Charles Michels

Charles Michels
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Charles Michels
Charles Michels

Parlementaire français
Date de naissance 6 mars 1903
Date de décès 22 octobre 1941
Mandat Député 1936-1940
Circonscription Seine
Groupe parlementaire Communiste
IIIe République

Charles Michels, né à Paris le 6 mars 1903, mort pour la France à Châteaubriant le 22 octobre 1941, est un militant syndical et militant communiste, député du 15e arrondissement à Paris, particulièrement connu pour avoir été l'un des 48 otages fusillés à Chateaubriant, Nantes et Paris en représailles après l'attentat contre le Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz.

Sommaire

L'enfance et la jeunesse

Charles Michels est né de père inconnu. En 1906, il est reconnu par Jean Michels, un chaudronnier qui a épousé sa mère Louise Lecoq, journalière[1]. Il est élevé dans le 13e arrondissement de Paris et doit très jeune commencer à travailler : il est embauché à onze ans dans une fabrique à chaussures[2]. En 1920, il est renvoyé des usines Dressoir où il était délégué de la section syndicale CGT. Il épouse en 1923 Aimée Malagnoux, une ancienne voisine dont il aura deux filles[1]. Doté d'une solide constitution, il arrondit son salaire en disputant des matches de boxe aux « Folies Belleville ». Après son service militaire, en 1923-24, il devient moniteur à la FSGT, l'organisation sportive de la CGT[1]. Plus tard, chargé de famille, il s'efforce d'accroître par lui-même son niveau d'instruction[2].

Il est l'oncle d'Helno Rota (chanteur du groupe Les négresses Vertes)

Plaque apposée sur la place Charles Michels (Paris XVe arrd.)

Le militant syndical

Charles Michels adhère au Parti communiste français en 1926. Il s'impose peu à peu comme un des responsables syndicaux de la Fédération unitaire des Cuirs et Peaux CGTU dont il devient secrétaire en 1929. À ce titre et également comme dirigeant de la FSGT — il faisait partie d'une équipe de football — il se rend en URSS. En 1931, il devient permanent CGTU et restera dans les instances dirigeantes de la CGTU ou plus tard de la CGT. Orateur éloquent, il participe au soutien de toutes les grèves de son secteur. En 1935, il est un artisan actif de la fusion des deux fédérations (CGTU et CGT) des cuirs et peaux. Il devient secrétaire adjoint de la Fédération nationale unifiée[1].

Le parlementaire communiste

Le 26 avril 1936, il se présente aux élections législatives dans la 3e circonscription du 15e arrondissement de Paris, et est élu le 3 mai suivant avec 58,6 % des voix, contre le député radical indépendant sortant, Georges Boucheron[2]. Au premier tour, il avait rassemblé 3 258 suffrages contre 2 353 à Marceau Pivert et 1 059 à Duteil (PUP) sur 11 816 votants.

Bien que le PCF ait été dissout en septembre 1939 en raison de son soutien au pacte germano-soviétique, Michels se rend le 9 janvier 1940 à la séance d'ouverture de la Chambre des députés où il retrouve André Mercier, Raymond Guyot et Fernand Grenier. Leur présence provoque une bagarre et leur expulsion[1]. Il est déchu de son mandat parlementaire le 20 février suivant, comme tous les députés communistes.

La Seconde Guerre mondiale

Plaque apposée sur la façade de l'immeuble habité par Charles Michels & sis 51 rue des Bois à Paris XIXe

Mobilisé en septembre 1939 et démobilisé le 20 juillet 1940, Michels regagne Paris et prend contact avec Jean Catelas dirigeant communiste clandestin dans la région parisienne et s'investit dans la réorganisation de la CGTU, secteur des Cuirs et Peaux. Début octobre, alors qu'il s'apprête à passer dans la clandestinité, il est arrêté puis interné le 5 octobre 1940 à Aincourt, puis à Fontevrault et à Clairvaux le 21 février 1941[1].

Le camp de Châteaubriant

Au mois de mai, il arrive au camp de Choisel à Châteaubriant. Il est membre du comité clandestin du camp, et prépare l'évasion de quatre dirigeants communistes : Fernand Grenier, Henri Raynaud, Léon Mauvais et Eugène Hénaff le 19 juin 1941.

À la suite d'un attentat commis contre Karl Hotz, chef de la Kommandantur de Nantes, il est fusillé par les nazis le 22 octobre 1941, ainsi que 26 autres otages du camp de Châteaubriant, dont Guy Môquet et Jean-Pierre Timbaud[3], et 21 otages à Nantes et à Paris.

Une place et une station de métro à Paris

Depuis le 14 juillet 1945, dans le 15e arrondissement de Paris, portent son nom :

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Nathalie Viet-Depaule, article « Charles Michels » dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, éditions ouvrières, 2000.
  2. a, b et c Jean Jolly (dir.), Dictionnaire biographique des parlementaires français, Presses universitaires de France, 1960.
  3. Voir article détaillé Représailles après la mort de Karl Hotz



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Charles Michels de Wikipédia en français (auteurs)

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