Histoire de l'activisme pedophile

Histoire de l'activisme pedophile

Histoire du militantisme pédophile

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L'histoire du militantisme pédophile décrit les formes qu'ont prises l'organisation et l'action de certains groupes de personnes ayant pour objectif l'acceptation de la pédophilie et la modification de la perception sociale envers cette attirance sexuelle, considérée comme maladive ou criminelle dans la plupart des sociétés actuelles.

Né aux Pays-Bas, le militantisme pédophile s'est développé en Europe occidentale et aux États-Unis à l'époque de la libération sexuelle et a connu son apogée à la fin des années 1970, tout en étant très mal perçu par la majorité des populations, avant de connaître un déclin marqué de suspicion lorsque les mouvements homosexuels ont cessé de le soutenir et que les sociétés dans lesquelles il s'était développé l'ont rejeté massivement.

Sommaire

Les débuts du militantisme (1950-1970)

De sa théorisation par Richard von Krafft-Ebing en 1886 aux années 1950, la seule approche de la pédophilie est psychiatrique. En 1955, la parution de Lolita, roman de Vladimir Nabokov qui montre d'une façon très précise comment peut penser un homme attiré par les jeunes filles prépubères permet au grand public de prendre conscience de l'existence de la pédophilie indépendamment de tout désordre psychologique ou de situation sociale instable[1]. Cependant, il n'existe pas encore d'organisation ni de personnalité visant à faire connaître et accepter la pédophilie.

Constatant le peu de travaux et de connaissances autour de la pédophilie, le peu d'information dont disposent les pédophiles et l'attitude réprobatrice de la psychiatrie envers leur attirance, le Docteur en droit et sénateur Edward Brongersma et le psychologue néerlandais Frits Bernard font ensemble le contact avec le Cultuur en Ontspanningscentrum (Centre de culture et de récréation[2], aujourd'hui COC Nederland), association de défense des droits des homosexuels. Brongersma et Bernard ont écrit de 1959 à 1964 plusieurs articles présentant la pédophilie sous un jour positif dans la revue du COC Vriendschap (Amitié), mais la création d'un groupe de travail interne lui est refusée. L'Association néerlandaise pour la réforme sexuelle (Nederlandse Vereniging voor Seksuele Hervorming, NVSH), tête de proue du mouvement pour les libertés sexuelles, a alors une attitude très critique envers les pédophiles[3].

À la même époque, Bernard fonde à La Haye l’Enclave Kring (Cercle de l'Enclave). Ce groupe se définit comme un mouvement visant à « briser les préjugés sur les conséquences des contacts et relations sexuels entre mineurs et adultes, fournir des informations et conseils à ce sujet et mettre en place un programme d'assistance direct ». Une maison d'édition du même nom est fondée en 1958, afin de propager les idées du groupe. Selon Bernard, l’Enclave Kring devient une organisation internationale, avec des soutiens en Europe Occidentale, au Japon, à New York et Hong Kong, où le psychologue tient des conférences[3]. Des publications non liées à l’Enclave Kring, comme les revues néerlandaises Vriendschap (COC), Verstandig Ouderschap (La parenté raisonnable, NVSH), la revue allemande Der Weg zu Freundschaft und Toleranz (La voie de l'amitié et de la tolérance) ou danoise Amigo publient des articles présentant le mouvement sous un jour favorable, toujours selon Bernard[3]. Cependant, l'audience de l’Enclave Kring reste très faible et ne dépasse guère les cercles d'initiés néerlandais ou allemands[4].

À partir de 1969, en raison de l'évolution sociétale et de la radicalisation des avant-gardes, les positions de la NVSH évoluent, et un groupe de travail sur la pédophilie y est formé[5]. Ce groupe publie en 1972 Sex met kinderen (Le sexe avec les enfants), ouvrage qui présente le bilan de dix années de recherches sur les relations sexuelles entre adultes et enfants, dans l'optique pro-pédophile du mouvement. L'influence de cet ouvrage est assez grande aux Pays-Bas[3] et en Allemagne[6], mais hors de ces deux pays, peu de personnes s'intéressent à la défense de la pédophilie avant le milieu des années 1970.

Dès cette époque, les arguments et revendications des militants pédophiles sont fixés. Ceux-ci proclament un relativisme concernant la nocivité de relations sexualisées entre enfants et adultes et souhaitent l'intégration des pédophiles dans la société, la déclassification de la pédophilie des listes de troubles mentaux et l'abolition des majorités sexuelles.

Le militantisme pédophile dans la Révolution sexuelle

Avec la Révolution sexuelle, la recherche sur la pédophilie se développe et les pédophiles peuvent s'exprimer plus librement. Se développe un activisme revendicatif, qui cherche à attirer l'attention des médias pour faire avancer sa cause[7].

Pays-Bas : une recherche abondante, une société assez réceptive

Au début des années 1970, c'est toujours aux Pays-Bas que sont écrits la majorité des articles sur le sujet (la plupart cherchant à définir l'impact à court et long terme de contacts sexuels entre enfants et adultes sur les premiers), à partir de points de vue théoriques comme pratiques, par Bernard, le psychologue Theo Sandfort, l'avocat et politicien Edward Brongersma ou le psychiatre Frans Gieles. Les données utilisées par ces chercheurs proviennent de pédophiles en analyse et d'entretiens avec des adultes et des jeunes ayant eu des relations sexuelles avec des adultes dans leur enfance ou leur adolescence. Bernard affirme en 1988[8] qu'à cette époque, en tant que psychologue et qu'expert appelé souvent en cour de Justice, il a parlé à et analysé « plus d'une centaine d'adultes pédophiles et environ trois cents enfants et adolescents ayant eu des contacts sexuels avec des adultes ». Au sein de l'Association Néerlandaise pour la Réforme Sexuelle (NVSH), le Studiegroep Pedofilie (Groupe d'études sur la pédophilie) regroupe des spécialistes de l'enfance, des psychiatres, des juristes, et fournit un important travail d'information.

Le 22 juin 1979, la NVSH, la Ligue Coornhert pour une réforme de la loi pénale, la Confédération humanitaire et des organisations hollandaises, envoient au parlement du pays et au ministre de la justice une lettre et une pétition demandant la légalisation des rapports sexuels consentis entre enfants et adultes[9]. La pétition est signée par l’Association hollandaise pour l'intégration des homosexuels (COC, la principale organisation homosexuelle du pays) ; la Fédération féministe hollandaise officielle ; tous les cadres du Parti travailliste, alors première force politique du pays, ainsi que de plus petits partis représentés à la chambre basse comme le Parti démocrate-socialiste, le Parti socialiste pacifiste, le Parti démocratique et le Parti radical ; tous les cadres des mouvements de jeunesse des partis libéraux, travaillistes et conservateurs ; un grand nombre d'universitaires, de physiciens, de psychiatres, de psychologues, d'éducateurs, de professeurs ; la Confédération des enseignants protestants ; et quelques personnalités. « Alarmés par le succès de la pétition », les pédopsychiatres de la Société psychiatrique néerlandaise s'opposent à la décriminalisation des rapports sexuels enfants-adultes en arguant que cela risquerait d'affaiblir l'autorité parentale[10].

L'année suivante, la COC déclare que la cause des pédophiles est liée à celle des homosexuels et que la libération des homosexuels ne sera jamais complète sans la « libération des enfants et des pédophiles »[11]. En 1981, la Fondation hollandaise protestante pour un développement familial responsable (PSVG) édite et distribue dans les écoles élémentaires néerlandaises des dizaines de milliers de copies d'un livret illustré intitulé Pedophilia, pour informer les enfants sur ce qu'est la pédophilie[12].

Europe francophone : le soutien des intellectuels et de la gauche à des militants solitaires

Le statut particulier des intellectuels en France[13], qui avait permis à certains écrivains (Henry de Montherlant, André Gide, Roger Peyrefitte, etc.) d'assumer leurs goûts sans être trop inquiétés, et qui le leur permet encore[14], permet aussi le développement d'une littérature pédophile à partir de la fin des années 1960, dont Tony Duvert[15] et Gabriel Matzneff[16] sont les deux principales figures. Leurs œuvres, parfois très crues, sont reconnues par la critique : Duvert obtient le Prix Médicis en 1973 pour Paysage de fantaisie et les romans de Matzneff sont généralement bien accueillis[17]. À ce travail littéraire, les deux auteurs ajoutent un travail de militant essayiste à partir de 1974, date à laquelle paraissent Le Bon sexe illustré, essai de Duvert paru aux Éditions de Minuit stigmatisant les méthodes d'éducation sexuelle en France, et plus globalement, d'éducation[18], Les Moins de 16 ans, pamphlet de Matzneff dans lequel celui-ci exalte l'amour des jeunes adolescentes, se justifiant par la littérature, et aussi Émile perverti traité d'anti-éducation écrit par l'universitaire et philosophe René Schérer.

Ce foisonnement théorique, qui s'inscrit dans une perspective révolutionnaire plus que dans la justification d'un goût particulier, est assez bref. En 1976, Schérer et Guy Hocquenghem dirigent un numéro de la revue Recherches sur l'enfance et l'éducation, « soutenu notamment par Michel Foucault et François Châtelet [et qui] marque sans doute l'apogée de ce type de discours » intellectuel sur la pédophilie et l'hébéphilie[19].

Des médias de gauche à grande diffusion contribuent à la diffusion de ces idées[20], en publiant des lettres ou interviews[21] de pédophiles rapportant leur expérience, des pétitions[22] et lettres contestant la validité de la notion d'attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, et en offrant des tribunes à Matzneff[23] ou Duvert[24]. Ces publications relèvent d'une stratégie globale de remise en cause de la société, et sont revendiquées avant tout au nom de la liberté d'expression[25],[26].

Cependant, l'élargissement ou non du « jouir sans entraves » aux relations sexuelles entre enfants et adultes est dès 1968 un sujet de débats au sein des groupes militants : la dissolution de Vive la révolution dirigé par Roland Castro en 1971, est due en partie aux débats qui ont suivi le refus exprimé par Hervé Hamon de publier une interview de René Schérer[26].

Une acceptation plutôt minoritaire

L'exemple hollandais et celui des intellectuels francophones ne doivent pas masquer la persistance d'un rejet global de la pédophilie par les sociétés. Les adultes ayant des contacts sexuels avec des enfants ou des pré-adolescents sont fortement pénalisés légalement, les pédophiles pratiquants se retrouvent très souvent en prison, puis marginalisés[27], et lorsque les groupes pédophiles se structurent et se font connaître des opinions publiques, les réactions sont souvent très négatives[28].

Au sein même des avants-gardes progressistes, les féministes sont souvent perplexes[29] quant à la réelle possibilité de relations librement consenties entre adultes et enfants, la pédophilie étant considérée comme un miroir de l'aliénation des faibles par le sexe masculin[30]. Le fait que la grande majorité des pédophiles ainsi que des consommateurs de pornographie et de prostitution enfantines soient des hommes vient appuyer cette thèse[31]

La structuration du mouvement

À partir du milieu des années 1970 apparaissent des organisations spécifiquement pédophiles, au-delà des associations homosexuelles et de penseurs isolés. Cette radicalisation du mouvement, et la multiplication des groupes jusqu'au milieu des années 1980, tout en permettant aux militants pédophiles de se rencontrer et d'échanger des idées[32] et de se faire connaître par les opinions publiques, marque le premier pas vers leur rejet.

En Europe du Nord et germanique

Le logo de Stiekum

En Hollande, en plus du Studiegroep Pedofilie de la NVSH, de nombreux groupes voient le jour, impulsés notamment par l'action prosélyte d'Edward Brongersma et Frits Bernard[33] : le Stiching Studiegroep Pedofilie (SSP) ; le Landelijke Werkgroep Jeugdemancipatie (ex-Pedofilie), groupe spécifique de l'organisation Nederlandse Vereniging Voor Seksuele Hervorming (NVSH -LWGJ) ; Spartacus, éditeur d'une revue en anglais, Pan Magazine, à diffusion internationale, et du guide Spartacus qui cause un scandale au milieu des années 1990 [34] ; à partir de 1982, MARTIJN, seul groupe en Europe qui subsiste encore aujourd'hui, mais sans avoir beaucoup d'influence.

C'est en Flandre belge que se forme le premier groupe pédophile hors de Hollande, après une conférence donnée à Anvers en avril 1973 par le groupe d'étude sur la pédophilie de la NVSH. Le Studiegroep Pedofilie organise des rencontres hebdomadaires et collecte des informations sur la pédophilie (regroupées dans un centre de documentation basé à Hasselt). En 1981 s'ajoute Stiekum, plus militant (tracts, interventions en milieu institutionnel, à la radio, etc.)[35]. Ces groupes, qui restent plutôt informels, sont à partir de 1984 l'objet d'attaques de partis de droites, dont le Vlaams Blok, qui, leur reprochant « d'habituer les gens au phénomène de la pédophilie  », diffusent dans leurs publications et dans les journaux flamands des appels à les interdire, et organisent des manifestations de protestation lorsque se tiennent en Flandre conférences et débats sur la pédophilie[36].

En Allemagne, le Deutsche Studien und Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (DSAP, Société allemande d'étude et de travail sur la pédophilie) regroupe à partir de 1979 plusieurs groupes locaux et publie Befreite Beziehung (douze numéros) puis Die Zeitung. À la fin de 1981, ses deux cents membres, ne parvenant plus à s'entendre, provoquent la dissolution de fait du mouvement. L'Arbeitskreis Päderastie (AKP, Groupe de travail sur la pédérastie), petit groupe de réflexion formé en 1979, devient alors le principal mouvement germanique, bien qu'il s'adresse presque uniquement aux pédérastes. Kinderfrühling, qui reprend l'édition du Befreite Beziehung, naît de la dissolution de la DSAP[37].

Dans d'autres pays d'Europe du Nord, les petits groupes qui existent ont une influence anecdotique, que ce soit le Schweizerische Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (SAP) en Suisse, le Paedofil Gruppe au Danemark, le NAFP en Norvège ou le Paedofilia Arbeitsgruppen (PAG) en Suède[33]. En 1985, la Danish Pedophile Association (DPA) est créée au Danemark.

Dans les pays anglophones

À la fin des années 1970, le militantisme pédophile se développe également au Royaume-Uni et aux États-Unis avec la formation en 1974 en Écosse du PIE (Paedophile Information Exchange, plus tard basé à Londres), et en 1978 à Boston de la NAMBLA (North American Man/Boy Love Association). Ces deux groupes ont une certaine notoriété au début des années 1980 suite au tollé que suscitent les propos de certains de leurs membres, activistes radicaux[38], et à la diffusion à assez large échelle de leurs revues, le Magpie et le NAMBLA Bulletin. En 1984, le PIE se dissout, face à la pression publique[39], alors que la NAMBLA existe toujours (elle avait en 1995 encore environ 1100 membres[40]). Les réactions que suscitent le PIE et la NAMBLA à leurs naissances respectives montrent le peu de réceptivité des sociétés anglophones pour de tels mouvements[41].

Les « cercles de documentation et de réflexion », comme la René Guyon Society, le Childhood Sensuality Circle (CSC, créé en 1975 par Valida Davila[42]) ou la Sexual Freedom League, ont une audience très limitée car ils n'essayent pas de se faire connaître[33].

En Australie est fondé en 1983 (ou 1980) l'Australian Paedophile Support Group, qui se dissout après l'intrusion de policiers en son sein. Ses membres se regroupent alors dans le BLAZE (Boy Lovers and Zucchini Eaters), qui est assez vite rendu inactif par la police[43].

Les mouvements européens francophones

La première organisation pédophile francophone naît dans le cadre de l'« Affaire de Versailles » lorsque paraît dans Libération un appel à participation à une réunion pour constituer le FLIP (Front de libération des pédophiles). Si cette réunion a bien lieu, le FLIP ne lui survit pas, des divergences survenant entre les personnes présentes. Les plus radicaux fondent à la mi-77 le FRED (Front d'action de recherche pour une enfance différente), qui définit en décembre de la même année un programme, publie quelques textes en 1978[44], fait quelques interventions de terrain, puis disparaît début 1979, par manque d'organisation et à cause de dissensions entre ses membres[45].

Le premier groupe militant pédophile francophone à durer est le GRED (Groupe de recherche pour une enfance différente), fondé en juillet 1979, membre du CUARH (Comité d'urgence antirépression homosexuelle) et de l'IGA (International Gay Association). Le GRED tente dans sa revue Le Petit Gredin (10 numéros de 1981 à 1987) « d’élargir son public aux « professionnels » de l’enfance, aux parents eux-mêmes, aux juges et aux éducateurs. Et aux enfants ! » [46] afin d'être un organe de débat plus que de militantisme, attitude que le mouvement adopte également lors des conférences et tables rondes auxquelles il est convié.

Le CRIES (Centre de recherche et d'information sur l'enfance et la sexualité) est fondé en Belgique, suite à la disparation du Groupe d'étude sur la pédophilie (GEP), par Philippe Carpentier afin de « rassembler des gens comme [lui] » indépendamment du mouvement homosexuel[46]. De début 1982 à fin 1986, le CRIES publie vingt-huit numéros de L'Espoir[47]. Cette revue est avant tout un organe militant qui, à travers récits, illustrations et articles sur les mouvements amis, fait l'éloge des amours pédérastiques.

Dans les années 1980, parallèlement à ces organes de mouvements militants, paraissent divers magazines[46] commerciaux, plus ou moins liés au militantisme pédophile comme Palestra, dirigée par Jean-Manuel Vuillaume et François Valet, qui ambitionnait de « recenser les grandes figures culturelles de l’enfant », ou Gaie France (1986-1993), publiée par Michel Caignet et qui, à ses débuts, soutient pédérastes et pédophiles. De nombreuses revues de photographies sont aussi publiées : Backside (1983-1985)[48], Jean's (1985)[49], Beach Boys (1985-1986), Eklat (1985) et Photokid (1986).

Ces groupes, qui se rattachent encore à l'esprit contestataire post-soixante-huitard et aux mouvements homosexuels, ont cependant conscience d'un changement des mentalités, aussi bien de la part de leurs anciens alliés que de la société en général[50].

Certains sont par la suite discrédités avec l'implication de membres dans des affaires de viol sur mineur, comme l'affaire du Coral en 1983, ou de vente d'images pédopornographiques ; le CRIES disparaît brusquement en 1987 lorsque l'on découvre que, derrière les photos « soft » de L'Espoir, Philippe Carpentier organisait un trafic d'images et de vidéos pédopornographiques impliquant dix-huit pays[51] ; Jean-Manuel Vuillaume est condamné en 1997 pour avoir tourné en Colombie des vidéos pornographiques mettant en scène des adolescents mineurs[52], affaire à laquelle Michel Caignet est également mêlée. Il semble donc possible que ces revues et mouvements aient pu parfois contribuer, au moins indirectement, à la formation de réseaux dits « pédocriminels ».

Des mouvements dispersés

Ces mouvements, s'ils se font des publicités réciproques dans leurs publications, sont cependant peu nombreux, peu influents et surtout peu coordonnés, bien que certaines tentatives de regroupement soient effectuées, souvent à l'échelle nationale.

Les 5 et 6 juillet 1986 la NAMBLA, la SAP suisse, un groupe australien et des mouvements scandinaves se rencontrent à Copenhague. Ils rappellent que le combat pour l'acceptation de la pédophilie dépend du combat pour la liberté sexuelle et que les pédophiles doivent continuer à combattre de front avec les homosexuels, tout en constatant affronter une très vive hostilité de la part des féministes[53]. Cette rencontre, qui survient alors que le mouvement s'essouffle, n'a pas d'effet concret. Actuellement, l'IPCE organise depuis sa création une rencontre annuelle de ses membres mais celle-ci n'accueille que très peu de personnes (quatre en 2006)[54].

Depuis le milieu des années 1980 : le déclin du militantisme pédophile

Malgré l'apparition de nouveaux groupes un déclin du militantisme pédophile

Au début des années 1990 est créée l'IPCE (International Pedophile and Child Emancipation[55]), organisation internationale à vocation principalement informative, et qui n'est maintenant présente que sur Internet, et en 1993 Krumme 13, organisation allemande. Krumme 13 se dissout en 2003 et la DPA en 2004, face à l'opprobre publique générale et au manque de soutien de la part des anciens défenseurs de l'activisme pédophile[56]. En 2007, seuls la NAMBLA et MARTIJN continuent à exister sur la place publique.

L'arrivée d'Internet offre un nouveau souffle au militantisme pédophile, en permettant aux pédophiles attirés par les garçons (Boylovers) et par les fillettes (Girl Lovers) de se retrouver sous le drapeau du Childlove, dont Lindsay Ashford est une figure emblématique. En 1995 est créé BoyChat, bientôt suivi par l'association Free Spirits, qui a pour objectif de fournir des services internets sécurisés aux pédophiles, en 1997, puis par GirlChat. En 2001 est créée par Jeffrey Gold en Floride la Sure Internet Quality Radio, première radio pour Boylovers[57]. Ces rassemblements virtuels de pédophiles les entraînent à se rencontrer hors du net[58]. Les forums restent cependant à faible audience, et plus que de l'activisme, ils constituent des lieux de contact entre pédophiles.

Le 31 mai 2006 est annoncée la création aux Pays-Bas du PNVD (Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit), parti politique hollandais proposant l'abolition de toute majorité sexuelle, par trois militants pédophiles, mais comme ce parti propose également d'autres mesures jugées par beaucoup comme fantaisistes (gratuité totale des transports, légalisation de la zoophilie, etc.) sans s'attaquer aux réels problèmes de la société contemporaine néerlandaise, il est soit moqué, soit attaqué (par des associations chrétiennes, le parti conservateur et la grande majorité de l'opinion néerlandaise)[59]. Finalement, il ne peut se présenter aux élections, faute d'avoir recueilli les signatures de soutien nécessaires.

Le militantisme pédophile écarté de la Révolution Sexuelle

Ce déclin des groupes pédophiles militants est à lier à un rejet de leur action de la part des sociétés, même les plus ouvertes, et surtout des acteurs de la Révolution Sexuelle.

Après 1982, l'activisme pédophile d'Europe Occidentale, s'il n'essuie pas autant d'attaques que l'activisme américain, commence à décliner : les médias n'en parlent plus, les principaux militants se lassent (Bernard prend sa retraite de psychologue, d'expert et de membre d'organisations internationales en 1985[8]). Ce déclin est à lier à celui de la défense des libertés sexuelles : la NVSH connaît alors une grande crise financière lorsque ses membres passent de 240.000 (années 1970) à 10.000 (1986)[12], et dans l'ensemble des pays occidentaux, ces combats des années 1970 ne sont plus d'actualité[60].

Lorsqu'en 1985 les Verts allemands, parti en pointe lors de la Révolution Sexuelle incluent dans leur programme, après plusieurs mois de travail, des propositions visant à abolir les articles de loi sur la majorité sexuelle, en insistant par exemple sur le fait que « les rapports sexuels avec des enfants sont pour les deux parties [enfants et adultes] (...) productifs », cela suscite un tollé, et beaucoup d'électeurs habituels du parti reportent leurs voix sur le SPD[61]. Même les électeurs les plus progressistes n'acceptent plus l'idée de la défense des pédophiles.

À partir de la même année, la police hollandaise se met à collaborer étroitement (des réunions hebdomadaires au moins jusqu'en 1989[12]) avec le FBI pour apprendre à « traquer les producteurs et consommateurs supposés de pédopornographie »[10], car le Congrès américain (via le Sous-comité permanent aux investigations du Comité sur les affaires gouvernementales, dirigé alors par le républicain William Roth), pense que les Pays-Bas sont alors « parmi les principaux exportateurs de pédopornographie aux États-Unis » et qu'il y aurait à Amsterdam des ventes aux enchères d'enfants afin de les prostituer, allégations qui sont invalidées en août 1986 par le rapport définitif d'un groupe de travail sur la pédopornographie dirigé par le ministre de la justice Altes[10],[12]. Cette action de la police néerlandaise montre un changement de mentalité dans ce pays où l'activisme pédophile avait rencontré le plus de succès.

C'est surtout au sein même des mouvements de la Révolution Sexuelle que le militantisme pédophile est de plus en plus décrié. Les acteurs de l'époque n'assument plus aujourd'hui les propos qu'ils avaient tenu alors[62], et la défense de la pédophilie à l'époque est majoritairement interprétée comme un « aveuglement collectif » (selon l'expression de Jean-Claude Guillebaud[63]). Certes, ce rejet de la part des acteurs de la Révolution Sexuelle avait commencé avec la naissance du militantisme pédophile : Geneviève Fraisse rappelle en 2001 que dès 1975 elle « vivait très mal » la volonté d'une « sexualité commune adulte-enfant »[64], propos que l'on retrouve très souvent de la part des femmes impliquées dans la Révolution Sexuelle[26], et déjà dans des revues homosexuelles d'époque[65] mais il ne se fait clairement entendre qu'après la période.

Les lesbiennes avaient été les premières à s'opposer aux pédophiles au sein des mouvements GLBTQ : en 1980, un « rassemblement lesbien du comité pour la Gay Pride » (« Lesbian Caucus – Lesbian & Gay Pride March Committee ») appelle à boycotter la Gay Pride de New York à cause d'une supposée mainmise de la NAMBLA sur son comité d'organisation[66]. En 1983, lorsque le mouvement homosexuel britannique CHE (Campaign for Homosexual Equality) soutient le PIE, en proie à une campagne de presse négative, le magazine condamne cet appui comme nuisible à la cause homosexuelle[67]. Ce processus de marginalisation[68] se poursuit jusqu'en 1994, date à laquelle l'International Lesbian and Gay Association, afin d'obtenir un statut consultatif au Conseil économique et social des Nations unies, décide d'exclure quatre groupes pédophiles militants : les américains NAMBLA et Project Truth, le hollandais MARTIJN et l'allemand Verein für Sexuelle Gleichberechtigung (VSG, « Association pour l'égalité sexuelle »)[69]. La Révolution Sexuelle, à la fin des années 1990, s'est débarrassée de son passé pédophile[70].

Un contexte sociétal de plus en plus défavorable au militantisme pédophile

À la fin de 1981, on pouvait lire dans un éditorial du Petit Gredin : « La pédophilie, la pédérastie sont de plus de plus les objets de la vindicte sociale alimentée par les mass media »[71]. En effet, depuis cette époque, la pédophilie fait l'objet d'une « condamnation unanime » et « le pédophile apparaît comme l'incarnation du criminel le plus abject »[72],[73],[19]. Si un auteur comme Matzneff continue à être bien perçu par la presse [74], on n'entend plus beaucoup parler de lui (Hugo Marsan l'a qualifié de « dandy oublié »[75]) et les artistes contemporains qui, sans être pédophiles, mettent en scène des relations sexuelles d'adultes avec des enfants consentants[76],[77] ou font des œuvres assez ambiguës pour que certains puissent les interpréter comme posant la possibilité d'un tel rapport[78] provoquent des scandales. Il y a donc eu un « changement radical »[19] d'attitude de la part des sociétés, que trois principales séries de facteurs pourraient expliquer.

Tout d'abord l'émergence du SIDA qui aurait engendré une peur de la sexualité et le retour à un certain « ordre moral »[réf. nécessaire]. Le militant allemand Wolfgang Tomasek déclare à ce sujet en 1988 : « [le combat pour] l'émancipation des pédophiles ne m'amuse plus. Le virus [du SIDA] a tout détruit. »[8].

Ensuite, « un changement dans l'appréciation des violences sexuelles »[réf. nécessaire]. Si les pédophiles prétextent la liberté des enfants à disposer de leur corps pour justifier leurs doléances[3],[18], on les accuse de ne pas se poser la question du discernement des enfants et de la facilité à les abuser, ainsi que de ne pas se soucier de leur perception a posteriori du contact sexuel ; à partir des années 1980, la thèse que tout contact sexuel entre un adulte et un enfant provoque des séquelles psychologiques très graves chez le second devient une « image généralement admise »[79]. La réprobation du viol sur mineur, qui perd son statut de tabou[80], grandit. De plus en plus d'affaires sont jugées par les tribunaux : en France, le nombre de viols sur mineurs constatés passe de 100 en 1984 à 578 en 1993[81], et celui des atteintes ou agressions sexuelles sur mineurs avec circonstances aggravantes de 355 en 1984 à 882 en 1993 et 3815 en 2004[82]. La prévention devient une priorité aussi bien législative[83] que populaire, comme en témoigne en octobre 1996 la première Marche Blanche, qui réunit à Bruxelles suite à l'Affaire Dutroux plus de 300.000 personnes, et le sujet « porteur »[réf. nécessaire] pour les médias[84].

Enfin, avec l'accroissement du ressentiment contre les violences sexuelles envers les mineurs et l'arrivée subite de la pédophilie dans le champ médiatique, pédophiles et activistes pédophiles sont de plus en plus assimilés aux violeurs d'enfants[85] : selon Georges Vigarello, la fin du XXe siècle voit apparaître une « manière de définir la pédophilie (...) inéluctablement liée à la « violence » et non plus au seul « amour » de l'enfant »[86].

Des excès médiatiques et judiciaires remis en question

Depuis l'Affaire d'Outreau, on note en France les prémices d'un « quatrième temps »[réf. nécessaire] de cette histoire avec la dénonciation de la sacralisation de la parole de l'enfant[87], de l'emballage médiatique autour du sujet en dépit des règles de base du journalisme[88], et plus généralement des « effets pervers »[réf. nécessaire] de la protection de l'enfance[89].

Cette dénonciation de la « pédofolie »[90] ne signifie pas pour autant acceptation des théories des militants pédophiles : l'apparition du PNVD en mai 2006 a suscité plus de consternation et d'indignation[91],[59] que de soutien [92] ou d'articles neutres sur le sujet[93]. De plus, dans la plupart des États occidentaux, la répression des rapports sexuels entre majeurs et mineurs sexuels demeure d'actualité : aux États-Unis[94], il existe des sites Internet répertoriant les lieux d'habitation des anciens criminels sexuels[95].

Né avec la Révolution Sexuelle et toléré seulement à cette époque, l'activisme pédophile fait depuis vingt ans l'objet des critiques et d'une désapprobation de plus en plus grande de la part des sociétés dans lesquelles il s'était développé. Il est aujourd'hui majoritairement considéré comme une sorte de débordement[26] dû aux idéaux utopiques d'alors[19].

Annexes

Notes et références

  1. Humbert Humbert, le pédophile de l'histoire est un intellectuel, professeur de littérature réputé, socialement bien intégré.
  2. Selon la traduction donnée sur le site du COC Nederland.
  3. a , b , c , d  et e Frits Bernard, « The Dutch Paedophile Emancipation Movement », 1987.
  4. On ne trouve ainsi aucune référence aux activités du mouvement dans les archives du New York Times, l'un des plus grands quotidiens américains.
  5. Ses membres sont Frits Bernard, Edward Brongersma, Ids Haagsma, Wijnand Sengers et Peter van Eeten. Bernard, « The Dutch Paedophile Emancipation Movement », 1987, note 14.
  6. (de) et (en) Voir un compte-rendu en allemand et la traduction anglaise des conclusions de l'étude criminologique de Baurmann publiée par le bureau de la police criminelle fédérale allemande en 1983.
  7. Regroupements, pétitions, publications de recherches sont les méthodes les plus utilisées. Parfois celles-ci sont plus originales : ainsi en 1981 à Gand se tient le « festival du cinéma pédophile ». Voir « Le festival pédophile de Gand » et « Le festival pédophile de Gand (suite) », dans deux numéros de L’Espoir, CRIES, 1984.
  8. a , b  et c Angelo Leopardi, 1988.
  9. Edward Brongersma, « Schutzalter 12 Jahre? - Sex mit Kindern in der niederländischen Gesetzgebung », dans Angelo Leopardi, 1988.
  10. a , b  et c Jan Schuijer, 1990.
  11. Theo Sandfort, 1990.
  12. a , b , c  et d Frits Bernard, 1997.
  13. Michel Winock, Le siècle des Intellectuels, Éditions du Seuil, coll. « Points essais », 1999.
  14. Alain Robbe-Grillet déclare en 2001 dans une interview au magazine littéraire Lire : « Depuis l'âge de douze ans j'aime les petites filles et les adolescentes plus ou moins pubères, je ne l'ai jamais caché, je n'ai jamais changé. » Robbe-Grillet (2001).
  15. Récidive, son premier roman, paraît en 1967.
  16. L'Archimandrite, son premier roman, paraît en 1966.
  17. Voir les critiques des romans de Matzneff sur son site.
  18. a  et b Tony Duvert, 1974.
  19. a , b , c  et d Roger-Pol Droit, 2001.
  20. Voir les sources compilées concernant Libération et Le Monde sur un site dont l'acharnement idéologiquement douteux a le mérite de la complétude.
  21. Voir « Câlins enfantins » dans Libération du 10 juin 1981, ou, dans le même journal, l'interview de Jacques Dugué du 25 janvier 1979.
  22. La plus célèbre est celle du Monde du 26 janvier 1977 (lire en ligne) réclamant la libération de trois hommes ayant eu des rapports sexuels avec des mineurs de moins de quinze ans et ayant pris en photo leur partenaires. Parmi ses signataires : Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Guy Hocquenghem, Bernard Kouchner, Jack Lang, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers.
  23. Matzneff, 1976.
  24. Tony Duvert interviewé par Guy Hocquenghem et Marc Violine, 1979.
  25. July, 1979.
  26. a , b , c  et d Paul Bekimoun et Sandrine Blanchard, 2001.
  27. Pour un exemple français : « Jérôme », « L'enfer au quotidien », dans L'Espoir n°15, CRIES, septembre-décembre 1984.
  28. Voir plus bas, et les articles NAMBLA et PIE.
  29. Leïla Sebbar évoque en 1980 en quatrième de couverture de son ouvrage Le Pédophile et la maman « le silence et la perplexité où se tiennent les femmes, en particulier celles du "Mouvement" ».
  30. Fraisse, 2001 ; Bekimoun et Blanchard, 2001
  31. Pour plus de détails, voir Camilla, 1985.
  32. Même si les différents groupes ont été plus juxtaposés que coordonnés.
  33. a , b  et c Duraz, 1981
  34. Ce guide touristique destiné aux homosexuels a été accusé de fournir des adresses où ses acheteurs pouvaient trouver des jeunes garçons prostitués. Dominique Bari, « Tourisme sexuel : le procès », dans L'Humanité, 15 février 1995.
  35. Philippe Carpentier, « Et en Flandre ? », dans L'Espoir n°6, juin-juillet 1983.
  36. Philippe Carpentier, « Le cancer de l'Occident chrétien », dans L'Espoir n°27, CRIES, septembre-octobre 1986.
  37. Serge Duraz, « En Allemagne », dans Le Petit Gredin n°3, été 1983
  38. Nelson (1983) parle d'une « opinion publique incrédule » face aux revendications de la NAMBLA.
  39. Les procès se multiplient à partir de 1981. Voir l'article PIE et Gérard Bach, « La fin du PIE », dans Le Petit Gredin n°6, printemps 1985.
  40. Onell R. Soto, 2005.
  41. Voir par exemple : Philippe Carpentier, « La chasse est ouverte », dans L'Espoir n°15, CRIES, septembre-décembre 1984.
  42. Valida Davila, « Childhood Sensuality Circle », dans L'Espoir n°10, décembre 1983.
  43. Parliamentary Joint Committee on the National Crime Authority (1995), 3.9 à 3.13
  44. FRED, 1978.
  45. Serge Duraz, « Le mouvement pédophile en France... », dans Le petit Gredin n°0, GRED, 1981.
  46. a , b  et c Michaël (1986)
  47. Consulter les archives de L'Espoir.
  48. Willy Marceau, « Backside », dans Le petit gredin n°3, GRED, été 1983.
  49. Actualité des parutions du Petit Gredin n°6, GRED, printemps 1985.
  50. Voir la fin de l'interview de Carpentier dans Michaël, 1986.
  51. Françoise Van De Moortel, 2000.
  52. Sans signature, « Trois ans de prison pour l’organisateur du réseau » dans L'Humanité, 10 septembre 1997.
  53. Philippe Carpentier, « Les rencontres de Copenhague », dans L'Espoir n°21, CRIES, septembre-octobre 1985.
  54. (en) Rapport de la réunion 2006 de l'IPCE, IPCE juin 2006.
  55. L'IPCE maintient un site internet où sont regroupés une grande quantité de documents, en quatre langues.
  56. Pour plus de détails et de références, voir les articles Danish Pedophile Association et Krumme 13.
  57. Voir le site de la SIQR.
  58. Comme dans le cadre du Collectif Ganymède de Montréal, aujourd'hui éteint.
  59. a  et b Jean-Pierre Stroobants, 2006. Voir aussi l'article Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit.
  60. Ainsi, en France, Matzneff et Duvert n'ont plus leur audience des années 1970 et 1980.
  61. (de) Die Welt, 20 mars 1985.
  62. Daniel Cohn-Bendit justifie en 2001 ses propos tenus dans Le Grand Bazar (1975), où il décrivait des contacts clairement pédosexuels, comme étant une « provocation intolérable », due au contexte de l'époque, et non des actes s'étant réellement déroulés. L.D. et J.-P. M., « Pédophilie. Polémique autour de propos " insoutenables " de l’ancien leader étudiant. », dans L'Humanité, 24 février 2001.
  63. Jean-Claude Guillebaud, 2001.
  64. Geneviève Fraisse, 2001.
  65. L'éditorial du cinquième numéro de la revue Masques rappelle en 1980 que « l'essentiel de la répression anti-homosexuelle s'exerce au nom de la protection des mineurs ».
  66. David Thorstad, « Man/Boy Love and the American Gay Movement », dans le Journal of Homosexuality # 20, pages 251-74, 20, 1990.
  67. Éditorial de Gay News du 29 septembre 1983.
  68. Pour plus de détails, voir l'article NAMBLA.
  69. (en)Une page sur cette expulsion sur paedosexualitaet.de
  70. Ambroise-Rendu, 2005
  71. Gilbert, 1981.
  72. Ambroise-Rendu, 2005
  73. Gilesse, 1992.
  74. Ses nouveaux ouvrages sont toujours chroniqués par les grands quotidiens nationaux et font parfois partie des pré-sélections de certains prix importants (La Passion Francesca et Mamma, li turchi aux Renaudot 1998 et 2000).
  75. « Matzneff est un dandy oublié, dans une fin de siècle condamnée à l'uniformité des comportements. », Hugo Marsan, 1993.
  76. Comme certains des peintres et dessinateurs de l'exposition « When love turns to poison » à Berlin en 2004 ((de)Karin Schmidl et Eva Dorothée Schmid, « Kunst oder Pornografie? » [« Art ou pornographie ? »], dans la Berliner Zeitung, 8 avril 2004.
  77. En 1999, L'empereur Tomato-Ketchup, film de Shûji Terayama datant de 1970 et mettant en scène une contre-utopie dans laquelle les enfants prennent le pouvoir et violent des adultes a été saisi par la justice après sa projection à la Cinémathèque de Grenoble, alors qu'il avait un visa d'exploitation. Ce qui a choqué étant simplement « le fait de faire poser des enfants nus ».
  78. Une association de défense de l'enfance a porté plainte en 2000 contre le directeur du Centre d'arts plastiques contemporain (CAPC) de Bordeaux suite à l'exposition « Présumés innocents - L'art contemporain et l'enfance  », l'accusant d'avoir aidé à la « diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique », alors que les œuvres incriminées ne présentaient manifestement aucun caractère pédopornographique. Lindgaard, 2001 ; Courtois, 2006.
  79. Georges Vigarello, 2004, p. 275-281.
  80. Georges Vigarello, 2004, p. 270.
  81. Georges Vigarello, 2004, p. 271. En 2004, selon L'Annuaire statistique de la justice 2006, 524 viols ont été commis.
  82. Mêmes sources.
  83. Georges Vigarello, 2004, p. 273.
  84. De 1987 à 1995, le nombre d'articles du Monde contenant les mots « pédophile(s) » ou « pédophilie » s'élevait de 5 à 24, pour la période 2000-2006, ce chiffre était de 122 à 254. Le quotidien québécois La Presse est lui passé de 4 en 1987 à 174 en 2005. Cette augmentation se vérifie pour tous les grands quotidiens francophones.
  85. Pour Marthijn Uittenbogaard, co-fondateur du Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit, c'est la presse qui a causé le rejet du militantisme pédophile. Chris de Bode, 2006.
  86. Georges Vigarello, 2004, p. 273. Ce glissement sémantique a été enteriné par le Petit Robert 2004, qui ajoute à la définition du pédophile comme personne adulte sexuellement attirée par les enfants celle d'adulte qui a effectivement des contacts sexuels avec des enfants.
  87. Samuel Lepastier, 2006.
  88. Robert Solé, 2006.
  89. Georges Vigarello, 2004, p. 278-285.
  90. Alex Raffy, 2004. Anne Chemin, 2006.
  91. Son existence a été qualifiée d'« horreur politique » dans le plus grand quotidien conservateur français. Stéphanie Marteau, 2006.
  92. Henrien Wensink, 2006.
  93. Comme le portrait de Marthijn Uittenbogaard paru dans un quotidien français de gauche. Chris de Bode, 2006.
  94. Pays de contraste, puisque l'on peut aussi y trouver dans un grand journal une présentation neutre de Lindsay Ashford et des militants pédophiles. Russ Flanagan, 2004.
  95. Parmi d'autres mesures visant à rendre impossible la réinsertion des ex-délinquants sexuels. Loïc Wacquant, 1999.

Documentation

Ouvrages

Essais :

  • (de) Frits Bernard, Pädophilie ohne Grenzen [« Pédophilie sans frontières »], Foerster Verlag, Francfort, 1997.
  • Bertrand Boulin, La charte des enfants, Stock, 1977.
  • Tony Duvert, Le bon sexe illustré, Éditions de Minuit, 1974.
  • Tony Duvert, L'enfant au masculin, Éditions de Minuit, 1980.
  • (de) Joachim S. Hohmann, Pädophilie heute, Foerster Verlag, Francfort, 1982.
  • (de) Angelo Leopardi (sous la direction de), avec des articles ou contributions d'Edward Brongersma, Volker Beck, Bruno Bendig, Peter Mangold, Volkmar Sigusch, A. Siegel, W. Vogel, Frits Bernard, Der pädosexuelle Komplex, Foerster Verlag, Francfort, 1988.
  • Gabriel Matzneff, Les Moins de seize ans, Juillard, 1974.
  • Gabriel Matzneff, Les passions schismatiques, Stock, 1977.
  • (en) PSVG, Pedophilia Protestantse Stichting voor Verantwoorde Gezinsvorming, 1981.
  • Jean-Luc Pinard-Legry et Benoît Lapouge, L'enfant et le pédéraste, Seuil, 1980.
  • Alex Raffy, La pédofolie, de l'infantilisme des grandes personnes, De Boeck Université, 2004. Cf. aussi http://pedofolie.info/
  • Christiane Rochefort, Les enfants d'abord, Grasset, 1976.
  • René Schérer, Émile perverti, Laffont, 1974.
  • René Schérer et Georges Lapassade, Le corps interdit, E.S.F., coll. « Sciences de l'éducation », 1976.
  • René Schérer, Une érotique puérile, Galilée, 1978.
  • René Schérer, L'emprise des enfants entre nous, Hachette, 1979.
  • Leïla Sebbar, Le pédophile et la maman, Stock, 1980.
  • Georges Vigarello, Histoire du viol, Le Seuil, Coll. « Points Histoire », 2004.

Collectifs et revues :

  • « Co-ire » (dir. René Schérer et Guy Hocquenghem), Recherches n°22, 1977.
  • Le fou parle n°7, juillet/août 1978.
  • « Fous d'enfance, qui a peur des pédophiles ? », Recherches n°37, 1979.

Articles

Articles directement liés à l'histoire du militantisme pédophile ou à l'activisme pédophile :

Autres articles utilisés comme références :

Documents officiels

Ressources en ligne

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