Alfredo Di Stéfano

Alfredo Di Stéfano
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Alfredo Di Stéfano
Alfredo di stefano1947-2.jpg
Biographie
Nom Alfredo Di Stéfano Laulhé
Nationalité Drapeau : Argentine Argentine
Drapeau : Espagne Espagne
Naissance 4 juillet 1926 (1926-07-04) (85 ans)
à Buenos Aires (Argentine)
Taille 1,78 m (5 10)
Poste Attaquant
Parcours professionnel *
Saisons Club M. (B.)
1945 Drapeau : Argentine River Plate 001 00(0)
1946 Drapeau : Argentine Huracán 025 0(10)
1947-1949 Drapeau : Argentine River Plate 071 0(53)
1949-1953 Drapeau : Colombie Millonarios 102 0(90)
1953-1964 Drapeau : Espagne Real Madrid 367 (307)
1964-1966 Drapeau : Espagne E. Barcelone 055 0(13)
1944-1966 Total 621 (473)
Sélections en équipe nationale **
Années Équipe M. (B.)
1947 Drapeau d'Argentine Argentine 006 00(6)
1957-1961 Drapeau : Espagne Espagne 031 0(23)
1947-1961 Total 037 0(29)
Équipes entraînées
Années Équipe Stats
1967-1968 Drapeau : Espagne Elche CF 3v 3n 8d
1969-1970 Drapeau : Argentine Boca
1970-1974 Drapeau : Espagne Valence 62v 31n 39d
1974 Drapeau : Portugal Sporting
1976-1977 Drapeau : Espagne R. Vallecano
1977-1978 Drapeau : Espagne Castellón 10v 15n 13d
1979-1980 Drapeau : Espagne Valence CF 17v 15n 11d
1981-1982 Drapeau : Argentine River Plate
1982-1984 Drapeau : Espagne Real Madrid 48v 18n 15d
1985 Drapeau : Argentine Boca
1986-1988 Drapeau : Espagne Valence CF 35v 19n 30d
1990-1991 Drapeau : Espagne Real Madrid 7v 2n 9d
* Compétitions officielles nationales et internationales.
** Matchs officiels.

Alfredo Di Stéfano Laulhé est un footballeur puis entraîneur argentin, né le 4 juillet 1926 à Buenos Aires et naturalisé espagnol le 30 janvier 1957. Il fait partie de l'équipe mondiale du XXe siècle.

Évoluant au poste d'attaquant, il est considéré comme l'un des tous meilleurs footballeurs de l'histoire. Pelé, Maradona et Bobby Charlton disent même qu'il est le meilleur joueur de tous les temps[1],[2],[3]. Il remporte le Ballon d'or en 1957 et 1959 et devient l'unique lauréat d'un « Super Ballon d'or » en 1989 récompensant l'ensemble de sa carrière[4].

Alfredo Di Stéfano fait ses premiers pas en première division argentine avec le Club Atlético River Plate le 15 juin 1945. Il remporte avec ce club deux fois le championnat argentin. Il signe en 1949 aux Millonarios de Bogota et devient trois fois champion de Colombie. En 1953, il rejoint le Real Madrid et écrit les plus belles pages de sa carrière avec le club madrilène en remportant cinq Coupes d'Europe des clubs champions, une coupe intercontinentale et huit championnats d'Espagne.

Di Stéfano évolue au sein de deux équipes nationales différentes au cours de sa carrière. Il compte six sélections pour six buts marqués pour l'équipe d'Argentine avec laquelle il gagne la Copa América. Après sa naturalisation espagnole, il dispute trente-et-un matchs et marque vingt-trois buts avec l'équipe d'Espagne.

Comme entraîneur de 1967 à 1991, Di Stéfano dirige notamment Boca Juniors, le Valence CF, River Plate et le Real Madrid. Il remporte avec ces différents clubs une coupe d'Europe des vainqueurs de coupes, deux championnats d'Argentine, un titre de champion d'Espagne et une supercoupe d'Espagne. Il est, depuis 2000, le président d'honneur du Real Madrid.

Sommaire

Biographie

Débuts

Alfredo Di Stéfano naît le 4 juillet 1926 dans le quartier de Barracas, le quartier portuaire de Buenos Aires[5]. Son grand-père Miguel, originaire de Capri en Italie, est le premier Di Stéfano à s'installer en Argentine. Son père, Alfredo, épouse Eulalia Laulhé Gilmont, celle-ci est d'ascendance française, son père Pierre Laulhé est natif du Béarn[6], et irlandaise. Ils ont trois fils, Alfredo, Tulio, joueur de football également et Norma, qui choisit le basket-ball[7]. Son père est cofondateur du Club Atlético River Plate et ancien joueur de celui-ci de 1910 à 1912.

Alfredo Di Stéfano découvre le football à l'âge de sept ans au sein du club de quartier Unidos y Venceremos et, quand ses parents déménagent dans le quartier de Flores, rejoint le club d'Imán[5],[8]. Ses idoles sont Arsenio Erico, le grand attaquant de CA Independiente et « La Máquina » du River Plate, véritable machine à marquer des buts.

En 1940, la famille Di Stéfano s'installe à Los Cardales, une ferme dans le Nord-Ouest de la province de Buenos Aires. Alfredo y aide ses parents comme ouvrier agricole, puis comme vaquero de troupeaux de vaches[6]. Il continue à jouer au football au sein de l'Unión Progresista et joue dans la ligue régionale du district de Campana[8].

La Maquina de River Plate en 1941, de gauche à droite Juan Carlos Muñoz, José Manuel Moreno, Adolfo Pedernera, Ángel Labruna et Félix Loustau.

Au lycée, il étudie pour devenir ingénieur agronome et prendre la succession de ses parents. Comme sports en dehors du football, il pratique l'athlétisme, le basket-ball et le hockey sur gazon.

Sa mère écrit une lettre de recommandation à River Plate et Alfredo Di Stéfano est convoqué pour un essai[9] qui se révèle concluant[5]. Il signe à dix-huit ans une licence d'amateur et débute dans la quatrième équipe du club au poste d'ailier droit. Il passe rapidement dans la troisième, puis dans la réserve, et joue même, en août 1944, un match amical en équipe première contre San Lorenzo. Le 15 juillet 1945, il fait ses grands débuts aux côtés d'« El Maestro » Adolfo Pedernera contre Huracán, le match se solde par une défaite 2 à 1. À l'issue de cette saison, Di Stéfano remporte son premier championnat d'Argentine[5].

Barré à River Plate par Pedernera, il est prêté un an à Huracán où il signe professionnel. Pedernera parti à Atlanta, il revient à River Plate et joue ailier droit, poste qu'il n'apprécie pas. Lors de la huitième journée du championnat, l'entraîneur, Carlos Peucelle, le replace au poste d'avant-centre et River s'impose 6 à 1 face à l'Atlanta de Pedernera. Di Stéfano ne marque pas mais ses appels de balle, ses mouvements ont permis à ses coéquipiers de briller, et Peucelle le trouve très bon[10]. Il s'impose dès lors au poste d'avant-centre et parvient à faire oublier Pedernera. Le jeu de River s'adapte à Di Stéfano et sa vitesse, il joue en pointe au côté d'Ángel Labruna et José Manuel Moreno se transforme en passeur[11]. Il inscrit ainsi 27 buts en 30 matchs en 1947 et remporte son second titre de champion d'Argentine. Il est rapidement surnommé « El Alemàn » puis la « Saeta Rubia » (Flèche blonde) en raison de ses cheveux blonds, de son physique robuste et de sa vitesse[5].

Au printemps 1948, il dispute à Santiago du Chili le premier Championnat sud-américain des clubs champions de football. River Plate finit second derrière Vasco da Gama[12] et il connaît lors de cette compétition les premiers accrochages avec son président, Antonio Vespucio Liberti, pour des questions de réajustement de salaire.

Le 3 juillet 1948, alors que le championnat bat son plein et que le Racing mène seulement d'un point sur River, la Fédération d'Argentine de football décide de suspendre la compétition devant les manifestations des joueurs professionnels réclamant augmentations de salaires et mise en œuvre du contrat à temps. Alfredo Di Stéfano est l'un des plus fermes dans ce combat et lorsqu'un accord est signé en mai 1949, il le refuse avec ses coéquipiers de River Plate. Leur président doit faire de nouvelles concessions pour qu'enfin, ils acceptent de revenir sur le terrain[13].

Au retour d'une tournée de bienfaisance en Italie, suite au drame de Superga, les relations entre Vespucio et Alfredo Di Stéfano se tendent à nouveau, le président revenant sur les accords mettant fin à la grève et négociant sans son accord son transfert au Torino. Di Stéfano, sur les conseils de Pedernera, décide alors de rejoindre les Millonarios de Bogota en Colombie en compagnie de son coéquipier Néstor Rossi. Il s'envole incognito pour la Colombie le 9 août 1949, et le président de River Plate ne touche aucune indemnité[14].

En Colombie

Tenues de Di Stéfano à River Plate (à gauche) et aux Millonarios

Aux Millonarios de Bogota, il est entraîné par le prestigieux uruguayen Héctor Scarone puis par Pedernera, qui assume le rôle d'entraîneur-joueur. Il compose avec Pedernera, Rossi, Baez et Cozzi l'une des meilleures équipes de l'époque en Amérique du Sud. Le club est surnommé le Ballet Azul (« le ballet bleu » en français) par son jeu fait de dribbles et de passes qui s'apparente à une chorégraphie[6]. Avec les Millonarios, Di Stéfano remporte trois fois le titre de champion de Colombie et termine deux fois en tête du classement des buteurs.

Sportivement cependant, la Colombie est une impasse, la Fédération de Colombie de football n'est pas affiliée à la FIFA, les joueurs argentins sont considérés comme des pirates et suspendus par leur fédération[15]. En octobre 1951, lors du congrès de la Confédération sud-américaine de football, l’Uruguay, l’Argentine, le Brésil et le Pérou signent le « Pacte de Lima ». Les joueurs restent à disposition des clubs colombiens jusqu'en 1954 mais ne peuvent être transférés sans l'accord du club d'origine. Après cette date, ils doivent revenir dans leurs clubs d'origine[16].

Cet accord permet également aux clubs colombiens de refaire des tournées internationales[17]. En 1952, Los Millonarios est ainsi invité à participer au tournoi organisé pour les 50 ans du Real Madrid, tournoi auquel participe également l'équipe suédoise de l'IFK Norrköping. Le club colombien bat le Real Madrid 4 à 2, avec deux buts de Di Stéfano[18], et celui-ci se fait remarquer à la fois par Barcelone et par le club de la capitale espagnole.

Di Stéfano dispute son dernier match avec Los Millonarios en finale de la petite coupe du monde des clubs en février 1953. Le club remporte le trophée en battant le Rapid de Vienne 4 à 0, Di Stéfano marquant deux buts[19].

Transfert controversé vers l'Espagne

Le transfert d’Alfredo Di Stéfano en Espagne fait l'objet d'une intense bataille entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Barcelone est le premier à se renseigner sur le joueur et le président Enric Martí charge Josep Samitier de faire signer Di Stéfano. Barcelone négocie son transfert avec River Plate et celui-ci se conclut pour 4 000 000 de pesetas à compter du 1er janvier 1955. Le 23 mai 1953, Di Stéfano arrive en Espagne pour signer son contrat et dispute trois matchs amicaux avec le club.

La négociation avec Los Millonarios, propriétaire du joueur jusqu'au 1er janvier 1955, ne connaît cependant pas la même fin heureuse. Le président du club colombien, Alfonso Senior Quevedo, demande 27 000 dollars (1 350 000 pesetas) pour le transfert de Di Stefano, montant jugé trop élevé par le président de Barcelone.

Le Real Madrid, qui vient de porter la capacité de son stade à 125 000 places, souhaite recruter un grand joueur. Santiago Bernabéu charge le trésorier du club, Raimundo Saporta, de négocier le transfert de Di Stéfano. Il se rend à Buenos Aires pour rencontrer les dirigeants de River Plate mais ceux-ci l'informent de l'accord passé avec Barcelone. Il contacte ensuite Los Millonarios et accepte de payer le montant demandé par son président. Chacun des clubs espagnols possède alors une option sur Di Stéfano, le Real ayant un accord avec Los Millonarios, et Barcelone avec River Plate.

Le président de Barcelone, furieux, négocie alors la vente des droits du joueur avec la Juventus Turin provoquant l'indignation de Di Stéfano, qui n'a pas été consulté. Le club italien refuse d'engager des négociations sans le consentement de la FIFA. La FIFA, appelée comme médiatrice, nomme Armando Muñoz Calero, ancien président de la Fédération espagnole de football, pour dénouer le conflit entre les deux clubs. Il décide que Di Stéfano jouera pour le Real Madrid lors des saisons 1953-1954 et 1955-1956, et pour le Barça en 1954-1955 et 1956-1957. À l'issue de ces quatre saisons, les deux équipes doivent se mettre d'accord sur l'avenir du joueur en Espagne. L'accord est approuvé par le gouvernement espagnol et les deux clubs[17].

Cette décision crée une telle tempête de protestations au sein même de la direction de Barcelone et des socios que le président du FC Barcelone est obligé de démissionner le 22 septembre 1953. Barcelone revend alors ses droits sur le joueur au Real Madrid et Di Stéfano signe enfin dans le club merengue pour environ 5 500 000 pesetas (33 055,66 euros actuels)[20]. En plus du montant du transfert, le Real verse au joueur 1 350 000 pesetas de prime de transfert, 650 000 pesetas de prime annuelle, un salaire de 16 000 pesetas et des primes de match doublées par rapport à ses coéquipiers soit au total près de 40 % des recettes annuelles du club[21].

Les motifs ayant amené la décision de laisser Di Stéfano jouer à Madrid sont contestés par les deux clubs. Alors que le Real a toujours maintenu qu'il s'agissait d'une décision volontaire de Barcelone, le club catalan, lui, argue que c'est une décision prise sous la pression du gouvernement de Franco. Cet incident a exacerbé l'hostilité traditionnelle entre les deux clubs espagnols[22].

En Espagne

Di Stéfano en 1963.

Di Stéfano, après sept mois d'inactivité, fait ses débuts sous le maillot madrilène le 23 septembre 1953, à l'occasion d'une rencontre amicale contre Nancy, qui se conclut sur une défaite 4 à 2[23].

Deux semaines plus tard, le Real reçoit en championnat le FC Barcelone et le clásico se conclut sur une défaite cuisante des Barcelonais 5 à 0. Deux des buts sont marqués par Di Stéfano lui-même et il conquiert le cœur du public madrilène[24].

En fin de saison, Di Stéfano permet au club de remporter la Liga 21 ans après le dernier titre. Il est, avec Gento, autre recrue du club, le grand artisan de ce succès, finissant meilleur buteur avec 29 buts. C'est le début de l'âge d'or du Real Madrid.

L'année suivante, le Real recrute Héctor Rial, coéquipier de Di Stéfano aux Millionarios. Le Real remporte de nouveau le championnat avec 5 points d'avance sur Barcelone, Di Stéfano marquant 25 buts. Le Real remporte également la Coupe Latine en battant, au Parc des Princes, le Stade de Reims 2 à 0.

La saison 1955-1956 est celle de la première coupe d'Europe. Le Real élimine le Servette de Genève, le Partizan Belgrade et le Milan AC pour atteindre la finale, où il retrouve le Stade de Reims mené par Raymond Kopa. Dans un match difficile où le Real est mené deux fois au score, Di Stéfano redonne espoir à ses coéquipiers en réduisant l'écart à la 14e minute, et le Real s'impose finalement 4 à 3. Cette finale permet à l'Europe entière de découvrir le talent de Di Stéfano qui termine second en fin de saison du classement du Ballon d'or, devancé par Stanley Matthews.

La saison suivante, le Real se renforce encore en recrutant Kopa. Celui-ci doit patienter en réserve, dans l'attente de la naturalisation espagnole de Di Stéfano, qui intervient le 13 octobre 1956. Le club possède désormais une superbe ligne d'attaque composée de Di Stéfano, Rial, Kopa et Gento. Le Real conserve la coupe d'Europe en battant en demi-finale Manchester United puis, en finale la Fiorentina 2-0. Di Stéfano marque un des buts sur penalty, son onzième en coupe d'Europe[25]. Le Real Madrid remporte également la coupe latine, face au Benfica sur un but de Di Stéfano, ainsi que le championnat d'Espagne. Alfredo est le meilleur buteur du championnat d'Espagne et de la coupe d'Europe des clubs champions et, après sa saison exceptionnelle, il est élu Ballon d'or[26] et joueur espagnol de l'année.

En 1957-1958, le Real Madrid fait signer un autre grand joueur, le défenseur central uruguayen José Santamaria. Cette saison-là, le jeu d'Alfredo Di Stéfano est encore plus spectaculaire. Il mène le jeu, n'hésite pas à défendre et continue à marquer de nombreux buts. Le Real est sacré une nouvelle fois champion d'Espagne et Di Stéfano remporte le trophée du meilleur buteur avec 19 buts. En coupe d'Europe, il retrouve en finale le Milan AC, éliminé en demi-finale deux ans plus tôt. Le match est indécis, Milan ouvre le score par l'intermédiaire de Schiaffino, mais Di Stéfano égalise à la 74e minute et le Real s'impose en prolongation 3 à 2 sur un but de Gento[27].

En 1958, Ferenc Puskás rejoint Gento, Kopa et Di Stéfano à la pointe de l'attaque madrilène. Ce quatuor permet au club de remporter une nouvelle fois la coupe d'Europe face au Stade de Reims sur le score de 2 à 0. Di Stéfano marque l'un des buts, son quatrième dans une finale. Il est également le meilleur buteur du championnat d'Espagne où le club termine second. À la fin de la saison, le « divin chauve » reçoit une nouvelle fois le Ballon d'or[28].

L'association de Di Stéfano et de Puskás connaît son apogée la saison suivante en finale de la coupe d'Europe. Le Real est opposé à l'Eintracht Francfort qui a battu en demi-finale le Glasgow Rangers par 12 à 4 sur les deux matchs. Devant les 135 000 spectateurs du Hampden Park, les Madrilènes livrent leur match le plus abouti, et s'imposent 7 à 3 avec quatre buts de Puskás et trois de Di Stéfano, dont deux à des moments cruciaux du match. Le travail défensif de Di Stéfano permet également d'annihiler une occasion de but dans la première demi-heure[29]. Le 4 septembre 1960, le Real remporte la première Coupe intercontinentale en écrasant Peñarol, vainqueur de la Copa Libertadores, sur le score de 5 à 1.

Le FC Barcelone est le premier club à faire tomber le Real en coupe d'Europe en 1961. L'arbitrage des Anglais Ellis, à l'aller, et Leafe, au retour, est très critiqué par le Real, un but étant notamment refusé à Di Stefano pour hors-jeu[30]. Le Real se venge en écrasant le championnat d'Espagne, il termine avec 12 points d'avance sur l'Atlético de Madrid et 20 sur Barcelone. Puskás finit meilleur buteur avec 28 buts, devant Di Stéfano troisième avec 21 unités.

Le 2 mai 1962 à Amsterdam, le Real retrouve en finale de la coupe d'Europe le Benfica d'Eusébio. Pour contrer les Portugais, l'entraîneur madrilène Miguel Muñoz place Di Stéfano en soutien de Puskás, seul en pointe. Malgré trois buts de Puskás, dont un sur passe de Di Stéfano, le Real doit s'incliner 5 à 3[31].

Le 24 août 1963, sa notoriété mondiale est telle qu'il est enlevé lors de la petite coupe du monde des clubs qui se dispute à Caracas par des membres du Front national de libération du Venezuela. Il est relâché deux jours plus tard devant l'ambassade d'Espagne[32],[33].

Son dernier match officiel avec les Madrilènes est la finale de la coupe d'Europe 1964, sa septième en neuf ans. Elle oppose le Real et son jeu d'attaque au Catenaccio de l'Inter Milan d'Helenio Herrera. Miguel Muñoz met Amancio Amaro au marquage individuel de Giacinto Facchetti, dangereux contre-attaquant, mais cette tactique est vivement critiquée par Di Stéfano car elle amoindrit les capacités offensives du Real[34]. L'Inter s'impose finalement 3 à 1, son jeu collectif l'emportant sur les individualités du Real. Après le match, les tensions entre Di Stéfano et Muñoz sont telles que celui-ci décide de ne plus faire jouer « don Alfredo ».

Santiago Bernabéu lui propose alors de mettre fin à sa carrière et de rentrer dans le staff technique de l'équipe mais Di Stéfano souhaite encore continuer et les deux hommes se séparent fâchés[35], Bernabéu déclare alors que lui vivant, Di Stéfano ne remettra plus jamais les pieds au club[36]. Il rejoint alors à 38 ans l'Espanyol Barcelone pour deux dernières saisons, et y retrouve Ladislao Kubala son ancien rival du Barça. Son retour au Real est un tel évènement qu'il fait l'objet d'une retransmission télévisée.

Le 7 juin 1967, Alfredo Di Stéfano fait ses adieux en tant que joueur lors d'un match entre le Real Madrid et le Celtic Glasgow, qui vient d'être sacré champion d'Europe. À la 13e minute de jeu, Di Stéfano sort sous les applaudissements des 130 000 spectateurs du stade Santiago Bernabéu.

Équipes nationales

Alfredo Di Stéfano a connu deux sélections nationales différentes en tant que joueur, l'Argentine en 1947 et l'Espagne de 1957 à 1961.

En 1947, il est sélectionné dans l'équipe d'Argentine qui participe au championnat sud-américain à Guayaquil en Équateur. Il ne joue pas le premier match, le sélectionneur Guillermo Stabile lui préférant René Pontoni. Il lui offre sa chance dès le second match et Di Stéfano débute sous le maillot argentin, le 4 décembre 1947, contre la Bolivie. Le match se conclut sur une victoire 7 à 0, avec un but de Di Stéfano.

Alfredo Di Stéfano et Ferenc Puskás.

Lors de la finale contre l'Uruguay, Loustau scelle la victoire de l'Argentine 3 à 1 en inscrivant le troisième but, d'un tir des 25 mètres sur une passe de Di Stéfano[37]. Alfredo marque lors de cette compétition 6 buts en autant de matchs disputés, dont un triplé contre la Colombie. Ce sont ses seules apparitions sous le maillot de la sélection argentine.

Après sa naturalisation obtenue en 1956, il fait ses grands débuts sous le maillot de la sélection espagnole, le 30 janvier 1957, lors d'un match contre les Pays-Bas. Di Stéfano fête sa première sélection en inscrivant un triplé dans ce match qui se solde sur une victoire 5 à 0 des Espagnols.

Lors des éliminatoires de la coupe du monde 1958, l'Espagne est favorite de son groupe éliminatoire où elle rencontre l'Écosse et la Suisse. L'attaque peut compter sur Di Stéfano, Francisco Gento, Luis Suárez et László Kubala, un autre naturalisé, mais une défaite inaugurale contre l'Écosse lui est fatale et l'Espagne échoue à un point des Écossais.

Di Stéfano ne participe pas non plus aux phases finales du premier championnat d'Europe organisé en 1960. L'Espagne, qui vient de disposer en huitièmes de finale de la Pologne après un match d'appui, se prépare à rencontrer l'URSS mais doit déclarer forfait sur ordre de Franco.

En 1962, pour se qualifier en phase finale de la Coupe du monde au Chili, l'Espagne se défait tout d'abord du pays de Galles puis en match de barrage du Maroc où Di Stéfano marque son dernier but en sélection. Pour Di Stéfano et son coéquipier madrilène, Ferenc Puskás, naturalisé en 1960, c'est la dernière chance de disputer la Coupe du monde sous le maillot espagnol. Victime d'une déchirure musculaire lors de l'avant-dernier match de préparation contre Osnabrück, un club de seconde division allemande, il ne peut être remis qu'en cas de qualification au second tour. Di Stéfano ne peut qu'assister à la défaite de l'Espagne contre le Brésil 2 à 1 et, comme d'autres grands noms du football comme George Best ou George Weah, il ne dispute aucun match de Coupe du monde[38],[39].

En plus de ces deux sélections, Di Stéfano a également l'honneur d'être choisi comme capitaine de la première équipe FIFA du continent européen qui rencontre, en 1963 à Wembley, l'Angleterre pour fêter le centenaire de la FA. Le match se termine sur une défaite 2 à 1 de l'équipe FIFA.

Carrière d'entraîneur

Une fois sa carrière de footballeur terminée, Di Stéfano ne quitte pas son sport et se reconvertit dans le métier d'entraîneur. Cela le conduit en 1967 à Elche CF mais, au bout de quinze journées, le club est avant-dernier et il est remplacé par Ferdinand Daučík[40].

En juillet 1968, il est contacté par Boca Juniors pour devenir manager de l'équipe première, et il retourne en Argentine. Au début de l'année 1969, l'entraîneur José D'Amico démissionne et Alfredo Di Stéfano prend alors les rênes de l'équipe. Boca Juniors finit premier de la zone A du championnat Métropole mais est éliminé en demi-finale par River Plate, second de la zone B. Lorsque que commence le championnat Nacional, Di Stéfano fait jouer à son équipe un jeu plus offensif avec Norberto Madurga comme meneur de jeu. Le titre se joue, lors de la dernière journée, face au grand rival River Plate qui est à deux points seulement. Deux buts de Madurga permettent au club d'accrocher le nul et Boca remporte le championnat d'Argentine[41]. Il remporte également la première coupe d'Argentine en battant le Club Atlético Atlanta sur le score de 3 à 2 sur les deux matchs[42].

En 1970, il est appelé par le Valence CF pour diriger l'équipe. Le club décroche en fin de saison son quatrième championnat d'Espagne après une lutte serrée avec le FC Barcelone et l'Atletico de Madrid. Valence n'encaisse cette année-là que 19 buts et finit meilleure défense du championnat[43]. L'année suivante, le club finit vice-champion derrière le Real Madrid. Di Stéfano et Valence ne parviennent cependant pas à remporter la Coupe du Généralissime, le FC Valence perdant deux finales consécutives en 1971 et 1972. À la fin de la saison 1974, Di Stéfano quitte ses fonctions d'entraîneur.

Il rejoint alors le Sporting Portugal qui vient d'être sacré champion. Le club ne gagnant qu'un seul de ces six matchs d'avant-saison, le président du Sporting, João Rocha, le congédie juste avant le début du championnat et la signature de son contrat[44]. En 1975, il retrouve le championnat espagnol et entraîne le Rayo Vallecano, club de seconde division, mais c'est un échec. Il est remplacé en mars par Jose Antonio Olmedo[45].

Mario Kempes, ici sous le maillot argentin, a été sous les ordres de Di Stéfano à Valence CF puis à River Plate

L'année suivante, il reste en deuxième division espagnole en prenant les rênes de Castellón, et le club finit quatorzième.

Alfredo Di Stéfano est rappelé en 1979 par le Valence CF. En championnat, le club ne finit que sixième, mais il parvient à remporter la coupe d'Europe des vainqueurs de coupe contre Arsenal aux tirs au but, et Mario Kempes est le meilleur buteur de la compétition avec 9 buts. Il quitte le club en fin de saison, remplacé par Pasieguito.

En 1981, il fait son grand retour dans le club de ses débuts, Club Atlético River Plate et succède à Ángel Labruna. Il remporte le championnat d'Argentine Nacional en s'appuyant sur une défense de fer composée de Tarantini, Olarticoechea, Passarella et sur le buteur Kempes revenu de Valence[46].

La saison suivante, il revient au Real Madrid et lance la Quinta del Buitre (« la quinte du vautour » en français), avec Emilio Butragueño (el Buitre), Míchel, Miguel Pardeza, Manuel Sanchís, Rafael Martín Vázquez mais il ne parvient pas à remporter de trophées avec le club. Celui-ci termine vice-champion d'Espagne en 1983 et 1984, finaliste de la coupe du Roi, de la coupe de la Ligue et de la supercoupe d'Espagne en 1983. Il échoue également en finale de la coupe d'Europe des vainqueurs de coupe contre le club d'Aberdeen entraîné par Alex Ferguson, 2 à 1 après prolongation. Cette série de finales perdues fait dire à Di Stéfano : « Nous sommes les Poulidor du football »[47].

Il retourne à Boca Juniors en 1985 et n'y reste qu'une saison, le club s'inclinant face au Vélez Sarsfield en phase éliminatoire du championnat. En fin de saison 1985-1986, il revient, à douze journées de la fin du championnat espagnol, au chevet du Valence CF qui vient d'encaisser une défaite 6 à 0 contre la Real Sociedad. Il ne parvient pas à renverser la tendance et le club est relégué à la fin du championnat. Conservé à la tête de l'équipe, il ramène le club en première division dès la saison suivante, en finissant champion de seconde division. Le retour en première division est difficile, le club est relégable à l'issue de la 29e journée de championnat, et Di Stéfano est licencié.

En 1990, il est nommé conseiller du président du Real Madrid Ramón Mendoza[48]. Le 21 novembre 1990, suite au limogeage de John Toshack, il redevient à 65 ans une dernière fois entraîneur, associé à José Antonio Camacho. Sous ses ordres, le club merengue remporte le 12 décembre 1990 la supercoupe d'Espagne. Sa mission comme entraîneur prend fin lors de la vingt-sixième journée avec l'arrivée de Radomir Antić[49].

Vie extra-sportive

Alfredo Di Stéfano se marie en 1950 avec Sara Freites Varela, qui meurt le 14 mai 2005, et avec qui il a six enfants : Nanette, Silvana, Alfredo, Elena, Ignacio et Sofia, et plusieurs petits-enfants[48]. Après sa carrière sportive, Alfredo Di Stéfano continue de vivre en Espagne, et fait installer dans son jardin une statue représentant une balle ronde où est inscrit Gracias vieja (Merci ma vieille)[6]. Le 24 décembre 2005, il est frappé par une crise cardiaque. Il récupère avec succès à Sagunto puis à Valence[50].

Tout au long de sa carrière, Alfredo Di Stéfano tient la vedette dans plusieurs films. Sa première apparition est dans Con los mismos colores, film argentin de 1949[51]. En Espagne, il apparaît également dans de nombreux films documentaires consacrés au Real Madrid, mais aussi dans un film, Saeta Rubia, tourné en 1956, et dans lequel il tient son propre rôle[52].

Style de jeu

Di Stéfano possède un style de jeu inconnu jusqu'alors, synthétisant le style sud-américain de la Máquina et du « Ballet Azul » fait de passes courtes et le style développé par le Onze d'or hongrois. C'est un footballeur complet alliant qualités techniques (dribble, feinte, passe et tir des deux pieds), tactiques (vision du jeu et placement) et physiques (vitesse, endurance et robustesse)[6]. Il est également un leader charismatique qui met son talent au service de son équipe et ne recherche pas l'exploit individuel. Beaucoup d'entraîneurs tels Helenio Herrera ou Miguel Munoz affirment qu'il est le joueur le plus complet qui n'ait jamais existé[53].

Il n'est pas un avant-centre mais finit pourtant meilleur buteur de trois championnats différents. Il n'est pas non plus un meneur de jeu mais, dès qu'il possède le ballon, son équipe se projette vers l'avant. Enfin, il n'est pas un milieu défensif mais il porte assistance à ses défenseurs comme en finale de la coupe d'Europe 1957, où il détourne en corner un centre de l'ailier de la Fiorentina, Julinho. Il est tout cela à la fois, révolutionne le jeu de l'avant-centre et fait du Real Madrid la meilleure équipe de club du monde[54]. Gabriel Hanot, l'inventeur de la Coupe d'Europe des clubs champions, dit de lui qu'« il est une tactique à lui tout seul »[25].

Comme buteur, il n'a pas de points faibles. Il est capable de marquer de la tête, des deux pieds et ce dans la surface de réparation ou des vingt mètres[55].

Il est également un gardien de but décent et occupe ce poste à River Plate lors d'un Superclásico en 1948. Durant les quinze minutes où il remplace le gardien titulaire, Amadeo Carrizo, il n'encaisse aucun but. Revenu dans le champ, il marque le but décisif[56].

Palmarès et records

À Buenos Aires, Bogotá puis Madrid, Di Stéfano se constitue un palmarès unique. Il comporte quasiment toutes les compétitions internationales majeures de son époque. Avec l'Argentine, il remporte la Copa América en 1947, son seul trophée en équipe nationale.

Il est deux fois champion d'Argentine avec River Plate en 1945 et 1947, deux fois vice-champion en 1948 et 1949, et termine deuxième du championnat sud-américain des clubs champions en 1948.

Sous les couleurs des Los Millonarios, il gagne la petite coupe du monde des clubs en 1953[57], trois championnats de Colombie en 1949, 1951 et 1952, et est vice-champion en 1950.

Son histoire se confond pendant onze ans avec celle du Real Madrid. Avec le club madrilène, Alfredo Di Stéfano soulève la coupe d'Europe des clubs champions à cinq reprises en 1956, 1957, 1958, 1959 et 1960, et est finaliste de la compétition en 1962 et 1964. Il remporte également la première coupe intercontinentale en 1960, deux coupes Latine en 1955 et 1957 et une petite coupe du monde des clubs en 1956[58]. En championnat d'Espagne, il décroche huit titres en 1954, 1955, 1957, 1958, 1961, 1962, 1963 et 1964 et termine vice-champion en 1959 et 1960. Il est également vainqueur de la Coupe du Généralissime en 1962 et finaliste de cette épreuve en 1958, 1960 et 1961. Ses treize titres de champion national de première division dans trois pays différents constitue le record du genre.

Alfredo Di Stéfano a marqué 504 buts en 661 matchs officiels soit 0,76 but par match. Il est le meilleur buteur du championnat argentin en 1947 (27 buts), colombien en 1951 (31 buts) et 1952 (19 buts) et remporte le trophée Pichichi, décerné au meilleur buteur de la Liga, à cinq reprises. Il marque 27 buts en en 1954, 24 buts en 1956, 31 buts en 1957, 19 buts en 1958 et 23 buts en 1959.

Il est également le meilleur buteur de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1958 (10 buts) et 1962 (7 buts).

Il est le quatorzième meilleur buteur de tous les temps de première division avec 521 matchs pour 376 buts[59]. Di Stéfano est le second meilleur buteur de toute l'histoire du Real Madrid, son record de 307 buts pour le club ayant été battu par Raúl le 15 février 2009, lors d'une rencontre contre le Sporting Gijón[60]. Il est également le troisième meilleur buteur du championnat d'Espagne de football de tous les temps, seulement devancé par Telmo Zarra et Hugo Sánchez. En coupe d'Europe, il est le cinquième meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des champions avec 49 buts en 57 matchs. Seuls Raúl, Ruud van Nistelrooy, Andriï Chevtchenko, Thierry Henry et Inzaghi ont fait mieux[61].

En comptant les matchs amicaux, Di Stéfano a marqué en tout 639 buts durant sa carrière[62].

Comme entraîneur, son palmarès est également conséquent. En Argentine, il remporte le championnat à deux reprises, en 1969 avec Boca Juniors et en 1981 avec River Plate. Avec Boca Juniors, il gagne aussi la coupe d'Argentine en 1969.

Au FC Valence, il permet au club de remporter la coupe d'Europe des vainqueurs de coupes en 1980. Il est champion d'Espagne en 1971, vice-champion en 1972, champion de deuxième division en 1987 et finaliste de la Coupe du Généralissime en 1971 et 1972.

Il n'obtient qu'un seul trophée avec le Real Madrid, la supercoupe d'Espagne en 1990, dont il est également finaliste en 1982. Il est finaliste de la coupe d'Europe des vainqueurs de coupes en 1983, vice-champion d'Espagne en 1983 et 1984, finaliste de la coupe d'Espagne en 1983 et finaliste de la coupe de la Ligue en 1983.

Distinctions honorifiques

Super Ballon d'or remporté par Di Stéfano

Alfredo Di Stéfano reçoit en 1957 et 1959 le Ballon d'or, trophée remis au meilleur joueur européen de l'année par l'hebdomadaire français France Football. Il est classé second en 1956, et reçoit un « Super Ballon d'or » en 1989.

Sa carrière exceptionnelle lui vaut de nombreuses récompenses. Il reçoit en 1966 la médaille d'or du mérite sportif, décernée par le gouvernement espagnol, puis la grande croix de l'ordre du mérite sportif en 1999. Lui est également décerné le trophée du meilleur joueur des 35 dernières années par l'hebdomadaire Don Balón en 1990, la médaille du mérite de la FIFA en 1994, la médaille du mérite sportif de Madrid en 1996, le tambor de oro de la ville de San Sebastián en 1997, le prix Marca Leyenda en 1999 et il entre au Hall of Fame de la FIFA en 1998.

Le 10 juin 1998, il est également choisi, par deux cent cinquante journalistes internationaux, dans l'équipe mondiale du XXe siècle. En 2004, il est nommé au FIFA 100[63]. Il reçoit des mains de Michel Platini le 1er Prix du Président de l'UEFA en 2008 récompensant de très grands joueurs ayant joué sur le continent européen[64]. Il est également nommé ambassadeur sportif d'Argentine en 2009[65].

Le 5 novembre 2000, il est élu Président d'Honneur du Real Madrid et, à ce titre, reçoit le trophée du club de football du XXe siècle remis au Real Madrid par la FIFA. Figure historique du club, il reste toujours proche des différents présidents et des joueurs, c'est lui qui remet les maillots des nouvelles recrues lors de leur présentation aux socios.

Le 9 mai 2006, le Real Madrid inaugure le nouveau stade de son club filiale, Castilla. Le stade porte le nom d’Alfredo Di Stéfano et, à son entrée, une statue en bronze le représente célébrant un but marqué lors d'un match de coupe d'Europe contre le Vasas SC. Autre hommage, lors de la saison, 2007-2008, le Real Madrid baptise son avion, La Saeta (« la flèche » en français).

Le trophée récompensant le meilleur joueur du championnat d'Espagne de football porte son nom. Le prix a été créé par le quotidien sportif espagnol Marca lors de la saison 2007–2008.

En 2008, il est élu meilleur joueur de l'histoire du Real Madrid lors d'un sondage réalisé par le club auprès de ses internautes. Il devance Zinedine Zidane et Raúl[66].

Statistiques

En club

Le tableau ci-dessous résume les statistiques en match officiel d'Alfredo Di Stéfano durant sa carrière de joueur professionnel[67],[68],[69].

Saison Club Pays Championnat Coupes nationales Coupes continentales Sélection
Division Matchs Buts Matchs Buts Type Matchs Buts Matchs Buts
1945 CA River Plate Drapeau : Argentine Argentine Primera Division 1 0 - - - - - - -
1946 Club Atletico Huracán Drapeau : Argentine Argentine Primera Division 25 10 - - - - - - -
1947 CA River Plate Drapeau : Argentine Argentine Primera Division 29 27 - - - - - 6 6
1948 CA River Plate Drapeau : Argentine Argentine Primera Division 23 13 - - CC 6 4 - -
1949août→
CA River Plate Drapeau : Argentine Argentine Primera Division 12 9 - - - - - - -
Total en Argentine 90 59 - - - 6 4 6 6
août→
1949
Club Deportivo Los Millonarios Drapeau : Colombie Colombie División Mayor 15 16 - - - - - - -
1950 Club Deportivo Los Millonarios Drapeau : Colombie Colombie División Mayor 29 23 - - - - - - -
1951 Club Deportivo Los Millonarios Drapeau : Colombie Colombie División Mayor 34 32 - - - - - - -
1952février 1953→
Club Deportivo Los Millonarios Drapeau : Colombie Colombie División Mayor 24 19 - - - - - - -
Total en Colombie 102 90 - - - - - - -
septembre→
1953 - 1954
Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 28 27 - - - - - - -
1954 - 1955 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 30 25 - - (CL) 2 0 - -
1955 - 1956 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 30 24 - - (C1) 7 5 - -
1956 - 1957 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 30 31 2 3 (C1)+(CL) 8+2 7+2 5 5
1957 - 1958 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 30 19 3 7 (C1) 7 10 5 3
1958 - 1959 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 28 23 3 5 (C1) 7 6 3 3
1959 - 1960 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 23 12 2 3 (C1) 6 8 5 4
1960 - 1961 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 23 21 5 8 (C1)+(CI) 2+2 0+1 10 7
1961 - 1962 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 23 11 4 6 (C1) 9 7 3 1
1962 - 1963 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 13 12 6 8 (C1) 2 1 - -
1963 - 1964 Real Madrid C.F. Drapeau : Espagne Espagne Primera División 24 11 1 1 (C1) 9 5 - -
1964 - 1965 Espanyol Barcelone Drapeau : Espagne Espagne Primera División 24 7 1 1 - - - - -
1965 - 1966 Espanyol Barcelone Drapeau : Espagne Espagne Primera División 23 4 1 1 (C3) 6 0 - -
Total en Espagne 329 227 28 43 - 69 52 31 23
Total 521 376 28 43 - 75 56 37 29

En équipes nationales

Les tableaux ci-dessous résument les apparitions de Alfrédo Di Stéfano sous les maillots de l'Argentine et de l'Espagne[70]

En équipe d'Argentine :

# Date Compétition Lieu Adversaire Score But(s)
1 4 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Bolivie Symbol support vote.svg 7-0 1
2 11 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Pérou Symbol support vote.svg 3-2 1
3 16 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Chili Symbol neutral vote.svg 1-1 1
4 18 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Colombie Symbol support vote.svg 6-0 3
5 25 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Equateur Symbol support vote.svg 2-0 0
6 28 décembre 1947 Copa América 1947 Estadio George Capwell (Guayaquil) Uruguay Symbol support vote.svg 3-1 0
Total en équipe d'Argentine 6


En équipe d'Espagne :

# Date Compétition Lieu Adversaire Score But(s)
1 30 janvier 1957 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) Pays-Bas Symbol support vote.svg 5-1 3
2 10 mars 1957 Qualification
Coupe du monde
Estadio Chamartín (Madrid) Suisse Symbol neutral vote.svg 2-2 0
3 31 mars 1957 Match amical Stade du Heysel (Bruxelles) Belgique Symbol support vote.svg 5-0 2
4 8 mai 1957 Qualification
Coupe du monde
Hampden Park (Glasgow) Ecosse Symbol oppose vote.svg 2-4 0
5 26 mai 1957 Qualification
Coupe du monde
Estadio Chamartín (Madrid) Écosse Symbol support vote.svg 4-1 0
6 6 novembre 1957 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) Turquie Symbol support vote.svg 3-0 0
7 24 novembre 1957 Qualification
Coupe du monde
Stade olympique de la Pontaise (Lausanne) Suisse Symbol support vote.svg 4-1 2
8 13 mars 1958 Match amical Parc des Princes (Paris) France Symbol neutral vote.svg 2-2 0
9 19 mars 1958 Match amical Waldstadion (Francfort) R.F.A. Symbol oppose vote.svg 0-2 0
10 13 avril 1958 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) Portugal Symbol support vote.svg 1-0 1
11 15 octobre 1958 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) Irlande du Nord Symbol support vote.svg 6-2 0
12 28 février 1959 Match amical Stadio olimpico (Rome) Italie Symbol neutral vote.svg 1-1 1
13 28 juin 1959 Qualification
Championnats d'Europe
Stade de Silésie (Chorzów) Pologne Symbol support vote.svg 4-2 2
14 14 octobre 1959 Qualification
Championnats d'Europe
Estadio Chamartín (Madrid) Pologne Symbol support vote.svg 3-0 1
15 22 novembre 1959 Match amical Estadio de Mestalla (Valence) Autriche Symbol support vote.svg 6-3 2
16 17 décembre 1959 Match amical Parc des Princes (Paris) France Symbol oppose vote.svg 3-4 0
17 13 mars 1960 Match amical Camp Nou (Barcelone) Italie Symbol support vote.svg 3-1 1
18 15 mai 1960 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) Angleterre Symbol support vote.svg 3-0 0
19 10 juillet 1960 Match amical Estadio Municipal de Chorrillos (Lima) Perou Symbol support vote.svg 3-1 1
20 14 juillet 1960 Match amical Estadio Nacional de Chile (Santiago du Chili) Chili Symbol support vote.svg 4-0 2
21 17 juillet 1960 Match amical Estadio Nacional de Chile (Santiago du Chili) Chili Symbol support vote.svg 4-1 2
22 24 juillet 1960 Match amical Stade Monumental (Buenos Aires) Argentine Symbol oppose vote.svg 0-2 0
23 26 octobre 1960 Match amical Wembley (Londres) Angleterre Symbol oppose vote.svg 2-4 0
24 30 octobre 1960 Match amical Stade Ernst Happel (Vienne) Autriche Symbol oppose vote.svg 0-3 0
25 2 avril 1961 Match amical Estadio Chamartín (Madrid) France Symbol support vote.svg 2-0 0
26 19 avril 1961 Qualification
Coupe du monde
Ninian Park (Cardiff) Pays de Galles Symbol support vote.svg 2-1 1
27 18 mai 1961 Qualification
Coupe du monde
Estadio Chamartín (Madrid) Pays de Galles Symbol neutral vote.svg 1-1 0
28 11 juin 1961 Match amical Sánchez Pizjuán (Séville) Argentine Symbol support vote.svg 2-0 1
29 12 novembre 1961 Qualification
Coupe du monde
Stade Mohammed V (Casablanca) Maroc Symbol support vote.svg 1-0 0
30 23 novembre 1961 Qualification
Coupe du monde
Estadio Chamartín (Madrid) Maroc Symbol support vote.svg 3-2 1
31 10 décembre 1961 Match amical Parc des Princes (Paris) France Symbol neutral vote.svg 1-1 0
Total en équipe d'Espagne 23

Annexes

Références

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  2. (en) What they said sur oocities.org. Consulté le 9 mai 2011
  3. (en) The world's greatest player? sur oocities.org. Consulté le 9 mai 2011
  4. Le foot n'est plus ce qu'il sera sur www.lequipe.fr. Consulté le 9 mai 2011
  5. a, b, c, d et e Alfredo Di Stéfano sur fr.fifa.com. Consulté le 9 mai 2011
  6. a, b, c, d et e Portrait d'Alfredo Di Stéfano par François Thébaud sur miroirdufootball.com. Consulté le 20 avril 2010
  7. (es) Portrait de Di Stéfano sur realmadrid.com. Consulté le 20 avril 2010
  8. a et b (en) Alfredo Di Stéfano, football player by John Kennedy sur irlandeses.org. Consulté le 20 avril 2010
  9. (es) Interview de Di Stefano par Diego Torres sur elpais.com. Consulté le 20 avril 2010
  10. (es) Entretien avec Di Stéfano sur as.com. Consulté le 26 avril 2010
  11. (es) La naissance de la Satea Rubia sur clarin.com. Consulté le 26 avril 2010
  12. (es) River Plate en la Copa Libertadores sur iffhs.de. Consulté le 4 janvier 2009
  13. François Thébaud « la vie aventureuse de Di Stéfano » in Miroir du Football n°17, mai 1961 p. 22
  14. François Thébaud « la vie aventureuse de Di Stéfano » in Miroir du Football n°17, mai 1961 p. 23
  15. Pierre-Marie Descamps et Jacques Hennaux, 50 ans de coupes d'Europe, L'Équipe, 2005, 384 p. (ISBN 295196059X) [lire en ligne (page consultée le 20 avril 2010)], « Portrait », p. 34 
  16. Quand les footballeurs deviennent hors la loi sur www.wearefootball.org. Consulté le 20 avril 2010
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  67. (es) Alfredo Di Stefano sur bdfutbol.com. Consulté le 20 avril 2010
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  69. (en) Les matchs du Real Madrid en compétitions internationales sur rsssf.com. Consulté le 30 avril 2010
  70. (en) Sélections internationales de Di Stéfano sur rsssf.com. Consulté le 20 avril 2010

Bibliographie

  • Alfredo Di Stéfano, Enrique Ortego et Alfredo Relaño, Gracias, vieja : las memorias del mayor mito del fútbol, Madrid, Aguilar, 2000 (ISBN 8-4030-9200-8) 
  • Xavier García Luque et Jordi Finestres, El caso Di Stéfano, Barcelone, Península, 2006 (ISBN 8-4297-5887-9) 
  • Enrique Ortego, Luis Miguel González, Alfredo Di Stéfano, historias de una leyenda, Everest, 2010.


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