- Gestion restauratoire et donc différentiée
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Gestion restauratoire
La gestion restauratoire est la gestion mis en oeuvre par un gestionnaire ou un réseau de gestionnaire sur des milieux dégradés (naturels, semi-naturels, industriels ou urbains) avec l'objectif d'y restaurer la biodiversité, un paysage de qualité ou un état disparu (milieu ouvert, humide, ou naturellement acide par exemple, etc.).
Il peut aussi s'agir de restaurer non pas un milieu, mais une ressource, avec à titre d'exemple : une ressource halieutique, la ressource en eau, ou le paysage en tant que source d'aménités et de qualité de vie....
Dans le domaine environnemental, l'objectif premier est la renaturation, que le gestionnaire cherche à faciliter et accélérer en utilisant des techniques de génie écologique. Il s'agit donc d'un mode de gestion intentionnelle (« gestion pro-active », qui doit faire l'objet d'une réévaluation constante au vu des résultats, analysés via des indicateurs environnementaux). En France la gestion intentionnelle est définie comme « l’ensemble des « initiatives qu’un acteur spécialisé entreprend, dans le contexte d’une situation de gestion effective, pour faire évoluer l’état du milieu dans un certain sens » , la gestion effective étant « le mode de conduite du milieu telle qu’il résulte de l’ensemble des actions humaines qui l’affectent »[1]».Si après la phase de restauration, le milieu ne peut être auto-entrenu, ce mode de gestion est habituellement suivi d'une phase de gestion conservatoire, s'appuyant sur un plan de gestion (de la ressource qu'on veut protéger, du paysage, des habitats...) et d'un dispositif de monitoring et évaluation et parfois de protection (protection foncière, réserve naturelle, etc.).
Sommaire
Lieux et exemples d'application
La gestion restauratoire peut concerner ;
- le domaine de la protection de la nature est celui qui utilise et développe le plus ces techniques souvent recommandées ou imposées dans les plans de gestion de milieux "naturels", forêts faisant l'objet d'une gestion durable.
- des mesures restauratoires ou mesures compensatoires imposées dans le cadre d'une enquête publique suite aux conclusions d'une étude d'impact, souvent dans le cadre de travaux publics (urbains, routiers, voies ferrées, creusement de canaux, construction de barrages..) ou d'aménagement foncier agricole et forestier ).
- certains espaces forestiers (pour obtenir un écolabel de type FSC par exemple)
- certains espaces agricoles (par exemple dans le cadre d'une reconversion d'exploitation vers l'agriculture bio ou pour la restauration de prairies, bocage ou bandes enherbées plus riches en biodiversité et/ou fonctionnellement plus efficients pour la protection de l'eau ou la restauration d'un sol plus humique et stable face à l'érosion, salinisation, eutrophisation ou à la régression et dégradation des sols...)
- le domaine halieutique, où il s'agira alors de restaurer des stocks viable de poissons (morue) ou autres organismes (crustacés, coquillages, algues) exploités en mer ou en eau douce, de manière à permettre une pêche plus durable. Les gestionnaires s'appuient alors sur des réintroductions (saumons, esturgeon...), ou des confortement de populations (à partir d'élevages conservatoires ou de prélèvements faits dans la nature). Des récifs artificiels, des restauration expérimentales de milieux (ex : récifs reconstitués de manière accélérée par accrétion minérale électrolytique et de nombreux dispositifs de protection complémentaires (réserves naturelles, quotas etc. peuvent compléter le dispositif.
Dans tous les cas, c'est un mode de gestion qui vise à accélérer les processus de cicatrisation du paysage ou du milieu.
Contenu, méthodes
La gestion restauratoire cherche à imiter les processus naturels de résilience écologique, par exemple en restaurant en premier lieu un stade espèces pionnier (par ensemencement, expression de la banque de graine du sol, voire éventuellement réintroduction d'espèce localement disparue) pour faire évoluer le milieu vers un stade d'auto-entretien plus naturel. Pour s'adapter aux milieux et à leur évolution, c'est nécessairement une gestion différentiée.
Paradoxalement pour le public, le gestionnaire chercher aussi à ponctuellement (dans l'espace et dans le temps) restaurer des processus (locaux) de dégradation du milieu ; érosion favorisant les cailloutis, coupe forestière ou incendie contrôlé visant à localement restaurer les clairières, scrappage visant à déseutrophiser le milieu et/ou à remettre à jour les graines enfouies depuis plusieurs décennies, tuer des arbres pour restaurer la ressource en bois mort, etc).
Les gestionnaire utilise des moyens mécaniques (pour la fauche avec exportation par exemple) et peuvent utiliser des auxiliaires vivants tels que moutons, bovins, chèvres, chevaux, ânes, etc. qui entretiennent le milieu en y dispersant des graines et propagules de nombreux organismes d'une manière proche de celle d'animaux sauvages. Lièvre et lapins peuvent contribuer à entretenir des zones de landes ou pelouses rases, etc.
Ce mode de gestion peut - après évaluation scientifique - s'appuyer sur la réintroduction d'espèces fonctionnellement importantes (le castor par exemple, pour sa capacité à restaurer et entretenir des zones humides, des insectes pollinisateurs, les symbiotes d'espèces que l'on voudrait restaurer, etc.
Remplacer certaines espèces disparues ?
Des scientifiques songent à remplacer certaines espèces "récemment" disparues (grands herbivores, grands carnivores) qui jouaient des rôles fonctionnels et écopaysagers essentiels quand leurs fonctions écologiques ne peuvent être remplacés par une gestion restauratoire par l'homme. Ils envisagent d'expérimenter (en milieu confiné) des introductions telles que celle du lion ou de l'éléphant africain en Amérique du nord pour respectivement "remplacer" le lion des cavernes et les espèces de mammouths qui n'ont pas survécu à la chasse préhistorique[2].
Limites
Un milieu naturel étant en grande partie le produit des espèces qui y vivent, la disparition définitive de certaines espèces peut y empêcher une restauration des états antiérieurs.
Des travaux scientifiques sont en cours dans divers pays pour évaluer la possibilité d'en quelque sorte remplacer certaines espèces disparues par d'autres introduites à partir d'une autres région (le mammouth en amérique du nord, par l'éléphant d'afrique par exemple)
Notes et références
- ↑ Définitions proposée par Mermet, en 1992 et reprise par le COMOP Trame verte et bleue mis en place suite au Grenelle de l'environnement de 2007 ; Voir le Guide n°2 intitulé Appui méthodologique à l’élaboration régional de la TVB– Enjeux et principes de la TVB)
- ↑ Article de Pour la Science intitulé Le retour des éléphants et des lions en Amérique (Pour la Science N° 368, Juin 2008, édition française de "Scientific American), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a 13 000 ans ? pour une nouvelle gestion restauratoire et biologie de la conservation
Voir aussi
Articles connexes
- Écologie du paysage
- Intégrité écologique
- Développement durable
- Agrosylviculture
- Prairie fleurie
- Naturalité
- Résilience écologique
- Réserves naturelles
- Gestion différentiée
- Génie écologique
- Grenelle de l'environnement
- Réintroduction
- Plan de restauration
Liens externes
- http://www.gestiondifferenciee.org
- La gestion différencié en Nord Pas de Calais (par l'ONG Chico Mendès)
- Plante et citées (plateforme d'expérimentations et conseils techniques aux services espaces verts des collectivités )
Catégories : Conservation de la nature | Génie de l'environnement
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