Hominidé (narration)

Hominidé (narration)

Hominidé (narration)

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Hominidé (Hominide)
Auteur Klaus Ebner
Genre Narration satirique
Version originale
Titre original Hominide
Éditeur original FZA Verlag
Langue originale Allemand
Pays d'origine Autriche Autriche
Lieu de parution original Vienne
Date de parution originale 2008
ISBN original 978-3-9502299-7-4
Version française
Chronologie
Auf der Kippe (prose)
Auf der Kippe (prose)
Auf der Kippe (prose)
Vermells (poésie)
Vermells (poésie)
Vermells (poésie)

Hominidé (titre original: Hominide) est un roman court écrit en allemand par l'écrivain autrichien Klaus Ebner. Le livre fut publié en 2008 par la maison d'édition FZA Verlag à Vienne (Autriche).

Sommaire

Synopsis

L'histoire du livre Hominide est située en Afrique Centrale il y a des millions d'années, dans une région de transition entre la forêt tropicale et la savane. Les protagonistes de la narration sont des australopithèques afarenses qui ne maîtrisent ni outillage ni feu. [1] En sept chapitres, le narrateur protagoniste Pitar fait des réflections sur es alentours et décide à diriger son clan à la civilisation : [2] « Donc je décidai d'illuminer les ténèbres, de mettre le feu aux miens, selon la devise Que la lumière soit et ainsi de suite. » [3] Pitar possède la compétence linguistique, le raisonnement et la faculté au discours d'un homme moderne ; en outre il dispose de connaissances actuelles sur l'histoire, la politique et la littérature. Quelquefois il mentionne qu'un certain concept ou un objet n'existe pas encore, ce qui renforce l'effet comique du scénario fondamentalement grotesque. [4]

Il est difficile de convaincre les membres du groupe hominidé de la raison de nouvelles activités. Mais Pitar arrive à fasciner Costello, le patriarche du clan, qui le récompense de sa protection. Devant ce développement croît la rivalité entre Costello et Re, qui de sa part commence à contester l'autorité du mâle dominant jusqu'à présent et à s'intéresser à ses femelles. Les personnes de confiance à Pitar s'appellent Carpediem, un personnage incliné aux adages latins et aux citations de textes célèbres de l'Antiquité, ainsi que Lao qui se réfère souvent à la pensée chinoise. Peu à peu on construit des pare-vents et la famille descend plus souvent des arbres ; cependant au sol elle doit craindre des félidés prédateurs. Ayant l'intention de régler les conflits entre les membres du clan d'une manière civilisée, Pitar essaye d'installer une forme primitive de parlement. Pendant que Costello comprend que ce parlement puisse lui servir à se présenter en tant que monarque et à consolider son pouvoir – il se met même à citer les grands discours de Winston Churchill et Abraham Lincoln –, les autres sabotent l'idée par leur manque de discipline et une démonstration de désintérêt. [5]

Une affaire d'amour entre Pitar et Maluma est incorporée aux fil général du roman. Maluma est une des femelles du clan que Costello considère son harem personnel. Il est évident qu'elle a déjà rompu sa relation à Costello lorsqu'elle commence à s'approcher de Pitar. Des scènes pleines de proximité et intimité sont placées au début et à la fin du texte ; en outre elles interrompent le déroulement de l'histoire à maintes reprises. Cette histoire d'amour est racontée dans tout chapitre ayant un numéro impair. [5] L'écrivaine autrichienne Karin Gayer met en relief cette affaire amoureuse entre Pitar et Maluma parce que son positionnement dans la narration impose une « seconde interprétation du commencement et de la fin ». [6]

La narration consiste de sept chapitres nommés « Jour 1 » à « Jour 7 ». En allusion aux sept journées de la Création,[7] les protagonistes se réjouissent dans chaque chapitre de nouvelles découvertes et inventions. Le septième jour tous sont épuisés et un jour de repos s'annonce. Cependant, contrairement au récit biblique l'attaque d'un tigre à dents de sabre déchire la vie paisible. Plusieurs membres du clan meurent, entre autres Castello, ce qui mène au transfert du pouvoir à son adversaire cruel Re. Pitar et Maluma se décident de quitter le clan et les endroits familiers ; dans le livre le narrateur raisonne : « Il nous fallait partir assez tôt, quitter Re et son empire qui, si je comptait l'ancien régime de Thorn, fut le troisième dans ces parages. »[8] Pitar et Maluma partent vers la savane. La fin de ce roman court se réfère à la fois à l'expulsion du paradis et à la théorie d'une Genèse africaine.[9]

Personnages

Lors d'une interview menée par la gérante régionale pour Vienne de la maison d'édition Arovell Sonja Gamsjäger, l'auteur expliqua les noms des protagonistes.[10]

Akshaya
Ce nom dérive du hindî et du sanscrit et signifie «irréductible». Akshaya est une protagoniste de caractère très ferme. Elle appartient au clan mais représente une sorte d'homologue féminine à Costello. Elle personnifie l'élément matriarcal.
Bongo
Peuple et langue parlée africains ; nom de localités dans plusieurs pays d'Afrique ; allusion au film « Bingo Bongo » (1982) d'Adriano Celentano. Bongo est un mâle adolescent qui joue le rôle d'un Arlequin.
Carpediem
La locution latine estraite d'un poème d'Horace signifie « profite du jour présent » ou bien littéralement « cueille le jour présent ». Carpediem est le confident et l'ami de Pitar. Il aime citer la littérature latine et utilise en outre des phrases et locutions latines.[11]
Costello
Nom de famille italo-anglais. Costello est le patriarche du clan. Il désire conserver son pouvoir et reconnaît vite que les idées de Pitar offrent la capacité de consolider sa position dans la hiérarchie. Pour cette raison il protège le penseur-inventeur sous son ombrelle.
Djamila
Djamila est une des femelles du clan et appartient au harem de Costello. Son nom dérive de l'arabe et signifie « belle ».
Ischa
Ischa est une des femelles du clan et appartient au harem de Costello. Ensemble avec Djamila elle fait tout pour se procurer la bienveillance du chef. Son nom dérive des langues sémitiques et signifie « femme ».
Konrad
En vieux haut-allemand, ce nom signifie « homme de bon conseil » ou bien « audacieux ». Le personnage appartient au cortège de Re.
Lao
Ce nom est dérivé du chinois. Dépendant de la prononciation le mot signifie « ferme, solide » ou « vieux ». En outre, les Lao sont une éthnie són una ètnia del Sud-Est asiatique. Le personnage Lao emploie des citations de la philosophie chinoise. Lui aussi, il devient un ami de Pitar.
Lucy
Al·lusion à Lucy, le premier fossile de l'espèce Australopithecus afarensis, découvert en 1974 en Éthiopie. Dans le livre, elle est la mère de la plupart des enfants. Au chapitre final, Lucy part vers l'Afrique Orientale ensemble avec Lao.
Maluma
Maluma est un mot artificiel employé dans la synesthésie et représente des formes rondes et souples.
Manisha
Ce nom dérive du hindî respectivement du sanscrit et signifie « sage ». Parmi les femmes du clan, Manisha représente un personnage analogue à celui de Lao parmi les hommes.
Pitar
Le nom du narrateur protagoniste dérive du sanscrit et signifie « père » ; ce mot est intoné sur la seconde syllabe. Pitar raconte l'histoire dont il est le personnage principal.
Re
Mot italien qui signifie « roi » ; d'ailleurs c'est une allusion au dieu égyptien ou bien Ra. Le personnage Re est le rival de Costello et il a un caractère assez cruel et agressif. Il perçoit Pitar comme ennemi parce qu'il comprend que les idées de ce dernier soutiennent le chef du clan. L'attaque du dents de sabre au dernier chapitre le débarrasse d'un seul coup de tous ces adversaires et l'aide à assumer le pouvoir.
Rhododendron
Le mot rhododendron dérive du grec et signifie littéralement « arbre à rose ». C'est une plante de la famille des Éricacées. Rhododendron est un mâle avec des inclinaisons écologiques.
Ruth
Ce nom dérive de l'hébreu et signifie « amie » ou bien « amitié ». Ruth est une femelle de caractère déterminé.
Thorn
Ce mot provient des anciennes langues germaniques et désigne la lettre Þ issue de la rune Thurisaz ; la lettre transcrit le son d'une consonne fricative dentale sourde comme le « th » en anglais. Thorn est le membre le plus âgé du clan et en même temps l'ancien chef de la tribu. Mentionné seulement au début du roman, il meurt à la fin du deuxième chapitre. Thorn est considéré un sage. Dans la lignée des chefs du clan il fut le prédécesseur de Costello.

Genèse

L'auteur révéla qu'il avait eu l'idée d'écrire sur un homme préhistorique qui dispose de connaissances actuelles et d'une langue moderne déjà en 2006.[10] Cependant il ne développa pas encore ce sujet puisqu'il lui sembla insuffisant pour une œuvre romanesque. En février 2008 il reçut le prix de littérature Wiener Werkstattpreis et l'organisateur du concours, la maison d'édition FZA, offrit au lauréat d'imprimer un livre limité à 100 pages. Ebner élabora et acheva donc la narration et la publia en octobre de la même année.[10] L'éditeur FZA présenta la parution au public à Vienne.[12]

Analyse et commentaires

Heinz Gerstinger considère le livre une « histoire sur l'aube de l'esprit humain ».[13] L'auteur ferait « glisser les événements dans le ludique par l'ironie implicite. »[14] Plusieurs critiques soulignent l'aspect ironique ainsi que satirique. Cet effet se réalise par les noms des personnages, les citations latines et des locutions contemporaines[4] ainsi que par le parallélisme des sept jours de la Création et de l'hominisation.[15] Ingrid Reichel indique que le livre parut au bon moment du 150ème anniversaire de la théorie de l'évolution de Charles Darwin.[15] En analogie à des commentaires pareils relatifs à d'autres œuvres de l'écrivain[16], elle met l'accent sur le langage raffiné et riche en détails qui serait « perfolié d'un humour subtil et sensible ».[17]

La première édition n'inclut pas de traduction des nombreuses phrases non-allemandes incorporées dans le textes, ce qui concerne surtout des sentences et expressions latines. Ingrid Reichel réclame à la maison d'édition d'ajouter un glossaire en cas de réédition.[15] Entre-temps l'auteur publia un tel glossaire sur sa page Web personnelle.[18]

Malgré les allusions lucides à plusieurs religions, surtout au judaïsme et au christianisme, Ingrid Reichel constata qu'il s'agissait d'une narration « pour des penseurs (…), des darwinistes, sous aucun prétexte pour des créationnistes, moins pour des croyants, plutôt pour des athéistes ».[19] Karin Gayer mentionne d'ailleurs la ressemblance de la société décrite par l'écrivain à l'hiérarchie d'une communauté de chimpanzés et puis le matriarcat social insinué qui rappelle le comportement des bonobos. Elle met en relief la position forte et véritablement émancipée des femmes du clan hominidé.[5] Évoquant une fois de plus les parallélismes du texte, elle énonce : « A un certain niveau l'entre-mêlée permanente des traits humains et simiesques attire notre attention et pose la question de savoir comment il faudrait nous classifier nous-mêmes qui nous considérons sapiens dans un sens double. »[20]

Bibliographie

Édition du livre

  • Hominide; reliure flexible, FZA Verlag, Vienne 2008 (première édition). (ISBN 978-3-9502299-7-4)

Références

  • Carbonell, Eudald; Moyà, Salvador; Sala, Robert; Corbella, Josep: Sapiens. el llarg camí dels homínids cap a la intel·ligència. Edicions 62, Barcelone 2000
  • Gamsjäger, Sonja: Gespräch mit Autoren. Dr. Sonja Gamsjäger im Gespräch mit den Autoren Martin Dragosits und Klaus Ebner., dans: Arovell-Kulturzeitschrift. Musik&Literatur&Kunst. No. 72. Gosau-Salzbourg-Vienne 2009, p. 16-18
  • Gerstinger, Heinz: Rezension zu Hominide, dans: Literarisches Österreich No. 01/09. Vienne 2009, p. 21-22
  • Reichel, Ingrid: Es lebe die Satire!, dans: etcetera (ISSN 1682-9115) No. 36. St. Pölten 2009, p. 76

Notes

  1. Carbonell, Eudald; Moyà, Salvador; Sala, Robert; Corbella, Josep : Sapiens. el llarg camí dels homínids cap a la intel·ligència., Edicions 62, Barcelone 2000, p. 50
  2. V. la fiche du livre de la maison d'édition FZA. (25/06/2009)
  3. Ebner, Klaus : Hominide, p. 9 : « Also beschloss ich, ein wenig Klarheit ins Dunkel zu bringen, meinen Leuten eine Kerze anzuzünden, nach der Devise, es werde Licht und so. »
  4. a  et b Gerstinger, Heinz : Critique littéraire : Hominide, dans: Literarisches Österreich No. 01/09 (revue littéraire), Vienne 2009, p. 21-22.
  5. a , b  et c Gayer, Karin : Schöne neue Welt der Hominiden, Kultur Online, Verein artCore, Bregenz (AT)/Binz (CH) 10/07/2009. (14/07/2009)
  6. Gayer, Karin : Schöne neue Welt der Hominiden, Kultur Online, Verein artCore, Bregenz (AT)/Binz (CH) 10/07/2009 : « (…) eine zweite Deutung von Anfang und Ende ergibt. » (14/07/2009)
  7. Reichel, Ingrid : Es lebe die Satire! (Critique sur Hominide), dans: revue littéraire etcetera, St. Pölten 2009, p. 76
  8. Ebner, Klaus : Hominide, p. 96 : « Wir sollten rechtzeitig wegkommen, von Re und seinem neuen Reich, das, wenn ich Thorns frühere Herrschaft einrechnete, hier das dritte war. »
  9. Gamsjäger, Sonja : Gespräch mit Autoren, p. 17
  10. a , b  et c Gamsjäger, Sonja: Gespräch mit Autoren. Dans: Arovell-Kulturzeitschrift. Musik&Literatur&Kunst. No. 72. Gosau-Salzbourg-Vienne 2009, p. 16-18.
  11. L'auteur publia un glossaire contenant les traductions allemandes des parties latines sur sa page Web.
  12. Invitation de FZA Verlag à la présentation du livre au portail de culture Literra. (22/03/2009)
  13. Gerstinger, Heinz : Critique littéraire : Hominide, dans: Literarisches Österreich No. 01/09 (revue littéraire), Vienne 2009, p. 21 : « (...) Geschichte vom Erwachen des menschlichen Geistes. »
  14. Idem, p. 21 : « (...)durch sanfte Ironie ins Spielerische gleiten zu lassen. »
  15. a , b  et c Reichel, Ingrid: Es lebe die Satire!, dans : etcetera (ISSN 1682-9115) No. 36, St. Pölten 2009, p. 76
  16. Cf. Götz, Hermann: Lob dem Quickie, dans : Schreibkraft (ISSN 1606-7169) No. 18, Graz 2009, p. 66 ; Rafael, Julia: Critique sur Lose, dans : Literarisches Österreich No. 01/08, Vienne 2008, p. 27-28 ; Ratz, Wolfgang : Critique sur Auf der Kippe, dans : Literarisches Österreich No. 02/08, Vienne 2008, p. 20-21
  17. Reichel, Ingrid: Es lebe die Satire!, dans : etcetera (ISSN 1682-9115) No. 36, St. Pölten 2009, p. 76 : « (…) die von einem sensiblen und feinen Humor durchwachsen ist. »
  18. Glossaire des passages non-allemands. (30/06/2009)
  19. Reichel, Ingrid: Es lebe die Satire!, dans : etcetera (ISSN 1682-9115) No. 36, St. Pölten 2009, p. 76 : « für Denkende (...), für Darwinisten, auf keinen Fall für Kreationisten, weniger für Gläubige, eher für Atheisten. »
  20. Reichel, Ingrid: Es lebe die Satire!, dans : etcetera (ISSN 1682-9115) No. 36, St. Pölten 2009, p. 76 : « Auf einer anderen Ebene fällt die stete begriffliche Vermengung und Durchmischung von Affen- und Menschenartigen auf, eine Verquickung, die nachdenklich stimmt und dem Leser die mitunter berechtigte Frage stellt, wo wir, die wir uns für doppelt sapiens halten, uns eigentlich einordnen sollten. »

Liens externes

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