Ignaz seipel

Ignaz seipel

Ignaz Seipel

Ignaz Seipel.

Monseigneur Ignaz Seipel, né à Vienne (Autriche) le 19 juillet 1876 et décédé à Pernitz (de) le 2 août 1932 (à 56 ans), fut chancelier d'Autriche de mai 1922 à juin 1924, puis de nouveau de 1926 à 1929.

Sommaire

Un prélat ambitieux

Prêtre catholique, il enseigne la théologie morale à Salzbourg, puis à Vienne. Dès le séminaire, il subit l'influence du bourgmestre social-chrétien Karl Lueger, pourfendeur acharné de la corruption dans l'administration impériale, mais aussi anti-libéral et antisémite.

Remarqué pour ses publications sur des problèmes constitutionnels, Ignaz Seipel est appelé en octobre 1918 au ministère des Travaux publics et des Affaires sociales par le dernier chancelier Heinrich Lammasch. C'est de ce poste qu'il assiste à la capitulation de l'Allemagne et à l'effondrement de l'Empire. Pragmatique,il ne croit guère en la possibilité de survie de l'Empire austro-hongrois malgré la confiance que lui accorde l'empereur Charles Ier.

Au lendemain du traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, il se rallie avec enthousiasme à la jeune république d'Autriche dont il contribue à rédiger la Constitution.

Le sauveur de l'économie

Chef de file des sociaux-chrétiens, il empêche la scission de son parti sur la question de l'abolition de la monarchie et devient dès ce moment une personnalité incontournable de la vie politique autrichienne. Benoît XV, qui l'apprécie particulièrement, le nomme protonotaire apostolique.

L'Autriche est appauvrie. Sa grande autorité morale rassure un pays ruiné, humilié, privé de sa grandeur, en proie à la banqueroute, au chômage et au bord de la guerre civile. C'est en sauveur qu'Ignaz Seipel accède au poste de chancelier en mai 1922.

D'emblée, il s'attelle au redressement économique du pays. À Genève, il obtient de la SDN un prêt de 650 millions de couronnes d'or et crée une nouvelle monnaie, le schilling fixé au cours de 10 000 anciennes couronnes . Il procède à des mesures draconiennes pour enrayer la circulation de la monnaie, licencie de nombreux fonctionnaires et lève de nouvelles taxes. Mais ceci a pour conséquence une forte baisse de la consommation et un recul de la production, de l'exportation, accompagné d'une augmentation du taux de chômage.

L'Autriche se replie sur elle-même et contemple sa misère. On cherche des coupables et les Juifs sont tous désignés. En même temps, Mgr Seipel perd la confiance de l'électorat et sa popularité s'érode. Le 1er juin 1924, il est grièvement blessé dans un attentat et doit se retirer du pouvoir.

Un vide politique

Les élections d'avril 1927 lui permettent de reprendre le pouvoir avec une confortable majorité. Il va cette fois montrer dans sa politique une orientation beaucoup plus nationaliste en s'appuyant sur des factions monarchistes ou Heimwehr (de). Il réprime sévèrement des manifestations socialistes en juillet 1927.

Pour raison de santé, il démissionne en 1929. Il occupera encore un temps le poste de ministre des Affaires étrangères en 1930 et il sera même question de le rappeler au pouvoir après l'effondrement du crédit bancaire en 1931. Mais atteint de tuberculose, il doit se retirer dans un sanatorium où il décède le 2 août 1932.

Fondateur de la démocratie chrétienne en Autriche

Figure de proue de la politique autrichienne de l'entre-deux-guerres, méfiant à l'égard du parlementarisme et très controversé dans les milieux de gauche, comme dans ceux d'extrême-droite, Mgr Seipel rêvait sans doute d'un État chrétien paternaliste, comme Don Sturzo en Italie. Le contexte social ne s'y prêtait pas alors et son héritier spirituel, Engelbert Dollfuss, évoluant vers un corporatisme salazariste, devra recourir à des méthodes plus musclées.

  • Portail de l’Autriche Portail de l’Autriche
Ce document provient de « Ignaz Seipel ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ignaz seipel de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Ignaz Seipel — Ignaz Seipel …   Deutsch Wikipedia

  • Ignaz Seipel — Mandats 6e et 8e chancelier fédéral d Autriche …   Wikipédia en Français

  • Ignaz Seipel — (19 July 1876, Vienna 2 August 1932, Pernitz) was an Austrian politician who served as Chancellor during the 1920s. Ordained a Catholic priest, he gained his doctorade in theology in 1903 at the University of Vienna. He was a member of the… …   Wikipedia

  • SEIPEL, IGNAZ° — (1876–1932), Austrian statesman, Catholic prelate, and university professor; leader of the christian social party and five times chancellor of Austria   (1922–24; 1926–29). Although his party s program demanded the restraining of Jewish influence …   Encyclopedia of Judaism

  • SEIPEL (I.) — SEIPEL IGNAZ (1876 1932) Prélat autrichien, disciple de Mgr Schindler, Ignaz Seipel succède à celui ci comme professeur de théologie morale à l’université de Vienne. Il publie, en 1907, un ouvrage sur l’enseignement économique des Pères de… …   Encyclopédie Universelle

  • Seipel — ist der Familienname von Hubert Seipel (* 1950), deutscher Journalist und Dokumentarfilmer Ignaz Seipel (1876–1932), österreichischer Politiker, Theologe und Prälat Vitus Seipel (1650–1711), Weihbischof von Prag Wilfried Seipel (* 1944),… …   Deutsch Wikipedia

  • Ignaz — Ignaz, die Kurzform des lateinischen Ignatius (der Feurige) (von lat. ignis = Feuer), ist ein männlicher Vorname. Inhaltsverzeichnis 1 Namensvarianten 2 Gedenktage 3 Bekannte Namensträger …   Deutsch Wikipedia

  • Seipel — Seipel,   Ignaz, österreichischer Politiker, * Wien 19. 7. 1876, ✝ Pernitz (Niederösterreich) 2. 8. 1932; katholischer Priester, seit 1921 Prälat, wurde 1909 Professor für Moraltheologie in Salzburg, 1917 in Wien. In der letzten kaiserlichen… …   Universal-Lexikon

  • Seipel — Seipel, Ignaz …   Enciclopedia Universal

  • Seipel, Ignaz — (1876–1932)    The son of a coachman, Seipel became a priest in 1899 and subsequently a professor of moral theology in Salzburg and at the University of Vienna. From 1917 until November 1918, he was the minister for social affairs in the last… …   Historical dictionary of Austria

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”