- Henry Baker Tristram
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Le révérend Henry Baker Tristram est un ecclésiastique, un spécialiste de la Bible, un explorateur et un ornithologue britannique, né le 11 mai 1822 à Edlingham, près de Alnwick, Northumberland et mort le 8 mars 1906.
Il étudie à Durham et au Lincoln College d’Oxford. En 1846, il est ordonné prêtre mais souffrant de tuberculose (sa mère et l’une de ses sœurs sont mortes de cette maladie), il doit bientôt quitter le pays. Il devient secrétaire du gouverneur des Bermudes de 1847 à 1849 et exerce les fonctions d’aumônier auprès de la garnison de la ville. Tristram revient dans le nord de l’Angleterre où il devient le recteur de Castle Eden, fonction qu’il occupe durant onze ans, puis il reçoit la charge de vicaire de Greatham qu’il occupe durant treize ans enfin, en 1873, il devient chanoine à la cathédrale de Durham. Son habitude de tirer sur les oiseaux lui vaut le surnom de The Great Gun of Durham (le grand fusil de Durham).
Il explore le désert du Sahara et visite la Palestine en 1858, en 1863 et en 1872. Il partage son temps entre l’étude de l’histoire naturelle et l’épigraphie. En 1881, puis en 1894 et en 1897, il retourne à nouveau en Palestine et visite aussi le Liban, la Mésopotamie et l’Arménie. Il fait également un voyage au Japon pour y visiter sa sœur Katherine Tristram, missionnaire à Osaka.
Tristram participe à la fondation de la British Ornithologists' Union et devient membre de la Royal Society en 1868. Il constitue l’une des plus vastes collections privées de Grande-Bretagne. Il chasse non seulement lors de ses voyages cités ci-dessus mais aussi en Afrique du Nord, aux îles Canaries ainsi que dans divers pays d’Europe et dans l’est des États-Unis. Mais la grande majorité des peaux d’oiseaux qu’il accumule proviennent d’acquisitions auprès d’autres collectionneurs ou de muséums. Il tire une grande fierté de posséder des spécimens récoltés par de grands naturalistes ou explorateurs. La liste des noms qui approvisionnent sa collection est impressionnante : Alfred Edmund Brehm (1829-1884), Elliott Coues (1842-1899), William Healey Dall (1845-1927), Paul du Chaillu (1831-1903), Armand David (1826-1900), Emin Pasha (1840-1892), Eduard Friedrich von Eversmann (1794-1860), Friedrich Hermann Otto Finsch (1839-1917), Enrico Hillyer Giglioli (1845-1909), Theodor von Heuglin (1824-1876), Theodor Kleinschmidt (1834-1881), Theobald Johannes Krüper (1829-1921), Nikolai Przhevalsky (1839-1888), Gustav Radde (1831-1903), Robert Ridgway (1850-1929), Eduard Rüppell (1794-1884), Adelaro Tommaso Paleotti Salvadori (1835-1923), Hermann Schlegel (1804-1884), Nikolai Alekseevich Severtzov (1827-1885), Ferdinand Stoliczka (1838-1874), Édouard Verreaux (1810-1868) et John Xantus de Vesey (1825-1894).
Ne bénéficiant pas de la fortune d’un Lord Lionel Walter Rothschild (1868-1937) et ayant à charge une famille de huit enfants, il réussit à enrichir ses collections grâce à des dons et des échanges, à la vente de ses doubles. Il achète aussi des fusils et des outils pour la préparation des peaux qu’il confie ensuite aux missionnaires partant pour les contrées lointaines. Grâce à sa présence au sein de la British Ornithologists' Union, il élargit ses contacts et réalise des échanges avec des correspondants à l’étrangers dont Sir Edward Newton (1832-1897) à l’île Maurice et en Jamaïque, Edgar Leopold Layard (1824-1900) dans le Fidji et en Nouvelle-Calédonie, Robert Swinhoe (1836-1877) en Chine et Sir John Kirk (1832-1922) à Zanzibar. Il entretient bien sûr d’étroites relations avec les ornithologues présents en Grande-Bretagne, comme Alfred Newton (1829-1907), Henry Eeles Dresser (1838-1915), John Henry Gurney (1819-1890), Howard Saunders (1835-1907) et Lord Lilford (1833-1896). Il entretient également des relations avec les vendeurs professionnels et les salles des ventes de Londres.
Parmi ses publications, il faut citer The Great Sahara (1860), The Land of Israel, a Journal of Travels with Reference to Its Physical History (1865), The Natural History of the Bible (1867) qui connaît onze éditions, The Daughters of Syria (1872), Land of Moab (1874), Pathways of Palestine (1882), The Fauna and Flora of Palestine (1884), Eastern Customs in Bible Lands (1894) et Rambles in Japan (1895).
Il vend sa collection en 1896 au Muséum de Liverpool : elle contient 17 000 spécimens représentant 6 000 espèces dont environ 130 types. Dix ans plus tard, lors de sa mort et alors qu’il avait entamé une nouvelle collection, 7 000 spécimens représentant 3 000 espèces sont confiés à l’Academy of Natural Sciences of Philadelphia. Quant à la vaste collection d’œufs, elle est vendue à un collectionneur privé, Philip Crowley (1837-1900), qui la léguera à son tour au British Museum.
Philip Lutley Sclater (1829-1913) lui dédie la rufipenne de Tristram, Onychognathus tristramii, en 1858.
Source
- Barbara Mearns & Richard Mearns (1998). The Bird Collectors. Academic Press (Londres) : xvii + 472 p.
Tristram est l’abréviation botanique officielle de Henry Baker Tristram.
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