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Le Moniteur universel
Le Moniteur universel {{{nomorigine}}} Pays France Langue(s) Français Périodicité Quotidienne Format Berlinois Genre Organe officiel Date de fondation 24 novembre 1789 Ville d’édition Paris Propriétaire Charles-Joseph Panckouke ISSN - Le Moniteur universel est un journal français fondé à Paris en 1789 par Charles-Joseph Panckouke et disparu le 30 juin 1901.
Histoire
Journal de propagande qui fut longtemps l’organe officiel du gouvernement français, Le Moniteur universel eut pour premier titre celui de Gazette nationale. Les mots de Moniteur universel ne formaient qu’un sous-titre qui servirent à le désigner. Ce n’est qu’à partir du 1er janvier 1811 que le sous-titre devint le titre véritable, conservé depuis lors.
Panckoucke, l’éditeur de l’Encyclopédie Méthodique publia tout d’abord la Gazette nationale dans le format in-folio et fut le premier éditeur d’un « papier-nouvelles à la manière anglaise ». La Gazette devait spécialement contenir les débats de l’Assemblée constituante, les événements de politique intérieure et extérieure, en transcrivant en entier les actes publics, diplômes, traités et autres documents authentiques.
Dès le premier numéro, paru le 24 novembre, les débats de l’Assemblée, comme les actes du pouvoir, furent retranscrits fidèlement et sans commentaires. Il résulta de cette exactitude dans la publications des informations que le Moniteur universel reproduisit, dès l’origine, les faits accomplis avec le sens et les couleurs que lui donnaient les acteurs eux-mêmes, portés tour à tour au pouvoir ou à la tête de la majorité en fonction des différents régimes politiques.
« Le Moniteur, dit Montlosier, a eu pour principe de se laisser emporter dans toutes les directions du mouvement révolutionnaire ; il a eu ainsi, selon qu’elles se sont succédé, les teintes monarchique, constitutionnelle, girondine, jacobine, impériale. » Cette diversité successive de tous et de couleurs fait précisément l’intérêt et la valeur du Moniteur comme répertoire historique. C’est également dans ce périodique que fut diffusé le Bulletin de la Grande Armée.
La Gazette nationale ou Moniteur ne devint cependant l’organe officiel du gouvernement qu’à partir de nivôse an VIII. Il ne cessa plus de l’être pendant soixante ans, sauf une courte interruption (8 juillet 1814-1er février 1815), pendant laquelle les actes publics furent consignés dans une Gazette officielle. Journal officiel de la République française en 1848, puis Journal officiel de l'Empire français en 1852, ce n’est que plus tard qu’il perdit tout à fait l’attache gouvernementale pour être remplacé par une création du ministère d’État, le Journal officiel de l’Empire français, à partir du 1er janvier 1869 après un conflit entre Napoléon III et la direction du journal.
Accomplie par Rouher, cette substitution d’un nouvel organe officiel à l’ancien fit un certain bruit et donna lieu à des procès dont le résultat fut de maintenir aux propriétaires du Moniteur le droit exclusif à ce titre que le ministre voulait leur prendre. Le Moniteur universel continua d’exister comme journal indépendant. Dans les dernières années il avait été annexé à la grande feuille officielle un Petit Moniteur universel, pour rivaliser avec la nouvelle presse à bon marché, dont le Petit Journal était le type.
Les sujets abordés par le Moniteur s’étaient peu à peu étendus. En même temps qu’une admirable organisation sténographique permettait de reproduire in extenso les débats des chambres et qu’une remarquable correspondance universelle faisait sa part à toute la politique étrangère, la littérature y avait pris une place notable. Le théâtre et les livres y trouvèrent des critiques distingués ou même célèbres. La Harpe, puis Sainte-Beuve en furent les principaux rédacteurs littéraires.
Parmi les autres rédacteurs, il faut rappeler De Marcilly, Maret, Berquin, Ginguené, Thuau-Grandville, Jourdan, Sauvo, qui en fut si longtemps directeur, Grün, Édouard Thierry, Théophile Gautier, etc.
Le roman-feuilleton fit invasion dans le Moniteur, qui, pour lutter avec les autres journaux, s’adressa aux pourvoyeurs ordinaires de ce genre de littérature. Les annonces ne s’y glissèrent qu’avec une certaine discrétion. Écartées par l’abondance des matières, elles furent reléguées, à la fin de 1792, dans un supplément ou annexe nommé l’Aviseur national. Quand elles entrèrent dans le corps du journal, elles n’y eurent jamais la place et l’étalage que leur a donné plus tard le Journal officiel.
Le Moniteur universel poursuivit sa publication comme organe conservateur jusqu’au 30 juin 1901.
Démesurément grossie que la multiplicité des documents officiels, la collection du Moniteur est le fond de toute bibliothèque d’histoire moderne. Il existe des Tables annuelles depuis 1815 qui facilitent les recherches. Il existe, en outre, une table analytique spéciale pour l’époque révolutionnaire (de 1789 à l’an VIII), dressée par Girot, Miger, etc., sous le titre de Révolution française ou, Analyse complète et impartiale du Moniteur (2 vol. in-fol., ou 6 vol. in-4°). Des Tables supplémentaires ont été faites pour la période du Consulat et l’Empire par Madame Agasse (1 vol. in-fol.).
Le Moniteur a été réédité, dont la Réimpression de l’ancien Moniteur par L. Gallois va jusqu’au Consulat (1840-45, 32 vol. gr. in-8°, avec Introduction et Tables).
Bibliographie
- Gazette nationale, ou, Le moniteur universel, Paris, H. Agasse, 1789-1810
- Le Moniteur universel, Paris, Panckoucke, 1er janv. 1811-31 déc. 1868
Références
- Bidault, Notice historique et bibliographique sur la collection et les tables du Moniteur, Paris, V. Agasse, 1838, in-8°
- Eugène Hatin, Histoire de la presse en France, 1859 et suiv., 8 vol. in-8°
- Bibliographie de la presse périodique française (1866, gr. in-8).
- Cabanis. A. La presse sous le Consulat et l’Empire (1799-1815). Paris, 1975.
Source
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1424
Voir aussi
Liens externes
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