Geographie de la Macedoine

Geographie de la Macedoine

Macédoine (région)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Macédoine.
Macédoine
Macédoine

Flag of Greece.svg Grèce

correspondant aux 3 rég. admin. grecques
Macédoine de l'Ouest, centrale et de l'Est

52,4% géograph. région
(en bleu)

Flag of Macedonia.svg République de Macédoine, Ancienne République yougoslave de Macédoine, ARYM ou FYROM.

35,8% g. rég.
(en rouge)

Bulgaria flag large.png Bulgarie

10,1% g. rég.
(en vert)

Flag of Albania.svg Albanie

  • Mala Prespa et Golo Bardo
1,4% g. rég
(en orange)

Flag of Serbia.svg Serbie

  • Gora et Prohor Pchinski
0,3% g. rég
(en brun)

La Macédoine est une région géographique et historique de L'Europe du sud qui est géographiquement répartie sur plusieurs pays : la Grèce, la République de Macédoine (ou Ancienne république yougoslave de Macédoine), la Bulgarie mais aussi quelques territoire en Albanie et en Serbie.

Sommaire

Histoire

Royaume de Macédoine

Article détaillé : Royaume de Macédoine.
Macédoine antique

La région couverte par l'actuelle Macédoine est, initialement, peuplée de tribus Thraces (Almopes, Bottiens, Edones, Eordes, Péons et Pières).

L’ancien royaume de Macédoine (aujourd'hui Macédoine égéenne au nord de la Grèce) est fondé en 729 (ou 700) av. J.-C. par le roi Perdicas I. La Macédoine apparaît dans l'histoire sous le nom grec de "Makedonia" (gr Μακεδονία) à l'époque de l'Empire perse dont elle fait partie (513-480 avant notre ère). Alexandre 1er (498–454), qui s'est allié avec les autres Grecs dans leur guerre contre les Perses, parvient à agrandir son royaume. Après -480, les Bottiens et les Pières (tribus grecques), fondent le petit royaume de Pella. Philippe II de Macédoine (359–336) en hérite, réunit tous les tribus en 357 et l'agrandit de la Thessalie, de l'Epire et de toute la Thrace méridionale en 340. Son fils Alexandre le Grand (336–323) étendra les conquêtes, avec l’aide des autres troupes grecques, des Illyriens et des Thraces, jusqu'au haut-Nil et à l'Indus. A la mort de celui-ci, alors que le sud des Balkans est fortement héllénisé, la Macédoine revient à la dynastie des Antigonides et ses dimensions ne varieront plus: elle englobe l'actuelle République de Macédoine, l'arrondissement de Blagoevgrad en Bulgarie, et l'actuelle région de Macédoine en Grèce. Après la mort d'Alexandre le Grand, ses généraux se partagent le royaume. L'Empire de Macédoine se décompose en différentes dynasties, dont la dynastie Ptolémaïque d’Egypte, d’où est issue la reine Cléopâtre. Après la défaite de Pydna en 168 av. J.-C. la Macédoine est incorporée dans l’Empire Romain et divisée en deux parties, Macedonia Prima et Macedonia Salutarus.

Macédoine romaine

Article détaillé : Macédoine (province romaine).
Macédoine romaine

La domination romaine dure sept siècles, durant lesquels la romanisation des Thraces qui n'avaient pas été hellénisés donne le peuple Aroumain dit "Valaque". La Macédoine est donc hellénophone au sud, et latinophone au nord.

Les invasions

En 378 la Macédoine est ravagée par les Wisigoths et à partir de 518, les Slavons, des Slaves venant de la région de Dniepr s'installent dans la région: les Grecs restent groupés près de la côte au sud, et les Aroumains dans les montagnes du Pinde à l'ouest. Les turcophones Avars envahissent le pays en 626, mais toutes ces invasions n'empêchent pas le maintien de l'Empire romain d'orient, dit "Byzantin", jusqu'à ce que le roi des Bulgares entame une campagne de conquête de la Macédoine en 806 (qui ne prend cependant pas Thessalonique, restée byzantine).

Macédoine byzantine

Macédoine byzantine

L'Empire byzantin réussit l'évangélisation orthodoxe de la population slave ou "barbare", bientôt hellénisée le long des côtes. Cyrille et Méthode, deux moines de Salonique, adaptent l'alphabet grec à la langue slavonne: c'est la naissance de l'alphabet cyrillique. Englobée de 893 à 927 dans l'empire bulgare de Siméon (sauf sa capitale Salonique), la Macédoine revient à l'Empire byzantin vers 1015. Vers 1200 se répand l'"hérésie" des "Bogomiles" (prêchée par le pope Bogomil) ou "Cathares" ("purs" en grec). De 1204 à 1229, les Croisés s'emparent de la Macédoine et fondent le "Royaume de Salonique", repris par les Byzantins d'Épire en 1230. Jusqu'en 1281, la Macédoine est à nouveau incluse dans l’Empire Byzantin. En 1282, le roi de Serbie Stefan Uroš II Milutin conquiert une grande partie de la region, mais ne la garde que quelques années. Le tsar serbe Stefan Uroš IV Dušan s'empare à son tour de la Macédoine (1331-1355),

Macédoine ottomane

En 1389, les Turcs battent les Serbes et la Macédoine devient une province de l’Empire Ottoman. Elle est divisée en deux départements : Monastir/Bitola (noms aroumain/slave) et Salonique. Des rébellions ont lieu entre 1564 et 1565 à Mariovo-Prilep et en 1689 avec l’insurrection Karposh. Plusieurs insurrections contre l'oppresseur ottoman ont lieu au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, dont celle de Razlovci, en 1876. Après la défaite ottomane de 1878, la Russie impose, lors du traité de San Stefano le 3 mars 1878, la création d'une grande Bulgarie incluant la majeure partie de la Macédoine géographique. Mais le Congrès de Berlin (juin-juillet 1878) replace la Macédoine sous l'emprise ottomane, ce qui cause de l'insurrection de Kresna en 1878-1879. En 1893 est créée l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, qui réclame l’autonomie de la Macédoine. Un des animateurs du mouvement est Damé Grouev. L’insurrection d’Ilindan en août 1903 conduit à la proclamation de la république de Kruševo. Mais l’année 1903 est également marquée par des représailles sanglantes des Turcs. L'Empire ottoman occupe la région jusqu'à en 1912. Pour les Turcs de l'époque, elle n'est que la Roumélie occidentale ("Rum-ili": le "pays pris aux Roumis"), mais sur toutes les cartes européennes, le nom de Macédoine se conserve car jusqu'au XIXe siècle, les érudits d’Europe pensaient la géographie des Balkans selon les conceptions de Ptolémée et Strabon.

Les partages de la Macédoine au XXe siècle

Au début du XXe siècle, la population de la Macédoine était fort bigarrée: Grecs, Slavons bulgarophones, Serbes, Albanais, Aroumains, Turcs et Roms s'y côtoyaient. À Paris, un cuisinier invente un plat de légumes mélangés qu'il appelle "Macédoine". À cette époque, la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et les Albanais revendiquent tout ou partie de la Macédoine; les puissances soutiennent les uns ou les autres (la Russie soutient la Serbie et la Bulgarie ; l'Autriche-Hongrie soutient les Albanais; la France soutient la Grèce et la Grande-Bretagne soutient le statu-quo c'est à dire l'Empire Ottoman).

Les Guerres balkaniques (1912-1913) marquent la fin de la domination ottomane et le partage de la région entre la Grèce (sud), la Serbie (centre) et la Bulgarie (ouest). Par deux fois, durant les Première et Deuxième guerres mondiales, la Bulgarie s'allie à l'Allemagne pour tenter (vainement) de récupérer la Macédoine centrale, où la population la plus nombreuse est formée de Slavons bulgarophones. Après la Première guerre mondiale, la Macédoine slave est incluse dans le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes qui prend, en 1930, l’appellation de "Yougoslavie". Après la seconde guerre mondiale, avec le communisme, la Bulgarie renonce définitivement à ses revendications, tandis que la Yougoslavie se divise en six républiques fédérées : l'actuelle République de Macédoine sera l'une d'elles. Les Slavons bulgarophones y sont officiellement redéfinis comme "Macédoniens". La "bigarrure" linguistique et religieuse se simplifie par le départ des Turcs, des Grecs et des Aroumains.

Finalement le partage de 1913 reste en vigueur... à ceci près que la Macédoine centrale, serbe puis yougoslave, devient indépendante en 1991.

Historiquement, a très peu de choses près, l'actuelle Macédoine grecque, issue de ces partages, correspond au Royaume antique de Macédoine à ses débuts.

La Macédoine au sein de la Yougoslavie

Après la Seconde Guerre mondiale, la Macédoine du Vardar devient une République fédérée de la nouvelle République fédérale socialiste de Yougoslavie. La guerre civile grecque de 1945 à 1948 cause un exode important des populations de Macédoine égéenne vers la République socialiste de Macédoine. La répression grecque est également une des raisons pour laquelle un bon nombre de la population s'installe dans différents pays de l'Europe comme la République Tchèque ainsi qu'au Canada, en Australie et aux États-Unis.

Sous contrôle communiste mais pour la première fois autonome, le régime de la Macédoine yougoslave cultive l'identité macédonienne à partir de 1945. Un groupe de linguistes dont Blaze Koneski commencent à travailler autour de la codification et de la standardisation de la langue macédonienne, selon les prescriptions de Krste Petkov-Misirkov. C'est ainsi qu'on commence la grammaticalisation de la langue macédonienne. À la fin des années 1960, des tensions entre les nationalités du Kosovo émergent, notamment avec les demandes d'une autonomie accrue de la minorité albanaise. À la mort du maréchal Tito en 1980, le mécontentement grandit dans les Républiques de la Yougoslavie contre la domination du Gouvernement fédéral par les Serbes. De même, la minorité albanaise exprime ses revendications face au gouvernement fédéral ce qui, plus tard, cause un nettoyage ethnique du Kosovo qui, peu à peu, devient majoritairement albanais.

La Macédoine connut un développement limité au sein de la Yougoslavie socialiste, et fut une des républiques les plus pauvres de la fédération.

La République socialiste de Macédoine organisa le 8 septembre 1991, soit deux mois après les déclarations d'indépendance de la Croatie et de la Slovénie, un référendum sur l'indépendance, qui l'emporta avec 68 % des voix. La République Socialiste de Macédoine proclama son indépendance en octobre et devint la République de Macédoine. Kiro Gligorov fut le premier président de la nouvelle République de Macédoine, tandis que Nikola Kljusev fut le premier premier-ministre du pays.

La République de Macédoine

La République de Macédoine devient un État indépendant et souverain en 1991 à la suite de la dissolution de la République fédérale socialiste de Yougoslavie. Suite à un contentieux avec la Grèce sur l'utilisation de la dénomination Macédoine, la nouvelle République est reconnue par la Grèce sous le nom d'Ex-république yougoslave de Macédoine. Cette dénomination est aussi utilisée au sein des organisations internationales, conformément à la Résolution 817 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. La même résolution permet à chaque pays de reconnaître l'État macédonien sous le nom qui lui convient, tout en utilisant le nom d'"Ancienne République Yougoslave de Macédoine" (ARYM) dans le cadre des instances internationales.

Géographie

Définir la Macédoine dans ses limites géographiques est quelque chose de particulièrement difficile car il y a autant de descriptions que de pays qui se partagent cette zone. Cependant, la Macédoine dans sa plus grande acception se réfère à une zone située entre la rivière Nestos et les Rhodopes à l'est, les montagnes d'Osgorske, de la Crna Gora et de la Stara Planina au nord, les monts albanais de Jablanica et les lacs d'Ohrid et de Prespa à l'ouest et les montagnes du Grammos et l'Olympe au sud.

L'aire géographique macédonienne est aujourd'hui divisée entre la Grèce (52,4%), la République de Macédoine ou « Ancienne république yougoslave de Macédoine », , ARYM ou FYROM, (35,8 %), la Bulgarie (10,1 %), l'Albanie (1,4 %) et de la Serbie (0,3 %).

Géographie physique

La fonction stratégique de la Macédoine est dérivée de son commandement sur le grand corridor qui mène d'Europe Orientale vers la Méditerranée le long de la Morava et du Vardar, une route qui a été le témoin du passage d'innombrables armées grecques, romaines, slaves et turques.

Arts et littérature

L'art médiéval de la Macédoine est marqué par les icônes, souvent réalisées sur des supports en bois, décorant les églises ou bien utilisées dans des lieux publics ou privés de al vie quotidienne. Les plus remarquables datent des XIIIe et XIVe siècles.

Au début du XIXe siècle, la langue littéraire de la partie slave évolue sur la base du parler populaire slave de la région. Krste Petkov Misirkov, linguiste macédonien, publie une oeuvre majeure, qui détermine les normes de la langue littéraire slave macédonienne. L'œuvre littéraire macédonienne se caractérise principalement par la poésie, avec des auteurs tels que Slavko Janevski et Gane Todorovski.

La musique traditionnelle puise ses influences dans les musiques surtout bulgare puis turques, gitanes et musulmanes. Les costumes, richement colorés mais variant d'une région à l'autre, sont quant à eux marqués par une influence byzantine et bulgare. De tonalité joyeuse et entraînante, la musique traditionnelle est jouée lors de fêtes telles que les mariages ou les festivals. Les fanfares comprennent de nombreux cuivres, des accordéons, ainsi que des instruments à cordes pincées.

Bibliographie

  • Georges Castellan, Un pays inconnu : la Macédoine, Crozon, Éditions Armeline, 2003. ISBN 2-910878-24-4
  • Christophe Chiclet, Bernard Lory (sous la Direction de) La République de Macédoine, Paris, L'Harmattan, coll. "Les Cahiers de Confluences", 1998. ISBN 2-7384-6630-3
  • Stokvis A.M.H.J., Manuel d'Histoire, de Généalogie et de Chronologie de tous les Etats du Globe depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Leiden, 1888-1893 (ré-édition en 1966 par B.M.Israel)
  • Portail de la géographie Portail de la géographie
  • Portail de l’Europe Portail de l’Europe
Ce document provient de « Mac%C3%A9doine (r%C3%A9gion) ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Geographie de la Macedoine de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”