Fernand Benoît

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Fernand Benoît

Fernand Benoît né à Avignon le 12 septembre 1892[1], décédé à Avignon, le 2 avril 1969 est un historien et archéologue de la Provence.

Sommaire

Biographie

Fernand Benoît naquit à Avignon le 12 septembre 1892 d'une famille originaire de Valliguières (Gard) près de Remoulins. A la suite du décès précoce de son père, il fut envoyé à Paris pour des études, brillantes, qu'il effectua au collège Stanislas. En 1914, il présenta le concours de l'École des Chartes et fut reçu major[1]. La mobilisation interrompit ses études et ce ne fut qu'en 1921 qu'il obtint son diplôme d'archiviste-paléographe et devint pensionnaire de l'École française de Rome[1].

Entre Arles et Rabat

Il est nommé conservateur de la bibliothèque et des musées d'Arles en 1925 où il demeura trois ans. Détaché pour remplir les fonctions d'attaché culturel à Rabat, il fut pressenti pour la direction du service d'ethnographie du Maroc mais refusa[1]. De retour à Arles, il obtint le poste de conservateur des musées et entreprend de développer l'étude des antiquités romaines et paléochrétiennes[1].

Archéologue et historien

En 1943 il fut désigné comme conservateur du musée Borély à Marseille. Et il prit en même temps la direction des Antiquités de Provence[2]. Ses fouilles dans le Vieux-Port lui permirent d'étudier la stratigraphie du Lacydon et furent le point de départ de sa vocation de céramologue[2]. La mise au jour des docks romains dont il organisa les fouilles, lui permit de créer in situ le musée des docks romains[2] et mit en valeur les cryptes de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.

Il ouvrit en même temps le chantier des fouilles de l'oppidum d'Entremont, près d'Aix-en-Provence et dans cette métropole des Salyens mit au jour une statuaire d'inspiration gréco-étrusque qui complétait les découvertes déjà faite à Roquepertuse[2]. La campagne de fouilles de 1954 lui permit d'exhumer les vestiges d'un sanctuaire où avait été pratiqué le rite des « têtes coupées »[2]. Cette découverte fut à l'origine de son ouvrage magistral Arts et dieux de la Gaule qui parut après sa mort et qui est considéré comme son testament spirituel[2].

Il se consacra ensuite au chantier de Cimiez, l'antique Cemenelum, et avec le commandant Cousteau, devint le pionnier de l'archéologie sous-marine avec l'exploration de l'épave du Grand-Congloué[2].

Ethnographe et folkloriste

En parallèle, de ces études in-situ, il fit des recherches ethnographiques sur la Provence et le Comtat Venaissin et spécialement sur sa branche principale le folklore[2]. Ce qui lui permit d'écrire de nombreuses monographies qui aboutirent à sa synthèse La Provence et le Comtat Venaissin paru en 1949 sous le patronnage du musée national des Arts et Traditions populaires[2]. Devenu conservateur du Museon Arlaten, il organisa le patrimoine ethnographique réunit par la volonté de Frédéric Mistral.

« Ce qu'il voulait maintenir avant tout, c'était le musée du peuple de Provence, ce musée dans lequel le berger, le marin, le gardian, l'amateur comme le savant, pourront trouver le document qui leur rappellera le pays natal et qui les émouvra par le contact réel et direct avec des objets qui leur sont familiers et des coutumes qui leur parlent au cœur[3]. »

Considéré comme le maître incontesté de l’archéologie provençale, il fut élu à l'Académie de Marseille en 1965 et décèda peu après dans sa bastide familiale « La Queyrelle » le 2 avril 1969[3].

Œuvres

  • Fernand Benoît, À l'abbaye de Montmajour. Les origines et la réforme de Saint-Maur, Mémoire de l'Institur historique de Provence, T. IV, pp. 133-151, 1927.
  • Fernand Benoît, Recueil des actes des comtes de Provence de la maison de Barcelone : Alphonse II et Raymond-Béranger V (1196-1245), T. I et II, Monaco-Paris, 1935.
  • Fernand Benoît, Les Baux, éd. Henri Laurens, coll. Petites monographies des grands édifices de la France, Paris, 1928.
  • Fernand Benoît, Avignon au double visage, Préface d’André Suarès, éd. Alpina, Paris, 1932.
  • Fernand Benoît, Les cimetières suburbains d'Arles dans l'Antiquité chrétienne et au Moyen Âge Rome-Paris, 1935.
  • Fernand Benoît, Recherches sur l'hellénisation du midi de la Gaule, Publications des annales de la faculté des sciences d’Aix-en-Provence, éditions Orphys, 1965, 336 pages.
  • Fernand Benoît, Sarcophages paléochrétiens d'Arles et de Marseille, supplément à Gallia, C.N.R.S., Paris, 1954.
  • Fernand Benoit, Art et dieux de la Gaule, Éd. Arthaud, Paris, 1969.
  • Fernand Benoît, L'abbaye de Montmajour, éd. Henri Laurens, coll. Petites monographies des grands édifices de la France, Paris, 1969.
  • Fernand Benoît, La Provence et le Comtat Venaissin, Arts et traditions populaires, éd. Aubanel, Avignon, 1975, (ISBN 2-7006-0061-4).
  • Fernand Benoît, Histoire de l'outillage rural et artisanal, éd. Jeanne Laffitte, Marseille, reprints 1984, (ISBN 2-7348-0053-5)

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e Sylvain Gagnière, op. cit., p. 1.
  2. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Sylvain Gagnière, op. cit., p. 2.
  3. a  et b Sylvain Gagnière, op. cit., p. 3.

Bibliographie

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