Gandalf le Blanc

Gandalf le Blanc

Gandalf

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Gandalf
Personnage de l'œuvre de J. R. R. Tolkien
Alias Gandalf le Gris, Gandalf le Blanc, Olórin, Mithrandir, Tharkûn, Incanús
Naissance Vers l'an 1000 du TA (arrivée en Terre du Milieu)
Origine Valinor
Décès 3021 TA (départ de la Terre du Milieu)
Genre Masculin
Espèce Maia
Cheveux blancs
Yeux bleus
Activité(s) Istar
Caractéristique(s) vêtu de gris puis de blanc, porteur de l'anneau Narya
Entourage Saroumane, Radagast, Bilbon Sacquet, Frodon Sacquet, Elrond, Galadriel, Faramir...
Ennemi(s) Sauron, Saroumane
Créé par J. R. R. Tolkien
Roman(s) Bilbo le Hobbit, Le Seigneur des anneaux, Le Silmarillion, Contes et légendes inachevés

Gandalf, dit Gandalf le Gris puis Gandalf le Blanc est un personnage créé par J. R. R. Tolkien, dans Bilbo le Hobbit et repris dans Le Seigneur des anneaux. Il est l'un des cinq Istari ou Mages, émissaires envoyés par les Valar en Terre du Milieu pour aider à la lutte contre Sauron.

Sommaire

Histoire interne

Olórin en Valinor

Le vrai nom de Gandalf est Olórin, et il est dit être « le plus sage des Maiar » dans le Valaquenta[1]. Vivant dans les jardins de Lórien, il est particulièrement proche de ce Vala (Tolkien envisage brièvement Olórin comme un « conseiller » de Lórien[2], ainsi que de sa sœur Nienna, « de qui il apprit la patience et la compassion[3] ». Le Valaquenta nous apprend encore qu'il aime les Elfes et se rend souvent parmi eux invisible.

Lorsque les Valar se réunissent en vue d'envoyer des émissaires en Terre du Milieu pour aider à la lutte contre Sauron, Olórin est choisi par Manwë pour faire partie de cette expédition. Malgré ses doutes, il se joint aux Istari sur l'insistance de Manwë et de son épouse Varda. Il rejoint ainsi Curumo (qui sera connu plus tard sous le nom de Saroumane) et Alatar, déjà portés volontaires, et à qui s'ajoute Aiwendil (alias Radagast), choisi par Yavanna, et Pallando, choisi comme compagnon par Alatar[4].

Gandalf en Terre du Milieu

« Bilbo, qui ne se doutait de rien, ne vit ce matin-là qu'un vieillard appuyé sur un bâton. L'homme portait un chapeau bleu, haut et pointu, une grande cape grise, une écharpe de même couleur par-dessus laquelle sa longue barbe blanche descendait jusqu'à la taille, et d'immenses bottes noires[5]. »

— Première description de Gandalf dans Bilbo le Hobbit

Sous l'allure d'un vieillard entièrement vêtu de gris, Olórin débarque en Terre du Milieu vers l'an mille du Troisième Âge. Il est le dernier à débarquer en Terre du Milieu, mais il vient en seconde position dans l'ordre des Istari, derrière Saroumane. Il a des relations privilégiées avec les Elfes, ce qui lui vaut sûrement son nom de Gandalf « Elfe au bâton ». Dès son arrivée, Círdan, devinant en lui un être bien plus important que ne le laisse suggérer son apparence, lui remet Narya, l'un des Trois anneaux des Elfes, en lui disant :

« Car il va t'échoir de grands travaux et de grands périls, et pour que ta tâche ne s'avère point trop ardue et exténuante, prends donc cet Anneau qui te procurera assistance et réconfort. J'en reçus seulement la garde, à charge de le tenir caché ; et il n'a pas son usage ici, sur les rives du pays d'Ouest ; mais je considère que le jour est proche où il lui faut se trouver en de plus nobles mains que les miennes, et des mains qui pourront l'utiliser pour enflammer le courage au cœur des Hommes[6]. »

Il a également très tôt l'amitié, le respect et le soutien d'Elrond et de Galadriel, celle-ci ayant notamment souhaité qu'il prenne la tête du Conseil Blanc plutôt que Saroumane, charge qu'il refuse[7].

Gandalf ne se limite pas à avoir de bonnes relations avec les Elfes : il parcourt la Terre du Milieu et se fait connaître de nombreux peuples, tissant des amitiés sincères avec des représentants de chacun d'entre eux. Il est notamment l'un des rares Sages à s'intéresser aux Hobbits avant même que l'Anneau unique ne soit entré en possession de l'un d'eux, étant ami notamment avec Gerontius Touque, dit Le Vieux Touque, puis avec Bilbon et Frodon Sacquet.

Bilbo le Hobbit

En 2850 T.A., Gandalf est envoyé par le Conseil Blanc à Dol Guldur, pour découvrir l'identité du Nécromancien qui en est le maître. Après un premier échec, il apprend qu'il s'agit de Sauron. Dans les geôles de la forteresse, il rencontre le roi nain Thráin II, emprisonné là depuis cinq ans, qui lui remet la carte et la clé de la porte secrète d'Erebor avant de mourir.

Il persuade ensuite le Nain Thorin II Écu-de-Chêne, roi du peuple de Durin en exil dans les Ered Luin, de reprendre son royaume en Erebor, qui se trouve sous la coupe du dragon Smaug. Gandalf fait lui-même partie de l'aventure, lancée en 2940 TA, et recrute entre autres le Hobbit Bilbon Sacquet. Désormais certain que le Nécromancien de Dol Guldur n'est autre que Sauron, il convainc la même année (2941 T.A.), Saroumane et le Conseil Blanc de chasser le Seigneur des Ténèbres de cette forteresse.

Le Seigneur des anneaux

Suspectant que Bilbon a mis la main sur un anneau de pouvoir potentiellement dangereux au cours du voyage, il fait surveiller la Comté par les Rôdeurs. Après avoir découvert qu'il s'agissait de l'Anneau Unique de Sauron, Gandalf convainc Bilbon de le laisser à son jeune neveu, Frodon. Il montre sa force de volonté en refusant de le prendre lui-même, sachant que l'Anneau lui conférerait une puissance trop élevée (peut-être supérieure à tout autre pouvoir en Terre du Milieu) et trop difficile à maîtriser pour ne faire que le bien.

Plus tard, il apprend la trahison de Saroumane, qui depuis longtemps déjà cherche en secret l'Anneau pour son usage personnel et décide finalement de se dévoiler au grand jour et de s'allier avec Sauron. Saroumane le Blanc, devenu Saroumane le Multicolore, tente de rallier Gandalf à sa cause et, devant son refus, l'enferme sur le toit d'Orthanc. Il ne peut s'en échapper que grâce à l'aide du grand aigle Gwaihir, envoyé par Radagast s'inquiétant de l'absence prolongée de Gandalf (c'est lui qui avait transmis au Pélerin Gris le message de Saroumane l'invitant à se rendre à Orthanc).

Lors du Conseil d'Elrond, à Fondcombe, c'est à Frodon qu'échoit la tâche de détruire l'Anneau. Membre de la Communauté de l'Anneau, dont il est le guide, Gandalf tombe à Khazad-dûm lors de son combat contre le Balrog. Il le vainc au sommet du Zirakzigil, mais sa victoire lui coûte la vie et signe l'échec des Istari[8]. En effet, depuis longtemps Gandalf incarnait le seul véritable membre actif de cet Ordre, Saroumane ayant trahi la mission qui lui avait été confié en ralliant Sauron, les Ithryn Luin ou « Mages bleus » Alatar et Pallando ayant depuis longtemps disparu à l'Est et Radagast ayant préféré se consacrer aux animaux.

Renvoyé en Terre du Milieu par Eru Ilúvatar pour achever sa tâche, il devient Gandalf le Blanc. Il aide ensuite Théoden, roi de Rohan, à se défaire de l'emprise de Gríma Langue de Serpent. Il apporte une aide décisive lors de la Bataille de Fort-le-Cor en apparaissant à l'aube, après une nuit entière de combat, avec un renfort de 1 000 fantassins commandés par Erkenbrand qu'il avait été chercher. Il expulse par la suite Saroumane de l'ordre des magiciens en brisant son bâton.

Le Rohan libéré de la menace de l'Isengard et les troupes de Sauron s'agitant à l'Est (tels que vu par Pippin dans le palantir), il décide de se rendre en toute hâte à Minas Tirith afin de prévenir l'Intendant du Gondor Denethor II et aider à la défense de la Cité. Lors de la bataille des Champs du Pelennor, il prend le commandement des troupes gondoriennes assiégées suite à la folie de l'Intendant, et affronte le Roi-Sorcier d'Angmar, seigneur des Nazgûl, devant les portes de Minas Tirith. Il participe également à la bataille de la Porte Noire, la dernière livrée contre Sauron.

Après la chute de Sauron, Gandalf emmène Aragorn sur le Mont Mindolluin, où Aragorn découvre un rejeton de l'Arbre des Rois. Puis à la demande de celui-ci, il le couronne devant les portes de Minas Tirith. Enfin, il raccompagne les hobbits aux portes de la Comté avant d'aller voir une dernière fois Tom Bombadil. Il quitte alors la Terre du Milieu pour rentrer en Valinor, la demeure des Valar, avec les autres porteurs d'anneaux (Frodon, Bilbon Sacquet, Galadriel, Elrond).

« Le Tiers Âge était le mien. J'étais l'Ennemi de Sauron ; et ma tâche est achevée. Je partirai bientôt[9]. »

Noms

Le tengwa ungwe est utilisé comme marque par Gandalf
Gandalf utilise également le certh « g », par exemple comme signature sur la lettre laissée au Poney Fringant[10]
« Mes noms sont nombreux dans de nombreux pays, disait-il. Mithrandir chez les Elfes, Tharkûn pour les Nains ; j'étais Olorin [sic] dans ma jeunesse dans l'Ouest, qui est oubliée, Incanus [sic] dans le Sud, dans le Nord Gandalf ; dans l'Est, je n'y vais pas[11]. »

— Paroles de Gandalf, rapportées par Faramir

  • Le nom de Gandalf apparaît sous la forme Gandálfr dans la Völuspá, premier poème de l'Edda poétique, un recueil en vieux norrois du XIIIe siècle. Les couplets 11 à 16 du poème constituent une liste de nains, généralement appelée Dvergatal ou « catalogue des nains », dans laquelle Tolkien piocha également la majeure partie des noms des Nains de Bilbo le Hobbit. Ce nom contient les éléments gandr « objet enchanté, employé par les sorciers » et alfr « elfe », et Tolkien le glose par « Elfe au bâton », expliquant que les Hommes le prenaient pour un Elfe[12].
  • Mithrandir est un nom sindarin qui se décompose en mith « gris » et rhandir « errant, pèlerin ». Il est tantôt rendu par « Gris Errant » ou « Gris Pèlerin »[13].
  • Le nom khuzdul Tharkûn est glosé « Homme au bâton » dans une note sur les noms de Gandalf datant d'avant la parution de la seconde édition du Seigneur des anneaux, en 1966[14]. Une forme antérieure Sharkûn apparaît dans les brouillons du chapitre « Faramir »[15].
  • Incánus est également orthographié Incânus dans les manuscrits de Tolkien. Celui-ci a envisagé deux versions possibles sur l'origine de ce nom. Dans la note sur les noms de Gandalf datant d'avant 1966, Incánus est expliqué comme étant un nom donné par les Haradrim et signifiant « Espion du Nord » (incā + nūs). Une autre note, écrite en 1967, affirme que le nom Incánus est en fait quenyarin, construit à partir de in(id)- « esprit » et kan « souverain », et qu'il avait été donné à Gandalf par les Gondoriens à l'époque où le quenya y était encore employé par les érudits. L'adjectif latin incanus, qui signifie « blanchi par l'âge », fut peut-être la source d'inspiration de Tolkien pour ce nom, mais lui-même considère la ressemblance entre les deux comme une simple coïncidence dans cette même note de 1967[16].
  • Olórin, le nom de Gandalf en Valinor, est quenyarin ; le terme olor se rapporte au rêve, au sens d'une « vision claire » provenant de la mémoire, c'est-à-dire à la vision de choses n'étant pas physiquement présentes (pas au sens des rêves faits durant le sommeil)[14].

Gandalf reçoit plusieurs autres épithètes au Rohan. Éomer l'appelle Grayhame « Mantegrise », adaptation du vieil anglais grǣghama « vêtu de gris »[17], improprement traduit par « Maisongrise » en français, probablement par confusion entre hame et home. Gríma, quant à lui, le surnomme « Corbeau de tempête » (Stormcrow) et Láthspell « mauvaises nouvelles », dérivé du vieil anglais lāð « causant la haine » + spell « histoire, message »[18].

Origines du personnage

Le personnage de Gandalf semble trouver son origine dans une carte postale représentant un tableau de Josef Madlener intitulé Der Berggeist (« L'esprit de la montagne »). Elle représente un vieillard à longue barbe, vêtu d'un manteau rouge et d'un chapeau à large bord, assis sous un pin et caressant un jeune faon blanc. D'après Humphrey Carpenter, biographe de Tolkien, celui-ci aurait acheté cette carte postale durant son voyage en Suisse, à l'été 1911, mais d'après la fille de Madlener, cette peinture daterait en fait de 1925-1926 ; Douglas Anderson se base sur l'évolution du style de Madlener pour dater Der Berggeist de la seconde moitié des années 1920[19].

Dans les premiers brouillons de Bilbo le Hobbit, le nom de Gandalf est porté par le chefs des Nains, et le sorcier y a pour nom Bladorthin. Par la suite, Tolkien transfère le nom de Gandalf au sorcier, mais le nom de Bladorthin n'est pas abandonné pour autant : il refait surface au chapitre 12, « Informations secrètes », où il devient le nom d'un « grand roi [...] depuis longtemps mort »[20]. Ce personnage énigmatique est généralement considéré comme un roi humain[21].

Gandalf a également été comparé à Odin, par Tolkien lui-même dans une lettre de 1946[22], puis par Marjorie Burns, qui compare l'apparence de Gandalf à celle d'Odin lorsque celui-ci erre dans le monde des hommes : « un vieil homme à la barbe grise qui porte un bâton et porte un capuchon ou un manteau (généralement bleu) et un chapeau à large bords[23] ». Son rôle apparent de mentor d'Aragorn a suscité des comparaisons avec Merlin, rejetées par Wayne Hammond et Christina Scull, qui affirment que « [Gandalf et Aragorn] apparaissent plutôt comme des collègues dans la lutte contre Sauron que comme professeur et élève[24] ».

Annexes

Références

  1. Le Silmarillion, p. 30
  2. Contes et légendes inachevés, le Troisième Âge, p. 192
  3. Le Silmarillion, p. 31
  4. Contes et légendes inachevés, le Troisième Âge p.186-187
  5. Bilbo le Hobbit, p. 10
  6. Contes et légendes inachevés, le Troisième Âge p. 181-182
  7. Le Silmarillion, p. 299-300
  8. Lettres, p. 202-203
  9. Le Seigneur des anneaux, p. 1035
  10. Le Seigneur des anneaux, p. 194-195
  11. Le Seigneur des anneaux, p. 719
  12. Anderson, p. 77-79
  13. Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 320
  14. a  et b Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 471
  15. The War of the Ring, p. 153
  16. Kloczko, p. 158-159 ; Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 472
  17. Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 369
  18. Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 404
  19. Anderson, p. 37-38 (lire l'extrait concerné en ligne)
  20. Bilbo le Hobbit, p. 239
  21. Anderson, p. 287 ; voir aussi le texte Le mystérieux roi Bladorthin.
  22. Lettres, p. 119
  23. Marjorie Burns, « Gandalf and Odin », dans Tolkien's Legendarium: Essays on the History of Middle-earth, Greenwood, Westport, 2000 (ISBN 978-0313305306), p. 220
  24. Hammond & Scull, Reader's Companion, p. 698

Bibliographie

  • (fr) J. R. R. Tolkien (trad. Francis Ledoux), Bilbo le Hobbit, Le Livre de Poche, 2002 (ISBN 2-253-04941-7)
  • (fr) J. R. R. Tolkien (trad. Francis Ledoux), Le Seigneur des anneaux, Christian Bourgois Éditeur, 2001 (ISBN 2-267-01316-9)
  • (fr) J. R. R. Tolkien (éd. Christopher Tolkien, trad. Pierre Alien), Le Silmarillion, Christian Bourgois Éditeur, 1998 (ISBN 2-267-01462-9)
  • (fr) J. R. R. Tolkien (éd. Christopher Tolkien, trad. Tina Jolas), Contes et légendes inachevés, le Troisième Âge, Pocket, 2001 (ISBN 2-266-08653-7)
  • (fr) J. R. R. Tolkien (trad. Delphine Martin, Vincent Ferré), Lettres, Christian Bourgois, 2005 (ISBN 2-267-01788-1)
  • (en) J. R. R. Tolkien (éd. Christopher Tolkien), The War of the Ring (The History of Middle-earth, vol. 8), HarperCollins, 2002 (ISBN 0-261-10223-0)
  • (en) Douglas Anderson, The Annotated Hobbit (seconde édition), HarperCollins, 2003 (ISBN 0-00-713727-3)
  • (en) Wayne G. Hammond & Christina Scull, The Lord of the Rings: A Reader's Companion, HarperCollins, 2005 (ISBN 0-00-720907-X)
  • (fr) Édouard Kloczko, Dictionnaire des langues des Hobbits, des Nains, des Orques, Arda, 2002 (ISBN 2-911979-04-4)


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