- Ivan Rebroff
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Ivan Rebroff Ivan Rebroff lors d'un concert à l'Abbaye de la Cambre en 2006Nom Hans Rolf Rippert Naissance 31 juillet 1931,
BerlinPays d’origine Allemagne Décès 27 février 2008
FrancfortActivité principale Chanteur Genre musical sacré, profane, classique, traditionnel, variétés Années d'activité 1958 - 2007 Labels elisar records Site officiel [1] Ivan Rebroff (31 juillet 1931 à Berlin – 27 février 2008 à Francfort[1]) est un chanteur allemand, d'origine russe[2],[3], à la carrière internationale et au répertoire très varié : chansons traditionnelles russes, mais aussi chants religieux classiques ou orthodoxes, chants de Noël, variété française ou allemande, opéra, opérettes, chansons folkloriques de nombreux pays et de multiples airs connus. Ivan Rebroff disposait d’un registre vocal remarquablement étendu (plus de quatre octaves) ce qui l’a fait entrer dans le Livre Guinness des records[4]. Il chantait aussi bien en allemand qu'en russe, en français, en anglais, en afrikaans et en italien (il parlait d'ailleurs couramment les quatre premières de ces langues ainsi que le grec).
Sommaire
Biographie
Ivan Rebroff est le pseudonyme de Hans Rolf Rippert[5] (né sur le quai de la gare de Berlin, prématuré de deux mois), d'un père brandebourgeois. Il est d'abord initié à la musique (violon et chant) sous l’impulsion de sa mère, Natalia Nélina, originaire de Bromberg et grande admiratrice de Fédor Chaliapine. Plus tard, il eut pour professeur de chant Alexandre Kipnis, spécialiste des voix slaves.
Adolescent, il fut soliste soprano de l’une des plus anciennes chorales de garçons d’Allemagne, la ‘Stadtsingechor’ de l’institution August Hermann Francke dans la ville de Halle an der Saale (1945 - 1950)[6]. Pendant un court temps, il fit aussi partie de la Thomanerchor (chorale de jeunes garçons) à la Nikolaikirche (Église Nicolas) de Leipzig sous la direction du maître de chorale, organiste et compositeur Günther Ramin[7].
Plus tard, il fut soliste du chœur des Cosaques du Don dirigé par Serge Jaroff[8] et membre des ensembles des Cosaques de la Mer Noire et de l'Oural fondés par Andrej Scholuch[9].
À partir de 1951 et jusqu’en 1959, ce colosse (1,96 mètre et 115 kilogrammes) poursuivit ses études de chant, clavier et violon à l'école supérieure de musique de Hambourg en bénéficiant d’une bourse Fulbright. Il obtint le premier prix du concours des écoles supérieures de l'Allemagne fédérale en 1958.
En ce qui concerne la musique classique, ses débuts eurent lieu à l'opéra de Gelsenkirchen (1960-1963) et à celui de Francfort (1963-1969). Son premier rôle à l’opéra fut celui de Don Basilio dans Le Barbier de Séville de Rossini. La soprano Inge Borkh, qui l'a connu durant son engagement à Francfort, estimait qu'à cette époque, son talent était largement sous-estimé[10].
En 1960, il fut également premier prix du neuvième concours international de musique de l'ARD à Munich en interprétant, entre autres, Fühlt meine Seele l’un des trois Michel Angelo Lieder du compositeur Hugo Wolf[11].
Ivan Rebroff expliquait son passage à la « musique légère » par un « accident » : jouant le rôle de Jupiter dans Orphée aux Enfers à l’opéra de Munich, il s’est malencontreusement rompu le tendon d'Achille sur scène. Obligé d’interrompre les représentations, il s’est consacré à l’enregistrement de son premier disque, incluant les chansons russes Plaine, ma Plaine et La Légende des douze Brigands. Cette seconde chanson est passée à la radio Europe 1 et le standard téléphonique a été submergé d’appels d’auditeurs voulant connaître le nom du chanteur. À la suite de cela, arrivé à Paris, il s’est vu offrir, en 1968, le rôle du laitier Tevje, dans la comédie musicale Un violon sur le toit, dans laquelle il interprétait entre autres Ah ! Si j'étais riche. Les représentations ont débuté en novembre 1969 au théâtre Marigny[12] avec pour partenaire principale Maria Murano qui interprétait Golde. Ce rôle a apporté à Ivan Rebroff la célébrité, tant en France qu’en Allemagne (le journal France Soir a publié à l'époque : « Hier soir, au théâtre Marigny, après la générale du Violon sur le Toit, personne n'en doutait plus : Paris tient enfin sa première vraie grande comédie musicale. On sait aussi désormais qu'Ivan Rebroff n'est pas qu'une sorte de phénomène vocal, une sorte d’Yma Sumac barbu, mais un authentique comédien ».), et a été le point de départ de sa carrière internationale. 653 représentations du Violon sur le toit ont suivi à Paris,1476 au total selon son impresario.
Ivan Rebroff est particulièrement célèbre auprès du grand public, pour son interprétation de chansons folkloriques russes (Kalinka ; Les Nuits de Moscou ; Les Yeux Noirs ; Plaine, ma Plaine ; Les Bateliers de la Volga ; Les Cloches du Soir ; Katioucha ; Souliko ; Stenka Razin; Dans les rues de Saint-Pétersbourg…). Sa reprise, en russe, de la chanson popularisée par Mary Hopkin Those were the days (à l’origine, une chanson russe), sous le titre Le temps des fleurs (reprise également par Dalida, en français) tint plusieurs semaines à la première place du hit-parade français en décembre 1968.
Au cours de sa carrière, il a obtenu 49 disques d'or décernés dans des pays des cinq continents et notamment dans presque tous les pays européens ainsi qu'un disque de platine pour 10 millions de disques vendus depuis 1975[13].
Rebroff disait de lui qu'il était « international » (sa patrie c'était la Terre) et qu'avec son répertoire il essayait de faire la connexion entre l'Est et l'Ouest. L'ancien chancelier d'Allemagne fédérale, Helmut Schmidt lui a d'ailleurs remis en 1985 la Bundesverdienstkreuz (croix fédérale du mérite) en remerciement de sa contribution au rapprochement des peuples. Début 1989, il a été l'un des premiers artistes de l'Europe de l'Ouest à se produire en public en ex-URSS sur invitation de Mikhaïl Gorbatchev[14].
Depuis le début de sa carrière jusqu'à l'an 2000, il a donné plus de 7 200 concerts en soliste devant plus de 5,8 millions de spectateurs, dont une période de deux ans, sept jours sur sept, à l'Opéra français.
Il a également joué dans de nombreux opéras, opérettes et films (Le Barbier de Séville (Don Basilio), La Cenerentola (Alidoro)[15] , Boris Godounov (Boris Godounov), Le Baron tzigane (Zsupan), Sang viennois, Le Chevalier à la rose (baron Ochs), L'Étudiant mendiant (Ollendorf), La Belle Hélène (Calchas), Orphée aux Enfers (Jupiter), La Bohème (Colline), La Chauve-Souris (Prince Orlofsky, sous la direction de Carlos Kleiber), Die Zauberflöte (Sarastro), Don Carlos (Philippe II), Faust (Méphistophélès), Ernani (Silva), Le Nez, Macbeth...)
Un journaliste anglais (Evening Standard, Londres) a écrit de lui : « Une légende vivante. Quiconque l'a entendu un jour ne peut être que rempli de respect en découvrant quelle sonorité harmonieuse peut avoir une voix humaine. »
En pleine forme à 70 ans passés, il avait, début 2004, fait une tournée en Australie et Nouvelle-Zélande chantant dans douze concerts en quatorze jours. Il a continué, jusqu'à sa mort, à se produire régulièrement à travers l'Europe, principalement dans des églises, et à être invité fréquemment dans des émissions télévisuelles allemandes. Ivan Rebroff affirmait en effet son profond attachement à la foi chrétienne.
Il était domicilié dans l'île grecque de Skópelos dont il était « citoyen d'honneur » depuis 1991 et où il possédait une villa dans laquelle il allait se reposer entre les tournées. Mais il possédait aussi plusieurs résidences en Allemagne, dont l'une notamment près de Francfort, ainsi que des pieds-à-terre dans différents pays (en Provence, dans les régions de Saint-Pétersbourg ou de Lisbonne).
En 2007, Ivan Rebroff avait reçu le doctorat honoris causa de l'International Writers & Artists Association (IWA, USA) ainsi que le diplôme d'honneur du Comité Roumain de l'Académie Européenne des Arts. L'artiste était connu pour son amour des animaux : sa maison d'édition Lisa portait le nom de la petite chienne qu'il avait recueillie sur une plage grecque. Ivan Rebroff avait prévu d'effectuer une tournée à partir de décembre 2007 et ce, jusqu'en juillet 2008. Cette tournée s'acheva après quelques jours seulement, le chanteur ayant été hospitalisé d'urgence à Vienne où il avait donné son dernier récital le 9 décembre 2007 à l'Église votive.
Ivan Rebroff est mort d'un arrêt cardiaque dans une clinique de Francfort (Allemagne) le 27 février 2008 à l'âge de 76 ans. Le chanteur souhaitait être incinéré et, selon sa dernière volonté, ses cendres devaient être dispersées en mer Égée non loin de l'île de Skopelos[16].
Quelques jours après sa mort, Horst Rippert, le pilote de la Luftwaffe ayant reconnu en mars 2008 avoir abattu l'avion d'Antoine de Saint-Exupéry, a affirmé dans la presse allemande qu'il était son seul frère[17].
Discographie
- Chants Folkloriques de la Vieille Russie (1968)
- Chants Folkloriques de la Vielle Russie Volume II (1968)
- Au son des Balalaïkas (1969)
- Un Violon sur le toit (1969)
- Veillée de Noël (1970)
- L'Homme qui vient de la nuit (BO du film) (1970)
- Sing vir ons (1971)
- Ave Maria (1979)
- Katharina und Potemkin (1980)
- Ivan Rebroff à Moscou (1997)
- Glasnost Perestroïka (1999)
- Noël russe (1999)
Et de nombreuses compilations
Filmographie
- L'homme qui venait du Cher (1969) (TV)
- L'Homme qui vient de la nuit (1970)
- La dernière valse (1973) (TV)
- La belle Hélène (1974)
- Le Baron Tzigane (1975)
- L'étudiant mendiant (1981) (TV)
Vidéographie
- Live in concert (1982)
Notes et références
- (fr)Communiqué de levif.be
- (de)Nordamerikanische Wochen-Post „Der Mann mit der russischen Pelzmütze wird 75“ par Jürgen Ruf, 25 juillet 2006
- (de)Texte du livret du CD „Ivan Rebroff – Meine russische Seele – Das große Starporträt“ paru en juillet 2006
- Le Livre Guinness des Records, 1993
- ISBN 3-7957-8208-2, S. 264–265. Matthias Bardong (Hrsg.): Das Lexikon des deutschen Schlagers. 2. Auflage. Schott, Mainz 1993,
- (de)Site de la Franckensche Stiftungen de Halle Wir über uns > Selbstverständnis > Geschichte > Berühmte Schüler: Rippert, Hans
- (de)Texte du livret du CD „Ivan Rebroff – Meine russische Seele – Das große Starporträt“ paru en juillet 2006
- (fr)Biographie d'Ivan Rebroff sur le site officiel
- (fr)Historique du choeur des cosaques de l'Oural
- (de)Ich komm vom Theater nicht los...:Erinnerungen und Einsichten ISBN 3-8311-3660-2, page 135
- (de)Abendzeitung, München, 22 septembre 1960 « Obwohl die Goldmedaille für die Sänger beim 9. Internationalen Musikwettbewerb nach Deutschland fiel, wurde sie für eine östliche Stimme vergeben: Iwan Rebroff, der sich am Kammermusikabend als betont sensibler Liedersänger dreier Michelangelo-Lieder von Hugo Wolf legitimierte, ist ein Heldenbariton mit schönem Material, dessen Wirkung in den lyrischen Piano-Momenten wie in den Forte-Ausbrüchen gleich eindrucksvoll sind. »
- (fr)Jean Dutourd, Sept saisons, Flammarion 1972, page 373
- (de)Süddeutsche Zeitung: „Ivan Rebroff ist tot“, 28. Fevrier 2008
- (ru)Articles de presse russe 1988 - 1989
- Pochette du 33 tours In diesen heiligen Hallen LP n° 31734-1, Notes d'un témoin, Hans-R Stracke, producteur : « C'est à l'opéra, il y a de cela plusieurs années, que j'ai fait la connaissance d'Ivan Rebroff; on donnait à Francfort La Cenerentola de Rossini et il y chantait Alidoro. Ou plutôt, il était Alidoro... » (traduction de Jacques Lasserre).
- (de)Aktuelle News - 22 avril 2008
- (de)Das Bild „Ivan Rebroffs heimlicher Bruder will vermögen erben“ 2 mars 2008
Liens externes
- Site officiel
- Vidéo : Ivan Rebroff chante La Légende des douze Brigands (1969), une archive de la Télévision suisse romande.
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