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Gjirokastre
Gjirokastre Administration Pays Albanie District Gjirokastre Géographie Latitude Longitude Altitude 193 m Démographie Population 23 724 hab. (2007) Localisation Sommaire
Gjirokastre (ou Gjirokastër en albanais) est une ville du sud de l'Albanie et le chef-lieu de la préfecture du même nom. Ellle est située à 142 km au sud de Tirana. sa population s'élevait à 23 724 habitants en 2007.
Elle est inscrite depuis 2005 au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Toponymie
- en albanais Gjirokastër [gjiɾoˈkastəɾ],
- en grec Αργυρόκαστρο, Argirókastro,
- en italien Argirocastro
- en turc Ergiri
Géographie
Située par la route à 215 km au sud de Tirana et à 36 km de la frontière avec la Grèce, Gjirokastra s’étend des pentes de Mali i Gjerë (« la Grande Montagne ») pour la partie ancienne jusqu’aux rives du Drin pour les quartiers modernes.
Histoire
Sur le site de Gjirokastre, on a trouvé des traces d’habitation au Ier siècle av. J.-C., sur les pentes de l’actuel Mali i Gjerë. La ville fut probablement construite autour d’un château vers le XIIe siècle. À l’époque de l’Empire byzantin, elle était commercialement connue comme s’appelant Argyropolis (« ville d’argent », en grec Αργυρόπολις) ou Argyrokastron (« château d’argent », en grec Αργυρόκαστρον).
La ville faisait partie du despotat d'Épire au XIVe siècle avant de passer sous domination ottomane en 1417. Au XVIIe siècle Gjirokastre rayonnait avec son bazar où l’on commerçait broderies, soieries et son fameux yaourt. Elle fut conquise en 1811 par Ali Pasha, gouverneur albanais doté d’une grand pouvoir qui développa les défenses de la ville et fit construire un aqueduc de 10 kilomètres de long pour approvisionner en eau potable la citadelle. Mais cet aqueduc fut détruit en 1932.
A la fin du XIXe siècle elle devint un centre de résistance à la domination turque. Habitée par une population majoritairement albanaise, mais avec une minorité importante grecque, Gjirokastre a été largement revendiquée dans la première moitié du XXe siècle tout d’abord par les Grecs au cours de la première guerre balkanique (1912-1913). En 1914 Giorgos Christakis Zografos, alors ministre des Affaires étrangères de Grèce, proclama Gjirokastre capitale de l’État autonome de l’Épire du nord. Mais celui-ci disparut dès la Première Guerre mondiale. Puis Gjirokastre fut occupée par des troupes françaises durant cette période avant de revenir à l’Albanie. Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville passa sous contrôle italien en 1939, puis grec en décembre 1940 et allemand, mais redevint définitivement albanaise en 1944.
Le régime communiste de l’après-guerre développa la ville au plan industriel et commercial. Elle fut élevée par le régime au rang de « ville-musée » en relation avec son état de conservation, mais aussi parce qu’elle est la ville natale du dictateur Enver Hoxha, qui y naquit en 1908. La maison natale d’Enver Hoxha transformée en musée, devint alors un des principaux centres du culte de la personnalité du dictateur.
Gjirokastre souffrit de nombreux problèmes économiques à la chute du régime communiste en 1991. Il y eut tout d'abord d'importants mouvements d'émigration, principalement vers la Grèce et l'Italie. Le point d’orgue se situa en mars 1997 avec l'effondrement des pyramides spéculatives ou chaîne de Ponzi, sous la présidence de Sali Berisha. S’ensuivirent une grande insécurité et un début de guerre civile. De violentes manifestations anti-gouvernementales surtout dans l’Albanie du sud et particulièrement à Gjirokastre provoquèrent la démission du président. Le 16 décembre 1997, un attentat détruisit la maison natale d’Hoxha sans qu’on retrouve les auteurs.
Depuis cette période, on assiste à un nouveau décollage économique. Du fait de la présence d’une forte minorité grecque, des accord bilatéraux particuliers existent entre l’Albanie et la Grèce, basés sur le « Pacte d’amitié, de coopération, de bon voisinage et de sécurité » signé en 1996. Il s’agit d’un accord de coopération économique, industrielle, technique et scientifique. A titre d’exemple, l’accord en 2004 sur la construction et la mise en service de l’hôpital militaire de Gjirokastre.
Culture
Elle avait été proposée à l’inscription au Patrimoine Mondial dès 1988 mais elle avait essuyé un refus compte tenu d’un nombre trop important de constructions modernes près du quartier historique.
Elle remplit les critères iii et iv de l’UNESCO : d’une part « la vieille ville de Gjirokastre est le témoignage exceptionnel d’une société et d’un mode de vie pérennes et presque disparus, influencés par la culture et la tradition de l’islam à l’époque ottomane » et d’autre part « la ville historique de Gjirokastre est un exemple rare de ville ottomane bien préservée, construite par des fermiers propriétaires de grands domaines, autour de la citadelle du XIIIe siècle ». L’architecture se caractérise par la construction d’un type de maisons à tourelle, le « kule » turc, qui s’étagent en pente dans les vieux quartiers de Mali i Gjerë : les maisons qui font penser à de petites forteresses groupées, comportent généralement un rez-de-chaussée surélevé, un premier étage utilisé à la saison froide et un deuxième étage servant pour la saison chaude. L’intérieur est orné de riches détails décoratifs et de motifs floraux peints, en particulier dans les espaces réservés à l’accueil des visiteurs. Le toit est recouvert de lauzes grises.
A Gjirokastre se déroule depuis 1968, le traditionnel festival de musique folklorique, rassemblant les formations artistiques musicales instrumentales et folkloriques de tout le pays mais aussi des régions limitrophes de souche albanaise pour perpétuer la culture albanaise.
Étant donné la présence d'une communauté d'origine grecque, on retrouve dans la région de Gjirokastre des panneaux de signalisation routière bilingue (albanais/grec).
Personnalités
- Enver Hoxha, chef d'État, fondateur du Parti communiste albanais
- Ismail Kadare, écrivain exilé en France depuis 1990
- Alexandros Vasileiou, diplomate.
- Mumtas Dhrami, sculpteur
- Eqrem Çabej, ethnologue
- Andon Zako Çajupi, écrivain
- Omer Nishani, le 1er Président du Présidium de l'Assemblée populaire d'Albanie
- Adil Çarçani, ex-Premier Ministre dans le régime communiste
- Saim Kokona, cinématographe
- Musine Kokalari, combattante de la résistance
- Avni Rustemi, homme politique
- Zihni Sako, écrivain,
- Çerçiz Topulli, combattant pour l'indépendance (1912)
- Bajo Topulli, combattant pour l'indépendance (1912)
- Haki Toska, homme politique du régime communiste.
- Asim Zeneli, combattant antifasciste
- Fatos Nano, ex-chef du Parti socialiste, ex-Premier Ministre.
Economie
Girokastre est un centre industriel et commercial axé autour de l’agro-alimentaire, le cuir et les textiles.
Patrimoine
- Citadelle datant du XVIIIe siècle remaniée par Ali Pasha puis le roi Zog Ier ; la partie nord ayant servi de prison sous son règne puis durant le régime communiste.
- Musée militaire à l’intérieur de la citadelle exposant des armes anciennes, retraçant la résistance communiste face à l’invasion nazie durant la seconde guerre mondiale, ainsi qu’un avion de l’US Air Force capturé pendant la Guerre froide.
- le bazar datant du XVIIe siècle mais reconstruit 2 siècles plus tard à la suite d’un incendie et encore endommagé en 1997 lors des émeutes antigouvernementales
- Le Musée ethnographique
- la mosquée du XVIIIe siècle et deux églises de la même époque
- l’université où certaines disciplines sont enseignées en langue grecque
- l'église de Mesopotamon qui remonte à Constantin IX (1042-1054)
- l’église de Labovë e Kryqit (Xe siècle), dans le village éponyme
- le site archéologique d’Antigonea, dans le village de Saraqinisht
- les ruines du sites archéologiques d’ Adrianapol,
- le village de Sofratike.
Galerie
Liens externes
Bibliographie
- Ismail Kadare, Gjirokastër, la ville de pierre, éditions Michalon. (ISBN 2-84186-051-5)
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