Femme dans la résistance

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Femme dans la Résistance

Pour consulter un article plus général, voir : Résistance intérieure française#Les femmes dans la Résistance.
Article détaillé : Liste de résistants.

Les femmes dans la Résistance intérieure française ont joué un rôle important dans le contexte de l'occupation du pays pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

Histoire

Moins nombreuses que les hommes, les femmes représentent 15 à 20 % des résistants et environ 15 % des déportés politiques (Danielle Casanova, Lise London, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Charlotte Delbo, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Yvonne Pagniez, Anise Postel-Vinay, Jacqueline d'Alincourt...).

Elles sont généralement cantonnées à des rôles subalternes. Lucie Aubrac, résistante emblématique, cofondatrice de Libération-Sud, n'a en fait jamais eu de rôle défini dans la hiérarchie du mouvement. Hélène Viannay, davantage diplômée que son mari Philippe Viannay, le fondateur de Défense de la France, n'écrit jamais un seul article pour le journal clandestin du même nom, pas plus que les autres compagnes des chefs de DF, alors qu'elles assistent à toutes les réunions de rédaction.

Toutefois, Marie-Madeleine Fourcade est l'unique femme chef de réseau (en faisant croire aux Britanniques que le vrai chef d'Alliance est un homme !) et l'« Organisation civile et militaire » a une section féminine, présidée par Marie-Hélène Lefaucheux, qui est également membre du comité parisien de Libération et sera à la libération député puis sénateur. Aucune n'est chef d'un mouvement, d'un maquis, ni commissaire de la République ou ministre à la Libération.

Seule une minorité très restreinte prend part à la lutte armée. Alors que les résistantes sont des figures emblématiques et nombreuses dans les mouvements de partisans en Italie, en Grèce, en Yougoslavie et en URSS occupées, elles sont peu nombreuses dans les maquis de France - peut-être parce qu'elles ne sont pas soumises au STO et n'ont pas besoin de le fuir. Des femmes organisent des manifestations de ménagères dès 1940, sont actives dans les comités populaires du PCF clandestin, omniprésentes dans les encouragements et l'aide matérielle aux grévistes (ainsi dans le Nord-Pas-de-Calais en mai 1941) ainsi qu'aux réfractaires des maquis (H.R. Kedward, A la recherche du maquis, 1999). Elles sont indispensables comme dactylos, et surtout comme agents de liaison - en partie parce que les Allemands se méfiaient moins des femmes, et que les innombrables contrôles d'identité dirigés contre les réfractaires au STO ne les concernent pas. Olivier Wieviorka souligne que la stratégie des mouvements était souvent, en fait, de mettre en avant les femmes parce qu'elles sont moins exposées à la répression : Vichy et les Allemands ne peuvent quand même pas tirer sur des ménagères réclamant à manger pour leurs enfants...

Si le CNR néglige de mentionner le vote des femmes dans son programme de renouveau en mars 1944, le général de Gaulle signe toutefois à Alger, le 21 avril 1944, l'ordonnance déclarant les femmes électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes : le rôle émancipateur des résistantes est ainsi reconnu.

Il faut aussi mentionner que d'innombrables combattants de l'ombre vivent toute la guerre en couple, et que leur résistance serait impossible et invivable sans la présence de leur compagne à leur côté : Cécile et Henri Rol-Tanguy, Raymond et Lucie Aubrac, Paulette et Maurice Kriegel-Valrimont, Hélène et Philippe Viannay, Marie-Hélène Lefaucheux et Pierre Lefaucheux, Clara et Daniel Mayer, Antoinette Feuerwerker et David Feuerwerker etc. forment des couples indissociables.

Nombreuses sont les résistantes qui se marient et qui ont des enfants en pleine clandestinité, sans interrompre pour autant leur combat. Certaines sauvent la vie à leur mari (Lucie Aubrac, Marie-Hélène Lefaucheux). D'autres partagent leur sort jusqu'à la torture, à la déportation et à la mort. Le célèbre convoi du 24 janvier 1943 emporte à Auschwitz des résistantes françaises (non-juives et en majorité communistes) parmi lesquelles de nombreuses veuves de fusillés, ainsi Maï Politzer, épouse de Georges Politzer, ou encore Hélène Solomon, fille du grand savant Paul Langevin et femme de l'écrivain Jacques Solomon.

Bibliographie

Histoire

  • Margaret Collin Weitz, "Sisters in the Resistance : How Women Fought to Free France, 1940-1945" (en français : "Les combattantes de l'ombre. Histoire des femmes dans la Résistance", préface de Lucie Aubrac ([1] ).
  • Mechtild Gilzmer, Christine Levisse-Touze et Stefan Martens [dir.], Les femmes dans la Résistance en France, Paris, Tallandier, 2003 ([2]).
  • Catherine Varlin, Une ville engloutie : la résistance des femmes juives, in RHICOJ, Les Juifs dans la Résistance et la Libération, Paris, éd. du Scribe, 1985.
  • Marie-Louise Coudert, Elles la résistance, Paris, Messidor, 1983.
  • Hélène Eck, Les Françaises sous Vichy, in Georges Duby et Michelle Perrot, Histoire des femmes, t. 5, Le XXe siècle (sous la direction de Françoise Thébaud), Plon, 1992, pp. 185-211.
  • Sylvie Lalario , Retour en France et réadaptation des femmes juives déportées, Mémoire de maîtrise d'histoire, Université Paris 7-Denis Diderot, 1993.
  • Ania Francos, Il était des femmes dans la Résistance, Paris, Stock, 1978.
  • Paula Schwartz, Résistance et différence des sexes, in Clio, Histoire, Femmes et Sociétés, sous direction de Fr. Thébaud 1, 1995.
  • Claire Andrieu, Les résistantes, perspectives de recherche, dans Antoine Prost (dir.), La Résistance, une histoire sociale, Paris, Les Editions de l'atelier, coll. Mouvement social, 1997, 250 p.

Témoignages et monographies

Liens externes

Événements passés

  • Mémorial Leclerc-Fondation Jean Moulin ([3]).
  • Journée d'étude "Résistance et héroïsation des femmes", organisée sur l'initiative du "Groupe de Recherche Femmes-Méditerranée à Aix en Provence le 21 décembre 2000 ([4]) et ([5]).
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