- Guido d'Arezzo
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Pour les articles homonymes, voir saint Guy.
Guido d'Arezzo — en français parfois Gui ou Guy d'Arezzo, voire Gui l'Arétin, en latin Guido Aretinus, en italien parfois Guido Monaco — est l'un des saints Guy. C'est un moine bénédictin italien, né en 992 et mort en 1050, d'après certaines sources le 17 mai. Il est célèbre pour sa contribution à la pédagogie musicale, notamment à l'élaboration d'un système de notation sur portée. Le lieu de sa naissance reste sujet à conjectures : ce pourrait être Arezzo, Ferrare, Pomposa sur le delta du Pô, Talla ou encore une autre ville italienne.
Sommaire
Biographie
On sait peu de chose sur ce musicien, et même le lieu de sa naissance et celui de sa formation sont l’objet de controverses[1]. Certains pensent qu’il est né à Pomposa et serait entré très jeune dans l'abbaye de cette localité où il aurait reçu sa première formation musicale[2]. D’autres sont d’avis qu’il serait originaire d’Arezzo[3] et qu’il aurait reçu sa première instruction musicale dans la cathédrale de cette ville dont il aurait été cantor, avant d'entrer à l’abbaye bénédictine de Pomposa, célèbre en tant que foyer musical. Son séjour dans cette abbaye n’est contesté par aucun biographe[1]. C’est là que, constatant les difficultés éprouvées par les moines à mémoriser exactement le plain-chant, il aurait eu l’idée d’une méthode pédagogique qui leur aurait permis d’apprendre les morceaux beaucoup plus rapidement, méthode qui se serait répandue dans le nord de l’Italie.
Expulsé du monastère de Pomposa pour des raisons obscures, peut-être pour avoir refusé de se plier à l’orthodoxie musicale du lieu, il est ensuite l’hôte de l'évêque Théobald, à Arezzo[1]. Logé à l’évêché, il est chargé de la direction de l’école de musique de la cathédrale[1]. Jusqu'à cette époque, la musique se transmettait uniquement oralement, et constatant la corruption inévitable des morceaux transmis aux élèves par des maîtres qui ne pouvaient s’appuyer que sur une mémoire parfois défaillante, Guido continua à développer ses recherches en matière de pédagogie musicale, jetant les bases de la notation moderne sur portée et du violon mais aussi de la contre-basse.
Œuvres
- Micrologus de disciplina artis musicæ (vers 1025 ou 1026) : il s'agit de l'un des plus gros traités du Moyen Âge. Il est destiné aux maîtres et aux experts et non aux simples chantres.
- Regulæ rythmicæ : synthèse du précédant, destinée à l'enseignement.
- Prologus in Antiphonarium : explication technique de la notation sur portées.
- Epistola ad Michaelem : ce livre contient des éléments biographiques et une explication de sa méthode pour apprendre le chant.
On lui attribue parfois la main guidonienne sur laquelle sont placées les claves, et qui, dans le domaine du solfège, équivalait à un instrument de musique — elle permettait de visualiser plus facilement les intervalles et de jouer de la musique, même sans instrument.
Professeur de musique et grand pédagogue, il est à l'origine du système occidental de dénomination des notes de musique.
Guido d'Arezzo a également apporté sa contribution à la traduction des mélodies au moyen de son invention nommée « hexacorde », ancêtre de la portée actuelle, où chaque note avait une position absolue et non plus relative comme dans les neumes.
Pour nommer les six degrés de son hexacorde, Guido d'Arezzo a utilisé les premières syllabes d'un chant religieux latin, l'Hymne à saint Jean-Baptiste, dont le texte est attribué au moine et érudit italien Paul Diacre (en latin Paulus Diaconus).- Ut queant laxis
- Resonare fibris
- Mira gestorum
- Famuli tuorum,
- Solve polluti
- Labii reatum,
Le système des hexacordes (gamme de 6 notes) est adopté mais est complexe. Le nom des notes est alors relatif : ut n'est pas une note fixe à une fréquence donnée, mais simplement la première note du mode.
La première syllabe de chaque vers correspond à une note de la gamme (qui monte du do au si). À l'époque, la notation de Guido d'Arezzo ne comportait que quatre lignes, et le si n'a été ajouté qu'à la fin du XVIe siècle par Anselme de Flandres, en prenant les initiales de saint Jean (J et I n'étant pas différenciés en latin) :
- Sancte Ioannes.
Enfin, pour faciliter la vocalisation, ut a été remplacé par do au cours du XVIIe siècle par Giovanni Battista Doni.
- Traduction : « Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le pêché de leurs lèvres souillées, saint Jean. ».
en notation neumatique en notation moderne Voir aussi
Articles connexes
Hommages
- Son nom a été donné à une place de Bruxelles (Place Guy d'Arezzo), au conservatoire musical de La Norville (Conservatoire Guy d’Arezzo), à une société relevant de l’abbaye de Solesmes, dans la Sarthe.
- Un cratère de la planète Mercure a été baptisé du nom de Guido d'Arezzo.
- Le format de la notation musicale numérique GUIDO repose sur le nom de Guido d'Arezzo.
Bibliographie
- (it) Angelo Rusconi (éd.): Guido d'Arezzo, monaco pomposiano. Olschki, Florence 2000, (ISBN 88-222-4954-2)
- (en) Music in the Middle Ages: With an introduction on the music of ancient times, W.W. Norton & Co., New York, 1940, (ISBN 0-393-09750-1)
Notes et références
- Guido d'Arezzo ». Consulté le 20 février 2009 Angelo Mafucci, «
- Joseph Smits Van Waesberghe, De musico-paedagogico et theoretico Guidone Aretino eiusque vita et moribus, 1953
- Sigebert de Gembloux (1030 env. - 1112), dans son De viris illustribus e Chronicon C’est ainsi que semble le comprendre son plus ancien biographe,
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