Fontaine-le-Comte

Fontaine-le-Comte
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46° 31′ 47″ N 0° 15′ 47″ E / 46.5297222222, 0.263055555556

Fontaine-le-Comte
Logis de l'ancienne abbaye (XIVe siècle)
Logis de l'ancienne abbaye (XIVe siècle)
Administration
Pays France
Région Poitou-Charentes
Département Vienne
Arrondissement Poitiers
Canton Poitiers-5
Code commune 86100
Code postal 86240
Maire
Mandat en cours
Philippe Brottier
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Poitiers
Démographie
Population 3 453 hab. (2008[1])
Densité 185 hab./km²
Gentilé Fontenois
Géographie
Coordonnées 46° 31′ 47″ Nord
       0° 15′ 47″ Est
/ 46.5297222222, 0.263055555556
Altitudes mini. 101 m — maxi. 151 m
Superficie 18,66 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Fontaine-le-Comte est une commune française, située dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes.

Ses habitants sont appelés les Fontenois[2].

Sommaire

Géographie

Fontaine-le-Comte est située à 12 km au Sud-Ouest de Poitiers, à l’embranchement de la RN 11 sur la RN 10.

Elle est également traversée par l’autoroute A10 et la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux.

  • Superficie urbanisée 273 ha
  • Superficie urbanisable 147 ha

Le territoire de la commune est vallonné et boisé. Le paysage a été modelé par l'activité humaine notamment à partir de 1870 qui a vu de grands travaux de défrichements, comme un peu partout en Po itou sous l'effet de la pression démographique.

La fontaine qui est à l'origine du nom de la localité réunit ses eaux à celles de la source de Basse-Fontaine pour se jeter dans le Clain à 1200 mètres en amont de Saint-Benoît. A proximité et sous l'église, il est encore possible de voir des restes de dalles, témoins d'un système hydraulique complexe.

Économie

Histoire

La première mention de ce site est un acte de 1080 environ qui parle de la "fontaine du comte" (fons Comitis).

L'origine de la commune remonte à un don de terres et de forêts fait entre 1127 et 1137 par Guillaume X, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, à Geoffroi de Loriol, archevêque de Bordeaux. Celui-ci confie à l'ordre des cisterciens le soin d'y fonder une abbaye, à proximité d'une source, d'où le nom de la commune. Ce don était motivé par l'excommunication subie par le comte-duc à cause de son soutien apporté au schisme d'Anaclet II.

Protégée par le comte de Poitou, puis par sa fille Aliénor d'Aquitaine et ensuite, le fils de celle-ci, Richard Cœur de Lion, l'abbaye Notre-Dame peut aussi compter sur la protection qui lui est accordée par les papes Anastase IV (1135) et Alexandre III (1165), et encore Clément V au début du XIVème siècle. C'est pour l'abbaye une période de calme et de prospérité.

Le guerre de Cent Ans lui cause les plus graves dégâts, surtout au début du conflit, alors qu'elle n'était pas encore fortifiée. Au XVème siècle, les moines installèrent au dessus du chœur un chemin de ronde qui subsistera jusqu'en 1980. C'est , en effet, à cette date qu'il sera détruit parce qu'il menaçait par son poids la voûte en cul-de-four de l'abside.

L'abbé Gui Doucet (1435-1438) commença une restauration de l'abbatiale comme le soulignent deux inscriptions sur la façade : Guido Douceti abbas hujus , c'est-à-dire Gui Doucet abbé de ce lieu et Gui Doucet abbé de ce lieu fit jadis en l'onneur de Dieu moult réparer ceste église. En gloire soit son âme mise. Amen.

Les travaux sont poursuivis par François Ardillon, abbé de 1471 à 1502. Il fortifia, notamment, les bâtiments. Sous l'abbé Antoine Ardillon (1512-1540), l'abbaye fut le centre d'un cercle d'érudits dans le grand mouvement de la Renaissance.

Mais, les guerres de Religions furent désastreuses pour l'abbaye. Au début du XVIIème siècle, elle est en ruine et elle n'abrite plus que trois religieux.

Au cours de ce XVIIème siècle, dans le cadre d'un grand mouvement de réforme au sein du monde catholique, l'abbaye va connaitre une nouvelle naissance. En 1654, les Génovéfains s'installent à Fontaine-le-Comte. Ils assumeront la réfection de l'abbaye et notamment de l'abbatiale au début du XVIIIème siècle.

Cependant, au milieu du XVIIIème siècle, l'abbaye n'a plus que trois religieux. L'évêque de Poitiers l'unit, alors , en 1756, à l'abbaye des chanoines réguliers de Saint-Hilaire-de-la -Celle qui n'avait, aussi, plus que trois religieux.

Comme le reste de la France, Fontaine-le-Comte accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et des principaux événements révolutionnaires, comme le rassemblement des hommes en âge de porter les armes au moment de la levée en masse le 9 septembre 1793[3]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Fontaine-l’Égalité[4],[5].

Jusqu’à la fin du XXe siècle, la commune est restée un simple assemblage de hameaux, peuplée de moins de 800 habitants, avant que le mouvement de rurbanisation provoque une croissance rapide à partir des années 1970. Fontaine-le-Comte est en 2010 une banlieue pavillonnaire, mais compte encore huit agriculteurs.

Administration

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1959 1995 Raymond Sardet - Agriculteur
depuis 1995 réélu en 2008[6] Philippe Brothier   Avocat

Après avoir été installée longtemps dans l’école (actuelle salle des associations proche de l’église), la mairie a occupé l’ancien logis abbatial (photo). Elle a déménagé au cours des années 2000 dans un bâtiment moderne, au centre de la commune.

Démographie

Évolution démographique de Fontaine-le-Comte
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 591 555 494 544 593 611 610 652 664
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 704 717 721 734 702 648 659 669 657
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 628 621 631 544 549 539 536 533 546
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2010
Population 533 655 1 034 2 198 2 730 3 113 3 370 3 408[7] 3 487
Notes, sources, ... De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; 2006 : population municipale légale.
Sources : Insee[8],EHESS[5]

Vie locale

Enseignement

L’école primaire Jacques Prévert et l'école maternelle Charles Perrault sont au cœur de Fontaine-le-Comte.

Lieux et monuments

Façade de l'abbatiale, à droite du logis, à angle droit

Le logis du prieur

L’ancien logis du prieur, ou prieuré, est un monument historique inscrit, construit à la fin du XIVe siècle[9].


Le logis des Piliers

Le Logis des Piliers, datant de la seconde moitié du XVIIe siècle, est également un monument inscrit[10].


L'église Notre-Dame

Quand on arrive de Poitiers par la nationale 11, on découvre l'abbaye à flanc de coteau, bien dégagée, notamment son chevet, avec le vallon verdoyant au premier plan.

L'abbaye fait partie des bâtiments à avoir été classés monument historique dès la première liste de 1840[11].

L'extérieur

Pour accéder à l'église, il faut descendre six marches et arriver à un petit parvis. La haute façade a connu des reprises au XIIIème siècle : porte en plein cintre mais avec des moulures toriques et des chapiteaux à crochets, à gauche, et une très grande fenêtre gothique depuis longtemps obstruée

L'église est longue de 53 m et large de 29 m.

Au nord de l'abbatiale, se regroupent les bâtiments abbatiaux, autour d'un cloître. On y accédait par un passage coupant le rez-de-chaussée du logis abbatial, qui prolonge l'église à l'ouest. Au-dessus de l'entrée, une bretèche constituée de deux mâchicoulis porte l'écusson de l'abbé François Ardillon. Le côté ouest du cloître est fermé par le logis abbatial et par un bâtiment qui était sans doute l'infirmerie. Du côté nord, subsiste une partie de la cuisine et du réfectoire. À l'est, en prolongement du transept de l'abbatiale, l'actuelle sacristie correspond à une partie de la salle du chapitre.

L'intérieur

À l'entrée de l'abbatiale, un palier est entouré de deux espaces dont à gauche pour les fonds baptismaux à cuve octogonale. Ce palier permet d'avoir une vue d'ensemble de l'édifice qui fut construit d'un seul jet, peu après le départ du fondateur de l'abbaye, Geoffroy de Loriol , pour le siège épiscopal de Bordeaux en 1136. Il faut encore descendre sept marches pour arriver au niveau de la nef.

La nef se caractérise par sa longueur : 55 m et par sa sobriété. C'est un vaisseau unique sans collatéraux. Il est éclairé de chaque côté par des fenêtres en arc légèrement brisé, qui primitivement pénétraient dans les voûtes. Les chapiteaux qui portaient les doubleaux de la voûte originelle sont nus. L'édifice est, donc, d'une grande simplicité et d'une grande pureté.

Les vitraux avec leur dessin abstrait constitué d'un réseau de traits à tonalité bleu clair, soulignent la sobriété de la nef. Ils datent de 1999. Ils sont dus au maître verrier Coline Fabre de Tours. Les autres vitraux du transept et du chœur sont du même verrier mais datent de 1995.

La voûte primitive était beaucoup plus haute que la charpente contemporaine comme l'indique le pignon occidental. La voûte du XIIe siècle a été détruite au cours de la guerre de Cent Ans, avec la toiture, qui a été de nouveau détruite au cours des guerres de religion. Elle est actuellement plafonnée depuis 1790. Elle a d'abord, été remplacée par une voûte en brique et plâtre dans les années 1825, puis par une voûte en bois en 1988-1989.

Le transept apparait en Poitou vers 1007-1014 d'abords à Nouaillé. Plus d'une centaine d'églises romanes du Poitou ont eu des transepts car il permet d'avoir un plan en forme de croix latine. Il permet aussi une transition entre la nef et le sanctuaire. Enfin, pour une abbaye, il permet d'avoir un accès aux bâtiments conventuels.

Les bras du transept sont voutés en berceau brisé. Quatre arcs brisés encadrent la voûte du carré du transept aux huit nervures de style gothique. Les chapiteaux des colonnes engagées couplées qui portent ces arcs sont lisses, sauf à l'angle Sud-Ouest où les crochets sont une réfection du XIII7me siècle.

Chaque bras du transept a une absidiole. Le bras Nord ouvre sur une sacristie. C'était l'ancienne salle capitulaire de l'abbaye.

Le chœur comprend une travée et une abside semi-circulaire. Il est éclairé par sept fenêtres en plein cintre ébrasées. C'est un nombre exceptionnel pour une abside cistercienne, le nombre étant traditionnellement de trois, symbole de la Trinité. Elle est voutée en cul-de-four brisé.

La relative pénombre de la nef contraste avec la clarté du chœur. Il est le symbole du croyant qui va de la pénombre vers la lumière divine.

Le mobilier

Le mobilier ancien date de la réfection de l'abbatiale par les Génovéfains au début du XVIIIème siècle.

Les stalles sont à motifs de rocaille. Elles sont au nombre de sept de part et d'autre du siège de l'abbé. Les miséricordes sont très simplement ornées de feuillages. Celles qui entourent le siège de l'abbé ont, particularité, une tête. Deux de ces stalles qui avaient été transportées dans l'église de Vouneuil-sous-Biard, ont été récemment réinstallées. Les stalles datent de 1720 et sont classées Monument Historique depuis 1928.

Dans le bras sud du transept, contre le mur sud, un buffet de sacristie à deux corps des années 1700-1725. Il est classé Monument Historique depuis 1928.

Sur l'autel de l'absidiole de ce bras sud se trouve le tabernacle. Il est en bois peint et doré. Il date de la fin du XVIIème siècle. Il proviendrait de l'abbaye du Pin. À droite de l'absidiole, la statue de Saint Joseph avec à son côté l'enfant Jésus debout sur un globe étoilé

À droite à l'entrée du chœur, une statue du XVIIème siècle de la Vierge à l'Enfant. Elle est en bois doré et polychrome. À gauche, sur un panneau de bois, le Christ bénissant et tenant un livre ouvert. Ce panneau appartient à la chaire à prêcher dont la partie basse est à sa place d'origine, dans la nef, à gauche, près du transept. Ce panneau portait l'abat-son. Ce dernier était surmonté d'un ange avec une trompette présenté actuellement au début du chœur, à gauche. Sur la partie basse de la chaire, des panneaux représentent les quatre Évangélistes et leurs figurent symboliques : l'homme pour Saint Matthieu, le lion pour Saint Marc, le taureau pour Saint Luc et l'aigle pour Saint Jean.

Jumelages

Elle est jumelée avec Colunga (Asturies, Espagne).

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles de Wikipédia

Liens externes

Sources

Bibliographie

  • Patrick MERGAULT et Davis RIVAUD : L'abbaye de Fontaine-le-Comte . Editions Association pour le Renouveau de l'abbatiale de Fontaine-le-Comte - 1990
  • Georges PONS : Recueil des documents de l'abbaye de Fontaine-le-Comte (XII - XIIIème siècles) . Société des archives historiques du Poitou - 1982.

Notes

  1. Populations légales 2008 de la commune : Fontaine-le-Comte sur le site de l'Insee
  2. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 27/09/2008.
  3. Robert Petit, Les Arbres de la liberté à Poitiers et dans la Vienne, Poitiers : Éditions CLEF 89/Fédération des œuvres laïques, 1989, p. 95
  4. Charles Bouyssi, Communes et paroisses d’Auvergne, mis en ligne en 2002 [1], consulté le 18 novembre 2008
  5. a et b EHESS, notice de la commune sur le site Cassini, consultée le 16 janvier 2009
  6. Site de la préfecture de la Vienne, consulté le 10 mai 2008
  7. Recensement de la population au 1er janvier 2007 sur Insee. Consulté le 8 janvier 2010
  8. Fontaine-le-Comte sur le site de l'Insee
  9. Arrêtés du 18 février 1927 et du 10 avril 1929 pour la façade côté rue, selon les notices PA00105458 et PA00105457, consultée le 11 mai 2010
  10. Arrêté du 8 mars 1991, Notice no PA00105802, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 11 mai 2010
  11. Classement de la liste de 1840, selon la Notice no PA00105456, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 11 mai 2010



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