- Gemäldegalerie Alte Meister
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La Gemäldegalerie Alte Meister (Galerie de Peinture des Maîtres anciens) est un musée d'art des Collections nationales de Dresde situé dans le Semperbau du palais Zwinger, à Dresde, en Allemagne.
Sommaire
Histoire
Naissance de la collection
La collection remonte à la première moitié du XVIIe siècle. L'aspiration des souverains à la représentation et leur profond sens de l'art ont donné naissance à la collection. En une cinquantaine d'années, les acquisitions d'Auguste le Fort et celles, encore plus nombreuses, de son fils Auguste III vinrent enrichir la collection pour en faire une des plus célèbres du monde.
C'est Auguste Ier qui fonda en 1560 la Kunstkammer (Cabinet d'art, qui rassemblait toute sorte d'objets dont des tableaux. Des œuvres imposantes furent acquises, mais ce n'est qu'à partir d'Auguste le Fort que la collection acquiert une renommée internationale. La collection de peinture grandit et dut être séparée des autres objets et fut finalement placée au château de la Résidence (Residenzschloss).
Puis, sous Auguste III, la Collection élut domicile dans le bâtiment des écuries royales, place du Nouveau Marché, à l'issue de récentes acquisitions du roi. En effet, celui-ci avait acheté en 1745 une centaine de toiles issues de la collection du duc de Modène. La pièce maîtresse de la collection, la Madone sixtine, fut acquise en 1754, mais ensuite, les finances royales imposèrent un sérieux ralentissement des acquisitions.
Auguste II le Fort et Auguste III accordaient une importance extrême aux acquisitions d'œuvres. C'était le premier ministre lui-même, Heinrich von Brühl, qui en était chargé, aidé par son secrétaire Karl-Heinrich von Heineken. Un réseau de peintres, marchands d'art et diplomates permettaient aux chefs-d'œuvre en provenance de toute l'Europe de venir compléter la fabuleuse collection.
Un bâtiment à la hauteur de la collection
Le Semperbau, aile du Zwinger où se trouve encore aujourd'hui la Gemäldegalerie Alte Meister, fut mis en chantier en 1847 d'après les plans de Gottfried Semper et ouvert au public le 25 septembre 1885. Le besoin d'un édifice correspondant à la grandeur de la collection et aux exigences du XIXe siècle se faisait ressentir depuis le début du XIXe siècle et était affaire d'État.
Dans la première édition du catalogue consacré à la Galerie en 1856, Julius Hübner écrit : « Dans des salles attrayantes, dignes d'un véritable palais des arts, le nouveau musée présente sa collection de tableaux mondialement célèbre aux visiteurs qui, sitôt le seuil franchi, sont saisis par le caractère solennel des lieux. (...) Les chefs-d'œuvres de maîtres immortels, de toutes les écoles et de toutes les époques, présentés sous un jour nouveau, brillent et resplendissent doublement sous le regard enchanté des visiteurs. » Cette critique dithyrambique peut encore s'appliquer à cette galerie majestueuse qui fait la renommée de la ville de Dresde et des Collections nationales de Dresde.
L'avant-guerre
En 1937, sous l'ère du national-socialisme, le département des peintures modernes, séparé des autres peintures depuis 1916 à cause de la taille de la collection, se vit privé de chefs-d'œuvre déclarés « art dégénéré ».
Et avant même le début de la guerre, la Galerie dut fermer ses portes, en 1938.
Les conséquences de la guerre
En 1942, les attaques aériennes furent nombreuses; en conséquence, les tableaux durent être évacués. Ils furent mis à l'abri dans des endroits sûrs et éloignés comme le tunnel de Cotta des grésières de Rottenwerndorf et dans les mines de calcaire de Pockau-Lengenfeld.
Le 13 février 1945, Dresde fut bombardée par les Anglais et les Américains, et une partie de la Galerie n'y échappa pas. Mais c'est l'Armée rouge qui en profita : lorsqu'elle entra dans la ville, des "Commissions chargées des trophées" furent chargées de sélectionner des œuvres que l'armée a ensuite confisquées. On les croyait perdues pour toujours et un musée central avec ce qu'il en restait fut établi dans le château de Pillnitz, épargné par les bombes.
En 1955 une nouvelle parvint : l'URSS décidait de rendre les œuvres « empruntées » à la ville de Dresde. Des expositions de la collection furent organisées à Moscou puis à Berlin avant de retrouver définitivement Dresde et son public dans un nouvel écrin, puisque la Galerie subit de grands travaux de reconstruction afin de pouvoir accueillir ces œuvres.
La Galerie aujourd'hui
Non seulement la qualité de l’ensemble des tableaux mais aussi le bâtiment généreux construit par Semper et son aménagement merveilleux attirent tous les ans des centaines de milliers de personnes s’intéressant à l’art.
D'autre part, l'accrochage des tableaux a été quelque peu modifié dernièrement, permettant aux murs d'être moins surchargés, pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Le bâtiment a été profondément restauré pour la dernière fois en 1992.
Aujourd'hui, la Galerie est dirigée par le Professeur Maaz, qui dirige aussi le Kupferstich-Kabinett (Cabinet des eaux-fortes).
Elle accueille parfois des expositions temporaires, notamment l'exposition Le Jeune Vermeer en 2010, qui regroupait notamment quatre tableaux du maître aux 36 œuvres seulement. Mais d'autres expositions de peintres de renom y ont été organisées, dernièrement sur Titien ou encore Canaletto.
La galerie est fermée le lundi.
Les œuvres
Aujourd'hui, la Gemäldegalerie Alte Meister doit sa réputation mondiale à la qualité exceptionnelle de ses tableaux. Les points forts de la collection comptent la peinture italienne de la Renaissance, dont des œuvres de Raphaël (Madone Sixtine), Giorgione (Vénus endormie), Sandro Botticelli (Dernier miracle de Saint Zénobie) et du Titien (Le Christ au denier, Portrait d'une dame en blanc), ainsi que la peinture maniériste et baroque. À cela on peut encore ajouter des noms de peintres italiens comme Andrea Mantegna (La Sainte Famille), Le Tintoret (Le Combat de l'Archange Saint Michel avec Satan), El Greco (Jésus-Christ guérissant l'aveugle) , Paul Véronèse (L'Adoration des mages), Le Corrège (La Madone de Saint Georges) ou Annibale Carrache (Portrait de Giovanni Gabrielli jouant du luth).
Les œuvres de la peinture hollandaise et flamande du XVIIe siècle qui y sont présentées ne sont pas moins importantes, notamment des tableaux de Rembrandt (Les noces de Samson, Double portrait de Rembrandt et Saskia), Jan Vermeer (Femme lisant une lettre, Chez l'entremetteuse), Pierre-Paul Rubens (La Chasse au sanglier, Bethsabée à la fontaine) et Antoine van Dyck (Saint Jérôme).
La galerie présente aussi des chefs-d’œuvre de la peinture allemande et néerlandaise d’avant les temps modernes, comme par exemple des œuvres de Jan van Eyck (Triptyque de la Vierge), Albrecht Dürer (Portrait de Bernhard von Reesen), Lucas Cranach l'Ancien (Henri le Pieux, Catherine de Mecklembourg) et Hans Holbein le Jeune (Charles de Solier, Sire de Morette).
Le musée possède en outre des œuvres éblouissantes du XVIIe siècle d’artistes espagnols comme Diego Velazquez (Portrait de Juan Mateos), Bartolomé Esteban Murillo (La Vierge et l'Enfant Jésus) ou José de Ribera (Sainte Agnès) et français, comme Le Lorrain (Paysage avec la fuite en Égypte), Nicolas Poussin (L'Empire de Flore), Antoine Watteau (Réunion champêtre), Jean-Francois Millet (Paysage avec un pont) ou Valentin de Boulogne (Le Tricheur).
Les Français et la galerie
Les Français ont pu admirer l'exposition Dresde ou le rêve des Princes, la galerie de peinture au XVIIIe siècle organisée en 2001 au musée des beaux-arts de Dijon. Cette exposition « cherchait, en étant particulièrement attentive aux acquisitions effectuées en France, à faire revivre la collection de peinture de la Gemäldegalerie Alte Meister telle qu'on pouvait la voir au XVIIe siècle » selon la directrice des Collections nationales de Dresde de l'époque, Sybille Ebert-Schifferer.
Les Français ont aussi pu lire les entretiens de Jean Cocteau et Louis Aragon, regroupés dans Entretiens sur le musée de Dresde, suite à la restitution des œuvres par l'URSS. Ils y constataient que les chefs-d'œuvre de la collection nous fascinent parce qu'ils sont « le reflet de l'homme ».
Sources
- Chefs-d'œuvre de Dresde, Galerie de Peintures des Maîtres anciens, E. A. Seeman, 2001
- Entretiens sur le musée de Dresde, Éditions du Cercle d'art, 1957
- Catalogue de l'exposition Dresde ou le rêve des Princes, la galerie de peinture au XVIIIe siècle, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 2001
Galerie d'images
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Portrait d'un garçon, par Pinturicchio (v. 1500)
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Portrait de Bernhard von Reesen (1491-1522) par Albrecht Dürer (1521)
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Portrait de Giovanni Gabrielli jouant du luth, par Annibale Carrache (1599-1600)
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Philémon et Baucis, par Adam Elsheimer (1600)
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Archimède, par Domenico Fetti (1620)
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Fête au village, par David Teniers le Jeune (seconde moitié du XVIIe siècle)
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La Belle Chocolatière, par Jean-Étienne Liotard (1744)
Liens externes
- (en) Site officiel
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