- Hyperventilation
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L'hyperventilation ou accélération et amplification respiratoire est une ventilation non-physiologique, c'est-à-dire avec modification des pressions partielles normales des gaz sanguins. Lors d'une hyperventilation, la pression partielle de dioxyde de carbone dans les poumons (et par conséquence dans le sang artériel) va diminuer. Sur le plan du pH sanguin, cela va produire une alcalose respiratoire.
Elle peut aussi être produite volontairement pour obtenir un état de transe, permettre une prise de conscience émotionnelle, par exemple dans la technique du rebirth ou encore en cas de plongée en apnée.
Sommaire
Utilisation en plongée
En apnée, elle est utilisée pour réduire le taux de dioxyde de carbone dans le sang (sans pour autant augmenter notablement le taux d'oxygène). Cette pratique peut être dangereuse car le système d'alarme du corps est faussé. En effet, le réflexe de respiration et l'envie de respirer sont basés sur le taux de CO2 dissous dans le sang. L'organisme a aussi un mécanisme de protection lié au taux d'O2 qui provoque une syncope si celui-ci est trop bas. Normalement, l'envie de respirer survient avant que le corps ne déclenche une syncope. L'hyperventilation fait augmenter le seuil du réflexe de respiration de sorte qu'il est atteint après le seuil de syncope.
Risques liés à l'hyperventilation
En général, le risque le plus fréquent est que la victime cède à la panique avec les risques inhérents (chute, chocs, traumatisme, etc.).
Dans le cas de la plongée sous-marine, si la victime est en surface, partiellement immergée, le risque principal est que la tête tombe dans l'eau et qu'elle se noie. Si la victime est en plongée, le risque est alors important qu'elle tombe en syncope avant d'avoir eu envie de respirer et qu'elle se noie aussi.
La baisse de pression d'air pendant un voyage aérien, combinée au stress spécifique, peut déclencher l'hyperventilation. C'est un problème répertorié par les autorités aéronautiques[1]; le diagnostic sur soi-même et la réaction à avoir font partie des questions de l'examen du brevet de pilote privé en France et ailleurs.
Causes
Les causes sont nombreuses et variées, volontaires ou pathologiques comme indiquées ci-dessus. Néanmoins, on peut citer :
- l'anxiété ;
- la fièvre, la douleur intense ;
- l'abus d'alcool ou de drogue ;
- la consommation excessive de certains médicaments (comme l'aspirine) ;
- la consommation excessive de café[2] ;
- certaines maladies pulmonaires ou coronariennes ;
- l'asthme, la grossesse, l'altitude et l'acidose métabolique ;
- Le stress
- l'effort physique intense ;
- l'exposition à de l'air de cabine contaminé par des huiles chimiques lors d'un vol (syndrome aérotoxique)
- la cause volontaire (cas du plongeur en apnée).
Symptômes
Dans le cas d'une hyperventilation, la respiration s'accélère et devient saccadée. Elle s'accompagne de vertiges, d'agitation, de tremblements, d'engourdissement, etc.
On peut aussi constater des troubles de la vision (vision double par exemple), une sensation de flottement du corps, de perte de conscience ainsi que des tremblements.
D'autres symptômes peuvent aussi accompagner le tableau clinique : difficultés de concentration, sécheresse des muqueuses, palpitations, douleurs thoraciques, fatigue. L'hyperventilation peut aller jusqu'à la perte de connaissance, la tétanie par contraction musculaire, ou l'arythmie cardiaque.
Syndrome chronique d'hyperventilation C'est un état relativement fréquent. Aux symptômes cités ci-dessus s’ajoutent la sensation de manquer d'air, une oppression thoracique, une toux sèche, des raclements de gorge et un besoin fréquent de bâiller et de soupirer.
Ces symptômes prêtent souvent à confusion, pouvant laisser croire, dans leur état de crise à un asthme (déclenchement en présence de poussière, d'odeur forte, d'effort, etc.).
Traitement
La victime d'une telle crise doit être encadrée et rassurée afin de ne pas céder à la panique. Parfois, le fait de respirer dans un sac en papier (l'utilisation d'un sac en plastique est dangereuse en raison d'un risque de suffocation) permet de rétablir partiellement le taux de CO2. Cette pratique doit bien sûr être réalisée avec précaution et le sac en papier doit être retiré dès que les symptômes disparaissent.
Le corps médical semble désormais mettre en doute ce procédé longtemps pratiqué.[réf. nécessaire]
La kinésithérapie joue un rôle dans le traitement de l'hyperventilation en jouant sur la mécanique thoraco abdominale et sur la fréquence respiratoire. L'emploi de technique manuelle et de la relaxation permet de diminuer les symptômes de l'hyperventilation. En collaboration avec le patient, l'éducation thérapeutique permet de diminuer les crises en permettant au patient de reconnaître les signes de la maladie et d'adapter sa respiration en conséquence.
Prévention
L'hyperventilation est bien souvent le symptôme d'une autre pathologie. Il est conseillé dans ce cas de consulter un spécialiste afin d'identifier l'origine du mal et de le traiter.
En plongée en apnée
Dans le cas de la plongée en apnée, l'issue d'une hyperventilation forcée pouvant être fatale, il faut éviter de pratiquer seul et sans surveillance.
Afin de prévenir ce risque, il est conseillé de mettre en œuvre la règle du tiers temps.
Références
Liens internes
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- Développement personnel
- Signe clinique en pneumologie
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