- Francesco di Giorgio Martini
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Francesco di Giorgio Martini (né en 1439 à Sienne où il est mort en 1502) est un peintre et ingénieur militaire italien de la Renaissance qui a collaboré avec Neroccio di Landi dans un atelier commun, situé à Sienne, entre 1468 et 1475.
Sommaire
Biographie
Francesco di Giorgio Martini est le fils de Giorgio di Martino del Viva, famille de petite noblesse d'épée issue de l'ordre du Tau (chevaliers de Saint-Jacques d'Altopascio-XIème siècle) et il est baptisé le 23 septembre 1439 à Sienne comme Franciescho Maurizio di Giorgio di Martino Pollaiolo.
Il épouse le 3 novembre 1467 Cristofana di Cristofano di Compagnatico-Loli, mais en 1486, un document déclare qu'il a reçu une dot de 300 florins, qui indique un nouveau mariage avec la fille d'Antonio di Benedetto Nerocci de Sienne, ce qui laisse supposer que sa précédente femme est morte en couche en donnant naissance à son unique fils Andrea Di Giorgio Loli qui sera élu capitaine régent de Saint-Marin en 1497.
Après avoir été l'élève de Vecchietta, il débute comme peintre, dans les années 1460, aux côtés de Neroccio di Landi. Sa collaboration avec Neroccio est dissoute le 6 juillet 1475 et à partir de novembre 1477 Francesco est appelé à vivre à Urbino, près de la cour de Frédéric III de Montefeltro, où il est engagé surtout comme architecte militaire, pour la réalisation de nombreuses fortifications dans les châteaux du duché d'Urbino. Il applique ses principes militaires : plan radial, bastions triangulaires, tours avec batteries supérieures casematées, utilisation des explosifs, dispositifs d’attaque et de défense (siège de Castellina in Chianti). Il édifia au total cent trente-six constructions pour le seigneur d’Urbino Frédéric III de Montefeltro, civiles et militaires[1].
Il intervient en outre aux travaux du palais ducal commissionné par le duc auprès de l'architecte dalmate Luciano Laurana. Avec Cosimo Rosselli, Roberto Valturio et Frederico Barocci il entreprend les décorations du palais et en reprend les travaux en 1472. Il est probablement, avec Botticelli, l'auteur des plans du studiolo de Frédéric, réalisé par Baccio Pontelli.
En 1488, par les charges politiques et diplomatiques qui lui sont confiées par la République siennoise, il retourne dans sa ville natale.
En 1490, il rencontre Léonard de Vinci jeune et Giovanni Antonio Amadeo à Milan à l'occasion de la consultation architecturale pour l'érection de la tour-lanterne du Dôme de Milan, commandée par Ludovic Sforza.
En mai 1491, il est engagé pour inspecter les forteresses locales dans la région de Naples et pour le duché de Calabre.
En 1499, il est nommé maître-maçon de l'Œuvre du dôme de Sienne.
En 1500, il est appelé dans les Marches pour des problèmes de stabilité à la coupole de la Basilique de Loreto.
Il meurt à Sienne le 29 novembre 1502.
Œuvres
Son carnet d'ingénieur
Moins célèbre que Léonard de Vinci, qu'il a eu pour élève sur certains de ses chantiers (Dôme de Milan), Francesco di Giorgio Martini a également laissé moins d'écrits, sans doute du fait de nombreuses commandes, mais son carnet d'ingénieur est un modèle du genre, notamment du fait de la qualité de son trait. Il aurait beaucoup inspiré Léonard de Vinci dont certaines de ses œuvres lui ont été attribuées abusivement comme le montre l'examen des pages de ce carnet (nombreux dessins de machines[2] tels que le système bielle-manivelle avec le régulateur à boules ou encore la scie hydraulique ou même d'homme volant ou de véhicule automobile[3]) montre clairement un style qui ne peut être attribué exclusivement à Léonard (pages manuscrites illustrées de dessins de machines).
Au Musée de l'Histoire de la science de Florence sont conservés un très grand nombre de ses croquis [1] dont (entre autres) :
- Trabocco a martello (marteau pilon) [2] [3]
- Macchina per sollevare colonne (machine pour soulever des colonnes) [4]
- Volani a sfere facilitano un movimento manovella-biella (volant pour mouvement bielle-manivelle) [5]
- Girandola per difesa delle mura (girandole pour la défense des murailles) [6]
- Piattaforma galleggiante per l’artiglieria (plate-forme pour batterie d'artillerie) [7]
- Petardo a testa tripla e balista (fusée à triple tête) [8]
- Pompa a bilanciere contrappesata (pompe à balancier) [9]
- Due mulini azionati da animali (Usage de la force animalière) [10]
- Mulino a vento e ad acqua (moulins à eau et à vent) [11]
- Mulino a vento orientabile (moulin à vent orientable) [12]
- Filtro di depurazione dell’acqua a tre scomparti per fonte (Filtre à trois compartiments) [13]
Architecture anthropomorphique
Francesco di Giorgio s'inspire, également avant Léonard, de l'homo bene figuratus de Vitruve quand il propose d'inscrire les proportions de la tête humaine dans la structure du chapiteau architectural ou le corps dans le plan de l'église dans le principe d'architecture anthropomorphique ou dans un cercle de proportions[4] :
« Jamais un bâtiment ne pourra être bien ordonné […] si toutes les parties ne sont, les unes par rapport aux autres, comme le sont celles du corps d'un homme bien formé. »
— De architectura, III, 1 : Etude de proportions d'une basilique par rapport au corps humain, Bibliothèque Nationale, Florence.
Traités
- Trattato di Archit.a civ. e milit. (Traité d'architecture civile et militaire) vers 1492, conservé à la bibliothèque Laurentienne, publié pour la première fois par le chevalier Cesare Saluzzo. Turin, 1841 [14].
- la Praticha di gieometria dal codice Ashburnam
Architecture militaire
- Province de Pesaro et d'Urbino
- Le Torrione de la forteresse de Cagli (1481)
- La Rocca ubaldinesca de Sassocorvaro (1476-1478)
- La Rocca roveresca de Mondavio (1488)
- Fortilizio de Sant'Agata Feltria
- Rocca di San Leo
- Forteresse malatestiana de Monte Cerignone
- Rocca malatestiana de Fossombrone
- Rocca de Frontone
- Rocca de Mondolfo
- Rocca de Pergola
Architecture civile
- Palazzo Ducale d'Urbino
- Palazzo della Signoria de Jesi (Province d'Ancône) (1486-1498)
- Palazzo Ducale d'Urbania (ou Baccio Pontelli)
- Palazzo degli Anziani à Ancone (1493), projet réalisé par Michele di Giovanni et son fils Alvise
- Palazzo Ducale de Mercatello sul Metauro (1474)
- Villa A Le Volte à Sienne
Architecture religieuse
- Chiesa di San Bernardino à Urbino
- Monastero di Santa Chiara d'Urbino
- Chiesa di Santa Maria delle Grazie al Calcinaio à Cortone
- Chiesa di San Sebastiano in Valle Piatta à Sienne
Peinture
- La Vierge et l'Enfant (1470), Musée du Petit Palais (Avignon)[5]
- Incoronazione della Vergine, (1472-1475), Pinacoteca nazionale de Sienne
- Natività con i santi Bernardo e Tommaso d'Aquino, (1475), Pinacoteca nazionale de Sienne ;
- La Nativité, (1485-1490), basilique San Domenico (Sienne) ;
- Partie d'échecs, Metropolitan Museum of Art, New York ;
Plans pour marqueterie
- Tarsia lignea dello Studiolo di Federico da Montefeltro, au Palais ducal d'Urbino (attribution incertaine avec Bramante, Botticelli et Baccio Pontelli).
- Tarsia lignea dello Studiolo di Gubbio, pour Guidobaldo Ier de Montefeltro (ensemble transféré au Metropolitan Museum of Art de New York en 1939).
Sculpture
- San Giovanni Battista, (1464), bois polychrome, Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo, Sienne
- Compianto sul Cristo morto deposto dalla croce, bas-relief en bronze bronze réalisé à Urbino en 1474, aujourd'hui à Venise à l'église Santa Maria del Carmine
- Flagellazione di Cristo, (1477-1480), bronze, Galerie nationale de l'Ombrie, Pérouse
- Due angeli reggicandelabro, (1495-1497), maître-autel du dôme de Sienne
- San Cristoforo, (1494-1498), musée du Louvre, Paris
Bibliographie
- Bertrand Gille : Les Ingénieurs de la Renaissance, Thèse Histoire, Paris, 1960 ; Seuil, coll. « Points Sciences » (1978) (ISBN 2-02-004913-9).
- Ralph Toledano : Francesco di Giorgio Martini. Pittore e scultore. Milan, Electa, (1987) (ISBN 8843522698).
Voir aussi
Liens internes
- (it) La Rocca roveresca di Mondavio
- Le tableau de la cité idéale longtemps attribuée à Piero della Francesca puis à Luciano Laurana, lui est maintenant attribué [15].
• Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite :
et le nomme Francesco sanese, pp. 432-33 - édition 1568Liens externes
- (en)(it) Notices du Musée de l'Histoire de la Science de Florence et maquettes 3D animées video
- (fr)L'influence de Francesco di Giorgio Martini sur Léonard de Vinci
- (en)Martini sur Art Cyclopedia
- (en)Notice biographique du Getty Center
- Galerie d'illustrations de Martini
- Les Roccà de Martini
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Francesco di Giorgio Martini » (voir la liste des auteurs)
Notes et références
- G. Amoretti, « Les origines de la fortification bastionnée italienne », in Association Vauban, Vauban et ses successeurs en Briançonnais, Paris, 1995, p 58
- La Documentation française
- Base Stanford
- Comparaison des hommes de Vitruve de Di Giorgio Martini au Modulor de le Corbusier
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