et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes de 10 février 1809 (Paris)

Ecartelé au premier et quatrième d'azur à la tour crénelée d'or surmontée d'une cigogne d'argent, au deuxième des barons tirés de l'armée, au troisième de gueules aux trois trèfles d'argent deux et un.[1]

Livrées : les couleurs de l'écu.[1]

Notes et références

  1. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).

Source

« Jacques Begougne de Juniac », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]


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